Stoner le monde est stoner

On finit la semaine par un groupe de rock’n’roll (en même temps cette semaine y’en avait que pour le rock pourrait me rétorquer le jazz ou le rap fan) qui sent bon la bière (ou le whisky au choix) et les 70’s.

Oui encore un cliché...

Après avoir fait parti du groupe culte archi-culte (à savoir qui vend pas une galette mais qui va influencer une pléthore de groupes) Kyuss, le guitariste Josh Homme décide de former son groupe après la dissolution du dit groupe.

Alors quel nom choisir ? Bah ce brave gars voulait le nommer Gamma Ray, ne sachant pas que ce dernier était déjà pris par des teutons. Bon ça parait drôle sur le moment que le père Homme ne savait pas que c’était déjà pris, mais on lui en voudra pas, car bon, faut l’avouer, le groupe de Kai Hansen, à part les amateurs de Heavy speed (hein papy D.) qui s’en soucie ?

Donc il faut choisir un autre nom ! Et là, notre Homme se souvient de la réplique de son ancien producteur époque Kyuss, qui justement les avaient nommés les reines de l’âge de pierre, en rapport à leur musique très teintes 70’s. Ni une, ni deux, le groupe se nommera désormais Queens of the stone age !

Oui mais ça ressemble à quoi alors ce groupe ? C’est dans la continuité de ce que pouvait produire Kyuss mais en plus rock’n’roll encore, donc un revival heavy metal/rock 70’s avec un groove omniprésent. Du bon rock’n’roll des chaumières quoi !

Alors ils inventent rien, c’est sur, mais ça fait du bien. Et puis, chose appréciable, au niveau du chant, on est a cent lieux des chanteurs de heavy rock qui poussent dans les aigues à s’en faire péter les cordes vocales, encore un bon point. Car en ce qui concerne ce registre, le chanteur de heavy rock (ou de rock finalement) absolu reste Robert Plant, et bonjour le nombre de pécors qui tentèrent de l’imiter, insupportable...

Manchester via NYC

Vingt longues années il aura fallu attendre pour avoir une véritable filiation au Ian Curtis band. Morbleu ! Oui mais finalement ça a valu le coup d’attendre. Et puis, j’ai rien attendu du tout personnellement, puisque j’ai découvert Joy Division sur le tard, na !

Bon après ces quelques digressions infantiles, occupons nous donc du groupe Interpol. Ces derniers se sont formés en 98 à New York, et officie donc dans un rock indie teinté d’ambiances brumeuses made in England. C’est d’ailleurs étonnant que ça nous vienne de NYC, comme quoi, l’adage nul n’est prophète dans son pays... Faut dire qu’après quarante ans de beatlesmania la perfide Albion n’en est pas encore vaccinée, alors bon, qu’un groupe anglais s’intéresse véritablement au répertoire du GROUPE mancunien. On préfère toujours surfer sur le succès des fab four, soit... du coup aujourd’hui si on parle de Manchester, on pense à qui?... Oasis (voir les Stones Roses pour les plus vieux)! Tiens on retourne aux Beatles, étonnant, non ?

Et alors Interpol, me direz vous ? Ils ont eu l’intelligence d’avoir en point de mire Joy Division mais tout en allant de l’avant. De toute façon, à quoi bon rendre un copier coller avec un chanteur qui tenterait d’imiter Ian Curtis ? Le groupe suit donc une évolution qu’aurait pu suivre le groupe mancunien après Unknown Pleasure (le 1er Joy Division), à savoir un rock nerveux teinté de spleen.

James Murphy band

Est-ce parce que j’ai commencé à écouter des groupes qui n’étaient pas à la mode, voir conspués par les journaux plus ou moins branchés? Toujours est il, que les groupes ou artistes qui apparaissent comme par enchantement dans la presse et sont vite montés en épingle, je m’en méfie...au risque de passer pour un vieux con ? Alors je préférais qu’on me traite de con tout court car je l’étais déjà à l’adolescence ! Et puis faudrait alors définir la notion de vieux con : est-ce un jeune con qui a vieilli ou la connerie viendrait en vieillissant ? Ou un peu des deux...

Donc y’a quelques temps, Les Inrocks, mais d’autres aussi je pense, étaient tout émoustillés à l’écoute du groupe LCD Soundsystem (d’ailleurs il me semble qu’ils leur faillent pas grand-chose à ces derniers)? Pourquoi donc ? A vrai dire, à part rappeler les jeunes années de ces quarantenaires, on peut se demander...

J’exagère forcement, comme toujours, ce groupe est pas si mal que ça en fait, disons qu’il recycle pas mal de bonnes idées issues des années 80 (j’ai beau me gausser de cette décennie, y’a quand même quelques bons trucs...), à savoir le rock dansant genre Talking Heads ou New Order voir même le Brian Eno des années 70, le tout avec une production moderne. Bon maintenant, bien que ça reste plaisant à l’écoute, on peut pas s’empêcher de se demander si ça vaut tout ce pataquès ? Je vous laisse juge, après ça dépend aussi de la sensibilité de chacun, surtout en matière de recyclage musical, la subjectivité est de mise.

Shiny boots of leather (ou le Lou reed du mois)

Ah bah, on s’y attendait pas à celle la ! Evidemment après un « I wanna be your dog », fallait bien que je revienne à la source. Et donc, je m’occupe de l’un de mes morceaux préférés du Velvet. La première ode du sadomasochisme du rock ! Ah ça va sentir la sueur, le cuir et le fouet ! Ça a quand même plus de gueule que les ritournelles de Liverpool, « love me do... », pouah ! C’est pas non plus le même public qui est visé, je vous l’accorde, mais c’est la même époque, puisque cette comptine fut composée en ‘65 !

Ah, « kiss the boot of shiny, shiny leather », «Strike, dear mistress, and cure his heart», on comprend d’ou vient l’inspiration d’un “je veux être ton toutou”.

Comme je le soulignais mercredi, avec ce genre de propos, on fait parti des ovnis musicaux des années 60. En pleine période hippie, des blanc becs vêtus de noir, avec lunettes teintés portées en toute circonstance, ayant pour propos la dope (dure ça va s’en dire), le sadomasochisme, et qui passent pour des terroristes sonores (merci LaMonte Young au passage), on est à cent lieux de la scène de San Francisco.

Oh mais n’y voyez pas de condescendance de ma part pour cette scène non plus, mais le seul problème c’est que la scène de San Francisco n’a pas survécu, n’a pas su se renouveler et est morte avec le mouvement hippie. Or justement, le Velvet, n’étant affilié à aucun mouvement a réussi à insuffler quelque chose de nouveau à NY (qui paradoxalement était plutôt reconnu pour le free jazz (ça ok) mais aussi pour son folk ?!) et a été ainsi les instigateurs d’une nouvelle scène rock made in NYC.

Pour revenir au morceau, en plus de se faire les chantres du « vas y fouette moi maîtresse, j’ai été très très méchant... » au niveau des paroles, on notera qu’il en va de même pour le violon alto du gallois John cale, car apprécier les stridences de son instrument si c’est pas du sadomasochisme, qu’est ce donc ? Expérience cathartique, il me semble.

Sex, sex, sex!

Mike Patton… dire que c’est la première fois que j’en parle dans ce blog, fichtre!

On retiendra surtout son poste de chanteur dans le groupe de fusion Faith No More, et pourtant son premier véritable groupe fut Mr Bungle. Un groupe de doux dingues !

Le groupe est formé par une bande de lycéens en 1985, ces derniers officiant dans une espèce de thrash/death metal primaire mais déjà à la sauce second degré, voir le nom de leur 1ere demo de 86, Raging Wrath of the Easter Bunny, et des titres frais comme Anarchy Up Your Anus, tout un programme...

Au fil des années, le groupe va développer leur concept de musique à la fois barrée et à la fois comique, rappelant fortement que ces petits gars ont du pas mal écouter Franck Zappa (tiens lui aussi, je m’en suis pas encore occupé ! va falloir que je me penche dessus...). Mais à la différence du génial moustachu, Mr Bungle garde des racines metal, même si ces dernières s’estomperont au fil du temps (leur dernier album California).

