The 'Burbs - Joe Dante (1989)

Deux années après sa relecture délirante et parodique du Voyage fantastique de Richard Fleischer nommée L'aventure intérieure, Joe Dante revenait aux affaires avec cette fois-ci une comédie satirique, The 'Burbs, portrait caustique de l'American way of life et de la vie en banlieue dans les petites villes étasuniennes. Obscur long métrage en France, ce dernier n'ayant bénéficié d'aucune sortie en salles dans l'hexagone (on y reviendra), The 'Burbs a connu Outre-Atlantique une autre destinée. Au départ succès modeste lors de sa sortie, celui-ci accéda au cours de la décennie suivante au statut de film culte. Et une comédie mordante signée du père des Gremlins disponible pour la première fois en Blu-Ray le 1er décembre en version restaurée 2K dans le cadre des coffrets ultra collectors de Carlotta [1].

Missouri. Ray Peterson (Tom Hanks) habite Mayfield Place, rue sans issue située dans la ville de banlieue Hinkley Hills. En congé pour une semaine, ce père de famille a choisi de profiter de la quiétude de son quartier, en dépit des remontrances de son épouse Carol (Carrie Fisher). Or d'étranges événements ont lieu depuis qu'une nouvelle famille, les Klopek, s'est installée dans la rue. Non contents de rester invisibles aux yeux du voisinage, de négliger l'entretien de leur demeure et de leur terrain, ces derniers sont rapidement soupçonner par Ray, Art (Rick Ducommun), et le lieutenant vétéran Mark Rumsfield (Bruce Dern) d'être responsables de la disparition de leur voisin Walter. Les trois voisins décident alors de les espionner...
 

La Colline a des yeux - Wes Craven (1977)

Apparu en 1972 avec le sulfureux La Dernière Maison sur la gauche, lointaine relecture trash de La Source d'Ingmar Bergman, Wes Craven revenait cinq ans plus tard avec La Colline a des yeux. Inspiré d'un faits divers écossais qui se serait déroulé entre le XIIIème et XVIème siècle [1], ce second film s'inscrit une fois encore, sous l'apparat du film d'exploitation, comme un portrait au vitriol de la famille américaine. Après un premier opus, réminiscence de la fin des utopies flower power, qui décrivait la vengeance brutale de parents après le viol et le meurtre de leur fille, Craven poursuit sa réflexion, du moins sa description, de la décomposition du modèle familial avec ce second film apparenté au genre survival. Récit d'une famille WASP aux prises avec une tribu de cannibales, La Colline a des yeux est de nouveau dans les salles ce 23 novembre prochain dans une nouvelle version restaurée 4K, avant la sortie de l'édition collector du 40ème anniversaire le 7 décembre. A bon entendeur.

La famille Carter a quitté son Ohio natal pour rejoindre Los Angeles. En chemin, le patriarche Bob (Russ Grieve), officier de police à la retraite, décide de faire un détour par le désert du Nevada pour visiter une mine d'argent désaffectée. En dépit des avertissements du propriétaire de la station-service, les Carter se dirigent vers la mine située dans une zone d'essai de l'aviation américaine. Quand survient un accident de la route, la famille se sépare afin d'aller chercher du secours. Mais ils ignorent encore qu'ils sont espionnés par Jupiter (James Whitworth) et sa tribu...

L'étrangleur de Rillington Place - Richard Fleischer (1971)

Réalisateur prolifique et versatile, Richard Fleischer aura incarné durant cinq décennies l'exemple type de l'artisan surdoué au service des grands studios, de ses débuts dans la série B au mitan des années 40 jusqu'à la fin des années 80. Né dans le sérail, son père, Max, est le créateur de Betty Boop et de Popeye, Fleischer junior aura également marqué son empreinte à Hollywood par sa capacité à toucher à tous les genres, avec la même envie et la même virtuosité, du film historique à grand spectacle, Les Vikings, à la fable SF, Soleil vert, en passant par la meilleure adaptation de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers [1].

