La nuit nous appartient...

Ou la devise de l'unité criminelle de la police new-yorkaise chargée des crimes sur la voie publique, mais aussi et surtout le nouveau long métrage de James Gray, We own the night.

Bobby Green (Joaquin Phoenix) n'a pas suivi la tradition familiale. Ce dernier n'est pas policier comme son père ou son frère, mais gérant de la célèbre boîte de nuit El Caribe à Brighton Beach dans Brooklyn (le quartier russe, remember Little Odessa du même James Gray). Bobby a d'ailleurs décidé de changer de nom de famille, histoire de ne pas être reconnu comme le fils ou le frère de... Bobby flambe, joue, profite de la vie accompagné de sa petite amie porto-ricaine (Eva Mendes).

Mais 1988 sonne l'escalade de la violence entre le NYPD et les trafiquants de drogue (on compte à l'époque 2 policiers morts chaque mois). Bobby devra ainsi faire des choix, celui de rester en bon terme avec le gangster russe, neveu de Buzhayev, propriétaire du El Caribe, qui deale dans sa boîte de nuit et soupçonné d'être le plus gros trafiquant de la Big Apple ou bien abandonner cette famille d'adoption et aider son frère Jospeh (Mark Wahlberg) et son père Burt Grusinsky (Robert Duvall) à coincer ce réseau de dealers. Bobby va se retrouver ainsi au centre d'un jeu où le juste milieu n'a pas lieu d'être, et où son impuissance sera le reflet de son incapacité à maîtriser son destin et celui de ses proches.

Troisième film du petit génie James Gray (trois films en 13 ans, c'est peu me direz vous... certes, mais à chaque fois, nous avons droit à un film exceptionnel, le premier réalisé à 25 ans... comme un certain Welles, ça tombe bien, Gray est fan du grand Orson), qui après The Yards en 2000 sort enfin La nuit nous appartient où cette fois ci, sous le canevas d'un film noir vont s'entrecroiser le destin tragique d'une famille réduite à sa plus simple expression, un père et ses deux fils. Après s'être fortement inspiré de la tragédie grecque, Gray lorgne vers le côté Shakespearien du film noir, l'impuissance de l'homme, l'amour ou la vie de ceux qu'on aime broyés par le destin.

Après quelques années de traversée du désert, The Yards n'étant pas du goût du patron de Miramax, Gray peaufinera le scénario de son nouveau film, s'inspirant de son parcours personnel. N'étant pas en odeur de sainteté à Hollywood, le financement de son nouveau film aurait pu être problématique, mais durant The Yards, Gray s'est lié avec Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg. Or depuis 2000, ces deux anciens jeunes premiers sont devenus fortement bankable (comme on dit dans le métier coco), avec Walk the Line pour l'un et The Departed pour l'autre, et vont ainsi aider James Gray à produire son nouveau film. On note que pour son précédent film, Gray avait réussi à obtenir les services de Santino Corleone, alias James Caan, pour We own the night, le réalisateur de Little Odessa fait jouer désormais Tom Hagen, alias Robert Duvall, le fan du Parrain qu'est Gray ne peut être que comblé... Duvall et Caan n'étant pas les derniers pour louer le talent du petit, le comparant ainsi à Coppola. Et pourtant, si on devait aussi faire un parallèle ce serait aussi du côté de l'autre italo-américain, Martin Scorsese, le même savoir-faire pour nous présenter des communautés, la même passion pour la musique (Blondie croise the Clash ou encore Bowie), le même talent pour diriger ses acteurs...

Bref un film noir au charme classique mais intemporel. Le film de l'année?