En 1991, sort donc leur premier album éponyme produit par un autre siphonné du bocal, John Zorn. A vrai dire, là aussi, c’est un sacre ovni musical...on passe d’un thrash à de la musique de cirque, limite fanfare, des vocaux rap...et tout ça dans un même morceau, des cinglés donc.

A noter qu’il serait dommage de résumer Mr Bungle à la seule présence du génial vocaliste, car Trey Spruance (guitare), Trevor Dunn (basse) et Danny Heifetz (batterie) ont autant une place importante dans le processus créatif du groupe. D’ailleurs, parallèlement à l’aventure, Patton étant décidément trop dispersé (un nombre de projets...), ces derniers formèrent Secret Chiefs 3.

Trane et Rashied

Ah bah y’avait longtemps que j’avais écrit quelque chose sur Trane ! C’est vrai que dans le jazz, les duos sont pas légions, aussi nombreux que le nombre de doigts d’un lépreux manchot. Mais cette musique s’accorde difficilement aussi avec cet exercice.

Cependant le mystique JC, rien ne l’arrêtait dans sa course effrénée vers sa quête mystico-musicale. Interstellar Space fut donc enregistré quelques mois avant sa mort avec son batteur de l’époque Rashied Ali en 1967. Oui car, en 1965, Elvin a quitté le navire, à la fois ne supportant pas d’être secondé par un autre batteur (l’album Meditation de Trane comporte deux batteurs !), et commençant à être aussi gentiment largué, comprenant de moins en moins la quête de JC. Il faut dire que le jeu d’Elvin était encore teinté d’un certain « académisme » jazz, à savoir le swing. Chez Ali, on est au delà de la polyrythmie cher à Elvin, son jeu est plus dispersé, irrégulier collant parfaitement avec le jusqu’au boutisme de son leader.

Alors, et cet album ! Comme les derniers Trane, c’est une expérience sonore ! A la fois abstrait et intense. A l’origine, les 4 titres proposés sont les noms de planètes du système solaire, et c’est vrai qu’on va très loin ! Trane montre une fois de plus ses qualités techniques et son génie d’improvisateur, un être UNIQUE.

Alisson et Will Gregory

Apres un sujet polémique, passons à quelque chose de plus léger, et plus dansant, ce qui change sur ce blog !

Je pouvais mettre un morceau du premier album, qui paradoxalement fut le moins populaire, mais qui collerait le mieux avec l’ambiance de ce site. En effet, Felt Mountain, sorti en 2000 est un savant mélange entre un Portishead et une bande originale de film servie par Ennio Morricone ou John Barry. De plus à la différence de Beth Gibbons, Alisson Goldfrapp n’a pas du tout le même timbre de voix, à la fois plus grave, pas jazzy et par moment lorgnant vers une Lisa Gerrard (en moins guindée).

Oui mais en préambule, j’ai parle de musique dansante ? J’y viens. Justement, à part un succès d’estime au près des critiques, le duo décide de changer de style et de virer plus électro et moins trip-hop sur Black Cherry. Oh la ! Ils ont cédé à la facilité, au sirène de la musique pop !! Vendus, salauds ! Oui certains le pensent, moi pas. Effectivement, la musique est plus facile d’accès, mais delà à parler de musique putassière, faut pas exagérer ; d’autant plus qu’ils n’ont pas totalement tiré un trait sur les caractéristiques de leur premier album. Plus dansant oui, mais aussi plus provocant, et plus accrocheur donc.

Great Rock’n Roll Swindle

On parle souvent et d’ailleurs que du 1er album des Pistols. Or finalement, si je devais choisir un album du groupe de McLaren, ce serait plutôt la BO de leur faux documentaire. Je trouve que celui-ci représente au mieux l’essence du punk anglais, quelque chose de vraiment chaotique ; écoutez les reprises des standards des années 50, Johnny Be Goode, à la sauce John Lydon, ça vaut le détour !

Mais le summum, c’est quand ces derniers jouent la carte de la déconne, un titre comme Who kills Bambi ou leur reprise de My way (ah l’intro…) font parti des classiques du groupes pour moi. Mais le mieux, c’est quand ils reprennent leur tube absolu, Anarchy in the UK, à la sauce « french arrogant bastard »! On a droit à un joli poncif, avec accordéon en prime, un délice !

Ca me fait penser à ces crétins qui nous ont pondu leur quotas de soupe de 40% pour les ondes. Déjà, on se tape les excédents québecois… merci bien, ils pouvaient rester cantonnés dans leur belle Province ! Ah ça pour bramer, le (ou la) québécois(e ) remporte la palme. Mais le pire, et je trouve ça totalement hypocrite, le pécor doit chanter en français, un jeune artiste français est donc obligé de chanter en français s’il veut passer sur les ondes, écoeurant, bravo le poujadisme radiophonique. Je me rappelle que pour soutenir cette cochonnerie, les Goldman ou Cabrel servaient de porte drapeau… C’est vrai qu’ils se sentent menacer par les anglo-saxons, les types… Enfin bon, si ça peut permettre à Orlando de bouffer…

Donc j’en reviens aux Pistols, les radios dites de jeun's pourraient passer cette chanson, elle est excellente, et en plus ça rentre dans leur quota de m… !

Angers sous les tropiques

Et encore un groupe hexagonal qui mériterait une meilleure reconnaissance. A l’origine le dub est surtout une expérience studio, un reggae principalement instru et expérimental, dont les pères sont avant tout des DJ.

Mais justement des angevins ont décidé de confronter le dub à la musique live. Et c’est là, l’originalité de Zenzile, apporter au dub une richesse musicale via l’instrumentation, car au delà de la basse, guitare, clavier et batterie, viennent se greffer des cordes, de l’accordéon ( ?!), et autre flute et sax.

Et leur dernier album, Modus Vivendi (je fais l’impasse sur leurs diverses collaborations, comme avec High Tone) est d’une diversité étonnante tout en gardant une véritable unité, lorgnant vers une inspiration à la fois plus rock et plus jazz. On notera aussi en guest le violoncelliste Vincent Ségal

Amiens, le 80, en force !

Il y a quelque temps, je vous disais que pour moi le free jazz, avant de se faire l’apôtre de la déconstruction, se voulait avant tout un retour aux racines africaines. C’est pourquoi, évidemment, les instigateurs du mouvement en sont les afro-américains. D’autant plus, quand on connaît encore aujourd’hui la politique culturelle am2ricaine, a savoir minimiser la culture africaine de cette communauté.

Ca me fait penser à une anecdote, à propos du film de Michael Mann, Ali, avec Will Smith. Ce dernier, en tout bon américain (remarquez les français sont pas mal non plus, mais bon…) s’intéressait peu à la politique internationale (au sens large du terme). Et là, je veux bien croire son choc quand il est allé en Afrique (je ne me rappelle plus dans quel pays où ils ont tourne le film, en tout cas, c’est pas l’ex-Zaire…). Le décalage ! A force d’être désinformé ou pas informé du tout (les USA sont champions pour ça, merci mr Murdock par exemple, mais avec mr Le Lay on y vient aussi...), le Smith a reçu un dur retour à la réalité. Ils venaient de découvrir ses racines le gaillard, le continent oublié ! Dès lors, il en voulait justement aux médias US de ne pas transcrire ce qui se passe, et la richesse de ce peuple. En même temps pour asservir une population, rien de mieux que de leur faire oublier leur passé, et de leur faire croire qu’ils ne sont rien… sont pas anciens esclavagistes pour rien les yankees (mais en France aussi on a les mains sales...)

Or justement, aujourd’hui, ce sont des français qui se sont frottés à l’Afrique. Prenez donc un clarinettiste, un pianiste et un batteur, qu’ils hument les parfums du continent noir, et vous obtenez un album qui garde à l’esprit le fond du free jazz, sans en être totalement. J’ai lu sur quelques commentaires que certains trouvaient horripilant les écarts de Scalvis, soit, mais on écoute pas du Dolphy non plus... encore des personnes qui ont trop écouté du Benny Goodman, sans doute...

