The Glamorous Life of Sachiko Hanai - Mitsuru Meike (2003)

Première véritable incursion du RHCS dans le monde merveilleux du Pinku eiga, Hatsujô kateikyôshi : sensei no aijiru, titre original de l'anglophone The Glamorous Life of Sachiko Hanai, aura suscité et hérité depuis sa sortie d'un petit culte mérité chez les amateurs de déviance. Présenté dans plusieurs festivals internationaux, si ce film du réalisateur Mitsuru Meike appartient bien au genre popularisé par la belle Reiko Ike [1] dans les 70's, celui-ci s'en démarque néanmoins, et doit sa popularité à son univers foutraque décomplexé, ou un savant mélange d'irrévérence, de comédie surréaliste et d'une joyeuse dose d'érotisme oriental.

Sous-titré par un racoleur et explicite Horny Home Tutor : Teacher’s Love Juice, les pérégrinations de Sachiko Hanai annonçait de prime abord le scénario d'un quelconque film érotique ; impression confortée par la première scène du film : une call-girl, déguisée en enseignante, prodigue un cours très particulier de géographie à un homme avide de connaissance, et d'expériences... et qui saura remercier et honorer, en quantité, l'altruisme culturel de sa jeune professeure. Après cet enseignement quelque peu collant, Sachiko se dirige vers son nouveau rendez-vous où elle doit rencontrer son agent, son souteneur, son supérieur hiérarchique (rayez la ou les mentions inutiles).

La porte du paradis (Heaven's Gate) - Michael Cimino (1980)

Rares sont les films qui ont su être le réceptacle de tant d'hostilités : honni par la critique, fuit comme la peste par le public, et paradoxalement peu soutenu par son studio, La porte du paradis reste un cas d'école plus de trois décennies après sa sortie. Film de tous les records et de tous les excès, Heaven's Gate eut le néfaste privilège de signer la banqueroute d'un studio United Artists, de symboliser l'arrêt du nouvel Hollywood, et, enfin, de briser la carrière de son auteur Michael Cimino. Œuvre marquante du 7ème art, mais désastre financier, à laquelle nous convie Carlotta pour la ressortie en version intégrale et restaurée le 27 février prochain. 

Présenté dès 1971 à United Artists, le projet du jeune scénariste Michael Cimino, basé sur la guerre qui embrasa le comté de Johnson, aura finalement mis plus de huit ans pour trouver désormais un écho favorable aux yeux des (nouveaux) décideurs du studio. Profitant du succès critique du cinéaste à la veille de son triomphe aux Oscars pour Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter), Cimino avait dès à présent carte blanche pour réaliser son western épique, crépusculaire et révisionniste, ou l’extermination à la fin du XIXème siècle d’une communauté d’immigrés de l’Europe de l’Est par une association de grands propriétaires... avec l'aval de Washington.