Funky front covers - Part XI

Avec un peu de retard sur le calendrier des festivités, ouvrons ensemble en cette dernière semaine de l'année 2017 la onzième édition des Funky front covers ©, ou le meilleur du pire des pochettes les plus insolites ou sexuées des musiques funk, disco et consorts des années 70 et 80. Chaud devant !

A l'heure où les nantis se prélassent durant les fêtes de fin d'année sous les tropiques, jetons un œil en guise de mise en bouche sur les pochettes à la gloire du maillot de bain :

    

Hollywood Chainsaw Hookers - Fred Olen Ray (1988)

N'y allons pas par quatre chemins, Hollywood Chainsaw Hookers est sans aucun doute l'un des longs-métrages les plus cultes de la monumentale filmographie bisseuse du producteur/scénariste/réalisateur Fred Olen Ray. Sorti aux États-Unis au printemps 1988, quelques mois avant L'invasion des cocons avec Charles Napier et The Phantom Empire [1] avec Sybil Danning, tous deux issus également de l'imagination débridée de Ray, le long-métrage pourrait de prime abord se présenter, pour les plus érudits, comme le premier volet d'un diptyque comico-horrifique Los Angelesien. Précédant d'une année le dénommé Beverly Hills Vamp avec Eddie Deezen [2], Hollywood Chainsaw Hookers marquait ainsi la première véritable incursion du réalisateur dans le genre parodique [3], synonyme d'une hybridation salutaire des genres, ayant l'avantage certain de sinon faire oublier, du moins d'atténuer les scories du budget famélique de cette apparentée série Z.

Question : qu'attendre d'un film qui nous annonce dans son titre explicitement un programme composé de tronçonneuses et de putes ? En d'autres termes, Fred Olen Ray répond t-il explicitement aux attentes d'un public déviant alléché par cette non moins judicieuse accroche "Elles vont t'envoyer au septième ciel" ?

Le détective privé Jack Chandler (John Henry Richardson) se voit confier la tache de retrouver la jeune Samantha Kelso (Linnea Quigley) disparue dans les rues de Los Angeles. Au cours de son enquête, il fait la rencontre de Mercedes (Michelle Bauer), aussi sexy que dangereuse, qui appartient à une curieuse secte vouée au culte du dieu antique égyptien Anubis, dirigée par un mystérieux gourou, baptisé L'étranger (Gunnar Hansen), les disciples sont des prostituées armées de… tronçonneuses !
 

Soleil vert - Richard Fleischer (1973)

Chronique précédemment publiée dans le numéro 30 de la revue L'Indic, Noir magazine.
  
Après une brève parenthèse britannique en 1971 qui l'avait vu traverser l'Atlantique pour mettre en scène les thrillers remarqués L'étrangleur de Rillington Place avec Richard Attenborough et Terreur aveugle Mia Farrow, puis un retour sur les terres étasuniennes avec deux longs métrages interprétés par l'acteur George C. Scott (Les complices de la dernière chance et Les Flics ne dorment pas la nuit), Richard Fleischer se lançait dans la libre adaptation du roman de Harry Harrison, Make Room! Make Room!, publié en 1966. Cinéaste versatile, aussi bien auteur de polars, de films de guerre ou de films historiques, le réalisateur du Voyage fantastique retournait ainsi de nouveau à la science-fiction avec, cette fois-ci, un récit dystopique. Mieux, le dénommé Soylent Green, de par les thématiques abordées (crises démographique et écologique), ne faisait nulles ambages des aspirations sociétales qui égrainent de manière prémonitoire les grands films de Fleischer. Dont acte.

New-York, 2022, 40 millions d'habitants. Le Détective Robert Thorn (Charlton Heston) enquête sur la mort de William Simonson (Joseph Cotten), un des dirigeants de la société agroalimentaire Soylent. Présenté comme un cambriolage crapuleux qui aurait mal tourné, ce meurtre survenu dans une tour sécurisée des beaux quartiers de Chelsea éveille les soupçons du policier : son garde du corps Tab Fielding (Chuck Connors) s'était absenté, le système d'alarme était en panne tandis que rien n'a été dérobé durant ce supposé vol...

Police fédérale, Los Angeles (To Live and Die in L.A.) - William Friedkin (1985)

Fin d'année chargée pour Carlotta qui, une semaine après le coffret Collector consacré aux années Selznick d'Alfred Hitchcock, sort une semaine plus tard un huitième coffret dédié, cette fois-ci, à un des sommets de la carrière du terrible William Friedkin, son long-métrage emblématique des années 80's, Police fédérale, Los Angeles. Cinq années après le sulfureux et polémique Cruising, le réalisateur de French Connection revenait aux affaires cinématographiques [1] avec un film faussement ancré dans l'esthétique du cinéma d'action de ladite décennie. Police fédérale, Los Angeles marque toujours les esprits, trois décennies plus tard, tant celui-ci dynamite les codes, du policier hard-boiled au buddy-movie, avec en toile de fond une critique au scalpel du Reaganisme triomphant. Film au succès honorable sur le sol étasunien, compte tenu de son absence de vedettes, l'accueil critique, à l'instar de sa réception à l'international, fut au contraire des plus mitigés, valant au long-métrage une réévaluation progressive au fil du temps. Fort d'une nouvelle restauration, Police fédérale, Los Angeles sort conjointement en coffret, DVD et Blu-ray ce mercredi 6 décembre.

Agents des services secrets, Richard Chance (William Petersen) et Jimmy Hart (Michael Greene) sont affectés à la lutte contre la contrefaçon. Dans leur ligne de mire, les deux policiers recherchent le faux-monnayeur Rick Masters (Willem Dafoe) qui règne sur Los Angeles. A trois jours de sa retraite, Hart retrouve la trace de Masters, et décide de mener seul l'opération, avant d'être abattu de sang-froid par Masters. Dévasté par le chagrin, Chance jure de venger celui qu'il considérait comme son meilleur ami. Tête brûlée, obsédé par son désir de retrouver Masters, Chance n'hésitera pas à franchir les limites de la légalité, entraînant avec lui dans sa chute son nouveau coéquipier John Vukovich (John Pankow) …
  

Les enchaînés (Notorious) - Alfred Hitchcock (1946)

1939, courtisé un temps par les majors MGM et RKO, Alfred Hitchcock, qui jouissait depuis plusieurs années Outre-Atlantique d'une flatteuse réputation de cinéaste, signait un contrat avec le célèbre producteur américain David O. Selznick. Malgré des longs-métrages au succès modéré depuis le début de la décennie 30's, ce choix de la part du producteur indépendant de King Kong et d'Autant en emporte le vent s'inscrivait dans sa démarche, et son ambition, de concurrencer directement les principaux grands studios en s'attachant les services de réalisateurs au style affirmé, à l'instar de King Vidor ou George Cukor. Découvreurs de talent, Selznick était ainsi bien plus qu'un simple producteur. Présent à toutes les étapes de la production, depuis l'écriture du scénario, au casting, en passant par le montage où il pouvait remodeler selon ses désirs ses créations cinématographiques, l'arrivée d'Alfred Hitchcock dans son giron pouvait laisser toutefois la place à quelques interrogations sur la capacité de l'anglais à s'adapter au système hollywoodien, alors à son apogée.

