When Jazz meets flamenco

Bon ça faisait un petit bout de temps que j’avais pas mis de jazz dans ce blog, encore que on va pas explorer cette fois ci le jazz pur.

Parmi les guitaristes qui ont fait avancer notablement le style dans les années 70, on notera 3 grands noms, Larry Coryell, John McLaughlin et Al Di Meola (je ne met pas Pat Metheny car même si son 1er album date de 76, je trouve qu’il correspond plus à la prochaine décennie). On pourra les classer dans le genre jazz fusion mais ça reste assez réducteur (surtout pour McLaughlin).

Alors quid du petit Al Di Meola. Apres avoir étudié la musique au Berklee College of Music, Al commence à faire ses gammes avec le prestigieux groupe de fusion de Chick Corea, Return to forever, et enregistra ainsi Romantic warrior.

Puis à partir de 1976, à 22 ans, il débute sa carrière solo. Le premier album, où collabore justement des membres du Return, montre déjà tout le potentiel du jeune homme, une technique incroyable, et une rapidité bluffante (aussi bien d’ailleurs à la guitare électrique qu’acoustique) et un fort goût pour les musiques latines. En reprenant les propos de Robert Lynch, historien de la guitare (lu ça via wikipedia) : « Dans l'histoire de la guitare électrique, personne n'a autant contribué pour faire avancer l'instrument dans une approche purement technique que M. Di Meola. Son contrôle total des différents styles et des différentes gammes est simplement époustouflant ».

Et c’est vrai que c’est là où le bas pourrait blesser, qu’il joue trop sur la technique et la rapidité ; un reproche qu’on fait surtout au rock. Cela dit, à partir des années 80, justement il va tenter de s’éloigner de ça, avec plus ou moins de bonheur d’ailleurs, il tenta en effet un virage électronique qui forcement ne fut pas une grosse réussite...

Ensuite il retourna en partie à la guitare acoustique et aux musiques latines et enregistra un excellent album avec Jean-Luc Ponty et Stanley Clarke, the rites of strings et un hommage au maître argentin Astor Piazzolla dans les années 90.

Le morceau d’aujourd’hui est issu de son deuxième album, Elegant gypsy, à savoir la première rencontre avec un autre grand artiste de la six cordes, l’espagnol Paco de Lucia. On notera qu’en 1980, avec le génial John McLaughlin ces derniers tourneront ensemble, laissant pour la postérité l’album live Friday Night in San Francisco. En 1983 et 1996 le trio se reformera pour graver ensemble deux albums studio tout aussi indispensables.

Peeping Tom: Mickael Powell tribute

Et bien non, sous ce titre ne se cache pas un hommage à celui qui battit le record détenu par Bob Beamon en saut en longueur au championnat du monde d’athlétisme à Tokyo en 1991. Les plus cinéphiles d’entre vous auront tout de suite compris qu’il s’agissait du réalisateur anglais, géniteur du film Peeping Tom (ou Le voyeur en VF).
Cela dit, je ne parlerais pas de bande originale aujourd’hui, mais de quelqu’un qui fut déjà l’objet d’un post précédent avec son groupe Mr Bungle, à savoir Mike Patton.
Après le dernier album et la séparation définitive de Faith no more, Patton décida donc de s’atteler à divers projets personnels. En 1999, pour mener à bien son entreprise, il fonde avec Greg Werckman le label Ipecac (petit rappel, c’est le nom d’un vomitif puissant utilisé lors d’overdoses, miam miam), ce qui lui permettra donc de signer des artistes indépendants qu’il apprécie et par la même occasion distribuer ses propres productions. La même année Mr Bungle signe son dernier album, California et le projet de Patton Fantômas voit le jour (formé par le guitariste des Melvins, Buzz Osbourne, l’ancien et nouveau batteur de Slayer, Dave Lombardo et le bassiste de Mr Bungle, Trevor Dunn).
Mais le Patton est à la limite de la schizophrénie, il fondera aussi un autre side-project Tomahawk, participera à plusieurs collaborations avec le saxophoniste new-yorkais John Zorn (rencontré lors du 1er album de Mr Bungle ; il en fut le producteur), sur le Medulla de Björk, enregistra un album avec les DJ’s de NYC les X-Ecutioners, etc...
Finalement le dernier projet en date du bonhomme fut Peeping Tom, projet qui se voulait être le versant le plus accessible de cet artiste. Enfin quand je dis dernier c’est à moitié vrai, car ça traînait depuis 2000, mais l’album ne vu le jour qu’en 2006. A l’écoute de l’album on est déçu, on aurait voulu quelque chose de plus osé (cela dit y’a pas tromperie sur la marchandise, puisque ce disque se devait d’avoir un aspect pop), mais passé cette petite désillusion, l’album reste très bon, mais en deçà des qualités du chef d’orchestre c’est vrai... La particularité du side-project est de convier pour chaque chanson des artistes, issus de différentes scènes, pop, electro, rap, comme Dan the Automator, Massive Attack, les brésiliens Amon Tobin et Bebel Gilberto ou même la tres consensuelle Norah Jones. Et puis certains ont raillé le fait que Patton a voulu faire de la pop pour gagner du fric et s’est planté sur toute la ligne puisque ce ne fut pas un carton. Certes, les ventes ne furent pas énormes, cela dit, le disque a atteint la 103eme place au billboard, et c’est la meilleure place occupée pour un disque issu de Ipecac, alors...
Et justement pour le titre d’aujourd’hui j’ai choisi le duo de Patton avec la fille de Ravi Shankar sur le titre Sucker. Chanson qui à defaut d’être énorme à au moins le mérite de faire dire à la gentille et proprette Norah, « motherfucker », et finalement, c’est déjà pas mal (je me contente de peu, je sais!).

Death in Vegas: quand l’iguane se tape l’incruste

Bon avant de commencer, pas un coup de gueule mais une déception, qui cependant n’est pas une surprise, je m’y attendais un peu, quoi donc? Le dernier album studio des Stooges pardi! Bah oui, autant les Stooges à 60 berges devraient toujours avoir autant la pèche en concert si l’on en croit l’album live de leur dernière tournée Telluric Chaos, autant l’album est vraiment moyen et ne sert que de faire valoir à une tournée qui devrait déjà être triomphante (cela dit le prix des places refroidit...). Et contrairement au post consacre à Rid of me, je ne critiquerai pas la production de Steve Albini car elle est totalement adapté au style stoogien, c’est même la seule chose qui doit rester. Non en fait ce qui m’a le plus déçu dans The Weirdness c’est la performance de l’iguane, vocalement il rame grave l’animal... Bref, je sais plus où j'ai lu ça, mais l'abum aurait du se nommer The Sadness en fait...

