Retour aux fondamentaux: Suicidal Tendencies

Comme je l'avais souligné dans des posts précédents, le punk muta aux USA sous une forme appelé hardcore fin 70's début 80's, avec comme tête de file les Dead Kennedys, Fear, Black Flag, Minor Threat, etc... En 1982 à Venice sous le soleil californien, Mike Muir forme avec le guitariste Grant Estes, le bassiste Louiche Mayorga et le batteur Amery Smith, le groupe Suicidal Tendencies. Avec un nom pareil, on se doute déjà de la couleur... encore que, le nom du combo est plus provocateur qu'autre chose. Et à part leur premier album dont les paroles collent parfaitement avec leur patronyme, le reste de la discographie est loin de rimer avec un climat dépressif (attention je vous arrête tout de suite, c'est pas la seule raison qui explique que leur premier album est mon préféré...). Dans le registre, hardcore dépressif à grosse guitare, je vous conseille plutôt les premiers Life of Agony (j'y reviendrai un jour).

Le premier album éponyme des Suicidal Tendencies est un condensé de hardcore, à savoir agressif, rapide ayant pour thème l'aliénation, la dépression ou la politique avec un humour très corrosif (il est tellement noir cet humour qu'il est loin d'être discernable en fait par moment). C'est par la suite que la bande à Muir rafraîchira son propos à base de guitare metal provenant du thrash, et d'un esprit plus festif aidé par la basse funk de l'immense Robert Trujillo.

En cadeau, un extrait des paroles:

Suicide's an alternative

Sick of trying - what's the point
Sick of talking - no one listens
Sick of listening - it's all lies
Sick of thinking - just end up confused
Sick of moving - never get no where
Sick of myself - don't wanna live
Sick and tired - and no one cares
Sick of life - it sucks

Pfff, va falloir que je retrouve mes cachetons moi...

Meurs ma belle...

En ce dimanche, un peu de musique pour dépressifs, ça changera un peu...

J'avais déjà proposé un titre des anglais My Dying Bride lors de ma playlist d'adieu à HK, mais je n'avais point développé mon propos.

La fin des 80's vit l'émergence non pas d'un nouveau genre musical mais plutôt l'écriture d'un nouveau chapitre dans ce que l'on appelle les musiques sombres à connotation métallique. Parmi le metal underground, le death a le vent en poupe (en Floride et en Suède pour rappel) en cette fin de décennie. Sauf que la perfide Albion n'est point en reste, car en plus d'avoir permis l'émergence du grindcore, celle-ci va voir l'éclosion de ce que l'ont peut appeler le clan des réformateurs. Késako?

Dans les 80's, quelques groupes suivirent le sillage du Black Sabbath des 70's, une musique relativement lente, lourde et sombre, appelé doom metal. On a ainsi vu des groupes comme Trouble pour les USA (très typé 70's) ou Candlemass pour la Suède qui aura une grande importance pour la suite. En effet, ces derniers sortent en 1986 leur premier album Epicus, doomicus, metallicus qui permettra justement de faire avancer le mouvement et servir ainsi de phare à tous les dépressifs avides de grosse guitare.

Et justement, des petits jeunes issus du death metal à l'inverse de ce qui se faisait à l'époque (toujours plus rapide, toujours plus brutal en somme), décident de ralentir leur propos. On voit ainsi apparaître, un death metal toujours aussi lourd mais désormais rampant. A ce petit jeu là, on retiendra 3 noms, Paradise Lost, My Dying Bride et Anathema. Les admirateurs de John Milton furent ainsi les premiers à sortir leur 1er méfait en 1989 avec Lost Paradise, disque encore immature mais qui annonçait tout de même un sacré potentiel comme le prouva le précédent LP, l'excellent Gothic sorti en 1991. Pour la fiancée mourante, il faudra attendre 1992 pour voir sortir leur premier album, As the flower withers, disque encore imprégné de leur passé death mais qui pose déjà la marque de fabrique de ces adeptes du romantisme noir, à savoir un metal lourd, sombre, dépressif avec comme particularité d'avoir en son sein un certain Martin Powell, claviériste mais aussi violoniste!