Mais les doutes furent rapidement levés, tant le réalisateur de L'homme qui en savait trop souhaitait faire ses preuves, et ceci en dépit d'un rythme peu compatible avec celui imposé par Selznick, ce dernier ne manquant pas de surveiller de très près le travail d'Hitchcock (ses fameux mémos sont rentrés dans la légende). De cette collaboration, la romance gothique Rebecca, seconde adaptation du britannique d'un roman de Daphné du Maurier [1], fut leur premier projet commun, et un premier succès suivi par le thriller psychanalytique La Maison du docteur Edwardes (1945), le film d'espionnage Les Enchaînés (1946) et enfin le thriller judiciaire Le Procès Paradine (1947). Réunis dans la septième édition des Coffrets Ultra Collector édité par Carlotta [2], ces quatre longs-métrages seront désormais disponibles en version restaurée à partir du 29 novembre prochain. A bons entendeurs.
  

Live report : Benjamin Booker @ La Maroquinerie, Paris, 10 novembre 2017

Révélation de l'année 2014 avec son premier album éponyme sorti aux USA sur ATO Records [1] et en Europe sur Rough Trade Records, Benjamin Booker est revenu cette année avec un deuxième album dénommé Witness. Un disque attendu, objet de curiosité, tant le jeune compositeur s'inscrivait d'une certaine manière, dès son premier opus, comme le petit cousin de feu Jeffrey Lee Pierce du Gun Club. Guitariste influencé par le blues d'un Blind Willie Johnson sans toutefois renoncer aux fulgurances du garage-punk, Booker signait en juin dernier un deuxième disque sinon surprenant, du moins plus ambitieux. Marqué par la montée en puissance du mouvement antiracisme Black Lives Matter, son écriture gagnait en maturité, et un engagement politique qui ne pouvait dès lors que renvoyer le musicien vers sa passion pour les musiques afro-américaine, du gospel, à la soul, en passant bien évidemment par l'éternel blues et le R&B.


Poussières dans le vent - Hou Hsiao-hsien (1986)

Inclus dans le récent coffret consacré aux 6 œuvres de jeunesse [1] du réalisateur Hou Hsiao-hsien sorti le 8 novembre dernier, Poussières dans le vent est considéré, depuis sa sortie en 1986, et du propre aveu de son réalisateur, comme l'aboutissement de la première partie de sa filmographie. En compétition au Festival des 3 Continents en 1987 [2], ce cinquième long-métrage s'inscrit comme le dernier volet de son cycle autobiographique, constitué également des Garçons de Feng-Kuei (1983), Un été chez grand-père (1984) et Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985). Du scénario original coécrit par Chu T'ien-wen, Poussières dans le vent s'inspire, cette fois-ci, des souvenirs d'enfance de l'écrivain et co-scénariste Wu Nien-jen, figure marquante de la Nouvelle vague Taïwanaise au côté d'Edward Yang [3] et de Hou Hsiao-hsien.

Taïwan, au milieu des années 60. Amis d'enfance, A Yuan (Wang Ching-wen) et A Yun (Hsin Shu-fen) ont grandi côte à côte dans un petit village de montagne. Décidé à quitter le lycée pour rejoindre Taipei, A Yuan trouve un travail dans une imprimerie, tout en suivant des cours du soir. A Yun le rejoint peu de temps après où elle apprend le métier de couturière. Peu à peu, ces deux déracinés se familiarisent à leur nouvelle vie dans la capitale, tout en revenant de temps en temps dans leur village natal. Puis leur amitié se mue sensiblement en amour. Un jour, A Yuan reçoit son appel pour effectuer son service militaire sur l'île de Kinmen...

La fille du Nil (Ni luo he nu er) - Hou Hsiao-hsien (1987)

Présenté en 1988 à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes, La fille du Nil de Hou Hsiao-hsien marque une parenthèse dans la première partie de la filmographie du Taïwanais. Tourné juste après sa tétralogie autobiographique, Les garçons de Fengkuei (1983), Un été chez grand-père (1984), Un Temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) et Poussières dans le vent (1986), ce neuvième long-métrage, dont l'action se déroule dans le Taipei contemporain des années 80's, peut également se situer, en préambule, comme une transition sociologique avant la trilogie historique [1] que réalisera Hou Hsiao-hsien entre 1989 et 1995. En écho avec la rétrospective initiée par Carlotta l'année dernière en août 2016, qui regroupait cinq œuvres de jeunesse du cinéaste en version restaurée, s'adjoint au coffret Blu-ray et DVD [2] qui sort ce 8 novembre, ce sixième film, La fille du Nil.

Suite aux décès conjoints de sa mère et de son grand frère, et à l'absence prolongée de son père, Hsiao-yang (Yang Lin) s'occupe seule de sa famille. Entre son petit boulot dans un fast-food et ses cours du soir, la jeune femme doit également veiller à l'éducation de sa jeune sœur. En parallèle, son frère Hsiao-fang (Jack Kao), délinquant depuis des années, a ouvert avec ses amis un restaurant, avec l'appui de la mafia locale. Face à la brutalité du monde qui l'entoure, Hsiao-yang aime se réfugier dans la lecture du manga La Fille du Nil
  

Trauma (Burnt Offerings) - Dan Curtis (1976)

A l'image de son soap opera gothique Dark Shadows, diffusé aux États-Unis de 1966 à 1971, puis une adaptation [1] au cinéma par Tim Burton en 2012, Dan Curtis fut l'une des figures incontournables du genre fantastique à la télévision américaine dans les années 70's. L'équivalent pour le petit écran de ce que fut la Hammer durant les décennies 50's-60's, ce producteur, réalisateur et scénariste fut à l'initiative d'un grand nombre d'adaptations des grands mythes du fantastique : Dracula, Frankenstein, loup-garou, zombies et autres figures du genre (Dorian Gray), en s'associant également, à l'instar de Roger Corman, avec le grand Richard Matheson sur plusieurs projets. Après plusieurs années consacrées au petit écran, dont deux téléfilms en 1975, l'horrifique Trilogy of terror (coécrit avec l'auteur précité de Je suis une légende) et The Kansas City Massacre, second spin-off pour la télévision du Dillinger de John Milius avec Warren Oates, Dan Curtis revint finalement au cinéma l'année suivante avec Burnt Offerings, sa troisième réalisation après House of Dark Shadows (1970), long métrage adapté de son soap opera à succès, suivi de sa séquelle Night of Dark Shadows (1971).

A la recherche d'une maison en location pour leurs vacances d'été, la famille Rolfe répond à l'annonce publiée par Arnold (Burgess Meredith) et Roz Allardyce (Eileen Heckart). Marian (Karen Black), son époux Ben (Oliver Reed), et leur fils Davey (Lee H. Montgomery) découvrent sur place une immense demeure victorienne, pour lequel les deux vieillards ne demandent qu'un loyer de 900 $ pour tout l'été. Seule condition, la famille devra s'occuper durant leur séjour de leur vieille mère, qui ne quitte jamais sa chambre, en lui préparant trois fois par jour un repas servi sur un plateau. Le 1er jour de juillet, comme convenu, la famille Rolfe accompagnée de la tante de Ben, Elizabeth (Bette Davis), emménagent dans la demeure. En charge des repas, Marian devient rapidement obsédée par la maison, passant la majeure partie de son temps libre dans la pièce à côté de la chambre de la vieille dame, où elle passe des heures à contempler la vaste collection de photos de madame Allardyce, tandis que d'autres événements étranges commencent à survenir...
  