A part ça, changeons de sujet voulez vous... En 1999, Iggy fit parti des guests pour le second album du duo anglais Death in Vegas pour leur deuxième album, The Contino sessions. Le duo formé par Richard Fearless et Tim Holmes officiait au début sur leur premier méfait Dead Elvis dans un mix electro lorgnant vers le big beat et le trip-hop, mais pas de quoi se relever la nuit quand même, pas mal mais sans plus. Non la révélation fut The Contino sessions (du nom du studio d’enregistrement) qui justement annonçait un virage rock psychédélique dans leur musique électronique du plus bel effet avec de nombreux guests : Bobbie Gillespie batteur originel de Jesus and Mary Chain puis créateur de Primal Scream, Jim Reid de Jesus and Mary Chain et l’iguane donc.

Iggy Pop prête ainsi sa voix de crooner sur la chanson Aisha où on a le droit d’entendre l’iguane confesser « I am a murderer ». D’ailleurs le clip correspond bien à l’ambiance de la chanson, qui finira dans le top10 UK, puisque l’on voit une demoiselle poursuivie sans doute par le dit meurtrier.

« What am I?
I'm a murderer»

La première femme d’Adam

Parmi les styles musicaux où les invitations sont monnaies courantes, je vous apprendrai rien en vous disant qu’on retrouve forcement le rap ou l’electro. Cette semaine désolé, j’ai pas choisi un seul morceau qui ferait kiffer Sydney (les plus jeunes peuvent pas comprendre, ça c’est pour mon côté vieux con).

Alors en ce mardi, je vais vous causer un peu d’un groupe, Plaid, signé chez l’un des labels electro les plus intéressants qui soient, Warp. Cela dit, le premier artiste signé chez Warp dont j’ai parlé sur ce blog ne fait pas d’electro et c’était Vincent Gallo, mais bon, c’est l’exception qui confirme la règle.

Plaid est à l’origine issu d’un collectif formé par Ed Handley, Andy Turner et Ken Downie sous le patronyme Black Dog production. Ces derniers mélangèrent à la fois des influences Hip-Hop, Techno et electro, et parallèlement remixèrent aussi différents artistes dont Björk (Come to me). Mais justement les deux premiers garçons décidèrent de former le duo Plaid, un versant plus minimaliste de leur musique.

En 1998 sort ainsi leur premier album Not for Threes où ont collaboré justement Björk ou Nicolette Suwoton (qui a aussi participé à l’album Protection de Massive Attack).

J’ai vu de la lumière alors je suis entré...

En général, dès qu’il s’agit d’inviter des guests en musique, on peut commencer à se pincer ne nez. Au mieux il ne s’agit que d’une opération marketing, au pire c’est pour faire plaisir à un pote, et dans les deux cas, on peut se demander l’intérêt musical du bousin. Cela dit, dans le 1er exemple, si ça peut mettre un peu de beurre dans les épinards, pourquoi pas me direz vous, bah oui...

Mais de temps en temps, les featurings comme on dit quand on veut parler branchouille coco, ça peut avoir du bon. La preuve, cette semaine j’ai réussi à trouver quelques exemples intéressants, alors hein bon...

Fin Décembre j’avais déjà écrit un post concernant les Queens of the Stone Age et qui plus est, un extrait du dernier album datant de 2005, Lullabies to paralyse. Et bien, j’aime tellement cet album, que je récidive (que voulez vous, j’arrive toujours pas en m’en lasser). Et justement pour cet album, la bande à Josh Homme a fait appel à plusieurs guests, de l’anecdotique à des interventions plus pertinentes. Pour le dernier cas, Josh fit appel au concours du barbu Billy Gibbons, plus connu comme étant le guitariste des texans ZZ Top. Dès lors, avec un tel support, on a droit un bon vieux boogie des familles.

Cela dit si vous êtes comme moi, pas fan du trio texan, je vous rassure, les Queens font pas du ZZ Top pour autant, ce qui explique aussi pourquoi j’apprécie cette chanson finalement...

Bonzo the beast

Avec une thématique comme celle ci, il me fallait terminer par quelqu’un de spécial, un phénomène, aussi bien musicalement que dans la vie courante.

Et finalement, deux musiciens me sont venus à l’esprit, deux batteurs anglais de groupes historiques, Keith Moon et John Bonham. Pour le premier, j’y reviendrais un de ces jours, vu que j’apprécie plus Led Zeppelin que les Who..., voici donc quelques lignes consacrées à Bonzo.

Apres avoir fait parti de quelques formations, John Bonham devient à 20 ans le batteur du nouveau groupe de Jimmy Page, the new Yardbirds (qui deviendra donc ensuite Led Zeppelin). Le groupe est formé d’un jeune chanteur de blues et par trois zicos, qui à part Page connu comme bassiste puis guitariste des Yardbirds est finalement composé par des requins de studio. Et c’est quand même une sacrée alchimie qui va s’opérer, qui aurait misé sur trois mercenaires et un chanteur blond de blues ? Peu de monde en fait... Sans compter l’âge des protagonistes, en 1968, Bonzo n’a que 20 ans, et déjà une technique hors pair (cela dit au niveau précocité Keith Moon a fait plus fort, je sais !), tout comme Plant, et les plus vieux (?!) étant John-Paul Jones (22 ans) et donc Page (24 ans).

Et à quoi reconnaît on le style de Bonzo ? A sa frappe bien sur ! Cela dit, ce serait aussi réducteur, on est loin de la caricature du bûcheron primaire, bien au contraire ! Il a fait évoluer son jeu vers d’autres sonorités, latine ou funky. D’ailleurs l’un de ses autres traits particuliers fut aussi son fameux « thunder kick » à la grosse caisse. Et puis, son kit de batterie, qui pour l’époque (et encore aujourd’hui pour un batteur de rock) est assez composite, donc en plus d’un kit somme tout normal (avec une grosse caisse de 26 pouces quand même), s’y ajoute quelques congas et le fameux gong. Mais ça n’a pas empêché Bonzo de jouer sur d’autres « instruments » plus exotiques. Par exemple, saviez vous que sur le titre Ramble on de l’album II, Bonzo joue en fait sur une valise, ce qui explique peut-être pourquoi le groupe ne l’a pas jamais joué en live à ma connaissance.

