Funky front covers - Part XI

Avec un peu de retard sur le calendrier des festivités, ouvrons ensemble en cette dernière semaine de l'année 2017 la onzième édition des Funky front covers ©, ou le meilleur du pire des pochettes les plus insolites ou sexuées des musiques funk, disco et consorts des années 70 et 80. Chaud devant !

A l'heure où les nantis se prélassent durant les fêtes de fin d'année sous les tropiques, jetons un œil en guise de mise en bouche sur les pochettes à la gloire du maillot de bain :

    

Ancien membre de la formation britannique de reggae/ska Judge Dread, John Forde signa, à partir de 1977, trois 45 tours dont ce dernier, le maxi Woman en 1979. Une petite perle d'italo-disco from UK qui eut droit, trois décennies plus tard, à une nouvelle jeunesse dans l'album de remixes du transalpin Daniele Baldelli sur sa compilation Daniele Baldelli Presents Baia Degli Angeli 1977-1978. A l'instar des Headhunters indissociables de Herbie Hancock au cours de la même période, Ubiquity fut le groupe de jazz-funk qui accompagna Roy Ayers de 1973 à 1977, soit de son album He's coming à Lifeline. Unique album solo à leur actif, produit et composé pour moitié par leur ex-employeur, le bien nommé Starbooty conjugue sans surprise le savoir-faire de la formation. L'album fut finalement réédité à la fin des années 2000. Enfin, fondé par le saxophoniste Byron Byrd, originaire de Dayton, comme les fameux Ohio Players, Sun [1] nous convie avec Sunburn à la promiscuité sur matelas pneumatiques. 

Un maillot de bain, c'est bien, mais c'est encore mieux quand vous l'agrémentez de costumes et que vous invitez un ou plusieurs amis...

      

Créateur du P-Funk, influencé par la science-fiction et reconnaissable aux déguisements délirants de ses musiciens, le second groupe de George Clinton, Parliament, méritait bien, enfin, un bref hommage en ce lieu. Deuxième album de la formation, après une pause funkadelicienne de quatre années, Up for the Down Stroke marque le grand retour de Parliament aux affaires avec l'enregistrement successif d'albums fondateurs du mythe P-Funk, Mothership Connection (1975), The Clones of Dr. Funkenstein (1976), etc. Autres pionniers, les frères Carmelo et Michelangelo La Bionda sont souvent considérés comme les inventeurs de l'italo-disco. Rien de moins. Auteur de l'album éponyme La Bionda en 1978, la fratrie put à loisirs prêcher la bonne parole disco made in Italy à travers le monde, disque dont on retiendra, à l'image de la pochette, le long morceau arabisant Sandstorm. La même année, en provenance également de la péninsule Italienne, la chanteuse Vivian Houston et ses cinq mâles transalpins, alias Zebra Crossing, débarquèrent avec leur unique album. Or la pochette de leur premier 45 tours Gipsy Boy (1977) n'annonçait nullement ce virage débridé inspiré autant par Clinton et consorts que par les recettes musicales éprouvées par le bon Giorgo Moroder.

Que ne serait les Funky front covers sans un florilège des plus jolis postérieurs...

  

Unique 33 tours de cette obscure formation étasunienne nommée C.P. Salt sur le non moins obscur label, Surrend Records, en 1982, cet album éponyme s'inscrit dans les habituelles productions de l'époque, avec exhibition de quatre paires de fessiers en guise d'argument publicitaire. Quant à la pochette de derrière, service minimum (fond noir). Dommage car le préposé attendait de savoir si les dames au short court ne dissimulaient pas à leurs pieds quelques rollers... Formé en 1966 à Philadelphie, People's Choice enregistre en 1976 We Got The Rhythm qui s'ouvre par le rugissant Here We Go Again. Produit par Leon Huff et Kenneth Gamble, créateurs du Philly sound, et signé sur le label maison TSOP Records (soit les initiales de The Sound of Philadelphia), le deuxième album de People's Choice suit en quelque sorte la voie par leurs glorieux voisins, The O'Jays, grands dépositaires du son black de la capitale pennsylvanienne. Toujours plus échancré, la dernière pochette ne provient nullement d'un mystérieux groupe de funk, chantre des ambiances humides jusque dans le bas des reins, mais surprise, du dénommé Cleveland Eaton, jazzman originaire de Birmingham, en Alabama (tout comme Sun Ra). Compagnon de route et sideman de Ramsey Lewis puis de Count Basie au début des années 80, le contrebassiste suivit, après un premier album funky remarqué en tant que leader, Half and Half en 1973, comme d'autres de ses pairs, de plus près les modes du moment avec ce troisième album Instant Hip. Un bon disque de jazz funk anecdotique en somme.