Live Dead - Grateful Dead

C'est pas pour dire, mais j'ai la rancune tenace ma bonne dame. Et en bon disciple du moustachu roi de la santiag et du sidekick vengeur, quand on me bave sur les rouleaux, je ne puis crier qu'une seule chose :"raaaaaaaaaaaaah mais je vais me le faire celui là!!!". Ceci dit, et j'entends déjà railler les cuistres, Chuck en grand philosophe, ne pourrait accepter ce genre de traitement. Enfin, disons que le sidekick à base de santiag ne saurait être la solution véritable au problème soulevé, ce châtiment est certes juste mais point suffisant. Il convient en effet, vous, mes chers fidèles, (bah quoi, y'en a bien qui ont rêvé de devenir président et le sont devenus... c'est ça le pire, alors pourquoi pas gourou...) une fois le vilain corrigé de lui faire admettre son erreur, sous peine de lui faire savourer (certains diront infliger... pfffff) l'intégrale de Walker Texas Ranger (d'une traite je précise... mmmmmmh, quelle délicieux supplice n'est ce pas, surtout quand Chuck/Washo a des visions et qu'il se prend pour un aigle survolant la forêt... désolé...). Bref le vilain personnage s'est reconnu lors du dernier post, alors sache que ce billet t'es dédicacé (oui je suis machiavélique et ultra crédible)!

Après cette intro une fois de plus inutile (que voulez vous, il faut parfois se faire violence pour satisfaire son fan-club... qui ne contient qu'un membre... je signale au passage que je ne me compte pas comme membre de cette association à but lucratif), voici quelques lignes d'un groupe qui restera comme l'archétype du combo hippie issu de Frisco. Encore que je me dois déjà de calmer le jeu, oui j'aime la musique du Dead, mais surtout celle des jeunes années, avec en point d'orgue l'album live présenté aujourd'hui. Il faut déjà se replacer dans le contexte (formule passe-partout je l'avoue...), le groupe du guitariste Jerry Garcia peut difficilement être mis à l'écart de la scène psychédélique de la côte ouest, le fameux (ou fumeux...) summer of love, le LSD, la vie en communauté, bref le mouvement hippie quoi... Dès lors, je suis le premier à être moins intéressé par la suite de la discographie du Grateful Dead. Loin de moi l'idée de porter un jugement, mais force est de constater que musicalement à partir les années 70, le groupe pourra porter le sobriquet de has been... Comme tout artiste qui reste attaché volontairement ou non à un mouvement artistique, et là pour le coup, entre les morts célèbres et les mutations que va connaître le rock à l'aube des 70's, il est certain que la musique du Dead va perdre au fur et à mesure en popularité. Ceci dit, d'un point de vue personnel, il convient aussi d'admettre que l'évolution que prend le groupe, à savoir un virage plus folk country n'a pas été une réussite non plus (n'est pas Neil Young qui veut).

Après 3 albums studio qui sentaient gentiment les expérimentations (et pas que musicales les expérimentations... sans compter qu'elles ont coûté cher au label, à force d'être déchirés et de squatter les studios, ils ont tout de même laissé une ardoise de 100000 dollars... vous me direz quand on vend des albums comme du papier toilette c'est pas génant, mais là justement...) où on retiendra sur le dernier sorti en 1969, Aoxomoxoa, l'excellent What's Become a Baby et son chant particulier rappelant celui du muezzin; le Dead sort déjà un album live cette même année. Artistiquement, ce disque enregistré est une réussite, du fait des prestations scéniques du Dead, spécialistes des jams sessions les musiciens sont désormais libres, et commercialement c'est loin d'être une mauvaise opération pour la Warner, un album live permet en général de rentrer dans ses frais pour un minimum d'investissement...

Live/Dead représente ainsi selon moi la quintessence du groupe, un feeling et une mise en place impeccables, bref le classique du Dead en 6 titres pour 75 minutes de musique (oui je sais, on compte 7 chansons, mais And We Bid You Goodnight ne dure que 36 secondes...). Et puis, ce live contient tout de même l'hymne du Dead, Dark Star, 23 minutes de jam épique inspiré et qui a le mérite de passer justement très vite, comme quoi jam ne rime pas forcément avec dodo... A noter que la bande à Jerry Garcia aura écouté A Love Supreme de Trane pour s'en inspirer, ce qui au final n'a rien d'étonnant quand on sait qu'à l'inverse Dark Star fut repris aussi par des jazzmen comme David Murray.