On notera aussi que comme son aîné, Keith Moon, Bonzo est mort jeune (25 sept 1980 à 32 ans) au même age, mais à différence des Who, Led Zep décida de jeter l’éponge après le décès de son génial batteur annonçant définitivement la fin des 70’s (d’ailleurs 1980 fut pourri au niveau rock quand on voit la liste des morts). En effet, le groupe se considérait comme une entité, formé par quatre éléments uniques, le premier super groupe de l’histoire du rock en somme. D’ailleurs, il y a quelques temps, un magazine anglais a demandé à ses lecteurs d’élire le meilleur chanteur, bassiste, guitariste et batteur pour former ainsi un fantasmatique super groupe. Sauf que, oh divine surprise, le combo existait déjà, et vous avez deviné, c’était Led Zep...

Aujourd’hui je voulais mettre une version live inédite de Moby Dick, la contribution la plus célèbre de Bonzo (et le fameux solo ou il lâche les baguettes pour finir à mains nues), mais ça aurait été trop facile (oui je sais, lundi dernier j’ai fais preuve de facilité, mais aujourd’hui c’est vendredi, merde !). Y’a aussi le morceau du 4eme album sans nom, Four Sticks où Bonzo joue avec 4 baguettes (Page et Jones lui avaient demandé de jouer à 5 temps, et pour parvenir, il sorti alors ses 4 baguettes, d’où le nom du morceau). D’ailleurs la marque Ludwig fabriqua des baguettes conçu pour lui et son pote Carmine Appice de Vanilla Fudge, à savoir des baguettes 5 cm plus longues et forcément avec un diamètre en conséquence). Mais finalement j’ai jeté mon dévolu sur un morceau épique, Achilles last stand, une tuerie, ou comment bien débuter un album (les mauvaises langues pourront dire que justement dans Presence, il n’y a justement à retenir que le 1er et le dernier morceau...).

Nick Cave: un dernier verre avant de...

Le 12 Mai 1992 sort le septième album de Nick Cave et ses mauvaises graines, Henry’s dream, à ce quoi vous me répondrez, et alors quoi de neuf ? Et bien non content d’avoir rendu un hommage réussi au blues bluegrass sur l’excellent Firstborn Is Dead, ou d’avoir plus ou moins créer le concept de gospel blanc sur son précédent album, The Good Son, le père Nick décide de maintenant teinter sa musique de celle issue des cabarets.

Certes, on pourra me rétorquer que c’est pas la première fois que le rock s’inspire de cette musique, l’un des exemples les plus connus fut la reprise du duo Bertolt Brecht / Kurt Weill, Alabama song, par les Doors, mais avec Nick et les bads Seeds on va forcément pencher vers quelque chose de plus cru, plus tordu voir chaotique.
Cela dit la production du disque va tout de même calmer le jeu, car cette fois ci les manettes sont confiées au fameux David Briggs, connu pour sa collaboration avec Neil Young. Et bien que l’enregistrement du disque ait été fait de manière live, on peut comprendre que Cave n’est pas été totalement satisfait du résultat final ; l’album sonne sans doute moins cru qu’il aurait espéré, trop propre ? Mais bon, ça reste très satisfaisant, et puis en écoutant le travail qu’avait effectue Briggs avec Young, je me demande à quoi pouvait s’attendre Cave, Briggs fait du Briggs, un point c’est tout. Pour la fougue et la rugosité, on préféra donc les versions publiques de l’album suivant Live Seeds.

Et les chansons? C’est du tout bon! L’album s’ouvre par un Papa Won't Leave You, Henry d’anthologie et des titres justement fait pour la scène comme I Had a Dream, Joe ou Jack the ripper. Mais il n’oublie pas non plus des chansons plus calmes tout aussi poignantes comme Straight to You et surtout Christina the Astonishing, l’une de mes préférées de Cave.

Et pour ne pas oublier notre chère thématique, la chanson Brother, My Cup is Empty, l’histoire d’un soulard qui voudrait bien un dernier verre avant de partir...

“I am the captain of my pain…”

Dead Kennedys: entre la baise et la vinasse, par moment, il faut choisir

Cuuuulte ! Dans la série groupe punk américain sorti fin 70’s, le groupe de Jello Biafra occupe une place bien particulière ; ou comment faire un savant mélange entre la radicalité du hardcore US avec le côté plus aventureux du punk british, le tout enrobé par des paroles ironiques critiquant ouvertement le système US installé par l’acteur de seconde zone, Ronald Reagan (accessoirement je vous rappelle qu’il a fait la liste noire à Hollywood des sympathisants de gauche, dans le sillage de l’autre alcoolo le sénateur McCarthy). Le groupe formé à San Francisco a comme line-up originel Jello Biafra, East Bay Ray, Klaus Fuoride et 6025 (remplacé ensuite par D.H. Peligro), noterez au passage les pseudos dans la grande tradition du punk... Autre particularité du combo, son chanteur Jello Biafra et son timbre très particulier (à l’image des paroles caustiques du groupe finalement). Et puis le type s’est présenté au municipale de San Francisco fin 70’s, au départ c’était juste une blague puis, il a fini 4eme (sur une liste d’environs 10 noms). Cela dit, quand on voit les candidats pour le poste de gouverneur de Californie quand Arnold fut élu...pourquoi pas un punk comme maire après tout...

En Mai 1980, le groupe sort un single très frais, Too Drunk To Fuck, qui finira à la 31eme place au top des singles UK. Alors pourquoi la place 31 est elle restée dans les annales ? Car la BBC flippait pas mal, son émission phare musicale Top of the Pops diffuse en fait les chansons à partir de la 30eme place, autant vous dire que ça stressait pas mal... Cela dit, comme disait Bébert, tout est relatif, ils auraient simplement fait comme pour la bande à Wattie Buchan (the Exploited), ils les auraient simplement censurés et basta!