Au final un bel album, Suite Africaine, sur le label amiénois, le label bleu. A noter que l’album était accompagné de très belles photos prises par Guy Le Querrec.

En passant

Pour marquer le coup, je vais parler un peu de ma petite personne.
Ca fait pile poil cinq mois que je bosse (enfin bosser, c'est vite dit) à Hong-Kong, et finalement je viens de passer le cap de la moitie du temps imparti de ma présence ici (oui car j'irai pas a terme!).

Encore cinq mois a tenir donc. Je souligne bien "tenir", car bosser chez des clampins pareil, c'est loin d'être facile. Après quatre années de stakhanovisme forcené, pour obtenir le titre fumeux de docteur es sciences (la belle affaire), me voici donc en Asie pour parachever en beauté une belle lose.

Je note qu'ici l'image du français fumiste et fainéant a de beau reste. Apres m'être fait humilie par un responsable, je remarque néanmoins que si je suis une faignasse, je suis aussi entoure par une bande de bras casses.

Enfin, au moins, je pourrais pas m'en vouloir de ne pas avoir tout tente. En France, un doctorat n'est pas suffisant pour trouver du taf, il faut valoriser notre savoir par un stage à l'étranger (la, je pouffe...). Bon, c'est en court. Et après, dix mois de chianlit, on tentera quelques concours, de nouveau les joies de l'ANPE et surtout ma première rencontre avec RMI!

tout ca pour ca... Comme dirai Michel, l'ingénieur informaticien, "vive la merde".
A moyen terme, on risque de nouveau de finir expatrie donc.

"faites des études", qu'ils disaient aux fils et filles de prolos, bah voyons... merci pour tout.

Vive les Landes!

Lundi c’est death metal ! Encore que, je vais clore le chapitre musique des morts pour quelques temps. Et je conclus en beauté avec un groupe de frenchies. On peut pas dire que l’on a pas été gaté , nous les bouffeurs de grenouilles en matière de musique extrême. Dans le death metal hexagonal, quelques noms viennent par ci par là, les précurseurs, fin ‘80, étant les nordistes Loudblast et Massacra, mais leur succès d’estime n’a jamais dépassé les frontières. Or, depuis les années 90, les choses commençaient à émerger, mais on attendait encore la révélation. Celle-ci viendra encore du Nord avec SUP (ex –Supuration, mmh… chouette comme nom…), mais ces derniers, bien qu’étant très talentueux, n’ont pas non plus eu un grand succès, du fait de leur trop grande originalité. Dans les années 80, ils étaient pas assez originaux pour se détacher de la scène internationale, et après, on trouve la perle rare mais, ils sont trop originaux pour plaire !
Oui mais fin du millénaire, une nouvelle génération apparaît encore, et là ça y est la mayonnaise commence à prendre forme ! Faut dire qu’à la différence de leurs aînés, les p’tits jeunes n’hésitent pas non plus à tourner intensément. Du coup des groupes comme Scarve ou aujourd’hui Gojira réussissent à avoir du succès à l’étranger, et pour ces derniers, ils arrivent même à vendre autant à l’étranger qu’en France. Bon maintenant, pas de quoi de se pignoler, ça reste du death metal, les ventes sont loin d’être exceptionnelles, un disque qui se vend à 30000 exemplaires c’est un carton dans le genre…

Donc Gojira, ex-Godzilla (pour des problèmes de droit, je crois, en même temps, Gojira c’est le nom japonais du lézard géant, alors…) est un p’tit groupe qui nous vient des Landes. Déjà la première chose qui frappe à l’écoute du groupe, c’est le batteur, un p’tit jeune qui promet… la double grosse caisse n’a aucun soucis pour lui, et à l’écoute du dernier album on peut espérer qu’il élargisse la panoplie de ses influences rythmiques. Deuxième particularité, on est très loin des poncifs du genre, bien que ce soit du death, le groupe est zen, sympathisant greenpeace, ni d’image gore ou de relent pseudo-satanique (n’en déplaise à M6). Du coup la musique ressemble à un véritable rouleau compresseur et sans branlette de manche, aucun solo !! pour un groupe metal, c’est suffisamment étonnant pour être souligné.

Voici donc un extrait du 1er album de 2002, à l’époque ils étaient pas encore connus, et maintenant ils font la couv’ des magazines metal de la perfide Albion et sont même distribués aux USA, la classe donc.

"mmh, mon p'tit chat..."

Je viens d'apprendre une triste nouvelle, le comédien Philippe Noiret est mort.

De la bande des quatre du film de Ferreri, il ne reste plus donc que Piccoli... pour combien de temps pourrait on dire.

Manque plus que ses potes et compères des Grand ducs JP Marielle et J Rochefort viennent a casser leur pipe, et la, on sort les mouchoirs.
Donc en resume, apres J Palance et R Altman, si l'on en croit la fumeuse croyance chretienne (vous savez la serie des 3, la sainte trinite, belle fumisterie...), on devrait etre tranquille au niveau rubrique nécrologique liee au cinoche.
Enfin, salut l'artiste comme on dit dans ces cas là.

Meursault

« La vieillesse est un naufrage », et bien pour le père Robert Smith, je trouve que ça lui va comme un gant ! Et pourtant, tout avait si bien commencé…

A 17 ans, il forme donc son groupe The Cure, et trois ans plus tard se fait connaître avec son premier 45 tours, Killing an arab. Évidemment avec un titre pareil, on retient l’attention. On pourrait même se faire de nouveaux amis parmi les sympathisants d’extrême droite… Oui mais sauf que ça tombait à plat, car le jeune Robert, lui, pensait pas à mal, en tout bon admirateur de Camus, et donc de l’étranger. Il aurait du intituler sa chanson, Today, mammy is dead, il aurait eu moins de soucis…

Ce que j’aime dans cette chanson, et d’ailleurs dans le premier album (encore que, je préfère la version US du 1er album, ont viré quelques titres faiblards et rajouté Boys don’t cry), c’est que ça sonne frais, limite insouciant, mais dans le bon sens du terme ! Ah !! à l’époque ne se prenait pas encore trop au sérieux, et n’avait pas encore découvert la panoplie complète du corbeau maquillé… Viendront ensuite la fameuse trilogie, qui se terminera en beauté en ’82 avec Pornography, le début de la fin en somme...

Tony évidemment !

Il me paraissait difficile de parler d’Herbie sans mentionner aussi l’autre prodige du second quintet de Miles, Tony Williams.

Enrôlé dans un premier temps chez Sam Rivers, puis chez Jackie McLean, Tony, parallèlement au quintet de Miles, enregistra avec l’étoile filante Eric Dolphy sur le cultissime Out The Lunch, mais aussi avec son partenaire Herbie à ses débuts.

Ce qui caractérise le style Williams, c’est sans doute sa fougue, et c’est bien ce que recherchait justement Miles ; quelqu’un qui le mette en danger à chaque fois.

A 18 ans, Tony sort son premier album en tant que leader, signé comme son compère Herbie chez Blue Note. Et bien pour un premier essai, c’est déjà un coup de maître. Une musique qui flirte avec l’air du temps, c’est a dire le free jazz, sans jamais en être véritablement. L’utilisation du vibraphone est aussi intéressante à ce titre, car peu utilisé finalement dans le jazz (comparativement à d’autres instruments j’entends).

Voici donc un extrait du 1er album Life Time sorti en ’64 avec entre autres Sam Rivers, Gary Peacock et Herbie.

Watermelon Man

Le jazz se veut une musique d’adulte, et à cet égard c’est bien dommage, car finalement celle ci devient trop élitiste. Cependant, il arrive que certains musiciens de jazz réussissent à faire venir de jeunes auditeurs à ce style, au grand dam de certains, mais ça, des crétins, y’en a partout...