Pyromaniac (Don't Go in the House) - Joseph Ellison (1980)

Don't Go in the House, premier long-métrage de Joseph Ellison, jouit depuis sa sortie en salles, au début de la décennie 80's, d'une certaine notoriété auprès des initié.e.s bissophiles (Quentin Tarantino le mentionnant comme l'un des films les plus perturbants qu'il ait pu voir [1]). Victime de la censure, subissant diverses coupes dans plusieurs pays [2] au cours de son exploitation au cinéma, puis en vidéo, cette série B fut réalisée, détail loin d'être anodin tant ces deux films se nourrissent des mêmes influences, quelques mois avant le culte Maniac. Enfin, pour ajouter un peu plus à la confusion, Don't Go in the House fut renommé en France sous le titre, Pyromaniac, une réinterprétation très libre cachant sans aucun doute le souhait des distributeurs hexagonaux de vouloir avant tout profiter, postérieurement, du succès ou de la controverse autour du premier long métrage de William Lustig.

Donny Kohler (Dan Grimaldi) travaille dans un centre d'incinération dans le New-Jersey. Obsédé par le feu, celui-ci reste tétanisé quand un de ses collègues, Ben (Charles Bonet), se fait surprendre par l'explosion d'un aérosol, devenant la proie des flammes. Perçu comme un fou par son responsable, Donny décline l'invitation de son ami Bobby (Robert Carnegie) d'aller boire un verre, prétextant qu'il doit s'occuper de sa mère malade. Maltraité durant son enfance par sa mère, qui lui infligeait des brûlures graves aux avants-bras, Donny découvre le soir même son décès. Désormais libre, en proie à d'étranges hallucinations auditives et visuelles, la vengeance de Donny, envers celles qui ont la malchance de croiser son chemin, peut débuter...

Phase IV - Saul Bass (1974)

Graphiste qui révolutionna l'art de réaliser les génériques (de Sueurs froides d'Alfred Hitchcock à Casino de Martin Scorsese) et de concevoir des affiches de films (au hasard L'Homme au bras d'or ou Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger) dans la deuxième moitié du XXème siècle, Saul Bass fut également l'auteur d'un seul et unique long-métrage de science-fiction nommé Phase IV, après trois courts-métrages remarqués mis en scène la décennie précédente [1]. Lauréat du Prix spécial du jury au Festival du film fantastique d'Avoriaz en 1975 [2], Phase IV s'avéra à sa sortie être un échec commercial [3], mettant un terme définitif à la carrière naissante de cinéaste de Bass (il réalisa par la suite trois autres courts-métrages entre 1978 et 1984). Réévalué depuis, le film gagna au fil des années ses galons de film culte, mais n'allons pas trop vite... 

Le biologiste anglais Ernest Hubbs (Nigel Davenport), professeur à l'Institut Coronado, fait une découverte alarmante. Il remarque que, suite à un mystérieux phénomène cosmologique, certaines espèces de fourmis agissent étrangement: elles s'unissent, ont éliminés leurs prédateurs et construisent des structures inhabituelles. Selon ses conclusions, si cette situation perdurait, elle mènerait fatalement à un accroissement de la population des fourmis, conduisant à une réelle la menace biologique. Associé à James Lesko (Michael Murphy), spécialiste du traitement des informations, le scientifique suggère d'installer un laboratoire en Arizona, lieu où les récents phénomènes se sont produits, afin d'étudier le comportement des fourmis...
 

Brain Damage - Frank Henenlotter (1988)

Cinéaste franc-tireur nourri aux films d'horreur des années 50-60, dont la production se situe à l'opposé du cinéma de genre produit en masse par les majors et autres grands studios (la franchise Vendredi 13 au hasard), Frank Henenlotter pourrait aisément être présenté comme le chaînon manquant 80's entre William Castle et John Waters. Proche de l'underground de par les maigres budgets alloués à ses films, le réalisateur revenait en 1988, six ans après son culte Basket Case avec sa nouvelle création, Brain Damage, relecture à peine voilée de son premier long métrage. De ses six longues années de frustration et de lutte contre une industrie ne lui proposant que des scénarios de sous-slashers, le déterminé new-yorkais marquait, de nouveau, de son empreinte le cinéma de genre avec un conte horrifique à l'humour très noir, et à la clef une seconde œuvre culte. 

Une nuit, Brian (Rick Hearst) se réveille et découvre qu'il est devenu l'hôte, bien malgré lui, d'un étrange parasite nommé Aylmer [1]. Accroché au cerveau du jeune homme, cette sangsue d'un autre genre prodigue à son bénéficiaire une drogue hallucinogène aussi puissante qu'addictive. Devenu dépendant dès sa première prise, sans en connaitre les néfastes conséquences, Brian apprend parallèlement le prix à payer : Aylmer doit se nourrir de cerveaux humains...
 

Le Casanova de Fellini - Federico Fellini (1976)

Disponible en Blu-ray et DVD le 11 octobre 2017 dans une nouvelle édition, dans le cadre de la Collection cinéma italien éditée par Carlotta, Le Casanova de Fellini s'inscrit désormais comme une œuvre majeure du réalisateur romain. Adaptation toute personnelle des Mémoires du Don Juan vénitien, le long métrage renouait visuellement avec le baroque flamboyant de Satyricon (1969), en gardant une structure narrative proche de ses deux précédents films, Fellini Roma (1972) et Amarcord (1973). Quintessence de l'art Fellinien, offrant à l'acteur canadien Donald Sutherland un rôle-titre à contre-emploi, cette réinterprétation de la vie de Casanova surprend encore plus aujourd'hui par sa férocité, et par cette entreprise de démythification en règle envers cette figure historique italienne. Mais n'allons pas trop vite.  

Venise au XVIIIème siècle. Giacomo Casanova (Donald Sutherland), habillé en Pierrot, assiste au traditionnel carnaval. Il reçoit l'invitation d'une religieuse qui désire faire plus ample connaissance sur la rive de San Bartolo. Sur place, il apprend non sans satisfaction que leurs futurs ébats seront observés pour plaire au voyeurisme de l'amant de la nonne, l'abbé de Bernis, ambassadeur de France auprès de la République de Venise. De l'espoir de faire valoir ses valeurs, auprès du roi de France, dans les Sciences, les Lettres ou la Politique, au constat que Bernis n'était finalement intéressé que par ses prouesses sexuelles, Casanova est finalement arrêté à son retour par l'Inquisition, accusé d'être coupable d'exercice de magie noire et d'être l'auteur d'écrits hérétiques...

Black Christmas - Bob Clark (1974)

Dernier volet de la trilogie initiée deux ans plus tôt avec Le Mort-vivant (1972), Black Christmas de Bob Clark, à l'instar des mésaventures post-mortem du jeune soldat Andy Brooks, a gagné au fil des années un statut culte mérité. Dont acte. D'un scénario original inspiré par la légende urbaine étasunienne "The Babysitter and the Man Upstairs" [1], ou l'histoire d'une jeune femme qui reçoit plusieurs coups de téléphone d'un maniaque caché à l'étage, le long métrage eut droit, comme tant d'autres, en guise d'hommage raté à un remake en 2006. Mais n'allons pas trop vite.