Et puis, ce ne sera pas la dernière fois que le groupe aura des problèmes avec une imagerie plus ou moins rattachée au sexe puisqu’ils auront droit à un procès pour pornographie, du fait de la pochette intérieure de leur album Frankenchrist où l’on voit une peinture du papa d’Alien, H. R. Giger, prénommée Penis landscape. Et ça ira loin puisque Biafra aura droit à des perquisitions chez lui et tout le bazar, vive le puritanisme donc…

L’alcool non, mais l’eau…

Y’a quatre ou cinq mois, j’avais lancé comme thématique les chansons engagées, et parmi les exemples j’avais choisi une chanson culte de Gil Scott-Heron, The revolution will be not televised. Aujourd’hui, je persévère, même si la première fois, vu le nombre de commentaires que j’ai eu, l’artiste comme mon post n’avait pas ou peu trouvé son public…

Après avoir sorti un premier album très revendicatif au niveau des paroles et très rêche musicalement en 1970, Gil décida d’alterner brûlots engagés et musique orientée entre le jazz et le funk aidé par le musicien Brian Jackson. En 1973 sort déjà son quatrième album Winter in America où ce dernier continu de critiquer le système US, et en particulier ses inégalités sociales. On note aussi la chanson The H2O Gate Blues petit hommage a un scandale mineur qui s’est produit en cette année, mettant en cause le grand et charismatique président américain (sic!), un certain Richard Nixon... Enfin, cet album contient aussi l’une des chansons les plus populaires de Gil Scott-Heron, à savoir The bottle, qui malheureusement n’est pas à la gloire de la bouteille mais plutôt son contraire.

”And don't you think it's a crime
when time after time, people in the bottle”

L’appel du goulot

Depuis quelques temps, je fais des pseudo spéciales dédicaces aux autres bloggers qui rodent sur ce blog. Cette semaine, on fera une spéciale dédi à Jojo le tire-bouchon. Donc forcément même si je l’avoue c’est faire preuve de facilité, avec un pseudo pareil, je vous laisse deviner la thématique hebdomadaire...
Bon, le metal et l’alcool ont toujours fait bon ménage, on compte plus les poivrots et autres anciens abonnés aux alcooliques anonymes dans ce genre musical. Et comme décidément, j’ai pas envie de trop me fouler, je vais vous causer un peu d’un des groupes phares du mouvement (metal & alcool donc): Metallica.

Pour l’historique on fera plutôt court (enfin, court c’est vite dit quand même), je m’intéresserai dans ce cas qu’au début. Le groupe se forme en 1981 à Los Angeles avec comme véritable assise, le batteur Lars Ulrich (le pote de Napster), le guitariste/chanteur James Hetfield, le guitariste soliste Dave Mustaine et le bassiste Ron McGovney. Comme je l’avais écrit dans un post précédent, le groupe fait parlé de lui après avoir enregistré le morceau Hit the lights pour la fameuse compil Metal Massacre. Juste après, McGovney est remercié (entre temps Ulrich et Hetfield cherchait déjà un remplaçant, trouvant que le père Ron s’investissait pas assez dans le combo, sympa les mecs) et le duo trouve la perle rare, Cliff Burton (lui faudra que je lui consacre un post entier).

Ensuite le duo décide de virer le soliste du groupe, Dave Mustaine. Faut dire que le petit père Mustaine pose aussi quelques petits problèmes. Pourtant le groupe à l’époque a déjà un sérieux penchant pour la boisson, sauf que le Dave en plus d’être addict à l’alcool joue aussi avec des substances plus illicites, ce qui forcement facilite les conflits au sein du groupe. Et puis second point, en plus d’être lunatique, le Dave contrarie le leadership du duo, et ça aussi ça plait moyennement. En effet, à l’époque, Mustaine écrivait pratiquement toutes parties de guitares du groupe. Donc au final, vous additionnez quelqu’un d’ingérable et qui en plus a une part importante dans l’écriture du groupe, même si ça peut paraître contradictoire, on peut comprendre le fait qu’il ait été viré, ça pouvait nuire au groupe dans le futur. Du coup, le trio restant le lache et lui achète un ticket de bus pour LA (le groupe ayant entre temps déménagé pour San Francisco). Apres un coup pareil, le Mustaine aura la haine envers le groupe pendant un bout de temps (on va dire 20 ans, paraîtrait que ces temps ci, la pilule ait été avalée, à voir...), puis formera un autre combo important dans l’histoire du metal, Megadeth (mais ça aussi, j’y reviendrais).

Le nouveau soliste sera Kirk Hammett, ex-Exodus et ancien élève de Joe Satriani, guitariste doué techniquement (cela dit je préfère Mustaine...) et qui surtout reste docile, n’enregistre que les solos, et ne contrarie donc pas le duo Ulrich/Hetfield. D’ailleurs, on sent que l’éviction de Mustaine était elle aussi préparée, puisque ça coïncide relativement bien avec l’enregistrement de leur premier album, Kill’em all, sorti en 1983.

Et donc c’est le début du succès et de la reconnaissance pour le groupe de San Francisco, mais ça c’est une autre histoire, parce que bon, y’en aurai long à dire...

L’extrait d’aujourd’hui, The Call of Ktulu, dernière chanson du deuxième album du groupe, Ride the lightning, est un titre relativement rare, car peu joué en live. A noter que cet instrumental a une structure relativement complexe où l’on reconnaît la patte de Mustaine (il reprendra d’ailleurs plusieurs suites d’accord pour un des titres phares de Megadeth, Hangar 18).

Ooooh Placebo, c’était mieux avant!

Dans la série vieux con, je continue et persévère...

Aujourd’hui, je m’intéresse au cas du Brian Molko band, Placebo donc.
Le groupe s’est formé en 1994 à Londres autour du noyau Brian Molko et Stefan Olsdal, anciens camarades de classe quand ils vivaient au Luxembourg. Deux ans plus tard sort le 1er LP, Placebo, ce dernier surfe sur la vague rock alternatif en vogue à cette époque, le groupe suit finalement la trajectoire laissée par ces illustres ainés, Sonic Youth, Pixies et autres Nirvana. Cela dit, il ajoute quand même une petite nouveauté puisque Molko arbore en particulier un look proche du glam, ce dernier proclamant comme a la grande époque d’ailleurs sa bisexualité. De ce fait, musicalement Placebo se rapproche ainsi d’un Bowie ou d’un Marc Bolan debut 70’s (ils reprendront d’ailleurs le fabuleux 20th Century Boy pour la BO du film Velvet Goldmine), mais le tout avec une approche noisy rock. A ce propos, je retiens en particulier le single Nancy boy, terriblement efficace.