Alors est-ce parce qu’Herbie hancock fut un musicien prodige, jouant déjà du Mozart à 11 ans pour le Chicago Symphony, en tout cas ce dernier a toujours été en avance sur ses collègues bon nombre de fois. En 1962, à 22 ans, le prestigieux label Blue Note (enfin à l’époque, aujourd’hui, il a perdu un peu de sa superbe, ce label...) offre à ce gamin un contrat en tant que leader. Déjà, c’est à la fois osé de la part du label mais aussi du pianiste, car à 22 ans, être leader d’une formation jazz, ça demande à la fois un sacré potentiel et une maturité pour se permettre cela. Mais le bonhomme il a tout ça !

Plus j’écoute son 1er album Takin’ Off, plus je trouve cet album extraordinaire. Du à son jeune âge, on pourrait critiquer le fait que cet album est accessible voire conventionnel, mais ça serait de la mauvaise foi car au contraire pour moi il serait plutôt spontané. En effet, on est loin d’une musique jazz facile pour dîner mondain (Kenny G par exemple), et celle ci annonce une future sophistication qui trouvera son point d’orgue avec son album de 1968, Speak Like A Child. A noter que cet album annonce déjà son goût pour les musiques funky (il reprendra d’ailleurs le titre Watermelon Man sur son cultissime Headhunters).

Pour finir, il en faut du talent pour se permettre d’avoir comme sideman le saxophoniste Dexter Gordon, et le Prince of Darkness ne se trompera pas, puisqu’Herbie fera partie du fabuleux second quintet de Miles.

Sunlight

Ah bah tiens, y’avait longtemps que j’avais posté quelque chose concernant le death metal! Encore, me direz vous ! Oui, je l’avoue, j’ai un faible pour ce genre, au même titre que John Coltrane, le Velvet ou Guy Marchand, comme quoi c’est pas incompatible…

La maxime qui voudrait que l’on soit jeune et qu’on aime faire du bruit, s’est vue plus d’une fois confirmée. C’est ainsi qu’en 1989, le death metal made in Floride se développe de plus en plus et devient dès lors le style extrême dans le rock le plus prisé dans les milieux undergrounds. Oui mais il faut toujours se méfier de la vieille Europe, et celle ci va connaître deux scènes extrêmes importantes, l’une basée chez la perfide Albion et l’autre chez nos amis scandinaves.

En 1989, en Suède donc, (la Norvège étant le pays du black metal, mais ça c’est une autre histoire), naît parallèlement, à la future hégémonie US, le son SUDEOIS. Et ce qui parait encore plus étonnant c’est que tout cela est dû à une bande de gamins de 15-16 ans. Alors j’entends tout de suite les mauvais esprits, on voit bien que c’est une musique puérile, vu que le maître étalon est fait par une bande de morveux. Oui sauf que non.

Déjà, on est loin des lieux communs des groupes US. Ici les clichés, Satan est mon ami par exemple, ont très peu leur place. On garde le côté morbide mais le côté grand guignol en moins. Et puis il y a ce son si particulier, bien différent de celui dont je parlais y’a 15 jours. Un son épais mais surtout gras bien crade et les compos se veulent aussi plus complexes que celles de leur homologues yankees. C’est bien simple, après cet album, le studio Sunlight où fut enregistrer le 1er album d’Entombed servit de référence à toute une scène naissante. Et puis, pour des gamins de 16 ans, ils se la jouent quand même pas mal, des sacres zicos, et puis une voix comme ça, à cet âge là... pfff !

?uestlove

Après avoir fait un post sur Tribe Called Quest, fallait bien que je parle un des ces quatre du groupe de Philadelphie, the Roots. C’est bien simple, ces mes là sont des OVNI dans le paysage musical. Déjà, première particularité, vous en connaissez beaucoup des groupes de rap où le leader est batteur ? Cherchez pas, y’a pas !

Un groupe de rap qui joue sa propre musique, avec de vrais zicos ! peu de samples. Déjà sur disque, le groupe est suffisamment original, mais en live, on approche quelque chose d’exceptionnel, le pont véritable entre la culture urbaine afro-américaine des 40 dernières années, du jazz, de la soul, du funk, du hip-hop. Et le tout grâce justement à l’impulsion de leur batteur ?uestlove qui insuffle une énergie incroyable. D’ailleurs, dernière preuve du talent du bonhomme, il a joué dernièrement avec Herbie Hancock, comme carte de visite c’est pas mal.

Pour une fois je vais mettre une nouveauté, un extrait de leur dernier album sorti en septembre, une bombe !

hommage

Un petit hommage en passant à un grand monsieur du cinéma US qui nous a quitté vendredi dernier, Jack Palance: l'homme au visage taillé à la serpe.

Je ne ferais pas de bio, Libération et autres journaux l'ont fait.

Pour la peine un extrait de la bande originale du Mépris de Godard avec justement Jack dans le rôle du producteur Jeremiah Prokosch.

Danny Carey

Le rock n’a jamais manqué pas de bûcheron, mais des batteurs à la fois massif, inventif et avec une vraie personnalité, déjà, ça se fait rare. Or dans ce registre, les années 60-70 ont vu l’émergence de deux batteurs anglais monstrueux, musicalement mais aussi humainement parlant, Keith Moon et John Bonham.

Or après la disparition de ces deux lascars, en 1978 et 1980, une filiation digne de ce nom fut plus que difficile à trouver. Certes, Dave Lombardo pourrait être rattaché à ce type de batteur, mais tout comme son groupe, son jeu n’est pas limité, mais pas assez ouvert musicalement (je parle de Slayer pour les nuls).

Il aura fallu attendre les années 90 pour retrouver un batteur puissant, appartenant à un groupe tout aussi original et important que pouvait l’être ceux des années 70. Danny Carey au sein de Tool incorpore ainsi bon nombre de rythmes tribaux que l’on avait plus entendu dans le rock depuis belle lurette et surtout de manière aussi fort réussi et inspiré.

En guise de hors d’œuvre, le morceau the grudge qui ouvre leur avant dernier album Lateralus.

Elvin Jones

Les batteurs de jazz d’exception, ce n’est pas ce qui manque, on peut dire même que c’est un chouette pléonasme, autant tu peux être une quiche à la batterie dans le rock, autant dans le jazz…Alors les noms ne manquent non plus, Art Blakey, Tony Williams, Roy Haynes, Max Roach… Mais aujourd’hui, je m’intéresse à celui qui à mes yeux est le plus grand, indissociable de Trane et nous a quitté en mai 2004, Elvin Jones donc.

Il est d’ailleurs intéressant de faire un parallèle entre la dualité leader/batteur comme celle de Miles Davis/Tony Williams et John Coltrane/Elvin Jones. En effet ces derniers poussaient jusque dans leur dernier retranchement leur leader, sauf que dans le cas de Trane, il fallait vraiment quelqu’un d’exceptionnel pour faire office de rampe de lancement au génie mystiquo-sonore de JC. On comprend d’ailleurs, qu’après la mort de Trane, lorsqu’Elvin fonda son propre groupe, ce dernier mis deux sax pour rééquilibrer les forces en présence, n’est pas Coltrane qui veut.

Et puis Elvin était une force de la nature, un athlète, 95 kilos de muscles, qui joua jusqu’à sa mort, à 76 ans.

Le morceau d’aujourd’hui est issu d’un des derniers albums d’Elvin avec Trane, Sun Ship, sorti en 1965. Le titre est caractéristique du mysticisme de son leader, Amen, ce qui me fait gentiment rire, pas sur que mes amis, les cathos fachos ou Benito XVI, puissent comprendre quelque chose à ce morceau.

Raymond Herrera

Et une spéciale batteur ! Du bûcheron primaire au poulpe atteint de Parkinsonïte aigue, le metal n’en manque pas… Mais ayant une petite faiblesse pour le metal industriel, aujourd’hui, mon post aura pour sujet sans doute ce qui se fait de mieux dans le genre.