Voici pour les présentations (vous noterez que je n'ai point développé mon propos pour Anathema, c'est voulu! ils sont devenus plus intéressants quand ils ont laissé tomber le doom...), à l'occasion j'étofferai un peu plus le pourquoi du comment prochainement.
Bon prozac.

Parliament: Attache moi!

Est ce parce que la chaleur a enfin pointé le bout de son nez dans la Somme ou parce que ces derniers temps on aurait tendance à stimuler mes penchants SM...toujours est il que le thème d'aujourd'hui aura pour sujet ... les menottes...raaaaaaaaaah!! Certes l'utilisation de ces petits ustensiles ont en premier lieu un autre but... mais bon...

Et justement l'autre groupe du dr Funkenstein a écrit une petite ritournelle à ce sujet... En 1976, George Clinton et sa bande de doux dingues sortent leur album ultime, Mothership Connection, avec excusez du peu, deux anciens souffleurs du James Brown band, monsieur Maceo Parker et Fred Wesley. Du coup, épaulé par la basse de Bootsy Collins et le piano de Bernie Worrell, Clinton enchaine les perles en ouvrant l'album avec P-Funk (Wants to Get Funked Up), une formidable merveille funk, un classique qui sera comme toute l'oeuvre de Clinton, samplée par la future génération hip-hop à venir (encore que chez Digital Underground on est plus proche d'une forme de continuité du P-Funk que d'un simple pillage en bonne édu-forme à mon avis).

Mais bon, comme le sujet c'est "attache moi (au radiateur, aux barreaux du lit, etc...)", je vous propose donc leur chanson simplement intitulée, Handcuffs, (menottes en anglais, pour les mous du bulbe). Et en guise d'apéritif, voici quelques paroles du dit titre:

"Do I have to put my handcuffs on you mama?
You're a sweet fine sexy woman and you're good to a man..."

Pas de besoin de traduction il me semble... La prochaine fois je vous parlerai de fouet et autres choses...

Massive Attack: fiou....FSO!

Les fans de Lafesse comprendrons la portée philosophique de cette accroche.

En zieutant hier d'un oeil distrait le weather report (oui premièrement, je fais mon Jean-Claude et deuxièmement je suis pas vache je vous fait partager des aspects intimes de ma vie trépidante...), j'ai noté qu'une vague de chaleur pourrait traverser la Somme cette semaine (ouah! si ça c'est pas de l'info!). Bref pour les adorateurs du soleil, des mélanomes ou plus simplement ceux (ou celles...) qui ont chaud pour oui ou pour un non, ce post t'est dédicacé! Encore que le titre choisi en ce lundi est loin d'être une ode à la chaleur, Heat miser de Massive Attack...

Après avoir bouleversé la décennie 90's en 1991 avec leur premier album, Blue Lines, le trio composé de Muschroom, 3D et de Daddy G prennent leur temps pour sortir leur second album. Trois années passent et le 6 Septembre 1994, Protection le nouvel album sort enfin. Alors quoi de neuf de la part du collectif de Bristol? On a toujours droit au savant mélange de rap, de soul, de reggae et de house. Cependant autant sur Blue Lines l'influence du jazz se voulait plus présente, comme le célèbre sample de Stratus de Billy Cobham sur Safe from harm, cette fois ci le trio a décidé d'étoffer un peu plus son propos en rajoutant des influences classiques.

Le trio a gagné aussi en maturité tant qu'à l'utilisation des samples, défaut qu'on pouvait reprocher au premier LP (j'essaie vraiment de chercher la p'tite bête cela dit tant Blue Lines est quasi parfait à mes yeux). Et comme le prouvera aussi leur troisième méfait, Mezzanine, l'ambiance des albums devient désormais de plus en plus sombre. Protection sera aussi la dernière collaboration du sale gosse Tricky qui sortira un autre chef d'œuvre du genre, le fabuleux Maxinquaye l'année suivante en 1995.

Si je griffe, qui suis-je?