Deus ans plus tard, le groupe sort selon moi son meilleur album, Without you I’m nothing. Cette fois ci, le groupe bien que gardant la même formule, ajoute une influence new wave du plus bel effet, qui se retrouve en particulier sur le titre éponyme. Le Brian Molko n’oublie pas cependant sa filiation avec Ziggy, puisque Placebo sortira en single le titre éponyme réenregistré pour l’occasion avec en duo monsieur David Bowie en personne. Ce dernier les avait d’ailleurs depuis quelques temps dans le colimateur puisqu’ils avaient participé au fameux concert au Madison Square Guarden pour les 50 ans du thin white duke.

Bon mais toutes les bonnes choses ont une fin... Après cet album, le groupe ne s’est plus trop diversifié, on contente les fans et voila tout. Certes, et c’est tout à leur honneur, ils sont toujours capables de sortir des singles qui détonnent, sur ce point l’album suivant Black Market Music ne déroge pas à la regle, des titres comme Special K ou Slave to the wage, sont géniaux, mais bon, rien de neuf... Alors pour se renouveler un peu, ils ont rajouté quelques pointes de hip-hop ou d’electro par ci par la, mais perso, la réussite n’est pas au rendez-vous.

Alors le dernier Meds permet tout de même au groupe de surfer toujours sur le succès, d’être en tête d’affiche aux festivals, mais pour moi, pour reprendre les propos de la grand-mère à moustache, ma période préferée reste 96-99.

Comme je l’avais souligné hier, aujourd’hui, on va parlé un peu de godemiché! En plus, juste après mon poste sur Pornography, 40 lascars se sont pointés en moins d’une heure sur mon blog hier, le cul reste féderateur... Donc pourquoi je parlais de sextoy, car justement sur le deuxième opus, le titre caché, un instrumental tout en saturation (pour le coup, le père Brian m’a pris par les sentiments) se nomme justement Evil dildo. Comme hier, je propose des versions live bootleg, une version justement du godemiché maléfique live à l’Astoria de Londres en 97 (son audience, je previens) et une version live de Without you I’m nothing à la route du rock de St Malo en 2000.

Bonne écoute.

Ooooh Robert Smith, c’était mieux avant!

Bah oui, dans la série les grandes désillusions, le Robert tient la palme ou en tout cas, je ne puis m’empêcher de penser qu’il s’arrange pas avec les années le bonhomme. Faut dire qu’il a un dossier chargé le petit père...

Non content d’avoir sorti un excellent premier album (je me répète, comme souvent, mais je préfère l’édition US de Three Imaginary Boys), le trio entame à partir de 1980 leur fameuse trilogie qui finalement clôture aussi l’avenir du groupe, mais je bouffe les étapes.

Dès le début, the Cure arborait splendidement ce que se doit d’être la musique pour adolescents, déjà premier point, le Robert en est encore en plein dedans, puisque la sortie du premier album coïncide avec ses 20 ans. Dès lors, la jeunesse de l’époque (et encore celle d’aujourd’hui, enfin celle qui se sort les doigts de son c** et qui ne se laissent pas dicter ses choix musicaux par un quelconque marchand de lessive) peut aisément se sentir proche de l’univers du combo, le Robert fait parti de ces personnes qui comprennent parfaitement le spleen adolescent. Sauf que la mélancolie va commencer à prendre du plomb dans l’aile au fur et a mesure qu’on approche la date fatidique 1982. Déjà Seventeen seconds, annoncait par touche la future noirceur, le Robert commençait d’ailleurs gentiment à jouer les autistes. Une année passe et Faith en remet une couche, hormis deux titres rapides, comme la pochette de l’album, la couleur et l’ambiance de l’album s’assombrit d’un cran (devinette: de quel couleur sera l’album de 1982 ?), album comateux, le Robert est totalement perdu dans la brume. Et Faith se termine ainsi par le titre éponyme avec cette fameuse phrase «It doesn’t matter if we all die ».

1982 pointe le bout de son nez et la santé mentale du Robert ne s’est pas arrangée comme pouvait le laissait présager l’album précédent. On touche là au Saint Graal de la musique sombre, Pornography, le bien nommé, est un véritable condensé de malaise, de torture morale, bref on en sort pas indemne (le groupe non plus d’ailleurs, au bord du split après l’enregistrement).

Alors la recette est assez simple, un peu de rythmes tribaux pour la batterie (tendance qu’on retrouva souvent dans le post-punk, par exemple chez les allumés Killing Joke), une basse lourde, des claviers froids d’où ne sortent que des nappes épaisses et une guitare saturée parfait réceptacle de la déchirure intérieure qui empoisonne l’être. Une véritable descente aux enfers cet album, bien au delà de la dépression, au bord du Styx. Comme pour Faith, le titre éponyme clôture le chapitre, et désormais la trilogie. Pornography est sans doute le titre le plus malsain que j’ai pu écouter (à côté les ambiances black metal me font doucement rire), la batterie et son rythme tribale riment avec une danse macabre, a cela s’ajoute des voix torturées et une guitare qui distille son poison tout le long du morceau. Puis ne pas oublier les derniers mots, le dernier sursaut, « I must find this sickness, find a cure », avant le néant...

Bref, chef d'œuvre absolu de Cure, insurpassable, alors finalement que le groupe ait décidé de changer d’orientation ensuite, n’est pas une surprise en soi. Aller plus loin me paraîtrait difficile, et donc Robert Smith décida de changer de cap et de virer vers la pop. Et ainsi, on a droit désormais au fameux look de corbeau (car finalement avant 1982, le Robert ne jouait pas encore véritablement dans la catégorie carnaval gothique). Certes il y eut le passage disintegration, mais bon, même s’il y a quelques séquelles de Pornography, on ne touche pas non plus au chef d'œuvre de ’82.

Pour finir (pis avec un peu de chance, si ça peut ramener quelques pervers via google), le titre de l’album vous aurez compris n’a rien a voir avec la pornographie, pas de sexe, ni de nymphomane, ni de verge turgescente (encore que demain je parlerai de godemiché...) et autre sodomie. Alors pourquoi ce titre ? Car justement Robert Smith s’est mise à nu sur cet album, et c’est justement ça, la vraie pornographie, montrer son véritable moi sans pudeur.

Aujourd’hui, le morceau éponyme mais en live à l’Olympia pour la tournée du dit album, concert mémorable.

Ooooh les Red Hot, c’était mieux avant!