Alors le père Raymond Herrera officie dans le groupe de L.A., Fear Factory. En 1992, ces derniers sortent une nouveauté, un mélange détonnant entre la musique industrielle et le death metal, la rencontre improbable entre Einstürzende Neubauten et Morbid Angel. A cela, ils incorporent un concept cyber-punk, le combat entre l’humain et la machine, ce qui pour cette musique est plus que judicieux. Bien que pas encore totalement maîtrisé, le style est déjà affirmé, guitare répétitive et tranchante dans la grande tradition de l’indus metal, mais originalité un chant alternant rage death et partie atmosphérique (les intonations du chanteur rappelle d’ailleurs par moment un certain Ozzy) et une batterie de tueur !!! C’est bien simple ce mec est incroyable, il manie la double grosse caisse comme personne, a un jeu technique et mécanique, soulignant parfaitement la dualité homme machine.

Après donc ce premier essai, en 1995, sort Demanufacture qui représente déjà le point d’orgue de leur carrière. Le côté death est moins présent, on rajoute une pointe de hardcore et de techno, un concept humain machine plus présent, et on se retrouve avec l’un des albums metal de 95.

coup de gueule

Bon je finis la semaine par une déception. Il ne s’agit pas non plus d’une diatribe, mais je voulais trouver un exemple plutôt négatif, et je l’ai avec la production de Steve Albini sur le deuxième album de PJ Harvey, Rid of me.

Accessoirement, Albini est aussi musicien, de groupe plaisant et saturé comme Big Black ou Shellac, mais là, au niveau prod je trouve qu’il a pas réussi son coup. Et pourtant le type est pas manchot. Dès qu’il s’agit d’enregistrer des artistes au propos noisy, il se démerde pas mal, et son CV est loin d’être honteux : le 1er Pixies, presque tous les Jon Spencer, le meilleur album de Helmet, Meantime. De la même manière comme ingé, Neurosis ou Reznor ont fait appel à lui. Alors pourquoi j’aime pas ça prod sur cet album ? Et bien pour un album et une prod qui se voudrait brut, je trouve que ça tombe à plat (contrairement au dernier PJ, Uh Huh Her). Le côté abrasif n’est pas suffisamment exploité, et pire il a joué avec la voix de PJ, ce qui fait que par moment on l’entend à peine, comme certains instruments d’ailleurs. Du coup, à moins d’avoir un système hifi performant, à écouter au casque, et c’est d’autant plus frustrant que cet album est énorme.

Alors est ce parce qu’elle, aussi, a été déçue par la prod du sieur Albini, toujours est il que 6 mois après, miss Harvey sort un album, 4-track demo, qui comme son nom l’indique contient des versions démo en 4 pistes et quelques inédits des sessions de l’album précédent. Et ma foi, je préfère ces versions, au moins là, on a du brut de décoffrage, et du vrai !

A titre de comparaison, la version Albini, la version demo et une version live de 2001.

L'homme de l'ombre

En voila un qui n’est pas connu du grand public mais qui mériterait une reconnaissance plus large : Teo Macero. Avant de produire les plus belles pages de la période Columbia de Miles (avec Gil Evans bien sûr), l’homme fut aussi sax tenor pour non des moindre mr Charles Mingus, déjà respect.
Donc à partir de 1957, Teo va produire pour la Columbia et pour Miles. Son talent ne peut être mis en cause pendant la période acoustique du Prince of darkness, mais quand justement Miles a décidé de brancher les amplis, on ne peut que s’incliner devant le talent du bonhomme. En effet, pour ceux qui ont pu entendre les sessions d’enregistrements de Miles à partir de 1969, ça ressemble énormément à de longs jams. Et justement tout le talent de Teo fut de monter ces enregistrements, pour leur rendre un aspect plus présentable. Surtout connaissant Miles, c’était le genre « on vient d’enregistrer 20h de musiques maintenant tu te démerdes… » et on comprend qu’il y a eu du taff en amont qaund on écoute les versions bruts et leurs versions définitives.
Comme quoi, Miles était un génie musical mais Teo a aussi sa part.

Comme extrait, un titre relativement court de cette dite période, sur son album le plus barré, funk et schizo, On the corner.

Touche à tout

Et maintenant… le producteur qui est à la fois culte pour ses prod mais aussi en tant que musicien. A vrai dire, j’avais pas beaucoup d’exemple sous la main, et en fait seulement deux : Brian Eno ou John Cale.

Ayant déjà fait un post sur Eno, je vais parler un peu du fameux altiste qui fit parti du Velvet. C’est vrai que le père Cale n’a pas produit beaucoup d’artiste, mais bon nombre de ses disques ont marqué l’histoire musicale. Parmi les groupes ou artiste on retiendra Squeeze, Nico, Sham 69, The Modern Lovers, the Stooges et finalement Patti Smith.

J’avais parlé précédemment de la scène NY punk, et bien qu’on ne puisse pas à proprement classer Patti Smith dans le punk, cette dernière en est irrémédiablement rattachée. Et l’apport de Cale musicalement est aussi important, car à travers ses productions, on voit aussi l’influence qu’il a pu avoir sur le dit punk. Les Stooges ou les Modern Lovers annonçaient justement la vague à crête et à épingle à nourrice de la deuxième partie des 70’s.

Et pour le premier album de la fan de Rimbaud, il lui offre une prod au couteau, tendu, celle d’un garage band. On est loin donc des critères à la mode de l’époque. Pour le morceau, j’ai choisi la relecture orgasmique du Gloria de Van Morrison, une bonne reprise donc, on se réapproprie le morceau originale, en ne recrachant pas une mauvaise copie carbone.

ECM


Apres les déflagrations sonores, et l’exemple type producteur/style de musique, voici l’autre analogie, producteur et patron de maison de disque. Les exemples ne manquent pas, mais comme je ne passe pas assez de jazz à mon goût dans ce blog, j’ai décidé de choisir le cas Manfred Eicher. Sous ces initiales se cache Editions of Contemporary Music, label qui fut donc créé par monsieur en 1969 à Munich.

L’une des caractéristiques qui me vient en pensant à ce label c’est le justement le son ECM, peu de labels en effet peuvent s’enorgueillir d’être aussi facilement reconnaissable. Pour certains, ceci est considéré plutôt comme un défaut, le faisant passer pour un distributeur de musique froide, sans âme, voir New Age… Alors que cette musique se veut contemplative, évanescente et qui ne s’ouvre pas seulement aux musiciens de jazz contemporain mais aussi ceux issus soit de la musique arabe comme Anouar Brahem ou indienne comme Zakir Hussain.

Pour l’extrait j’aurai pu choisir parmi la pléthore de musiciens norvégiens mais je vais prendre un grand musicien anglais, non pas le contrebassiste Dave Holland (le concert de novembre 2005 à Rouen quelle claque !), mais le souffleur John Surman.

Surman, comme Dolphy ou Portal, joue aussi bien du saxophone que de la clarinette. Dans l’album Coruscating, il n’hésite pas à faire des liens avec la musique classique, choix assez audacieux car ces deux mondes sont assez différents. D’autant plus, qu’à la différence de certains jazzmen, le quatuor à cordes qui accompagne mr Surman fait partie intégrante du groupe et ne sert pas de faire valoir comme dans la plupart des cas.

A Favela é um problema social

J’avais commencé la semaine avec un groupe brésilien, et bien on va clore ce chapitre aussi par un artiste brésilien, Seu Jorge. Pour ce qui ne le remette pas, le monsieur a joué dans le saisissant film brésilien la Cité de Dieu et aussi dans le dernier film de Wes Anderson avec Bill Murray, The life acquatic with Steve Zissou, où il interprétait en portugais des chansons du thin white duke.

Seu Jorge étant né dans une favela (comme c’est original), il parait légitime qu’il donne son sentiment sur ce problème. Et ça me permet de faire un parallèle avec un type issu de la classe moyenne apparu dans les années 70, et qui pourtant voulait jouer au loubard et au prolo. « Il est blême mon HLM », ouais ça sent le vécu… Et en plus il se faisait passer pour le frère des taulards et porte drapeaux des anars, marrant pour quelqu’un qui deviendra tonton maniac… Maintenant la question est de savoir doit on être issu obligatoirement du prolétariat pour en parler et soutenir cette cause ? Bien sur que non, mais y’a la manière de le faire, et là, on tombe sur un sacré opportuniste.