Même si certaines filles ont un tempérament de griffeuse, en général, dans ces cas là, on pense en premier au parasite qui squatte le canapé, la turbine qui fait qu'à ronronner, ou celui qui va s'étaler sur la feuille où vous êtes justement en train d'écrire, bref... le chat (appelé affectueusement le "sac à puces").

Donc après cette introduction, une fois de plus dispensable, une petite histoire tournant autour du Felis silvestris catus (pour les zoologues qui liraient ce blog ou les érudits en latin...). Au niveau des chansons plus ou moins cultes ayant pour titre un matou, à défaut d'être la plus connue de tous (passque bon, Tom Jones merci bien...), en tout cas, voici une chanson bien barrée, pour un groupe qui ne l'est pas moins, Primus.

Alors quid de ce groupe? Le trio s'articule autour du virtuose de la basse Les Claypool et du guitariste Larry Lalonde (ex-Possessed, un des premiers groupes death de l'histoire) et du batteur Tim "Herb" Alexander. Voici pour les présentations, mais alors qu'attendre de ces gus? Et bien imaginez un groupe de funk qui aurait trop écouté de punk, de metal et surtout une énorme rasade de Frank Zappa (décidément il est partout celui-là?!) pour l'esprit déconneur.
En 1991 sort leur troisième album Sailing the Seas of Cheese (avec un titre pareil, on peut déjà émettre des réserves sur la santé mentale des garçons), considéré à juste titre comme leur meilleur. Parmi les invités, on notera la présence du talentueux Tom Waits pour un Tommy the Cat dantesque.

Beastie Boys: Confirmer, décevoir ou surprendre

A la lecture du titre du post, voici finalement les choix qui s'offrent à un artiste ou à un groupe lors de la sortie de leur deuxième disque.

Mais avant d'étoffer mon propos, petit retour en arrière... Aujourd'hui, je savais qu'en surfant sur mes sites web habituels, je trouverais l'inspiration. Et bien, ça n'a pas manqué, en zieutant d'un oeil discret le blog rock et branchouille de Libé (dans mon cas, on peut résumer ça par un acte de masochisme assumé...). Alors de quoi ça causait? A vrai dire le sujet ne me touchait en aucune manière, l'avis du gars sur la prestation scénique du groupe de brit-pop Kaiser Chiefs. Sauf que parmi mes relations bloggesques, je connais une demoiselle qui a assisté au concert de ces derniers à Lille, samedi dernier. Et son avis va à l'opposé de l'article proposé... Ainsi ce qui devait rester anecdotique, s'avéra une source d'inspiration pour moi.

Et c'est vrai que le cap du second album sans tomber dans les clichés (par exemple, le premier album celui de la révélation, le deuxième, celui de la confirmation et le troisième celui de la maturité... donc si on suit ce fumeux raisonnement, au quatrième, on vire au pourri?), peut facilement virer au casse-gueule. Cela dit, vient un second problème dans mon escarcelle, quel exemple choisir maintenant (c'est bien gentil de jouer au malin, mais maintenant faut trouver quelqu'un!).

Alors j'ai décidé de prendre comme exemple celui de la surprise, l'artiste qui prend à contre sens tout le monde, la critique et le public; et celui des Beastie Boys convient parfaitement. En effet, en 1986, les sales gosses cassent la baraque avec leur album License to ill, concentré de parodies et autres provocations. Car même si pas mal de monde leur tombe sur la couane, il s'en vendra énormément, ce fut d'ailleurs le premier gros succès en matière de rap aux States. Alors avec déjà un tel pedigree, personne ne s'attendait à un tel deuxième album, le bien nommé Paul's boutique, produit par les Dust Brothers. Fini le mélange primaire rap potache et grosse guitare, la bande à Mike D décide de raffiner son propos (musicalement), ce qui en déboussolera plus d'un, autant le public que la critique! L'une des raisons vient du fait que le groupe joua les précurseurs, et osa un mélange détonnant annonçant ainsi le devenir de la pop des 90's (Beck peut les remercier à mon avis).