Vacances de Noël, dans une résidence étudiante de filles, un inconnu rentre par effraction dans le grenier de la maison, tandis que les pensionnaires organisent une fête. Lors de la soirée, les filles reçoivent plusieurs appels téléphoniques anonymes de la part d'un homme qui les provoquent en tenant des propos obscènes. Nullement impressionnée par ce harcèlement, Barb (Margot Kidder) provoque l'inconnu contre l'avis de son amie Jess (Olivia Hussey). Alors qu'elle devait rejoindre sa famille, Clare (Lynne Griffin) disparait mystérieusement, tandis que le corps d'une adolescente est retrouvé non loin de là par la police...

Live report : All Them Witches - Trabendo, Paris, 29 septembre 2017

Auteurs en 2015 de l'excellent Dying Surfer Meets His Maker, les All Them Witches revenaient en février de cette année avec un quatrième album, le dénommé Sleeping Through the War. Moins bluesy que leur précédent essai, le disque produit par Dave Cobb, spécialisé dans la country et l'americana [1], ouvrait une nouvelle voie, sinon plus consensuelle, du moins plus mélodieuse (démarche convaincant dès lors timidement le préposé à la chronique...). En concert outre-Atlantique depuis le 3 mars dernier jusqu'au 17 juin, en attendant une seconde vague à partir du 3 novembre, les quatre musiciens en provenance de Nashville entamaient leur tournée sur le sol européen le 7 juillet dernier aux Eurockéennes de Belfort. Quasiment une année après leur précédent concert parisien à La Maroquinerie le 10 octobre 2016, les All Them Witches débarquaient cette fois-ci au Trabendo, dans l'espoir non feint pour le préposé, que le concert du soir fasse taire les quelques doutes nés d'un dernier album à la production un peu trop propre.

En première partie de la formation étasunienne depuis le 20 septembre, le duo texan The Ghost Wolves, ouvrit la soirée. Formé d'une chanteuse/guitariste et d'un batteur, le groupe a sorti cette année un deuxième album TEXA$ PLATINUM en avril dernier. Adepte d'un rock nourri à l'urgence, The Ghost Wolves convainc, sans surprise, davantage en live que sur disque. Mieux, la prestation brute prit un virage bien plus mordant et saignant quand la dame à la voix fluette changea sa six cordes pour une guitare monocorde.

Le Complexe de Frankenstein - Alexandre Poncet et Gilles Penso (2015)

Respectivement producteur et réalisateur du documentaire Ray Harryhausen : Le Titan des effets spéciaux (2012), Alexandre Poncet et Gilles Penso, anciens collaborateurs aux magazines Mad Movies et L'Écran fantastique, sont allés pour leur projet suivant, Le Complexe de Frankenstein, à la rencontre des artistes qui se cachent derrière les monstres qui marquèrent l'histoire du cinéma fantastique des quarante dernières années, ceux que les premiers intéressés nomment l'âge d'or des effets spéciaux, situé entre Star Wars (1977) et Jurassic Park (1994).

Des premiers entretiens de Phil Tippett et Steven Chiodo, datant de février à mars 2013 [1], à la dernière entrevue donnée en 2015 par Rick Baker, Le Complexe de Frankenstein offre ainsi à ses créateurs d'exception, et à quelques réalisateurs emblématiques tels Joe Dante, John Landis et Guillermo Del Toro, la parole et le soin de décrire leur métier, des premiers essais en costumes aux effets spéciaux de maquillage, de l'animatronique aux images de synthèse. En Blu-ray et DVD à partir du 27 septembre. 

Face à un sujet aussi vaste, les deux réalisateurs prennent le parti du didactisme. En guise de préambule, le documentaire introduit ainsi la place des monstres dans l'histoire de l'humanité, ces derniers incarnant dès leurs origines autant la représentation du Mal que le reflet des peurs primales de des premiers hommes, avant d'évoquer une autre naissance, celle provenant de l'imaginaire de ces créateurs, du dessin à la sculpture ou maquette. A travers plusieurs images de tournage inédites, dont celles de La mouche de David Cronenberg, Steve Abyss Johnson rappelle que le « maquillage spécial » date des années 70-80, dans le sillage du père des maquillages modernes, Dick The Exorcist Smith (il fut à l'époque le premier à utiliser par exemple des lentilles de contact), bien après les pionniers nommés Lon Chaney Sr (Le Fantôme de l'Opéra) et Jack Pierce (Frankenstein) qui furent les premiers à faire le pont entre la performance de l'acteur et l'art du maquilleur.

Deux hommes en fuite (Figures in a Landscape) - Joseph Losey (1970)

Situé entre ses deux films primés au Festival de Cannes dont les scénarios furent adaptés par le dramaturge britannique Harold Pinter Accident (1967) et Le messager (1971), et deux longs métrages aux fortunes très diverses sortis tous deux en 1968, Cérémonie secrète et Boom! [1], Deux hommes en fuite fait office de singularité. D'une histoire réécrite par l'un des acteurs principaux, Robert Shaw, également romancier, qui s'était fait connaitre du grand public sept ans plus tôt en interprétant le tueur psychopathe, Grant, au service du SPECTRE dans Bons baisers de Russie, et accompagné de Malcolm McDowell (révélé l'année précédente par If... de Lindsay Anderson, Palme d'Or 1969), Deux hommes en fuite s'inspire du roman éponyme originel de Barry England, publié deux ans plus tôt, pour n'en garder que sa trame minimaliste. Et un film dont les titres français et anglais ("des silhouettes dans un paysage") qui résument parfaitement les motivations narratives et formelles souhaités par son metteur en scène. Un OFNI au cinéma le 27 septembre 2017 en version restaurée inédite.

Deux hommes courent sur la plage à l’aube. Ils ont les mains liées derrière le dos. Au même moment, un hélicoptère survole frénétiquement les environs. MacConnachie (Robert Shaw) et Ansell (Malcolm McDowell) sont deux évadés qui, pour tenter d'échapper à leurs geôliers, doivent traverser des paysages sauvages et inhospitaliers…    
  

Man on the Moon - Miloš Forman (1999)

Trois années après la sortie de Larry Flynt en 1996, le réalisateur tchèque Miloš Forman revenait avec un nouveau biopic consacré à une autre figure du paysage étasunien : Andy Kaufman. Inconnu en France avant la sortie du film qui lui était consacré, mort prématurément à l'âge de 35 ans d'un cancer du poumon, celui qui se déclarait ne pas être un comique connut une carrière aussi fulgurante que controversée. Dynamitant les règles codifiées de l'entertainment US, Kaufman a redéfini les limites de la comédie. Révélé au grand public par ses passages dans la célèbre émission Saturday Night Live, puis en interprétant Latka Gravas dans Taxi [1] la sitcom à succès de la chaîne ABC, Kaufman perfectionna en parallèle son art de la dichotomie à travers des prestations scéniques, sinon avant-gardiste, du moins plus proche de la performance que du comique télévisuel qui l'avait rendu célèbre. Provocateur au sens premier du terme, par son désir de susciter chez l'autre une réaction, quelle qu'elle soit, la vie d'Andy Kaufman offrait à la fois à Miloš Forman, un sujet détonnant, sous couvert d'une amère réflexion sur le monde du show-business, et à Jim Carrey, un rôle en or. En version restaurée au cinéma à partir du 13 septembre.