On ferme cette parenthèse, et on reviens à quelqu’un qui à du talent. En conclusion, j’ai eu la chance de le voir en concert quand il était passé à Rouen. Je m’attendais à quelque chose d’honnête mais sans plus. Et ce fut une très belle surprise, très bonne ambiance, quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux, entouré de très jeunes musiciens talentueux. Au final, vivement le prochaine album et surtout son prochain passage en France.

Race riots

Étonnamment, la meilleure chanson des Clash n’a ni été écrite par Joe Strummer ni par Mick Rock mais par le bassiste Paul Simonon. Guns of Brixton, publié en 1979 sur le cultissime London Calling, celle-ci narrant les tensions entre la population immigrée et la police. Et le plus drole cést que c’est même pas une chanson punk mais du reggae! Il faut dire que Paulo est issu de Brixton, quartier situé au Sud de Londres, où vit justement la communauté jamaïcaine.

A ce propos, on notera qu’il avait vu juste, et que ça demandait qu’à péter, puisqu’en avril 1981, il y aura justement des émeutes dans le quartier contre les mesures discriminatoires de la police envers les jeunes. Ce qui occasionnera que quelques centaines de blessés graves… une broutille.

Deuxième remarque cette chanson est un très bon lien avec une autre chanson du combo datant de 77, White Riot, où Strummer harangue la jeunesse blanche à se bouger le cul tout comme les blacks l’ont fait auparavant, un bel hymne anarchiste donc.

Proto rap

Vendredi dernier, je vous parlais de Chuck D, et bien aujourd’hui un p’tit post pour un monsieur qui influença énormément le MC de Public Enemy, Gil-Scott Heron.

Ce personnage apparaît au bon moment dans le paysage musical noir, à savoir au début des années 70’s: après les assassinats de Malcom X, Martin Luther King et les émeutes à Watts. En effet, hormis quelques exceptions, on peut dire que les blacks US musicalement sont assez propret (j’entend en musique dite populaire, je ne parle ni de jazz ni de blues et ni de Little Richard!), le plus bel exemple est la maison de disque Motown, dans le genre consensuel... Heureusement, la fin des années 60 va réveiller les consciences. Deux genres noires vont naître le funk initié par Sly et le dr funkenstein Georges Clinton et ce qu’on peut appeler le proto-rap, avec comme créateur Gil et the last prophet.

On notera qu’après avoir signé ses disques en solo, Gil les signera avec Brian Jackson, pour une très bonne collaboration, Jackson apportant une richesse musicale que n’avaient pas ses premiers disques. Puis ce fut la séparation (d’après le père Jackson, un problème d’égo, sans compter qu’il n’aurait jamais vu les sous venir...), et une bonne grosse traversée du désert pendant les années 80 (tiens comme c’est original), puis finalement un retour dans les années 90 (re-tiens comme c’est original…).

Par contre, aujourd’hui, je ne sais pas s’il est sorti de prison, quelques problèmes de shit…

Le Lou Reed du mois

Comme je l’avais souligné le 15 Septembre, les années 80 ont été moins préjudiciables à Lou Reed qu’à d’autres dinosaures issus des années 60 ou 70. Il faut dire que la production made in 80’s est déjà indigente et si vous ajoutez à cela une panne d’inspiration, on se retrouve avec des albums type Landing on the water du père Young (je crois que je m’y ferais jamais à sa période Geffen...).

Or Lou, justement, s’en tire pas trop mal. Après avoir quitté la décennie 70’s avec un album mariant son rock urbain et le jazz libertaire The Bells (avec le support de Don Cherry quand même), et un album très moyen en 1980, le sieur revient en 1982 sous les meilleurs hospices (une cure de desintox aidant).

En cette année, fini les égarements de production, on revient au bon vieux son rock sans fioritures et à la formule basique guitares/basse/batterie. Du coup l’album sonne intemporel si on le compare aux disques de l’époque, la facilité aurait été de se coller au son actuel, ce bon vieux rock FM, avec comme étendard Dire Straits, oui mais non…

Quand on pense qu’à pratiquement la même époque Dylan se fait produire par Mark Knopfler, sic...

Pour le seconder le bonhomme fait appel en plus à de très bons musiciens dont le guitariste Robert Quine, qui officia précédemment chez l’une des pointures du punk new-yorkais Richard Hell & the Voidoids.

Par contre seul fausse note de l’album, sa pochette, on reprend Transformer, on recadre et on rajoute du bleu... Mais bon, ce n’est qu’une pochette…

L’ancien décadent chauve

Avant de commencer, vous noterez que cette semaine c’est une spéciale 1982, année qui m’est cher pour une raison bien particulière d’ailleurs. Et justement, c’est à cette époque que Brian Eno clôt sa quadrilogie Ambient, commencée quatre ans plus tôt, avec On land. D’ailleurs l’album regroupe justement des enregistements qui datent de ces quatres années, histoire de finir et de synthétiser en beauté cette quadrilogie.

Eno est donc à l’origine de la musique dite ambient, à la fois dans la continuité finalement de la musique minimaliste d’un Steve Roach ou celles composées par les allemands de Kraftwerk ou Tangerine Dream. Pour la filiation dans le meilleur des cas, on retrouve l’influence d’un Eno chez the Orb ou les premiers Aphex Twin, et de manière putassière malheureusement dans la New Age.
Personnellement, c’est mon préféré dans cette série d’albums, le plus sombre en tout cas.

Le patron dépouillé

Y’a quelques temps, le magazine US Rolling Stone a sorti un numéro spécial avec le classement des 500 meilleurs albums. Déjà, le principe des classements je trouve ça complètement ridicule. Et on en revient toujours au principe du prêt à penser, et finalement à un résultat consensuel. Et ça, j’exècre.

Pour finir dans les vingt premiers albums doit y avoir au moins quatre albums des Beatles et des Stones… choix qui me parait plus ce que discutable… Sans compter qu’il ne s’agit que d’artistes anglo-saxons…et que de pop-rock en général…

Quand je vois que Kind of Blue et Love Supreme sont très loin dans le classement, on sait déjà qu’on a à faire à des guignols… Idem pour Bowie, son premier album est Ziggy, hors tout bon fan de David Jones choisirait soit Low ou Hunky Dory… Et là, j’en viens au post d’aujourd’hui, pour le Boss, les deux premiers sont Born to Run et Born in the USA… Hors, si y’a bien un album qui me parait intouchable de Springsteen c’est bien Nebraska. J’ai jamais vraiment aimé la musique du Boss, jamais accroché à son rock, idem pour ses arrangements. Mais en 1982, le bonhomme nous pond une merveille de folk intimiste, parlant déjà des laisser pour comptes, album sombre, une perle noire.

Seul avec sa guitare sèche et son harmonica, les compos sont toutes excellentes. A noter qu’à partir d’un folk, il arrive à rendre hommage au groupe électro-punk Suicide sur le titre State Trooper, fort le gars.

Weimar 1919

Ça fait déjà trois ans que ces quatre anglais se sont fait connaître par leur premier et déjà cultissime disque Bela Lugosi’s Dead sorti en 1979. Bauhaus, car c’est d’eux dont il s’agit, font parti de ces groupes cultes que finalement peu de personnes connaissent mais qui ont eu une influence dans la musique inde. En effet, avec Joy Division, ces derniers sont les géniteurs d’un courant musical que l’on appellera plus tard gothique, enfin j’entends par leur progéniture, car ces deux groupes ne sont pas goth.

