Cronico Ristretto : Depeche Mode - Tomahawk (2013)

   
Après un très décevant et fade Sounds of the Universe, deux choix possibles s'ouvraient au préposé docteur en apprenant la sortie prochaine du nouvel album de Depeche Mode : d'une part une indifférence teintée de résignation, d'autre part une curiosité (malsaine ?) héritée d'une déviance qu'il n'est plus besoin de justifier. Intitulé Delta Machine, ce disque a déjà une première particularité, celle d'être le premier album signé chez Columbia/Sony, DM ayant quitté après plus de trente ans de loyauté le label Mute [1]. Deuxième caractéristique, l'initié notera, après deux décennies d'absence, le retour de Flood (cantonné) au mixage. Enfin, dernière singularité (plus mesquine), cet album confirmera t-il l’existence d'une jurisprudence Exciter [2] ? Trois raisons légitimant finalement une écoute du DM de DM, non ?

Cronico Ristretto : CU3E - Supuration (2013)

Véterans de la scène metal hexagonale, les nordistes de S.U.P reviennent en 2013 sous leur mue originelle nommée Supuration, afin de boucler et fêter dignement les deux décennies de leur album culte The Cube. CU3E ou le dernier volet de la trilogie initiée en 1993, et qui vit ces quatre jeunes musiciens menés par les frères Loez imposer leur vision d'un death metal personnel et unique.

Dix ans après Incubation, deuxième chapitre et préquelle du premier album, CU3E se veut la suite directe de l'album de 1993. Réincarnation et renaissance artificielle de l'âme du bébé de la jeune femme suicidée du précédent épisode, l'histoire de ce disque conceptuel reste comme à son habitude marquée par le goût de ses auteurs pour la science-fiction la plus noire ; le récit [1] se concluant par une référence au dernier album de S.U.P Hegemony.

Le diabolique docteur "Z" / Dans les griffes du maniaque - Jess Franco (1965)

Chroniqué l'année dernière, Sie tötete in Ekstase de Jesús Franco, avait l'apparente « particularité » d'être la relecture d'un précédent long métrage réalisé par son auteur : Le diabolique docteur "Z". Vampée par sa muse Soledad Miranda, cette mariée en noir séduisait, puis causait la perte des quatre médecins responsables du suicide de son défunt mari. Or, cinq années auparavant, le cinéaste madrilène avait usé du même stratagème vengeur, offrant à l'occasion l'un de ses meilleurs films, ou la synthèse des thèmes, passés et futurs, chers au réalisateur de L'horrible Docteur Orlof.

Au congrès international de neurologie, le professeur Zimmer (Antonio Jiménez Escribano) présente à ses pairs le sujet de ses travaux : l'étude des centres nerveux moteurs. A l'instar des précédentes recherches du controversé docteur Orloff, Zimmer prétend que certaines parties des lobes cérébraux et de la moelle épinière pourraient déterminer, d'une part les bonnes actions, d'autres part les mauvais actions des êtres vivants. Le mal n'aurait ainsi qu'une origine purement physiologique. Grâce aux dénommés rayons Z capables d'éliminer, de neutraliser, ou d'exacerber ces centres moteurs, le professeur conclut son exposé par la possibilité de métamorphoser les maniaques et assassins en êtres « normaux ». Demandant la permission de pouvoir continuer le fruit de ses recherches sur un être humain, Zimmer se fait prendre violemment à partie par ses collègues, ces derniers lui interdisant formellement de poursuivre ses honteuses expériences. Zimmer, choqué et meurtri par ces réactions violentes, meurt peu après d'un infarctus, jurant à sa fille Irma (Mabel Karr) dans un dernier souffle de continuer ses travaux...

Esclaves de l'amour (Frauen für Zellenblock 9) - Jess Franco (1977)

Deuxième incursion du RHCS dans le monde merveilleux du film de prison pour femmes (WIP pour les intimes), Esclaves de l'amour présentées ici même marqua les esprits, et la censure, comme étant l'une des dernières collaborations [1] de la paire déviante composée par le producteur suisse Erwin C. Dietrich et le cinéaste espagnol Jesús Franco. Une association excessive dont le fil conducteur pourrait de prime abord se résumer à sinon flatter les plus bas instincts voyeuristes du spectateur, tout du moins à offrir au public sa dose d'érotisme crapoteux quotidien. Ce long métrage prénommé originellement Frauen für Zellenblock 9, et interprété par la pulpeuse Karine Gambier, l'innocente Susan Hemingway et l'inénarrable Howard Vernon ne déroge nullement a priori à la règle : des jeunes femmes nues, des tortionnaires sadiques, le tout dans une ambiance faussement malsaine et franchement fauchée, what else ?

Trois révolutionnaires menées par Karine Levere (Karine Gambier) sont arrêtées à bord de leur camion traversant la jungle sud américaine. Capturées manu militari puis emmenées sans ménagement dans une prison isolée dans la forêt tropicale, les demoiselles, une fois arrivées, sont rapidement déshabillées, et enchaînées par le cou dans la cellule numérotée 9. A l'instar de ses camarades, Karine est torturée par l'expérimenté Dr Costa (Howard Vernon) sous l'œil approbateur et carnassier de la directrice des lieux. Face à l'imagination perverse et aux techniques inhumaines déployées par ses tortionnaires, la belle cède à leurs avances sadiques, et dénonce ses compagnons de lutte. Bien décidée à les sauver, Karine doit s'évader à tout prix...