S'imaginant depuis son plus jeune âge présentateur de télévision, Andy Kaufman (Jim Carrey), devenu adulte, fait des numéros d'imitations dans des cabarets. Avec le soutien de l'agent George Shapiro (Danny DeVito), Andy Kaufman obtient un passage dans la nouvelle émission de NBC Saturday Night Live en octobre 1975, avant qu'il ne lui trouve un rôle inspiré par son personnage de « l'Étranger » originaire de Caspiar, "une très petite île de la Caspienne [qui] a coulé", dans la nouvelle sitcom produite par ABC. C'est le début de la gloire. Mais Andy Kaufman déteste en secret ce show, il n'a qu'un souhait, pouvoir créer ses propres spectacles.

Appel d'urgence (Miracle Mile) - Steve De Jarnatt (1988)

Second long métrage de Steve De Jarnatt, après son gentillet, quoique très inégal, Cherry 2000 sorti l'année précédente, et avant une carrière consacrée par la suite à la télévision, Miracle Mile (Appel d'urgence) jouit depuis son origine d'un statut particulier. Déclaré en 1983 par le magazine étasunien American Film parmi les dix meilleurs scénarios de films qui n'ont pas encore été adaptés, Appel d'urgence a connu de longues péripéties, près de dix ans, avant d'être enfin mis en scène par son auteur, Steve De Jarnatt, à la fin de la décennie 80. En marge des productions Reaganiennes de l'époque, qui anticipaient par exemple une improbable invasion soviétique sur le sol étasunien (les supra-réactionnaires Aube rouge ou Invasion USA), le long métrage fait revivre le climat anxiogène des 50's et 60's de la Guerre Froide, quand le risque d'une éventuelle Troisième Guerre Mondiale était au plus fort. Anachronique, à contre-courant, Appel d'urgence gagna sans surprise ses jalons de film culte plusieurs années après sa sortie et l'échec commercial qui s'en suivit. Mais n'allons pas trop vite.

Los Angeles. Le musicien Harry Washello (Anthony Edwards) fait la rencontre de Julie Peters (Mare Winningham) dans un musée. C'est le coup de foudre. Travaillant dans une cafeteria sur Miracle Mile, la jeune femme lui donne rendez-vous à la fin de son service à minuit et quart. Parti se reposer à son hôtel en attendant, une panne d'électricité lui fait rater son premier rendez-vous. Arrivé finalement sur place à quatre heures du matin, Harry répond par erreur à un appel provenant d'une cabine téléphonique voisine. Un inconnu lui apprend alors qu'un missile nucléaire va s'abattre sur Los Angeles dans soixante-quinze minutes. Harry n'a plus qu'une seule idée en tête, retrouver Julie et trouver un pilote d'hélicoptère afin de quitter la ville.

The Undertaker - Franco Steffanino (1988)

Découvert dans les années 70 pour ses rôles dans les deux premiers volets du Parrain et de Rocky, Joseph J. Spagnuolo dit Joe Spinell acquit à jamais la reconnaissance en 1980 auprès des amateurs d'horreur en interprétant le dénommé et torturé Frank Zito dans le premier long métrage de William Lustig, Maniac. Suivrons par la suite diverses participations dans de nombreux films, sans jamais toutefois retrouver des personnages aussi forts que celui du serial-killer devenu entre temps culte. Cantonné ad vitam æternam à des rôles subalternes, les deux seules exceptions furent sans surprise des slashers. Le très passable Last Horror Film de David Winters tentait, entre clin d'œil et filouterie, de suivre les traces du film de Lustig en réunissant de nouveau le duo qu'il composait avec l'actrice britannique Caroline Munro. Réalisé en 1988 quelques mois avant sa disparition par un mystérieux Franco Steffanino, The Undertaker ne connut que très récemment une sortie officielle. Après la tentative avortée de produire une séquelle à Maniac [1], Joe Spinell y incarnait une dernière fois [2] un tueur en série pour le plus grand plaisir de ses admirateurs.

Propriétaire d'une société de pompes funèbres, Roscoe (Joe Spinell) joint l'utile à l'agréable en choisissant lui-même ses futures clientes. Après avoir tué une malheureuse auto-stoppeuse qui tentait d'échapper à un biker un peu trop entreprenant, le thanatopracteur nécrophile jette son dévolu sur Jean, la secrétaire du maire. Déclarée morte des suites d'une attaque cardiaque, la police clôt l'enquête. Mais le neveu de Roscoe, Nicky Leonardo (Patrick Askin) commence à douter de l'innocence de son oncle, et souhaite faire part de ses soupçons à sa professeure d'anthropologie Pam Hayes (Rebeca Yaron), dont le dernier cours avait justement pour sujet la nécrophilie. D'abord réticente, Pam se laisse finalement convaincre par Nicky de passer le soir même au funérarium...

Picnic - Jordan Logan (1955) / Soudain l'été dernier - Joseph Mankiewicz (1960)

Adaptations hollywoodiennes de deux pièces de théâtre célèbres des années 50, la première du fait de son succès à Broadway, la seconde à cause du parfum de scandale qui s'en dégageait, Picnic et Soudain l'été dernier connaissent cette semaine une actualité récente. Écrites respectivement par deux dramaturges lauréats du Prix Pulitzer, William Inge [1] en 1953 pour cette même pièce, et Tennessee Williams deux fois en 1948 et 1955 pour Un tramway nommé Désir et La Chatte sur un toit brûlant, ces deux œuvres furent adaptées pour le grand écran par Jordan Logan et Joseph Mankiewicz, deux grands metteurs en scène reconnus respectivement pour leurs adaptations au théâtre et au cinéma. Logan dirigea en 1953 la première version théâtrale de Picnic [2], tandis que Mankiewicz adapta avec réussite plusieurs pièces et romans dont Jules César ou Eve.
  
Films traitant de manière différente le thème de la sexualité, Picnic par l'arrivée perturbatrice d'un mâle rustre dans une communauté rurale, alors que Soudain l'été dernier aborde d'autres sujets autrement plus périlleux pour l'époque (pédophilie, homosexualité, cannibalisme et inceste) dans la limite que pouvait tolérer le code Hays [3], il n'est guère étonnant que ces deux longs métrages, désormais érigés de nos jours au rang de classique, connurent un accueil à leur sortie diamétralement opposé. D'une réception extrêmement favorable pour le premier, celle du second fut sans surprise plus mitigé en dépit de son casting remarquable, la presse conservatrice goûtant peu les excès hérités de Williams. En version restaurée en DVD et Blu-Ray ce 23 août.
 
D'un scénario écrit par Daniel Taradash, Oscar l'année précédente pour le film de Fred Zinnemann, Tant qu'il y aura des hommes (1953), l'action de Picnic se situe dans une petite ville du Kansas le jour de la fête du Travail durant le pique-nique organisé chaque année à cette occasion. Débarquant le jour même par un train de marchandises, Hal Carter (William Holden), ancien camarade d'université d'Alan Benson (Cliff Robertson), fils du riche céréalier de la région, fait connaissance de la petite amie de ce dernier, Madge Owens (Kim Novak), la plus jolie fille du coin, et tombe immédiatement sous son charme... 
  

Scalps - Fred Olen Ray (1983)

Le cas a déjà été évoqué quelques années plus tôt autour du spécimen dénommé Evil Toons. Fred Olen Ray, en dépit de la qualité toute subjective de son imposante production cinématographique, fait figure de nos jours comme un des derniers survivants du cinéma d'exploitation étasunien, au même titre que son compatriote Charles Band. Producteur, scénariste, metteur en scène, l'homme a signé depuis ses débuts floridiens à la fin des années 70 plus d'une centaine de films, tout genre confondu, du film d'horreur, à la science-fiction, en passant par le film d'action ou le softcore. Spécialiste et coutumier des productions à budget restreint sinon famélique, Fred Olen Ray se fit connaitre des premiers initié.e.s à partir de 1980 avec son film d'horreur Alien Dead, suivi trois ans plus tard par Scalps [1], premier film de ce fétichiste du bikini tourné sur les terres hollywoodiennes. Mais n'allons pas trop vite.