La seule chanson apparaissant sur un album studio n'est autre que St Stephen, le classique d'Aoxomoxoa, chanson qui fait la part belle au psychédélisme (la guitare mais aussi le break proche du conte) mais aussi au bluegrass cher à Garcia. The Eleven est quant à elle un bel exemple de la complémentarité du combo tout comme le groovy et soul (Turn On Your) Love Light, reprise d'un titre chanté quelques années plus tôt par Bobby "blue" Bland. On retrouve d'ailleurs cette même ambiance et même goût pour la musique noire sur le sombre et bluesy Death Don't have No Mercy (l'ombre de Robert Johnson n'étant pas loin). Le groupe à l'époque avait l'habitude de finir ses messes (quand un concert peut durer 3h voire plus, on peut utiliser ce genre de qualificatif je pense...) par le morceau Feedback qui comme son nom l'indique fera la joie (j'en fais partie en tout cas) des aficionados de bruit blanc et d'ambiance lugubre (dans la continuité du titre précédent) servant ainsi de pont au And We Bid You Goodnight.

En guise de vidéo (la chanson du jour étant The Eleven), une petite performance live du Grateful Dead pour le talk show de Hugh Hefner, Playboy After Dark, où le groupe joue l'excellent St Stephen... tout une époque...



Elle est partie...

En attendant la semaine prochaine, où je risque de me friter avec quelqu'un, histoire de rappeler à cette vile personne que le groupe de Jerry Garcia a quand même sorti quelques jolies galettes, j'entame après une pause suffisamment longue un coup de projecteur sur la vénérable exception culturelle française.

Sauf erreur de ma part, après mon vibrant hommage à Bézu, cela faisait quelques mois que nous nous étions pas intéressés à enfin de la chanson consistante, française donc... à quoi ça rime toutes ces chroniques sur des artistes inconnus... et même pas français qui plus est... C'est vrai quoi, nous aussi on a des artistes qui peuvent faire le poids (Carlos forever...) et même la nique aux productions anglo-saxonnes. Alors back to the eighties si vous le voulez bien!
Fin 1983, deux fans de new wave alias Dominique Delaby et Eric Fettweis fondent LE groupe de pop électronique que notre pays attendait avec impatience, Partenaire Particulier. Les choses s'accélèrent rapidement ensuite avec l'arrivée d'un troisième membre, Pierre Béraud-Sudreau, entre les concerts donnés en Gironde et la première démo, le trio se fait repérer et signe un contrat avec WEA pour ce qui deviendra le tube du groupe, l'éponyme Partenaire Particulier. Et là, ceux qui raillaient la capacité des français à nous servir une electro-pop de qualité peuvent se casser les dents! Ah ah ah, Les Erasure et autres Pet Shop Boys ou OMD ont trouvé leur maître. Il faut dire, que nos amis germaniques avaient montré la voie avec les excellents Modern Talking, prouvant une fois de plus que l'hégémonie anglo-saxonne devait cesser! Encore que, Dieter et Thomas chantent en anglais... je sais...

Ainsi notre trio restera pas moins de 25 semaines consécutives dans le Top 50 culminant ainsi à la troisième position. Mais il s'agit quand même de relativiser, certes reste à ce jour le plus grand succès du groupe, mais en aucun cas leur plus belle chanson. La chanson éponyme reste, avouons le, un peu fofolle, nos compositeurs ont écrit leur Just Can't Get Enough, mais il manque quelque chose. Et ma foi, on ne peut que s'agenouiller devant tant de talent puisqu'il ne faudra qu'attendre une année pour avoir leur chef d'oeuvre Elle est partie.

Dominique Delaby quittant la formation, le duo a débauché un certain Laurent Letrillard qui n'apparaîtra finalement que sur leur deuxième 45 tours Je n'oublierai jamais. Entre temps, le duo restant travaille d'arrache pied quant à l'écriture du tant attendu premier album qui sort finalement en 1986 le bien nommé Jeux interdits. Parmi les nombreuses pépites que regorge ce disque, on retiendra donc le magnifique et poignant Elle est partie. Et je me permettrai de faire un parallèle un peu osé mais en aucun cas fallacieux, quand on pense que Martin Gore aura attendu 6 ans pour nous sortir une chanson aussi abouti que Question of Time alors que nos deux amis ont mis moins de temps pour nous sortir une telle perle, je pouffe...