Vendredi j’avais seulement posté une reprise de Sly par les RHCP, aujourd’hui je vais m’occuper directement de leur cas.

A vrai dire j’ai découvert, comme beaucoup d’ailleurs, ce groupe à partir de leur album Blood Sugar Sex Magik, mais justement, à l’époque j’avais pas accroché et j’ai toujours pas changé d’avis d’ailleurs... Cela dit, faisons preuve de curiosité et regardons un peu dans le rétro ce que ces garçons provenant de LA ont fait par le passé.

Car en effet, Blood est en fait déjà leur 5ème album, le combo existant depuis le début des années 80 forme par une bande de potes du lycée Fairfax High School. Et justement, il est bon de fouiller un peu parmi leurs anciens disques. Le groupe contient comme assise principale Anthony Kiedis, Michael Balzary (plus connu sous le pseudo de Flea) et Hillel Slovak. Et ma foi, les petits gars vont créer un mélange détonnant, ou comment digérer l’influence des géants du funk George Clinton et Sly avec le punk de LA (the Germs, Black Flag ou Fear) le tout sous-poudré avec un phrasé rapé.

En 1984 et l’année suivante sortent les deux premiers albums, Red Hot Chili Peppers et Freaky Styley, disques détonants qui prouvent le potentiel du groupe mais qui finalement ne sont encore que des essais. En effet, ces derniers restent encore bien sages comparativement à leur prestation scénique. Mais en 1987, le troisième album, The Uplift Mofo Party Plan, confirme enfin tout le bien qu’on pouvait espérer d’eux, on a droit à cocktail survitaminé de funk rock avec la guitare inspirée du regretté Slovak (et une reprise méconnaissable du Subterranean Homesick Blues de Dylan). Et oui, car encore une foi, la drogue est passé par là, et une overdose l’emportera, plongeant le groupe en pleine crise. Le batteur Jack Irons, qui était déjà parti une fois par le passé, tire sa révérence définitivement. Il ne reste donc que le père Kiedis et Flea.

Ils engagent alors le très jeune John Frusciante et Chad Smith, et ensuite ce fut le début de la reconnaissance, avec l’album Mother Milk et la fameuse reprise de Stevie Wonder Higher Ground.

En fait, le problème des jeunes années du groupe, c’est qu’il était trop typé music black pour les p’tits blancs et trop rock énergétique tendance punk pour le public black, et quand on a le cul entre deux chaises, pas facile de se faire reconnaître même avec du talent. Vous doutez de mes propos ? Après la mort de Slovack et la démission de Irons, Flea et Kiedis tenteront l’aventure avec l’ancien guitariste de Parliament Blackbyrd McKnight et l’ancien batteur des cultissimes Dead Kennedys D.H. Peligro, mais malheureusement la sauce ne prendra pas. Et puis, l’épisode Slovack va permettre au duo de survivants (car eux aussi crachaient pas sur la dope) de changer la donne. Certes ils sont devenus plus consensuels par la suite, mais ils ont été capables de sortir quand même quelques brûlots, mais la folie des débuts a disparu, sniff... Ils sont rentrés dans un format pop, plus vendeur certes, mais je pense pas que ce soit tant calculé que ça non plus, on ne va pas crier qu’ils sont devenus des vendus...mais bon, l’originalité s’est diluée avec les années, le groupe a vieillit en somme.

Subjectivité ou la grand-mère à moustache

Un peu de polémique cette semaine, ça nous fera le plus grand bien. Donc, cette fois-ci, la subjectivité est de mise (enfin plus qu’à l’accoutumée), et la thématique hebdomadaire va s’articuler autour du refrain préféré de la grand-mère à moustache, « Oooooh, c’était mieux avant ! ».

Alors j’avais pensé au début à Rage against the machine, car pour moi, à part le premier album, le reste ne vaut pas tripette. Mais il s’est posé un problème au niveau de ma cdthèque, j’avais un bootleg de ’92 avec un très bon son, mais pas moyen de mettre la main dessus, j’ai sans doute oublié de faire une copie sur mon disque dur avant de partir pour HK, donc il me fallait trouver un autre groupe.

Bon le choix fut relativement rapide, et si je parlais du groupe de Oakland, Machine Head ? Bon eux, il aura fallu attendre non pas le deuxième mais le troisième album pour être déçu la tournure des choses. En 1995, les petits gars nous pondent un des albums metals incontournables de la décennie, à savoir Burn my Eyes. En effet, la bande à Rob Flynn (ex-Violence, groupe culte de thrash début 90’s) arrive à insuffler un peu de nouveauté, un metal moderne carré à la croisière entre la hargne thrash et la rugosité du hardcore, bref aujourd’hui l’album n’a pris une ride et reste un classique des 90’s. Deux années passent, et sort enfin le successeur, The more things change. Premier point, l’album fut longtemps attendu car retardé, le label batave Roadrunner força le groupe à revoir sa copie en matière de mixage. Bon et alors cet album ? Bah il est pas mal du tout, certes l’effet de surprise est passé, mais même si ça reste un cran en dessous du premier, l’album tient la dragée haute. Cela dit, il a quand même un défaut à mes yeux, sa production. Les compos sont suffisamment bonnes et je vois pas l’intérêt qu’ils ont eu à faire une prod gonflée aux hormones, j’irais même jusqu’à dire qu’il est surproduit. Mais comme j’ai dit plus haut, ça n’entache en rien la qualité du bestiau, mais on peut voir tout de même la future orientation du groupe. En effet, le côté hardcore, qui justement était cher à mes oreilles se dissipe de plus en plus, au profit d’un son énorme qui bouffe tout, et ça vous rappelle rien ? Une musique de djeuns, … bah vi le nu-metal.

Et justement, à partir du troisième album, le groupe plonge carrément là dedans, et perd l’originalité qui était la sienne. Forcément, c’est pas un tel virage qui fera baisser les ventes d’albums, au contraire…

Mais, le nouvel album qui devrait sortir prochainement serait l’album du retour, pas un retour au source, pas un Burn my eyes 2.0, non mais disons un retour à l’inspiration. En tout cas, il parait… A noter tout de même que pour le prochain skeud, la pochette rappelle plutôt celle d’un album de black metal. Donc comme dis l’adage, wait & see…

Fresh: la soupe a l’oignon

Bah vi, y’a deux types de soirée, celle qui se finit par une soupe de liliacées et celle qui se finissent par un album de Sly, en particulier Fresh.

