Lone Wolf McQuade (Œil pour œil) - Steve Carver (1983)

N'en déplaise aux (anciens jeunes) mécréants ne retenant de lui que ses anciennes aventures digestivo-dominicales, ses jeans moulants et son omnipotence (toutefois maintes fois démontrée), il fut un temps où les mots Chuck et Norris faisaient frémir d'effroi les cuistres, la racaille communiste et les terroristes barbus en tout genre. Rappelons nous, Chuck Norris était le dernier rempart du monde libre "combattant la haine... par passion de la vie" [1]. Soit un temps béni et révolu évoquant, aux aficionados de l'époque, la supériorité manifeste de notre rouquin barbu préféré. Or, si la formule parait (aisément) exagérée, le cinéphile déviant, fan des productions eighties de la sacro-sainte Cannon, pourra toutefois revoir sa copie, et mettre un temps en veille ses quelques rires sardoniques, après le visionnage de cet estimable Lone Wolf McQuade (Œil pour œil)... étonnant, non ?

Ce film signé Steve Carver, à qui l'on devait déjà deux années plus tôt An Eye for an Eye (Dent pour dent) toujours avec Chuck Norris [2], est en effet loin d'être la plante potagère que laissait trivialement supposer l'affiche de cette, finalement, divertissante série B. Sorti une année avant l'exploitation golano-globussienne [3], le film apparaît comme un véritable mélange des genres où se croiseront des influences hétéroclites provenant aussi bien du western spaghetti, du policier et bien évidemment du film d'arts martiaux... ajoutez à cela une femme fatale avec romance en option, Oeil pour œil s'affirme comme un véritable fourre-tout où la présence de Chuck Norris devient finalement assez surprenante.

Cronico Ristretto: 127 Hours - Danny Boyle (2010)


Avec un peu de retard, le préposé va de ses impressions à propos d'un récent films étasunien qui fut, comme le palmipède hypercalorique d’Aronofsky, en lice pour les Oscars de cette année [1].

Si on ne s’appuiera pas sur un avis critique qui englobe la filmographie de Danny Boyle, son évolution voire son intérêt, il n’en reste pas moins que sa dernière livraison 127 Hours donne matière à quelques divagations.

127 heures ou la durée du calvaire du dénommé Aron Ralston, ingénieur et alpiniste amateur, l’avant-bras droit coincé sous un rocher après une chute dans le Blue John Canyon dans le Parc national de Canyonlands en Utah. En résumé, six jours et cinq nuits avant de s’amputer avec un canif made in China le bras récalcitrant.
Au crédit du cinéaste anglais, soulignons et signalons la création d’un nouveau sous-genre (à ma connaissance), celui du survival statique… dont la nature même aura tendance cependant à être minimisé, la cause à de nombreux soubresauts épileptiques et autres effets visuels vains (à vous faire passer Tony Scott pour Luchino Visconti). Si l’utilisation de caméras numériques en vue de plonger le spectateur au plus près de l’action et du drame semble à propos par soucis de réalité, la copie technique est loin d'être aussi idéale. La technique dite du split-screen, quant à elle, ne dépasse en effet jamais sa fonction de gadget, d’autant plus vrai que Boyle ne l’utilise pas à bon escient [2].