Madball: NYHC

Dernièrement un collègue bloggeur s'amusait à tirer à vue ou plutôt réglait ses comptes avec les supposées erreurs de jeunesse, à savoir un album de Bad Religion sorti en pleine vague "punk" revival (les guillemets sont volontaires en passant... car classer the Offspring comme punk c'est comme mettre l'étiquette rock à Kyo).

Comme je faisais remarquer dans mon commentaire qui suivait ce savoureux post, ce combo représente l'archétype du punk de la côte Ouest selon moi, enfin celui que je n'aime pas, on est loin des DK, des Germs, de Fear, de Black Flag ou du premier LP des Suicidal Tendencies. Et finalement, la parenté de Bad Religion et des combos à la mode de l'époque n'est que légitime selon moi... maintenant le fait d'ajouter de la pop au punk n'a rien de putassier en un sens, mais c'est pas my cup of tea... Et puis bon, ça me rappelle mes années lycée, ceux qui faisaient les braves en écoutant du soit disant punk... mais qui ne connaissaient ni Anarchy in the UK ou White Riot... bonjour l'ambiance donc...

Ainsi aujourd'hui, intéressons nous au groupe de hardcore new-yorkais par excellence des 90's, ou comme la pochette l'indique (que j'aime beaucoup au passage), Madball. Alors pourquoi tout ce culte autour de ce groupe pourrais me dire le cuistre impertinent. A vrai dire, c'est déjà une affaire de famille, car NYC a connu dans les 80's l'émergence d'un groupe de hardcore au combien important, Agnostic Front avec comme leader le chanteur Roger Miret... et vous savez quoi? le chanteur de Madball, Freddy Cricien n'est autre que le frangin du garçon...

A l'origine Madball était une sorte d'échappatoire pour l'aîné, ce dernier tenant le rôle de bassiste, avec son cadet au chant, Vinnie Stigma à la guitare et Will Shepler à la batterie. Le groupe reprenait essentiellement des chansons du répertoire d'Agnostic Front plus quelques compos originales. Parallèlement à la sortie de plusieurs maxis (Ball of Destruction et Droppin' Many Suckers) nos quatre garçons vont écumer les scènes de la région et ainsi consolider leur réputation scénique. En 1991 le line-up se stabilise avec un nouveau guitariste Matt Henderson et le remplacement de Roger Miret à la basse par Hoya Roc de Dmize.

En 1994 sort leur premier LP signé sur le label Roadrunner Records (le même qu'un certain Biohazard) l'excellent Set It Off. Alors comme toujours, quid de cet album? A la différence d'autres groupes de hardcore, le son du combo se veut plus ample et épais... ceci dit à la différence du quarteron mené par Evan Seinfeld, on reste en territoire punk, même si Madball a signé sur un label metal et que ce dernier use de grosses guitares, on ne s'acoquine pas avec le thrash par exemple. Et puis autre particularité, les chansons ne se caractérisent pas par la célèbre maxime "à fond à fond à fond"... non Madball sait aussi ralentir son propos, et on s'aperçoit qu'ils excellent aussi dans le format mid-tempo, ce qui ne les empêchent pas d'écrire quelques pépites concises durant moins d'une minute. Hormis ça, les paroles sont dans la grande tradition du NYHC, à savoir engagées et brutes de décoffrage, tout en finesse en somme.

En bonus, une vidéo live de Set it Off trouvée sur Youtube, qui a défaut d'avoir une qualité irréprochable, nous montre le moshpit et l'ambiance d'un concert de nos amis new-yorkais.



Power of Soul - Idris Muhammad (1974)

Continuons dans l'éclectisme musical propre à ce blog, avec back to the 70's pour un des albums jazz que tout le monde devrait avoir écouté au moins une fois dans sa vie.

Avant de commencer, petit hommage à Creed Taylor qui non content d'avoir travaillé pour Verve et fondé d'un des plus fabuleux label jazz du XXeme siècle : Impulse (J. & A. Coltrane, A. Shepp, P. Sanders, Sun Ra, M. Brecker, A. Ayler...), fut aussi à l'origine d'un autre label certes moins prestigieux mais tout aussi important CTI (pour Creed Taylor Incorporated).

La force du label fut de concilier ces deux principes antagonistes succès critique et commercial. Pour se faire, Taylor signe des musiciens capables de rester fidèles à la grammaire jazz tout en allant de l'avant, enfin vers quelque chose qui soit plus dans l'air du temps, soit plus funky ou soul. Ainsi des jazzmen tels que Freddie Hubbard, George Benson, Antonio Carlos Jobim, Stanley Turrentine ou Grover Washington Jr (via la filière Kudu) vont graver les meilleures réalisations de CTI.