Talk Talk: halte aux idées reçues

Cette fois ci encore, je vais tenter de réhabiliter une décennie que j'aime non pas conspuer mais critiquer, celle de mon enfance, bref rien de nouveau dans ce blog, les eighties...

Mais en plus de montrer encore une fois qu'il y eut du bon durant cette décennie, je vais aussi tenter un nouvel éclairage d'un groupe qui fut trop longtemps rattaché à un tube, Such a shame. Pour les étourdis ou les mous du bulbe de ma génération je vous rappelle que cette bluette efficace fut choisie pour les besoins d'une publicité ventant les mérites d'une voiture (bon comme y'a prescription, c'était la 205). Spot qui fut réalisé si mes souvenirs sont exacts par Gégé Pires, soit bien avant Taxi... D'ailleurs, cette pub synthétisait aussi parfaitement les années "fric et flambe", les 80's donc... Pis bon, le plan final avec la nana dans l'avion qui regarde à travers le hublot son marlou en train d'écrire avec sa tuture (vive les dérapages) "garce", top classe. Pour finir ce paragraphe dans la lignée d'un Culture Pub, cette réclame fut aussi diffusée dans plusieurs pays puisqu'il y eut plusieurs versions pour le plan final. D'ailleurs, pour le coup, les anglo-saxons eurent droit à un "Bitch" du plus bel effet...

Pour la musique, comme je l'ai écris plus haut on avait droit à la chanson de Talk Talk Such a shame, très gros tube de 1984. Ceci dit, résumer Talk Talk à cette chanson serait une gageure. En effet, après ce succès, le combo eut l'intelligence de vouloir évoluer, de ne pas se répéter et de s'éloigner ainsi de cette new wave. Et ma foi, il est vrai qu'en écoutant l'album Spirit of Eden sorti en 1988, difficile de croire qu'il s'agit du même groupe! Certes, la voix de Mark Hollis sert toujours de repère, sauf que le groupe a totalement changé la donne.

Alors quid? Talk Talk vire le côté artificiel propre à la new wave et aborde une approche plus organique, le groupe joue live en somme. Et puis autre révolution, le combo met au placard la démarche pop, pour résumer la recherche de la mélodie ne représente plus leur Saint Graal. cette fois ci, on recherche une atmosphère, d'où l'influence du jazz et des musiques dites avant-gardistes sur les arrangements. On pourra rapprocher cette façon d'écrire d'un Radiohead ou un Sigor Ros pour le côté éthéré. Et puis comme pour ces groupes, Talk Talk a en son sein un chanteur unique et habité, monsieur Mark Hollis, qui après l'arrêt du combo publiera un album solo en 1998 dans la continuité des dernières recherches musicales de Talk Talk.

Spirit of Eden ou un indispensable du post-rock selon moi.

I'm back

Pour fêter l'ascension au pouvoir de Kärcher 1er, voici donc le retour du blog. En passant, en lisant un peu les quelques blogs qui se sont émoustillés pour cette mascarade, je note encore une fois que certains électeurs de gauche tirent à bouler rouge sur ceux qui ont voté blanc (ou pas du tout) ... Bah vi, si Marie-Ségolène n'est pas passée c'est à cause d'eux, salauds! On croit rêver... Bon passons ces peccadilles...


Quand j'avais débuté ce blog j'avais posté en premier une chanson des Stooges (datant du temps béni, pas The weirdness) de 1970. Cette fois ci, encore un morceau qui fut composé à l'époque de Funhouse, mais n'apparut officiellement que lors de la parution des fameuses sessions complètes du dit album en 2000. On pourrait croire à priori que le morceau Lost In the future est d'un intérêt limité, or que nenni. S'il n'apparait pas dans Funhouse c'est surtout parce qu'il n'aurait pas collé avec le reste de l'album, mais en aucun cas du fait de ses qualités, au contraire!
Par contre je note quand même que j'ai toujours pas écrit un post sur l'autre grand groupe américain made in Detroit, les protégés de John Sinclair, le MC5 bien sur, la honte... A charge de revanche! "Kick out the jams motherfuckers!"