Dernier film d'
Alfred Hitchcock réalisé sur le sol anglais avant son départ pour Hollywood,
La taverne de la Jamaïque est un cas à part dans la riche filmographie du maître britannique. Première adaptation d'un roman de Daphné du Maurier, avant
Rebecca l'année suivante puis
Les Oiseaux deux décennies plus tard, le grand Alfred surprenait en s'écartant de ses précédents longs métrages, du thriller
Jeune et innocent au récit d'espionnage
Une femme disparaît, pour mettre en scène un film d'aventures en costumes. A l'initiative de l'acteur Charles Laughton qui acheta les droits du roman et produisit le film par sa nouvelle société Mayflower Pictures,
La taverne de la Jamaïque souffre depuis du statut, peu enviable, de film mineur hitchcockien, en dépit d'un réel succès public à sa sortie. Une mauvaise réputation somme toute exagérée qu'il conviendra de modérer à l'occasion des 75 ans du film, et de sa ressortie en version restaurée 4K dans les salles à partir du 15 octobre prochain.
Abandonnant son Irlande natale pour les Cornouailles depuis la mort de sa mère, Mary Yellard (
Maureen O'Hara) part rejoindre sa tante Patience (
Marie Ney) et son mari
Joss (
Leslie Banks). En chemin, Mary apprend que la taverne, dont son oncle par alliance est le tenancier, est un repaire de brigands. Nullement découragée, celle-ci requiert l'aide du juge Pengallan (
Charles Laughton) afin de pouvoir s'y rendre dans les plus brefs délais. Une fois arrivée, Mary constate rapidement que la sinistre notoriété du lieu n'a rien d'usurpé. Au cours de cette soirée riche en désillusions, la jeune orpheline sauve la vie d'un des malfrats, Jem Trehearne (
Robert Newton),
accusé d'avoir volé une part de leur dernier butin. Tout deux parviennent néanmoins à s'échapper et trouvent refuge chez
l'excentrique juge, qui n'est autre que le véritable responsable des naufrages et chef des pilleurs d'épaves.