"là tu vois coco, avec mon 48 pistes on va faire la nique à Daniel Miller"

Parallèle qui se retrouve sur la vidéo proposée aujourd'hui, Anton Corbijn leur a tout piqué lui aussi... décidément, je retiens celui qui, il y a quelque temps, disait tant de bien de Black Celebration... Forcément je vous ajoute le clip de Partenaire Particulier avec en prime le logo de la cinq de Berlusconi... culte...

Elle est partie
Si loin d'ici
Dans la nuit, nuit de folie
Elle s'est enfuit
Elle est partie
Si loin d'ici
Dans la nuit, nuit de folie
Elle s'est enfuit
Elle est partie seule dans la nuit


Partenaire Particulier - Elle est partie


Partenaire Particulier - Partenaire Particulier

It's Just Begun - Jimmy Castor

Autre artiste peu connu, voire même sous-estimé, dont nombre de ses chansons furent pourtant samplées par la jeune génération hip-hop : Jimmy Castor.

Notre futur producteur a commencé dans les 50's comme chanteur puis saxophoniste dans diverses formations de doo-wop tel que Jimmy & the Juniors et surtout Frankie Lymon & the Teenagers. A cela s'ajoute quelques sorties en solo dans les 60's jusqu'à la fatidique année 1966. En effet, le doo-wop commence à sentir gentiment le renfermé, une autre musique populaire, un nouveau son fait parler de lui à Harlem : la musique latine des communautés cubaine et portoricaine de NYC met le feu au poudre avec l'une de ses futurs stars, le talentueux Ray Barretto.

Dès lors, notre Castor adepte du rhythm'n blues va se lancer dans la production d'une soul latino avec son premier grand tube en 1966 Hey Leroy, Your Mama's Callin' You sur Smash Records. Après quelques disques sur Capitol, Decca ou Compass, Jimmy Castor trouve chez RCA un label qui va enfin publier son premier véritable LP, It's Just Begun, disque à l'image de son auteur, versatile, groovy et généreux.

L'album s'ouvre et se clôt par des morceaux instrumentaux où l'ambiance orchestrale donne l'impression qu'on n'a pas entre les mains un disque de funk mais plutôt la bande originale d'un film dramatique. Étrange ? C'est d'autant plus étonnant que déboule à la fin du premier morceau quasi post-apocalyptique, le premier tube funk de l'album. Niveau transition, le Castor fait très fort. It's Just Begun est un morceau funk au groove imparable, une basse émoustillante avec un saxophone accrocheur. A cela vous ajoutez un toucher hendrixien et des percussions latines et voici un morceau culte... Et ensuite paf ! Que nous arrive t'il ? Le MORCEAU de Jimmy Castor où notre ami nous narre à partir d'un spoken word dantesque, les aventures d'un homme des cavernes à la recherche de LA femme, miss Bertha Butt, un des samples préférés d'Afrika Bambaataa (rien que ça). Que dire des "sock it to me" et autres "I'll sock it to ya, Daddy". Plus une rythmique torride, ce fameux Troglodyte mérite lui aussi haut la main la dénomination de morceau culte.

Après ces deux morceaux là, forcément, le reste de l'album fait un peu pale figure. Sur You Better Be Good,Castor garde son groove certifié AOC, le savoir faire de Jimmy faisant le reste. Psyche et L.T.D. quant à eux ne dépareilleraient pas chez un Santana funky. Et c'est finalement là où le LP pèche un peu. Jimmy aime les musiques, et au lieu d'en faire un mix complet, il nous propose au contraire trois morceaux de funk, puis du rock latino et enfin un morceau de soul très pop My Brightest Day. Ne boudons cependant pas notre plaisir, la générosité du Castor fera taire les esprits les plus grognons, et si notre ami est versatile, jamais il nous sert une musique aseptisée et sans saveur.

La fin de l'album se caractérise par un Bad que n'aurait pas renié ce bon vieux Sly et un I promise to remember nous rappelant au bon souvenir de son passé doo-wop.

En guise de vidéo, voici celle de Troglodyte avec le comique US Lil' John Rinaldi dans ses œuvres.