Faut dire que cet album est assez particulier, a l’écoute de la galette, on se doute (et en fait ça s’entend au niveau de l’atmosphère) que l’album fut enregistre vers 4-5h du mat, avec un Sly le nez dans la cocaïne (enfin en ’73 il est pas encore totalement perdu le type, mais on approche quand même la fin artistique du bonhomme, cervelle brûlée par la poudre blanche).
Bref en ’73, Sly and the family stone sorte un des meilleurs albums de funk, et du vrai funk ! pas le truc nauséabond qui pullule dans les compils foireuses, qui au mieux est classe dans le funk champagne (comme ils disent) ou en fait de la disco de merde (attention, j’ai pas dit que la disco c’était du caca, au début c’était très bien, mais comme toujours, quand cette musique made in NY fut vampirisée de manière putassiere par les producteurs/requins de l’époque, bah, ça valait plus tripette finalement). Cet album est aussi plus complexe que le précèdent, un Sly jouant la carte de la perfection, et les retouches en studio. De plus, a la différence des autres guignols qui vont péricliter le genre, chez Sly, la fête est bien finie, la messe est dite comme on dirait par chez moi. Et on peut faire du funk sombre, avec des paroles engagées !

Donc pour clore la semaine, le morceau If you want me to stay que reprendra 12 années plus tard les Red Hot pour leur deuxième album produit par monsieur Dr Funkestein. La reprise est certes très fidèle, mais c’est bien fait, et puis avec le patronage du sieur Clinton, on sait qu’au final c’est surtout un hommage a un homme mort artistiquement.

Suicide: psycho-danse

Petite question qui n’attend pas de réponse, et pourquoi les junkies psychopathes n’auraient ils pas droit de danser eux-aussi ? Oui car mardi, j’ai passe de la musique qui passe en club (enfin surtout en UK) très guillerette mais faut savoir qu’a l’origine, y’a une bande de frappes qui ont pondu l’âme sombre de cette musique.

Depuis le temps, je commence a radoter, mais le New-York des années 70 fut quand même un sacre laboratoire. Et parmi ceux qui réussirent a réinventer le rock (Television par exemple) d’autres ouvrir d’autre porte, comme nos deux lascars Alan Vega et Martin Rev.

Alors le groupe se forme au début de la décennie, avec comme particularité un chanteur et un synthétiseur (enfin quelque chose qui y ressemble, on est encore dans les 70’s). Ce qui est aussi étonnant c’est la dualité du combo. Alan chante a la manière rockabilly des 50’s, puis des que les boucles oppressives de Rev se mettent en place, la face cachée apparaît, sombre, torturée. Et c’est justement la force du duo, a la fois avoir influence des groupes pop des 80’s comme Soft Cell, mais aussi le cote noir de la musique electro-rock que donnera par exemple Revolting Cocks. A chaque fois, on navigue donc entre les deux, et puis comment aussi ne pas retenir l’un des morceaux les plus cultes des 70’s Frankie Teardrop, morceau a mettre a fond, et qui fera plaisir aux voisins en particulier quand le père Vega poussent ses gueulantes, 10 minutes de bonheur (enfin le propos reste cauchemardesque quand même).

Cela dit je parle du premier album de Suicide, mais je vais proposer un titre qui ne sortira que sur leur deuxième album... Oui mais je préfère passer deux versions live, l’une de ‘77, au fameux et maintenant ferme CBGB’s et une autre lors des nombreuses reformations épisodiques du combo datant de ’98. N’empêche, quand on écoute la première version live et qu’on pense à la date, trente ans! Respect !!!

Black President's not dead!

Je note que comme hier, je ne poste pas de nouveauté, car j’avais déjà écrit un petit quelque chose concernant Fela ; cela dit, comme pour Lou, je pourrais très bien sortir un Fela mensuel, vu l’importance du bonhomme.

Aujourd’hui le morceau propose est issu d’une excellente compilation (oui de temps en temps ça existe, et ça ne rime pas forcement avec un vieux florilège moisi) sorti sur Barclay, The Two Sides of Fela: Jazz & Dance. Déjà premier point, la plupart des titres sont plus ou moins difficilement trouvables, d’ou l’intérêt de la dite compil. Et puis, le label a décidé de séparer comme son nom l’indique les deux versants de la musique de Fela. Choix qui pourrait paraître plus ou moins discutable et surtout vain car les cotés jazz et danse de Fela sont indissociables, mais bon... Mais ne crachons pas non plus dans la soupe, le choix reste judicieux et permet quand meme de se faire une idée pour le néophyte du talent de Fela.

Alors pour coller avec la thématique hebdo, on se doute déjà de quel cote j’ai choisi le morceau. Kalakuta provient en fait du quartier de Lagos (capital du Nigeria, je vous le rappelle) ou plutôt le fief de Fela nomme "Kalakuta Republic" (un nom pareil en pleine geinte militaire, ça fait un peu tache tout de même). Bref, on touche, et je l’ai déjà dit, a ce que l’on a fait de mieux en matière de musique (je pourrais dire africaine, mais ça serait vraiment réducteur), on retourne a la source même de la musique black populaire de cette fin de millénaire, un funk originel gorge de trance et de rythmique cuivrées endiablées.

Vous avez compris, moi Fela, j’adore.

Ratcliffe & Buxton

Au début de ce blog, j’avais sommairement présenté ce duo de producteurs, à savoir Basement Jaxx, on va un peu étoffer la chose en ce mardi.

Le duo se forme en ’94 et fonde illico le label Atlantic Jaxx Records. Durant 5 ans, ces derniers font s’atteler à la tache, entre remix et EP’s. En ’99, après plusieurs succès, leurs chansons faisant le tour des clubs, ils signent sur le même label que Prodigy, XL Recordings et sortent enfin leur premier album, Remedy.

Quatre ans après leur 1er LP, leur troisième album Kish Kash arrive encore à surprendre et représente sans doute ce qu’ils ont fait de plus abouti. Premier point, les guests, Lisa Kekaula, la chanteuse soul du groupe garage US, The Bellrays, Me'Shell NdegéOcello (facile à retenir comme patronyme), la petite peste du rap UK Dizzy Rascal ou la diva du mouvement goth Siouxsie Sioux. Certes, on pourrait leur reprocher le fait de s’être un peu trop dispersés, et que le nombre grandissant des collaborations reflète plutôt une petite forme au niveau de l’écriture du fait de cette versatilité. Mais en fait non. Au contraire, ils ont réussi à rendre la chose uniforme, et ça passe très bien. Certes il y a de nombreux invités mais ces derniers passent par la moulinette Jaxx, dès lors pour reprendre une image culinaire, ça pimente le plat, apporte de la nouveauté mais ne l’affadit point car ça reste du Basement Jaxx un point c’est tout. Puis, au niveau inspiration, y’a un petit côté Princien, qui n’est pas pour me déplaire, sans compter les paroles qui justement dans la grande tradition du Kid de Minneapolis sont souvent à double sens.