Dépêchés par le professeur Machen (Kirk Alyn), six étudiants en archéologie partent en voiture pour le désert californien afin de procéder à des fouilles dans un ancien cimetière amérindien. En dépit des mises en garde du vieux Billy Ironwing, le groupe quitte la station-service et arrive sur place prêt à effectuer leurs recherches. Or leur présence n'est pas du goût de l'esprit maléfique qui garde ce lieu maudit. Présageant la tragédie à venir, D.J. (Jo-Ann Robinson) intime à ses compagnons d'arrêter de creuser avant qu'il ne soit trop tard, quand l'un d'eux découvre par hasard leur premier artefact...
  

Live Report : Peter Erskine & Dr. Um Band @ Sunset-Sunside 11 juillet 2017

Dans le cadre de la vingt-sixième édition de l'American Jazz Festiv'Halles, le batteur Peter Erskine et son quartette, le Dr. Um Band, faisaient escale pour deux dates au club parisien le Sunset / Sunside.

L'histoire est connue, après des débuts dans le Big Band de Stan Kenton puis auprès du trompettiste Maynard Ferguson au début des années 70, le jeune batteur incorpora, alors au fait de leur notoriété, le Weather Report de Joe Zawinul et Wayne Shorter, avant de suivre leur bassiste démissionnaire Jaco Pastorius vers d'autres horizons musicaux, et une décennie 80 riche en collaborations diverses dont sa participation au groupe Steps Ahead mené par le vibraphoniste Mike Mainieri, et enfin le trio du guitariste John Abercrombie à partir de la seconde moitié de ladite décennie. Fort d'un curriculum vitae impressionnant à la mesure de la versatilité du musicien [1], Peter Erskine débuta en parallèle ses premiers pas en tant que leader. D'un premier album éponyme en 1982 sur le label californien Contemporary, le batteur poursuivit l'aventure sur le label japonais Denon, puis enregistra quatre albums notables pour Manfred Eicher et ECM avec le trio composé du pianiste John Taylor et du contrebassiste Palle Danielsson [2]. Enfin depuis le milieu des années 90, l'homme est le propriétaire du label Fuzzy Music, lui permettant de produire sa propre musique au gré de ses envies, à l'image de sa nouvelle formation, le Dr. Um Band, créé en 2016 au côté du claviériste John Beasley et du saxophoniste Bob Sheppard.

 

Le Lauréat (The Graduate) - Mike Nichols (1967)

Long métrage qui a révélé au grand public un dénommé Dustin HoffmanLe lauréat reste, cinquante ans tout juste après sa sortie, un incontournable du cinéma étasunien des années 60. Réalisé par le débutant Mike Nichols, qui avait fait ses premières armes l'année précédente en tant que metteur en scène en signant l'adaptation de la pièce de théâtre Qui a peur de Virginia Woolf? avec le couple mythique Elizabeth Taylor / Richard Burton, le film sorti fin décembre 1967 récolta autant de critiques positives qu'il fut un succès massif auprès du public. Satire de l'american way of life des classes moyennes de la côte Ouest, Le Lauréat marque encore les esprits de nos jours par sa capacité à décrire avec justesse et acidité cet instant transitionnel de l'histoire des États-Unis. À découvrir pour son cinquantième anniversaire dans sa nouvelle version restaurée au cinéma depuis le 12 juillet.

Âgé de vingt et un ans, Benjamin Braddock (Dustin Hoffman) revient chez ses parents après avoir obtenu sa licence où ses derniers ont organisé une soirée afin de fêter son diplôme. En dépit de sa réussite, le jeune homme n'en demeure pas moins mal à l'aise quand ses parents et leurs invités le questionnent sur son avenir, ce dernier préférant s'éclipser. Au calme dans sa chambre, Benjamin fait la connaissance de Mme Robinson (Anne Bancroft) qui le séduit et en fait rapidement son amant. Les parents de Benjamin, qui ignorent tout de cette relation, incitent leur fils à sortir avec Elaine (Katharine Ross), la fille des Robinson. D'abord réticent, souhaitant mettre fin rapidement à ce rendez-vous, Benjamin réalise au cours de la soirée qu'il a des sentiments pour l'étudiante…
   

La dixième victime - Elio Petri (1965)

Cinquième long métrage du cinéaste transalpin Elio Petri [1], La Dixième Victime pourrait facilement faire figure d'OFNI dans la filmographie de l'auteur d'Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon. Appartenant au genre de l'anticipation ou, plus précisément, de la dystopie, ce long métrage tendrait à s'écarter frontalement des précédentes réalisations de l'italien. Mis en scène par Pietri après deux comédies, Il Maestro di Vigevano et le segment Peccato nel pomeriggio du film à sketches Haute fidélité, plus sa participation au scénario des Monstres, monument de la comédie à l'italienne signé Dino Risi, La Dixième Victime marquait en premier lieu le retour de l'acteur Marcello Mastroianni, interprète principal de son premier long métrage L'assassin, et du grand Tonino Guerra, scénariste de ses deux premiers films « Antonioniens » [2]. Nourri de ces diverses expériences, avec plus ou moins de succès (en particulier Il Maestro di Vigevano dont Pietri fut insatisfait) dans le genre comique, Petri surprit donc en décidant d'adapter la nouvelle La Septième Victime de l'Américain Robert Sheckley. Transposé dans le futur, l'univers de la nouvelle recouvrait toutefois certains traits propres au cinéma de l'italien, dont sa nécessité de questionner les évolutions de la société italienne, livrant ainsi une satire sociale aux accents résolument « pop ». À découvrir dans sa version restaurée 2K depuis le 12 juillet en DVD et Blu-ray dans le cadre de la Collection cinéma italien éditée par Carlotta. Mais n'allons pas trop vite...

Dans un futur proche, pour abolir les guerres et canaliser la violence humaine, le meurtre a été légalisé à l'échelle mondiale pour les candidats qui participent à la Grande Chasse. Le principe : un chasseur et une victime, désignés au hasard, doivent s'entre-tuer. Règle n° 1 : chaque membre devra participer à 10 chasses, 5 comme chasseur et 5 comme victime en alternance. Règle n° 2 : le chasseur connaît l'identité de sa victime, son nom, son adresse, ses habitudes. Règle n° 3 : la victime ignore l'identité de son chasseur. Règle n° 4 : le vainqueur de chaque chasse gagnera de l'argent. Celui qui sera encore en vie après sa dixième chasse sera proclamé Décaton et recevra un million de dollars. En cours de remporter sa dixième victoire consécutive, l'Américaine Caroline Meredith (Ursulla Andress) apprend que sa dernière victime est l'Italien Marcello Poletti (Marcello Mastroianni)...

Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon - Elio Petri (1970)

Grand Prix du Jury au Festival de Cannes en 1970 et Oscar du meilleur film étranger en 1971, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon afficha un tournant dans la filmographie du cinéaste italien Elio Petri. Premier volet de sa « Trilogie de la névrose », née de la collaboration avec l'écrivain Ugo Pirro, avant La classe ouvrière va au paradis (« la névrose du travail ») et La Propriété, c'est plus le vol (« la névrose de l'argent »), ce long métrage dédié à la « névrose du pouvoir » s'inscrivait de manière plus large dans la dynamique politique prise par le cinéma italien, depuis les années 60, dans le sillage des œuvres de Francesco Rosi. Marqué par l'engagement politique de Petri, ce dernier considérant le cinéma aussi bien comme un espace de dénonciation, de confrontation et d'apprentissage, le film n'a rien perdu de son acerbe acuité et de sa clairvoyance plus de quatre décennies après sa sortie. Portrait corrosif et amer de la société italienne à l'orée des « années de plomb », Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon ressort dans sa version restaurée dans une nouvelle édition en Blu-ray et DVD le 12 juillet 2017 dans le cadre de la Collection cinéma italien [1] éditée par Carlotta.

Italie, au début des années 70, le chef de la brigade criminelle surnommé « le docteur » (Gian Maria Volontè) est nommé au poste de directeur de la section politique. Le jour de sa promotion, il égorge sa maîtresse Augusta Terzi (Florinda Bolkan) chez elle au cours de leurs joutes amoureuses. Persuadé que ses fonctions le placent au-dessus des lois, il met tout en œuvre pour prouver que personne n'aura l'intelligence, ni même l'audace, de le soupçonner et ainsi de troubler la bonne hiérarchie sociale...
   

Live Report : Tindersticks présente "Minute Bodies" - Cité de la Musique, 2 juillet 2017

Dans le cadre de la huitième édition du festival Days Off du 30 juin au 10 juillet prochain, les Tindersticks présentaient le dimanche 2 juillet au public parisien, à la Cité de la Musique, leur nouvelle création, le ciné-concert Minute Bodies. Présenté quelques mois plus tôt, en avant-première en février, lors du Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand, avant de parcourir avec parcimonie l'Europe [1], Minute Bodies rend un hommage au naturaliste et documentariste Percy Smith. D'un montage signé par le chanteur Stuart Staples à partir de divers courts métrages réalisés par l'un des pionniers de la photographie « accélérée » ou time-lapse et du micro-cinématographe (The Birth of a Flower en 1910), produits pour le British Instructional Films entre les années 20 et le mitan des années 40, le ciné-concert avait l'occasion de montrer une fois encore une nouvelle facette du talent unique de la formation originaire de Nottingham.
 
 
Ciné-concert joué en deux représentations le même jour, une première en fin d'après-midi (celle à laquelle nous assistâmes) puis une seconde en début de soirée, chacun des deux sets se virent également suivi en guise de seconde partie par un concert des Tindersticks d'un peu moins d'une heure.

Cronico ristretto : Premier contact (Arrival) - Denis Villeneuve (2016)

Présenté en avant-première au Festival de Venise en septembre 2016, Premier contact, premier film de science-fiction du cinéaste québécois Denis Villeneuve, avant en fin d'année son attendu Blade Runner 2049, fut marqué à sa sortie autant par un consensus critique, qu'un succès au box-office. Mieux, le métrage confirmait la possibilité de produire encore de nos jours un film de SF sans forcément verser dans le grand spectacle ou la série B surboostée. De par son ambition à vouloir toucher un public plus vaste, tout en s'attachant à traiter de thématiques science-fictionnelles, Premier contact avait le mérite apparent de vouloir ainsi s'éloigner du genre traditionnel et d'y apporter un sang neuf bienvenu. Las. Mais n'allons pas trop vite...   

Douze vaisseaux extraterrestres apparaissent à différents endroits du globe. L'armée américaine par la présence du colonel Weber (Forest Whitaker) dépêche l'experte en linguistique comparée, Louise Banks (Amy Adams), afin de pouvoir établir un contact avec les extraterrestres qui ont posés un de leurs vaisseaux dans une vallée du Montana. Avec l'équipe composée du physicien théoricien, Ian Donnelly (Jeremy Renner), Louise devra découvrir les intentions de ces mystérieux aliens. Au cours de sa mission, Louise est sujette à des flashbacks où apparaît une fillette qui semble être sa fille...

Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été - Lina Wertmüller (1974)

Troisième collaboration entre Lina Wertmüller et le couple formé par les comédiens Giancarlo Giannini et Mariangela Melato, après Mimi métallo blessé dans son honneur (1972) et Film d'amour et d'anarchie (1973), Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été, réalisé l'année suivante en 1974, confortait autant le goût de la réalisatrice italienne pour les titres décalés que sa position de cinéaste engagée. Continuant sur la même veine corrosive qui l'avait vu tordre le cou à la lutte des classes lors de sa précédente trilogie (terminée la même année avec Chacun à son poste et rien ne va) en recourant à la fois à la comédie, au mélodrame et au pamphlet social, l'ancienne assistante du maestro Frederico Fellini signait cette fois-ci un nouvel essai subversif en mettant en scène une fable allégorique où se joignaient désormais la guerre des sexes. Mais n'allons pas trop vite. A (re)découvrir dans les salles pour la première fois en version restaurée depuis le 21 juin.

Raffaella (Mariangela Melato), une bourgeoise riche et arrogante, invite des amis à passer quelques jours sur un yacht dans la mer Méditerranée. Tandis qu'elle se moque ouvertement de l'inutilité de la gauche politique, Raffaella prend en grippe un des matelots à bord, Gennarino (Giancarlo Giannini), un communiste qui s'efforce de ne pas laisser éclater ses opinions politiques. Le jour suivant plus tard dans la soirée, en dépit d'incessantes insultes et d'humiliations, Gennarino accepte d'emmener Raffaella faire un tour en bateau, mais le moteur tombe en panne. Après une nuit en mer, les deux échouent sur une île déserte. Leur relation va s'en trouver bousculée…
  

L'homme aux cent visages - Dino Risi (1960)

Premier film du duo le réalisateur Dino Risi / l'acteur Vittorio Gassman, L'homme aux cent visages, sorti en Italie en 1960, s'inscrit, de prime abord, dans le renouveau de la comédie italienne, initié quelques années plus tôt au début de la décennie précédente. De ses débuts de documentariste d'après-Guerre à son passage définitif à la fiction après 1953 et son long métrage Le chemin de l'espérance, Dino Risi se fit remarquer par la série des Pauvres mais beaux ou bien encore par Le signe de Vénus avec Sofia Loren et Vittorio De Sica [1]. En parallèle, son futur partenaire Vittorio Gassman consacrait essentiellement son temps au théâtre, prenant à la légère une carrière cinématographique débutée également après 1945, avant sa rencontre avec Mario Monicelli et le succès du film Le pigeon (1958). Dans le sillage du sarcastique La Grande Guerre signé Monicelli avec de nouveau Gassman, Risi signait avec Le veuf une de ses premières œuvres majeures, avant d'entamer l'année suivante son nouveau projet, Il Mattatore, coécrit avec Ettore Scola et Ruggero Maccari au scénario, et cette fois-ci l'une des figures de la comédie italienne et son futur acteur fétiche, Vittorio Gassman. A (re)découvrir dans les salles en version restaurée depuis le 14 juin.