Tout comme le Ian Curtis band, Bauhaus fut influencé par le thin white duke (David Bowie), mais autant les mancuniens ont surtout retenu sa période berlinoise, nos quatre gaillards penchent plutôt pour sa période glam (ils reprendront d’ailleurs Ziggy Stardust). En effet, Bauhaus joue un rock nerveux, decadent reprenant le glam à leur propre compte, une version plus sombre, chaotique, torturé (le punk est passé par là). On retrouve le même gros son de basse que Joy Division, mais avec cette fois ci une batterie plus humaine et une guitare bien plus saturée et expérimentale. Et l’autre grosse différence vient du fait que Peter Murphy n’est pas neurasthénique, son chant est habité (c’est un admirateur d’Antonin Artaud).

Leur troisième album, The Sky’s Gone Out, dont est issu le titre proposé d’aujourd’hui, n’est sans doute pas leur meilleur album mais finalement celui qui synthétise le mieux leur style, la batcave. On retiendra que cet album s’ouvre sur une reprise d’un autre grand monsieur, Brian Eno, pour un Third Uncle, qui finalement fait plus fort que l’original (a mon avis).

Au final, Billy Corgan (The Smashing Pumpkins) peut les remercier…

Ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire

Un peu de punk ça manquait dans ce blog ! En 1982 sort un album qui fera date dans le petit monde du keupon illustré Hear Nothing See Nothing Say Nothing. Discharge fait parti de la seconde scène anglaise celle de l’apres Pistols et autre Clash, celle qui naît quand finalement le mouvement ou plutôt la mode punk disparaît, car le punk ne meurt jamais comme le clamera en ’79 Wattie Buchan « Punk’s not dead ».

La fin de l’utopie punk voit donc l’émergence de groupes tel que Discharge, The Exploited ou Crass. A la différence de leurs aînés, ces derniers sont plus radicaux, plus politiques et musicalement plus violents. Dans le cas qui nous intéresse, Discharge est à l’origine d’un style appelé le crust, à savoir un punk sale, lourd, minimaliste et rapide qui annoncera une autre évolution du punk encore plus extrême le grindcore. Il est aussi intéressant de noter qu’à la même période aux USA, le punk évolue de manière relativement similaire (en moins crade et politique quand même), on l’appellera le hardcore.

Apres avoir sorti bon nombre d’Ep’s, le combo se décide de sortir enfin son premier album en 1982. Et pour le coup, soit 24 ans après sa sortie, on comprend l’influence qu’a pu avoir l’album sur toute la scène extrême anglaise voir outre-atlantique. Le disque est violent, âpre, les morceaux sont basiques, courts mais en contre partie très efficaces et le disque a un son tout bonnement énorme, puissant, même encore aujourd’hui. Les vocaux de Cal sont à l’image de la musique, violents, très vindicatifs et les paroles ressemblent à des slogans politiques.
Un classique du punk donc, j’adore.


Abel Ferrara

Un des personnages les plus sympathiques qui soient. Un réalisateur complètement allumé. Un fou de musique. Un new-yorkais. Je suis fan.
Parmi les nombreux films que le bonhomme a réalisé, The addiction, est un cas à part. Tout d’abord, il est à noter que ce dernier est plus le bébé de son ex-scénariste attitré Nicholas St John que du géniteur de Bad Lieutenant. Mais ne nous arrêtons pas là, en effet ce long métrage reste cependant intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord, addiction, oui mais à quoi ? Au sang ! Ou comment faire un parallèle entre l’addiction subie par un junkie et celle d’un vampire. Nous suivons donc les pérégrinations d’une doctorante (Lili Taylor) en philosophie (ce qui fait que par moment, le film est assez baveux, on note alors au passage la vampirisation du réalisateur par le scénariste …) qui se fait croquer la jugulaire un soir (en même temps, j’en conviens, les vampires attaquent rarement en pleine journée). On assiste donc à sa transformation, à son devenir et à ses nouvelles rencontres (mention spéciale à Christopher Walken en vampire ascète et a la belle Annabella Sciorra).
Ma scène préférée ? Le pot de thèse qui finit en carnage.


Vincent Gallo

Ah !! Ce bonhomme je l’adore ! Il s’est mis presque tout le monde a dos dans le circuit très ferme du ciné inde US, du coup ça fait un bail qu’il a pas tourne... Une grande gueule, avec un ego, ma foi, conséquent, et même temps on sent chez le personnage des fêlures.
Le type veut qu’on l’aime, cherche une certaine reconnaissance, et même temps fait tout pour provoquer l’inverse. Personnage complexe donc...
Et en plus, notre gars souffre du syndrome Alain Delon, acteur, scénariste, producteur, et compositeur interprète... A savoir s’il parle a la troisième personne du singulier...
En 1998 sort son premier long métrage Buffalo ’66, qui n’a rien à voir avec la route du même numéro, mais plutôt avec l’équipe de Buffalo de 1966... L’expression qui me vient à l’esprit à la vision de ce film est « les loosers magnifiques », car dans ce film, on en a une sacrée brochette ! Deux trentenaires qui n’ont pas quitter l‘enfance, une mère fan de l’équipe de foot US, qui se repasse sans cesse la finale perdue de son équipe favorite...
Le résume du film est assez simple, après cinq années de prison, Billy Brown, libéré, kidnappe une lolita et lui demande de jouer le rôle de sa femme le temps d’un après-midi, notre homme rendant visite a ses parents.
Je retiens plusieurs moments forts, comme ceux ou le personnage joue par Christina Ricci fait des claquettes dans un bowling accompagnée par la musique de King Crimson « Moonchild », le père joue par Ben Gazzara qui reprend du Sinatra ou qui pète un câble pour une histoire de couteau pose sur une table, toutes les apparitions d’Anjelica Houston, complètement a la masse, ou la scène d’ouverture du film...
Parmi les deux extraits sonores, le second correspond justement à la première scène. Le personnage sort juste de prison, et apparaît des instantanés de sa vie en prison sur l’écran sous forme de post-it qui s’ajoute au fur et a mesure. La musique ressemble quant a elle, a du Brian Eno, période ambiant, mais jouée au piano, top délire mega cool comme dirait l’ami Boris donc.
Le premier extrait accompagne la première image du film, une photo de Billy Brown a l’age de cinq ans. Finalement, avec une musique pareille, on est déjà dans le bain...

« When I was a boy
All my life I've been this lonely boy »



on sent deja que le type a un leger probleme...

Vincent Gallo – Lonely Boy
Vincent Gallo – A Cold And Grey Summer Day

Michael Mann

Vivant dans un pays où la cinéphilie est aussi développée que l’amour que je porte à mon prochain, j’ai décidé, par nostalgie, cette fois-ci de faire cette semaine une thématique bande originale de film.
Et comme on est lundi, on va s’écouter quelque chose de bien barré (enfin plus que la normale).
Michael Mann, dont le dernier film est sorti il y a quelques semaines, Miami Vice (bel objet mais sonnant un peu creux), est surtout connu pour son film Heat, ou la rencontre (encore que, une seule scène ensemble) entre deux icônes du cinéma US, Al Pacino et Robert De Niro.
Or ce réalisateur, à l’instar d’un Martin Scorsese, a un talent certain pour choisir des chansons pour ses BO. En effet, peu de réalisateurs auraient eu l’audace d’ajouter a leur film un titre des « bâtiments neufs qui s'effondrent », groupe berlinois considéré comme un des précurseurs de la musique industrielle au même titre que Throbbing Gristle ou Cabaret Voltaire. Le groupe est surtout connu pour ses performances scéniques mélangeant instruments conventionnels (guitare, basse) et divers objets, utilisés comme matériaux sonores surtout pour les percussions. Beaubourg se souvient encore de ce jour ou, en 1987, le groupe jouait avec un marteau-piqueur...
Armenia est paru en 1983 sur l’album Zeichnungen des Patienten O.T.


Einstürzende Neubauten – Armenia

My love supreme

J-C, initiales d’un prêcheur vivant il y a deux milles dont les apôtres putassiers ont perverti son message. Oui, mais pas seulement, ce sont aussi les initiales d’un génie de la musique, autant incompris qu’adulé en son temps et de nos jours.