Au tournant des années 70, après le film de guerre américano-japonais coréalisé avec Toshio Masuda et Kinji Fukasaku, Tora! Tora! Tora!, retraçant l'attaque sur Pearl Harbor, Fleischer traverse l'Atlantique et signe la mise en scène deux productions britanniques : L'étrangleur de Rillington Place et Terreur aveugle [2]. De ces deux films inclus dans le coffret collector récemment édité par Carlotta, sorti le 9 novembre dernier, accompagné du polar seventies Les Flics ne dorment pas la nuit, L'étrangleur de Rillington Place se place comme une œuvre marquante, à plus d'un titre, dans la riche filmographie du réalisateur étasunien. Dernier volet de son cycle criminel débuté en 1949 avec L'assassin sans visage, suivi dix ans plus tard par Le génie du mal, Ten Rillington Place s'inspire à l'instar de L’Étrangleur de Boston [3] de l'histoire vraie d'un tueur en série ayant sévi cette fois-ci en Angleterre au mitan du siècle dernier. Reconstitution d'un fait-divers atroce, L'étrangleur de Rillington Place est devenu au fil du temps un classique, et un vibrant plaidoyer contre la peine de mort. Mais n'allons pas trop vite...
 
Londres, 1949. Timothy (John Hurt) et Beryl Evans (Judy Geeson) emménagent avec leur petite fille Géraldine au 10 Rillington Place au dernier étage d'un immeuble situé dans le quartier populaire de Notting Hill. Ils sympathisent rapidement avec leurs voisins du rez-de-chaussée, les Christie. Or Beryl de nouveau enceinte, songe sérieusement à se faire avorter, le couple n'ayant pas les moyens d'élever un second enfant. John Christie (Richard Attenborough) apprend la nouvelle de la bouche de Bery. Lui déclarant qu'il a déjà suivi des cours de médecine, celui-ci propose au couple de pratiquer l'avortement. Mais derrière ses airs courtois et respectables se cache en réalité un meurtrier…

Manille - Lino Brocka (1975)

Treizième long métrage du réalisateur philippin Lino Brocka, d'une filmographie débutée tout juste cinq années auparavant et qui en comptera pas moins soixante avant la mort prématurée de son auteur en 1991, Manille s'inscrit idéalement dans le cinéma indépendant de l'archipel. Fort d'un premier gros succès populaire en 1974 nommé Tinimbang ka ngunit kulang (inédit en France), portrait sans concession de la société philippine sous la dictature de Ferdinand Marcos, Brocka réalise dans la foulée deux films qui lui ouvriront désormais les portes de l'international : Manille en 1975 et Insiang en 1976 qui sera présenté au Festival de Cannes de 1978 (à la Quinzaine des Réalisateurs). Considéré comme un des chefs d'œuvre du cinéma philippin, Manille ressort dans les salles le 7 décembre prochain dans une version restaurée effectuée par La Cineteca di Bologna / L'Immagine Ritrovata [1], et supervisée par le directeur de la photographie du film, Mike de Leon.

Jeune provinciale de 21 ans, Júlio Madiaga (Rafael Roco Jr.) a quitté son île natale, Marinduque, afin de retrouver sa fiancée, Ligaya Paraiso (Hilda Koronel), dont lui et sa famille n'ont plus de nouvelles. A la recherche de sa bien-aimée, l'ancien pêcheur, à court d'argent, se fait embaucher comme ouvrier sur un chantier où il fait la connaissance d'Atong (Lou Salvador Jr.), collègue embauché cinq semaines plus tôt. Julio découvre peu à peu l'univers du sous-prolétariat à Manille entre prostitution, corruption et pauvreté extrême. Un jour, tandis que Julio accompagne Atong au marché pour acheter une chemise, Julio aperçoit la dénommée madame Cruz, la femme qui est responsable du départ de Ligaya pour Manille.