Bref du tout bon, et ils prouvent une fois de plus qu’on peut faire de la musique à vocation électro/dance sans virer dans de la soupe innommable.

Punk’s not dead !

Y’a quelques mois (en octobre il me semble) je vous avais conté l’histoire d’un des deux plus grands groupes de punk anglais des années 80, Discharge, et bien aujourd’hui parlons un peu de l’autre bande d’énergumènes à savoir the Exploited.

En 1981, la bande à Wattie Buchan formée à Edimbourg sort son premier disque Punk’s not dead ou son premier cri de ralliement, 150000 copies vendues, pas mal pour un groupe avec peu de support. La même année, ils tournent avec Discharge pour le 'Apocalypse Now' tour, rien que le nom, on sait déjà que ça a dut être chaud… Qui plus est, la date londonienne se passe une journée après les émeutes de Brixton, du pain bénit pour le groupe. Oui car en plus d’avoir gueuler que le punk n’était pas mort, the Exploited est sans contexte l’un des groupes les plus anarchistes qui soit, on balance pas un titre I believe in anarchy impunément… Et donc chaque chanson correspond souvent à une rixe verbale, primaire certes, ça reste du punk, mais diablement jouissive. Alors au niveau tableau de chasse, on fout un bon gros coup de tatane aux Mods, aux militaires ou au premier ministre de l’époque, la délicieuse mère Thatcher (appelée gentilement dans le dit morceau "fucking cunt!").

Pour info, le groupe bien que changeant de line-up souvent durant leur carrière (le seul membre originel est le brailleur Wattie et sa fameuse crête), le combo existe toujours, et leur dernier album en date est Fuck the system (ha ! toute la poésie et légèreté du keupon !) sorti en 2002. Au niveau influence, comme leur compère de Discharge, toute la scène extrème américaine ou anglaise comme les grindcoreux ce Napalm Death leur doivent beaucoup forcément. D’ailleurs Slayer reprendra un medley du groupe pour la BO de Judgement Night. Cela dit on peut aussi noter leur influence sur la future scène rock indus, un morceau comme Troops of tomorrow annonce énormément les rythmes répétitifs du dit mouvement.

Donc pour coller avec la thématique de cette semaine, à savoir bouge ton corps, une chanson qui donnera envie à tout le monde de bousculer son voisin, de lui déboîter l’épaule, bref de faire un bon vieux pogo des familles au final.

Bryan Ferry sous Lexomil

Après un hymne à la sensualité, on termine la semaine en beauté, quitte à plomber l’ambiance.

Dans les années 90, on nous a cravaché avec le renouveau de la scène pop anglaise, et pourtant si je dois retenir le nom d’un combo issu des 90’s, c’est bien les Tindersticks.

C’est sûr on est loin des brailleurs qui copient sans vergogne l’héritage des Beatles (déjà eux, j’ai du mal, alors des copies carbone vous pensez…), aujourd’hui place à l’émotion pure, à la mélancolie.

En 1995 sort le deuxième album des anglais, contenant seize chansons, seize raisons de continuer à prendre du Prozac. On retient un talent certain pour les orchestrations, le groupe définissant parfaitement la notion de romantisme dans la musique populaire. Et puis, comment oublier la voix de leur chanteur, Stuart Staples, comme le titre du post le laissait supposer, on a droit à une variation du crooner, façon Bryan Ferry, mais fatigué, las de tout, à fleur de peau.

Donc une petite histoire de rupture pour égayer le week-end à venir et comme ils ont enregistré une version en français, je vous passe les deux, plus les paroles pour une fois (oui car même en français, pas évident de comprendre ce que chante l’ami Stuart).

Rassurez vous, la semaine prochaine on change de registre, ça va guincher, et lundi pour la peine, on sort la crête rouge et les épingles à nourrice.

Plus de liaisons
Plus de trahisons
Plus de liaisons
Comment devineras-tu ?
Si je tremble dans tes bras
Si je soupire dans tes cheveux
Cette dernière liaison
Maintenant plus de trahisons
Plus de liaisons
Comment devineras-tu ?
Si mes bras tremblent
Si j'évite ton regard
Cette dernière liaison
Plus de liaisons
Plus de trahisons
Plus de liaisons
Non, plus de trahisons
Plus de liaisons
Comment devineras-tu ?
Si je tremble dans tes bras
Si je soupire dans tes cheveux
Cette dernière liaison
Quelque part dans ma tête
Je sais ce qui se passe
Mais tout ça a grandi
Ne me laisse pas le choix
S'amuser seulement
Ca me semble un tel crime a présent
Va jouer, jouer sur la route
Et tu mourras écrasée
Plus de liaisons
Plus de trahisons
Plus de liaisons
Comment devineras-tu ?
C'était spontané
Mais on a rappelé les autres
On s'est amusé avec nos précédents amants
Il y a foule là-dedans
Plus de liaisons

Trust in me

Entre deux chansons pour dépressifs, aujourd’hui petite ode à la sensualité. C’est en 2003 qu’apparaît le deuxième album de Susheela Raman, Love Trap. Deux années auparavant, pour son premier album la demoiselle avait déjà montré un talent certain en matière d’assimilation des genres, à savoir la musique pop et son héritage culturel, la musique indienne. Et en matière de sensualité elle avait aussi déjà annoncé la couleur en reprenant la fameuse chanson Trust in me de manière très lascive (et en concert, je vous raconte pas, c’est chaud bouillant…).

A noter que Love trap est comme pour le précédent album le fruit de la collaboration avec le producteur et guitariste Sam Mills. Ces derniers ont ainsi décidé de rendre cet album encore plus ouvert et plus libre que le précédent mais aussi plus groovy.

Pour ceux qui s’en souviennent, Arte avait d’ailleurs diffusé un documentaire sur le retour aux racines de Susheela en Inde.