En ce vendredi, je voulais poster une musique à la fois sereine, poignante mais aussi puissante. Et le choix d’Alabama de John Coltrane me paraissait judicieux. Enregistré en novembre 1963, sorti sur l’album Live at Birdland, ce titre fait référence à une tragédie perpétrée à Birmingham, en Alabama où quatre fillettes noires furent tuées dans un attentat à la bombe visant une église baptiste.

Moins d’une semaine après cet enregistrement, un président américain qui s’était battu pour les droits civiques du peuple afro-américain était abattu à Dallas...

John Coltrane – Alabama

Amour perdu

Aujourd’hui je rendrai hommage à un artiste qui s’est brûlé les ailes (un de plus), et qui est mort le 3 août dernier. Arthur Lee (et oui la feinte, c’est pas Syd Barrett) fonda dans les années 60 le groupe de rock psychédélique Love. Après un premier album influencée par les Byrds, le gars va nous sortir un disque qui à défaut de se vendre comme des petits pains va influencer tout une scène psyché encore naissante et qui en récoltera d’ailleurs les fruits.

Da Capo (1967), le bien nommé, comprend deux faces bien distinguées, la première des chansons psychédéliques à format court, contenant à la fois de la pop baroque et quelques espagnolades. La seconde face ne comporte qu’un titre de 19 minutes. Il faut savoir qu’a cette époque, il s’agit d’une première pour un groupe pop, le rock prog n’existant pas encore, personne n’avait osé faire exploser les structures de la sorte sur une face entière. On retrouvera l’influence du groupe chez les Doors voir même chez Hendrix, qui était fan du jeu de guitare d’Arthur Lee. Après cet album, Arthur et son groupe sortiront leur chef d’oeuvre Forever Change, mais ça, c’est une autre histoire (ouais la fin était facile, mais je pouvais pas m’en priver) ...

Love – Seven & Seven Is
Love – The Castle

La division de la joie

En attendant que je m’intéresse au cas Layne Stayley, occupons nous plutôt du cas Ian Curtis. Ah, si y’a bien un groupe que j’affectionne c’est bien Joy Divison, qui résume parfaitement ce qu’est la joie de vivre, la foi en l’homme, et tralala itou...

Pour ceux qui ne le sauraient pas la division de la joie n’étaient autre que le nom qu’on donnait aux prostitués offertes aux SS, on est déjà dans l’ambiance... Ça calme un peu.

Ce groupe résume parfaitement l’évolution du punk, ou plutôt la philosophie qui en découlait. La rage du No future s’est muée en désolation, en désillusion. Et le meilleur vecteur de ce sentiment est la voix du chanteur Ian Curtis car dans le genre désespéré le type est un modèle du genre. Musicalement, c’est un punk qui a muté, une grosse basse, une guitare qui brode autour et une batterie mécanique, le tout enrobe dans un espace clinique, froid.

On constate d’ailleurs encore le génie musical de Bowie qui avec sa trilogie berlinoise annonçait justement ce qu’on appellera plus tard la cold wave...

Pour la petite histoire, Ian Curtis s’est pendu en 1980, juste avant la sortie du second album du groupe.

Joy Division – She’s Lost control (BBC sessions)

Le président Fela

Dans la culture populaire on cite souvent Bob Marley comme le meilleur porte parole musical tiers-mondiste. Or il serait dommage d’oublier l’autre grande figure de la musique noire du XXeme siècle (en occultant celle provenant des USA), à savoir, le nigerien Fela Kuti. Et pourtant le bonhomme est aussi important pour sa musique que pour son engagement. Dans ses textes, il dénonçait la corruption des régimes africains et prônait le panafricanisme, la réunion à partir des valeurs africaines des africains et descendants d'africains dispersés sur la planète.

Fela est l’inventeur de l’afrobeat, un mélange de funk, de jazz et de musique africaine, à savoir le pont originel entre James Brown et John Coltrane. Le morceau Buy Africa est issu d’un de ses premiers disques Fela's London Scene enregistré a Londres au studio Abbey Road avec le support de l’ancien batteur de Cream, Ginger Baker.

En guise de conclusion, l’homme est mort en 1997, usé par les séjours en prison, les tortures et finalement rongé par le SIDA.

Fela Kuti – Buy Africa

Chuck RIP

En ce début de semaine, j’entame une spéciale « à nos chers disparus ».

Et désormais, comme lundi ne rime plus avec ravioli mais plutôt « viens par ici que j’t’explose les tympans à coup de tisonnier ! », nous allons nous recueillir sur la dépouille de Chuck Schuldiner. Alors vous allez me dire mais qui c’est ce type ? Bon premièrement ça commence mal, il porte le même nom qu’un acteur (?!) connu pour ses rôles mémorables de Bradock et autre Walker. Mais il ne faut pas s’arrêter à cela, en tout cas, pas encore. Le dit monsieur est simplement le géniteur d’un groupe Death et d’un genre musical apprécié par la ménagère de moins de 50 ans à savoir le death metal. En lisant ça, je me doute déjà que le peu de personne qui lise ces lignes, la grand majorité, ce sont déjà barrée, mais ce serait dommage.

Bon je ferais pas l’historique complet du genre, mais pour faire simple c’est dans la continuité de ce qui faisait au début des années 80 avec les ménestrels Slayer, à savoir plus vite, plus lourd, plus agressif. Après des débuts primaires, le style c’est étoffé, devenant plus technique, plus mélodique s’ouvrant même à d’autres styles musicaux.
Dans le cas qui nous intéresse, Schuldiner (car Death était son projet, et autour se greffait des musiciens) a toujours cherché à faire évoluer ce style, en particulier quelque chose de plus progressif tout en voulant garder un aspect émotionnel intact (pour les p’tits malins, je rappelle que la colère est une émotion…).

En 1991 sort l’album Human considéré comme son meilleur avec la fine fleur du techno-death, à savoir les musiciens de Cynic. On navigue entre violence maîtrisée et rigueur instrumentale (par moment on frôle le démonstratif, je l’admet…). Je voulais pour commencer proposer un instrumental, histoire de se familiariser avec le style, me disant que pour les vocaux particuliers on attendrait un peu. Mais, vu que le jugement de cette musique est déjà fait, pourquoi y mettre des gants. Donc le morceau proposé commence comme du prog, et après …

Pour finir sur une note gaie, Chuck est mort en 2001 des suites d’une tumeur au cerveau.

Death - Lack Of Comprehension

Lundi c’est carnage à tous les étages

Je vais tenter de maintenir le lundi comme une journée un peu spéciale, juste après le week-end, la tête encore embrumée, un peu de musique inécoutable pour le commun des mortels devrait vous réveiller.

J’aurai pu commencer par une berceuse contée par nos amis poètes berlinois Atari Teenage Riot, mais on va faire cette fois-ci dans le velu et le tatoué.

Nous voici donc à Brooklyn, à l’époque la grosse pomme n’avait pas encore perdu ses jumelles. En 1994, dans l’espace musicale pour les jeunes rebelles, le mélange rock et rap est encore à la mode. Le fer de lance, pas les premiers mais en tout cas les plus gros vendeurs, sont la rage contre la machine. Mais ils ne sont pas les seuls…

Biohazard officie dans un hardcore made in NYC accompagné de grosses guitares saignantes (dans la continuité des groupes cultes Agnostic Front ou Cro-Mags) avec incorporation de vocaux rap. Dans la grande tradition punk, les paroles sont assez engagées, et petite particularité, le groupe a deux vocalistes. A noter que pour l’album de cette année State of the world address, il y a en guest sur un titre Sen-Dog du groupe de rap Cypress Hill.

Personnellement, je considère ce deuxième album plus abouti que le premier, plus diversifié, moins linéaire avec d’ailleurs piano et guitare acoustique (pour un groupe à connotation punk, c’est assez original…). Apres le groupe laissera tomber cette « sophistication » pour un côté plus brut, plus direct, moins original et donc moins intéressant.


Quand j'avais dit du tatoué, j'ai pas menti! - Evan Seinfeld (basse/chant)
Biohazard – Tales From The Hard Side