Pizzaiolo et Mozzarel: Aldo et l'amour de la pizza



Ainsi vendredi dernier, j'ai eu l'insigne privilège de regarder le film de Christian Gion, Pizzaiolo et Mozzarel avec l'une des mes anciennes idoles, Aldo "la classe" Maccione. Autant vous dire tout de suite, pour celui ou celle qui serait un peu lent à la détente, NRJ 12 ne m'a pas gratifié d'un des "meilleurs" Aldo, au contraire, ce film de 1985 sentait le sapin à plein nez...

Pour commencer, petit résumé (c'est vite dit...) de cette farce... attention dès le début ça attaque les neurones! C'est l'histoire de deux frères, des demi-frères pour être exact, bon en général on peut considérer ceci comme un détail, sauf que l'un est blanc et l'autre noir... Pourquoi pas me direz vous? Certes, certes, sauf que le premier est joué par Aldo et le second par Sidney! Mais qui est Sidney tentera l'insolente jeune personne (pour rappel, 21 ans et moins...)? Mais Sidney c'est l'émission H.I.P. H.O.P.!!! diffusée sur TF1 qui permis de faire découvrir à la jeunesse le smurf et toute la nouvelle culture urbaine en provenance des USA... bref émission culte, pour nostalgiques avertis... Mais je m'égare, donc nos deux gus sont frangins, par quelle pirouette scénaristique? Notre mamma, interprétée par Marthe Villalonga (toute en nuance, comme d'hab' quoi) fut mariée au départ par un italien pur jus, et naquit ainsi de cette tendre union le beau Carlo, et puis à la mort de son défunt mari, notre mamma plus pied-noir que napolitaine, fit la rencontre durant un Paris/Dakar (oui déjà là au niveau des dates, ça vaut son pesant de cacahuètes, vu que la compétition créée par Thierry Sabine date de la fin des 70's, enfin bon, vu ce qui suit, on peut fermer les yeux sur cet écart...) du futur papa de Mozzarel (no comment). Avant d'aller plus loin, petite déception au niveau des accents, autant notre délicieuse Marthe tente de camoufler son accent pied-noir avec un simili accent italien bâtard, autant Sidney ne fait pas d'effort! Pfffffffff...

Ainsi nos charmants garçons travaillent sur une plage dans la pizzeria tenue par la délicieuse Maria (jouée finement par Valentina Gras... on fera pas de jeu de mot sur son patronyme, mais tout de même, vu le niveau de vulgarité de la dame, elle le porte bien son nom...). Mais qui est Maria? Disons que cette dernière se dit fiancée à notre bel étalon, ce qui n'est point réciproque, je rassure tout de suite les fans d'Aldo. Effectivement, entre deux séances de gym (durant cette scène, le quota plan mammaire est évidemment respecté), car Carlo est prof de remise en forme mais aussi Mitch Buchannon transalpin du pauvre, notre pizzaiolo n'oublie pas de besogner vaillement toutes les demoiselles qui en font plus ou moins la demande... Quelle tombeur ce Carlo...

Sauf que notre brave Carlo a un but dans la vie (ça fait partie des différences entre lui et moi), et ô combien facilement réalisable... rencontrer et se faire entretenir par une belle et jeune milliardaire! Fastoche! Pour le commun des mortels, je l'avoue, même avec un karma sans malus, c'est loin d'être gagné... oui mais on parle d'Aldo la classe là! Bref, notre étalon va faire la rencontre justement de la belle Edwige (hommage à la troublante Edwige Fenech? partenaire d'Aldo dans Tais toi quand tu parles), qui correspond à ses critères... (quand même, y'en a un qui a du bol!) Sans aller trop loin, je ne voudrais point vous gâcher ce plaisir, cette rencontre était tout sauf le fruit du hasard (oui, c'est dur, je sais... mais rassurez vous, y'aura tout de même un happy end). En effet, notre brave Carlo est le sosie parfait du dictateur du Malaguena, enfin général-président à vie Gonzales y Ramirez pour être exact. Et Face à l'infâme Jérôme, le grand chancelier, Carlo devra prendre la place du véritable général-président, pour permettre l'accession au pouvoir du méchant... Quelle histoire! Quel suspense! Merci monsieur Wolinski!