Et la tendresse ? Bordel ! pour reprendre le titre du film de Patrick Schulmann, la voici :

  
    
Offrons nous, si vous le permettez, une légère incartade à nos musiques préférées avec le duo pop étasunien Captain & Tennille. Détenteur d'un succès mémorable aux USA en 1975 avec leur reprise de Love Will Keep Us Together, Daryl Dragon et Toni Tennille, couple à la ville comme à la scène, conclurent leur première partie de carrière avec Keeping Our Love Warm (1980) dont l'insuccès coïncida malheureusement pour eux avec la fin de leur contrat avec Casablanca Records (deux albums en 1981 et 1982 suivirent mais sur des labels indépendants de second ordre). Make Your Move (1979), avant-dernier album de cette période dorée, s'inscrit toujours dans la même veine, avec comme produit d'appel le single Do That to Me One More Time (nous vous laissons également apprécier le clip qui vaut aussi son pesant d'arachides), qui permit au duo d'atteindre pour la seconde et dernière fois la première place au Billboard. Après plusieurs singles à succès et autres compositions pour la chanteuse Millie Jackson (rappelez vous ici) et le jazzman Norman Connors, Philip Mitchell dit Prince, avant un certain Kid de Minneapolis, signait en 1978 son premier album Make It Good, en attendant l'année suivante un Top Of The Line à la pochette pré-Snoop Dogg. Mention suffisamment rare pour être soulignée, les huit titres dudit disque, à l'instar du single You're All I Got In The World, furent entièrement composés par Mitchell. Paul Smith, Bianca Thornton et David Gardner, ce trio nommé Vitamin E fut découvert par Norman Connors (oui le même que précédemment), ex-batteur d'Archie Shepp et Pharaoah Sanders qui délaissa le jazz avant-gardiste pour mieux céder aux sirènes plus lucratives du R&B. Unique album de ces musiciens en provenance d'Oakland, ce disque de 1977 conviait, entre autres, parmi les musiciens rien de moins que Randy Brecker à la trompette, et la paire Reggie Lucas à la guitare et Mtume aux percussions, orphelins d'un Miles Davis post-75 en plein black out, duo qui composa le single Kiss Away.

L'heure tourne, il faut conclure, place au stupre :

   

Unique disque [2] en 1979 du producteur allemand, Wolfgang Hermes sous le pseudonyme Laser, l'album fut composé entièrement par Hans Rolf Schade, dit Charly (cf. la chanson His Name Is Charly), ex-membre du groupe rock Abacus, et d'un dénommé Tjon Ajong. Quant à l'ambiance promise par cette avenante pochette, l'auditeur restera quelque peu sur sa soif, tant l'atmosphère science-fictionnelle n'invite pas forcément à rapprocher les corps moites. Le titre était bien choisi, mais en somme la dame était de trop. Un rendez-vous manqué en quelque sorte qui ne ressemble en rien aux manigances coutumières et autres méthodes de margoulin du saxophoniste Fausto Papetti. Grand ordonnateur du saxophone dégoulinant, l'italien est connu depuis ses débuts pour fourguer sa came frelatée en affichant des demoiselles aux pauses suggestives [3]. Soit. Et sous son faux habillage disco, My One & Only Love (1982) ne déroge pas à la règle... The last but not the least, Bizarre est le nom d'un des projets d'Alan Hawkshaw, ex-membre des Shadows qui travailla principalement comme compositeur pour la télévision britannique et qui collabora en 1975 avec Serge Gainsbourg sur son culte L'Homme à tête de chou. Bizarre ou sa seconde expérience disco de l'année 1979 avec son autre projet Love De-Luxe dont le single Here Comes That Sound Again atteignit la première place dans les charts US dans la catégorie Hot Dance/Disco.

En vous donnant déjà rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle saison des Funky front covers © !
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[1] Groupe qui avait déjà eut droit à son passage lors de la septième édition pour leur moite Wanna Make Love (1976).

[2] Le lecteur aura donc compris qu'il s'agissait du fil conducteur de cette onzième édition, tenter de citer le plus de fois "unique", soit au minimum un par paragraphe. Mission accomplie.

[3] Alors imaginez ce que cela peut donner quand le bonhomme fait dans la reprise sensuelle, son disque Erotissimo...íssimo.

[4] Morceau qui fut samplé par le Sugarhill Gang's pour l'introduction de Rapper's Delight.

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