Gerardo Latini (Vittorio Gassman) et sa femme Annalisa mènent depuis quelque temps une existence tranquille et sans histoire, au grand dam de celui-ci. Un jour, un homme sonne à leur porte pour essayer de leur vendre un chandelier. Gerardo sent rapidement l'arnaque, et pour cause : celui-ci était jadis expert en escroquerie en tout genre, surnommé Gerardo l'artiste pour sa capacité à incarner de multiples personnages dans le but d'extorquer les gens…

Pterodactyl Woman from Beverly Hills - Philippe Mora (1997)

Riche d'une filmographie des plus portnawak dans les années 80, l'homme est par exemple responsable (et coupable) au mitan de ladite décennie des navrants épisodes deux et trois de la franchise Hurlements [1], le réalisateur Philippe Mora marquait un retour sinon remarqué, du moins prolifique, durant la décennie suivante après une pause de cinq années. Entre 1994 et 1999, le réalisateur de Mad Dog Morgan [2] signait ainsi pas moins de huit long métrages, dont trois pour la seule année 1997, et en particulier celui qui nous intéresse, l'énigmatique (?) Pterodactyl Woman from Beverly Hills

Dernier film de Philippe Mora pour l'année 1997, après un Back in Business avec l'ancien footballeur US, qui était promis à faire carrière à Hollywood et qui fit un gros flop, Brian Bosworth [3], et la comédie (déjà) foutraque Snide and Prejudice (un psychiatre juif s'occupe de patients persuadés d'être de hauts dignitaires du troisième Reich), Pterodactyl Woman from Beverly Hills s'inscrit, on l'aura vite compris, dans la même veine, celle des productions fauchées flirtant allègrement avec la série Z, sans jamais y tomber à grand renfort d'autodérision. Pas étonnant donc que le film ait été par la suite distribué par le sémillant Lloyd Kaufman et sa société Troma. Mais n'allons pas trop vite... 
 
Dick Chandler (Brad Wilson), paléontologiste, accompagné de son collègue Janensch, découvre sur un ancien site sacré amérindien des fossiles uniques de ptérodactyles. Mis en garde par un mystérieux shaman, les deux hommes ne prennent nullement au sérieux la menace brandie par ce dénommé Salvador Dali (Brion James), avant que Janensch ne soit changé en lézard. Implorant vainement le pardon du sorcier, Dick apprend que son épouse, Pixie (Beverly D'Angelo), est désormais maudite, et va se transformer en ptérodactyle...
 

Insiang - Lino Brocka (1976)

Premier long métrage philippin sélectionné au Festival de Cannes lors de la Quinzaine des réalisateurs en 1978 [1], Insiang poursuit la peinture sans concession par Lino Brocka de la société philippine sous la dictature de Ferdinand Marcos. Nouvelle plongée dans les bas-fonds de Manille, ce réquisitoire à charge, envers la situation désastreuse qui existe dans les quartiers pauvres de la capitale, prend la forme d'un mélodrame familiale et de l'affrontement entre une mère tyrannique et sa fille. Présenté pour la première fois dans les salles dans sa version restaurée 4K en juin 2016, Insiang est désormais édité en Blu-ray et dans un coffret consacré à Lino Brocka incluant son chef d'œuvre Manille et un documentaire, Retour à Manille : le cinéma philippin, signé par Hubert Niogret.

Habitante d'un bidonville de Manille, Insiang (Hilda Koronel) vit avec sa mère, la tyrannique Tonya (Mona Lisa). Les deux femmes hébergent la famille du père, parti du domicile conjugal avec sa maîtresse. Dans un quartier livré au chômage et à l'alcoolisme, la jeune femme tente de subsister malgré les brimades et les humiliations de Tonya. Un jour, les accusant de vivre à ses crochets, sa mère chasse sa belle-famille de chez elle. Le lendemain, Tonya invite son jeune amant, Dado (Ruel Vernal), le caïd du quartier, à emménager chez elle...
  

Cinquante nuances plus sombres - James Foley (2017)

Deux années. Deux longues années à patienter (?!) la suite de Cinquante nuances de Grey, soit l'un des plus beaux navets de 2015. Adaptation du deuxième volet de la série, Cinquante nuances plus sombres, promettait... que pouvait-il raisonnablement promettre ? Hormis autant de rentabilité pour ces producteurs, compte tenu du bouche-à-oreille catastrophique du premier chapitre, et d'un accueil critique toujours aussi unanimement peu favorable. Or la franchise pouvait fort heureusement compter sur la communauté des admiratrices de la trilogie, permettant à ces nuances plus sombres d'atteindre la septième place (à l'heure actuelle) du film le plus rentable de l'année en cours [1]. Fort d'une accroche propre à bouleverser nos réserves, "Chaque conte de fée a une face sombre", et d'un distributeur, Universal, dans son rôle de camelot prêt à tout pour nous fourguer sa marchandise frelatée, nous promettant ainsi plus de thriller, Cinquante nuances plus sombres s'annonçait donc sous les meilleurs auspices. Pouf pouf. Mais n'allons pas trop vite...
 
Convaincue de son incompatibilité avec Christian Grey (Jamie Dornan)Anastasia (Dakota Johnson), a débuté depuis sa rupture un travail d'assistante à la maison d'édition SPI. Lors de l'exposition de photos de son ami José, Ana apprend que les six portraits d'elle-même ont été vendus à un seul homme, Christian, car ce dernier lui explique qu'il n'aime pas que des étrangers la fixent. Christian l'invite à dîner, Ana accepte parce qu'elle a faim [2], lui indiquant qu'ils ne feront que parler. Au cours du tête-à-tête, Christian lui demande de renégocier les termes, acceptant l'idée avoir avec Ana une « relation vanille » [3], et de n'avoir plus de secrets entre eux. Tandis que leur liaison passionnée recommence, Ana découvre qu'elle est suivie par une mystérieuse jeune femme, une ancienne soumise de Christian... 
  

Back from the Dead - Obituary (1997)

Trois ans. Une éternité en somme que les floridiens n'avaient pas donné signe de vie, du moins n'étaient revenus d'entre les morts [1] depuis leur précédent World Demise. Album marqué par les expérimentations initiées par la paire Trevor Peres et Donald Tardy, ce disque, quoique inégal, s'inscrivait dans une démarche louable d'émancipation, au risque de perdre un auditoire conservateur davantage habitué aux sempiternelles recettes. Dont acte. A la vision de la pochette et du titre de l'album, force est de constater que l'envie de classer ce Back from the Dead comme un retour au bercail mortifère apparaîtrait comme une évidence. Or si ce cinquième album d'Obituary augurait un retour évident à leurs origines gore, ce disque n'en demeurait pas moins une fois encore, et pour la dernière fois, un opus atypique à l'image du choix du producteur, Jaime Locke, ayant précédemment fait ses armes du côté du hardcore new-yorkais.

Premier point. D'un premier album Slowly We Rot qui les voyait côtoyer le récent sludge louisanien [2] à un World Demise se rapprochant d'un hardcore mid-tempo, Obituary n'avait jamais caché son attrait pour un genre éloigné des habituelles considérations musicales de leurs pairs. Dès lors rien d'étonnant sur le papier de proposer le poste précédemment occupé au culte Scott Burns à Jaime Locke, ingénieur du son sur One Voice (1992) d'Agnostic Front et producteur du Set It Off (1994) et du Demonstrating My Style (1996) de Madball (pour marquer cette rupture, l'album, contrairement aux précédents, fut cette fois-ci enregistré au Criteria Recording de Miami et non au Morrisound Recording).