Pour ceux qui sont encore restés à lire ce post, qui risque d'être plus long qu'à l'accoutumé, je dois vous avouer que le reste est à l'avenant, la réalisation et le jeu des mmmh... je vais être indulgent, des acteurs, est aussi marquant. Hormis Speed qui, si mes souvenirs sont exacts, voue une certaine admiration pour Les diplômés du dernier rang, difficile de reconnaître à Christian Gion une once de talent... n'est pas Max Pecas ou Philippe Clair qui veut! Peu de folie dans ce film, les plans nichons se font rares, et la vulgarité est loin d'atteindre des niveaux acceptables... Que reste t'il alors? Et bien j'y viens! Le jeu, ou plutôt le non-jeu des acteurs et les gags que ces derniers s'évertuent à produire, car dans ce domaine, si vous êtes comme moi, fan de Jean-Michel Pasdechute, vous risquez la crise d'apoplexie à chaque instant. Attention les gags foireux sont de mises, à cela vous ajoutez un Aldo en roue libre (à un tel point qu'on en vient à louer les talents de directeur d'acteurs de Philippe Clair, c'est dire...), qu'on atteint un niveau délicieux de portnawak!

A cela, il convient d'émettre une réticence au jeu d'Aldo, tout de même... En effet, notre brave général-président à vie Gonzales y Ramirez a la particularité de ne point avoir d'attirance pour la gente féminine... dès lors, on serait tenter d'espérer un jeu tout en finesse de notre Aldo, comme dans Tais toi quand tu parles (au passage Wolinski ne s'est pas foulé, il reprend le gag du sosie pédéraste... un classique, hum hum hum...), et bien non, la déception fut grande pour moi. Au moins chez Philippe Clair, Aldo nous gratifiait d'une Zaza Napoli croisée James Bond, alors que dans Pizzaillo et Mozzarel, le jeu reste suffisamment superficiel... une grande frustration pour ma part... sauf que dans ce long-métrage Aldo joue un dictateur... Ouais bah là aussi, y'a pas de miracle et même avec une casquette de SS sur la tête (c'est plutôt rassurant finalement)... Notre pauvre Aldo cabotine à tout va, et s'essouffle surtout, la fin est proche mes amis je vous le dis... snif... Pour les nostalgiques, on notera aussi la présence d'anciens camarades de jeu d'Aldo dans les 70's, les Tontos, mais pour en rajouter une couche, ces derniers aussi sont sous-employés... la fin d'une époque donc...

Au final, Christian Gion et Aldo Maccione nous servent un nanar assez navrant, qui manque cruellement de souffle (ou de vulgarité à voir)... à vous demander comment vous avez pu accrocher à tel truc durant vos jeunes années... Ça vaut pas un Philippe Clair ma bonne dame! Donc si vous cherchez un film où Aldo est en tête d'affiche, piochez plutôt dans la filmo du pied-noir fou, y'a matière... rien que Plus beau que moi tu meurs ou Tais toi quand tu parles, vous en reviendrez pas...

Les promesses de l'ombre - David Cronenberg (2007)

Aujourd'hui sort dans les salles obscures le dernier long métrage du canadien David Cronenberg. Pour le cinéphile averti ou pire l'admirateur du réalisateur de The Brood ou Crash, cette seule phrase devrait suffire, nul besoin d'argumentation en fait, l'homme a rarement déçu, fidèle à ses principes cinématographiques, dès lors juste de savoir que Cronenberg nous propose une nouvelle offrande, devrait étancher la soif de sang de frais de toute personne avide de sensations brutes... Ceci dit, je m'en vais développer un peu plus mon propos pour les quelques néophytes qui errent sur ce blog... quelle bonté, n'est ce pas (remarquez dans le cas présent, pas sur que ce soit moi qui fasse preuve de bonté, mais plutôt ceux qui perdent leur temps à lire ce torchon...bref...).

Si Alzheimer ne vous a pas encore planté une paille dans le cerveau pour vous aspirer la mémoire qui est la votre, vous devriez vous souvenir qu'il y a quelque temps je me suis évertué à vous faire la publicité du premier film de James Gray, à savoir Little Odessa. Or justement, le dernier Cronenberg a pour sujet la mafia russe, mais cette fois ci non pas celle exilée à NYC, celle installée à Londres, dans les beaux quartiers qui plus est.

Ainsi Tonton David nous narre un joli conte de fin d'année, celle de la naissance d'un bébé le soir de Noël...  la jeune mère de 14 ans mourant en couches. La sage-femme (Naomi Watts) en récupérant le journal intime de la jeune fille décide de retrouver la famille du nouveau-né. Manque de bol me direz vous, le carnet est écrit en russe (ouf, notre héroïne est d'origine russe), et avec l'aide de son oncle celle-ci découvre que le propriétaire d'un luxueux restaurant, le Trans-Siberian, serait mêlé à cette affaire. Or le brave entrepreneur Semyon (Armin Mueller-Stahl) et son psychopathe de fils Kirill (Vincent Cassel) sont à la tête d'une famille d'affranchis. Nikolai le chauffeur, comprendre l'homme de mains (Viggo Mortensen), se doit t'intervenir, avec pour mission de récupérer le dit journal, ultime preuve de l'implication du boss dans cette sombre affaire de viol...

Deuxième collaboration entre Cronenberg et Mortensen, et difficile de ne pas constater que le réalisateur canadien a trouvé un allier au service des thématiques chères à l'auteur. Tout comme dans le précédent film, A history of violence, Mortensen dégage une animalité profonde, une réelle puissance mais cache aussi son jeu, un rôle qui fait la part belle à la composition d'une personnalité complexe. On retiendra forcément l'une des scènes qui restera sans doute dans les annales du cinéma dans les années à venir, celle où Nikolai se bat nu dans un hammam contre deux assaillants, et pourtant ce serait réduire la performance de Mortensen et le style cru de Cronenberg. La scène où Nikolai est intronisé dans sa nouvelle famille est tout aussi importante, à savoir renier sa famille de chair, scène toute aussi violente que la précédente finalement.

Cronenberg tisse ainsi un thriller qu'on peut aisément qualifier de dostoievskiens tout en gardant sa vision crue du monde, de l'être humain (physique et psychologique) ou de la violence. Et le happy end du film cache au final bien des choses (voir le dernier plan du long-métrage)...

In Sadness, Silence and Solitude - Raison d'être : tristesse, silence et solitude

Restons sur la même ligne directrice que précédemment, à savoir une musique dédicacée à tous les consommateurs de prozac insomniaque, le dark ambient de Raison d'être, le projet d'un seul homme, monsieur Peter Andersson.

En 1997 sort ce qui doit être le quatrième album de mister Andersson, le bien nommé In Sadness, Silence and Solitude. Raison d'être officie dans le dark ambient, dès lors point de surprises, format long, musique sombre ou éthérée selon l'envie de l'auteur, mais aussi froide (pour un suédois, quelle surprise vous pourriez me dire) et contemplative (pour continuer dans les clichés, avec les paysages et la neige propre à la Scandinavie, quoi de plus normal).

Le premier titre, Reflecting in Shadows, s'ouvre par des infra basses grondantes au fur et à mesure que le morceau s'étire, la claustrophobie n'étant jamais loin du fait de l'utilisation de sons aquatiques (provenant d'une voûte, d'une grotte ?), quand soudain on distingue une lumière un court instant, des chants grégoriens (enfin assimilé) fantomatiques font leur apparition. Pour le second titre, In Absence of Light, sous un climat lourd joué par des nappes de claviers planants se greffent une légère rythmique tribale. The Well of Sadness rappelle le titre d'ouverture, une ambiance sombre où s'intègre parfaitement un chant féminin sorti de nulle part lors de la première partie du morceau pour ensuite nous offrir quelques minutes de sérénité, le temps d'un moment. Deep Enshroudred comme son nom l'indique fait quant à lui la part belle à une partition très sombre, les ambiances profondes et répétitives soulignant un peu plus l'oppression qui se dégage du titre. L'album se clôt par Passing Inner Shield, où durant les 13 minutes de la dite ritournelle, Andersson nous convie à nous reposer l'esprit, nous proposant ainsi sa partition la plus planante.

Âmes sensibles s'abstenir.