Mais en 1974, un certain Idris Muhammad batteur de son état grave un disque culte, d'une fluidité et d'une saveur incomparable, un disque qui mettra très (trop) longtemps à être réédité et qui influencera la musique urbaine des deux prochaines décennies, Power of Soul. Il faut dire que ce brave garçon a le rythme dans la peau, batteur pro dès l'âge de 16 ans, Idris jouera avec des pointures du R&B et du jazz funky et soul, comme Sonny Stitt, Lou Donaldson, Rusty Bryant ou Grant Green. Monsieur Muhammad tâtera aussi au mouvement libertaire en proposant son groove imparable à Pharoah Sanders sur Jewels of Thought en 1969. Au début de la décennie 70's, en plus d'avoir sorti ses deux premiers albums sur le label Prestige et en attendant de graver son premier abum pour CTI, Idris joue les sidemen pour deux figures du label, Stanley Turrentine et Grover Washington Jr.

Power of Soul, titre qui au passage devrait rappeler quelques bons souvenirs aux admirateurs de la dernière formation de Jimi Hendrix, à savoir son Band of Gypsys. Pour mener à bien son entreprise, la formation d'Idris aura dans ses rangs, le souffleur Grover Washington Jr, le guitariste Joe Beck, le trompettiste Randy Brecker, aux claviers et aux arrangements Bob James et enfin le percussionniste Ralph MacDonald.

Alors comment résumer ce disque ? Comme je le disais plus haut, l'un des aspects fascinants de cet album est la façon dont les musiciens ont rendu évidente, fluide, une musique qui justement est de prime abord complexe. On navigue donc dans un jazz gracieux entre funk échevelé, groove de première catégorie et une émotion propre aux meilleurs soulmen. A noter que deux années plus tard, Idris remettra le couvert avec House of the Rising Sun, mais ça, c'est une autre histoire...

Joe Zawinul 1932-2007

Décidément, ce blog ressemble de plus en plus à la rubrique des chiens écrasés... Et aujourd'hui, la faucheuse nous a pris qui? Et bien encore un grand jazzman qui a laissé son empreinte dans la musique du XXeme siècle, à savoir, monsieur Joe Zawinul.

A froid, on doit à ce pianiste de renom deux grandes contributions, la création d'un des grands groupes de jazz-fusion des 70's avec son accolyte Wayne Shorter, le Weather Report, et aussi rien que ça, d'avoir été musicien et compositeur pour les deux oeuvres jazz ultimes de l'année 1969, In a silent way et Bitches Brew pour Miles Davis.

Né en Autriche en 1932, il s'intéresse très tôt à la musique, apprenant l'accordéon à 6 et le piano à 12 ans. Déjà influencé par le jazz, il décide de rejoindre les USA fin 50's où il intègre la prestigieuse Berklee School. Il commence dès lors à se faire connaître par des musiciens de jazz de premier ordre tel que Maynard Ferguson, Dinah Washington et surtout le fameux joueur de saxophone alto, monsieur Cannonball Adderley. Avec ce dernier, en plus de composer pour son leader quelques uns de ses plus grands succès tel que Mercy, Mercy, Mercy ou Country Preacher, il va aussi suivre justement l'évolution que la jazz va vivre durant les 60's, à savoir la place de plus en plus importante que va avoir la soul sur le jazz, mais surtout l'arrivée de la fée électricité dans l'orchestration. En effet, Joe fit parti des premiers jazzmen à jouer du piano électrique dans les sixties, et d'aborder ainsi ce nouveau son et les nouvelles possibilités qu'apporte cet instrument.
Fin de cet décennie, un certain Miles Davis toujours à l'affût musicalement, découvrant Hendrix et le rock de la nouvelle génération, décide de débaucher ce fameux pianiste, histoire de graver les deux pierres angulaires du jazz-rock. On retiendra donc sa patte sur le morceau éponyme In a Silent Way ainsi que sur le morceau qui ouvre Bitches Brew, le mystérieux Pharaoh's Dance. Puis en 1970, Joe avec un autre ancien sideman de Miles, Wayne Shorter, fonde le Weather Report, groupe référence et pourtant atypique selon moi dans le paysage jazz-fusion des années 70. Tout comme Miles, on saluera le talent de Joe pour s'entourer, incroyable le nombre de musiciens talentueux qui graviteront autour du bulletin météo, les bassistes Miroslav Vitous, Alphonso Johnson, Victor Bailey et Jaco Pastorius, les batteurs Alphonse Mouzon et Peter Erskine, les percussionnistes Mino Cinelu et Airto Moreira.

Puis après la dissolution du Weather Report en 1985, Joe continua ses expérimentations entre la musique du monde et le jazz avec son fameux Zawinul Syndicate. Pour finir, Zawinul disait de son groupe Weather Report en parlant de son jeu avec le saxophoniste Wayne Shorter:" Chaque note compte... Nous tissons des mélodies et nous enflammons la scène". Tout est dit...
Pour les curieux, je ne vais pas vous proposer une chanson du Weather Report, mais plutôt l'enregistrement d'un concert du groupe donné durant le Montreux Jazz Festival en 1976 (avec donc le demi-dieu de la basse, Jaco Pastorius!!!) via un lien sur l'excellent site Mixdelux et pis une vidéo de 1978 d'un concert au Stadthalle Offenbach où l'un des morceaux les plus connus du Weather est joué, Birdland.



Weather Report - Live at Montreux Jazz Festival 1976

101.5 FM en deuil

Triste nouvelle ce matin, Jean-François Bizot le papa du magazine Actuel et de surtout la radio parisienne Nova (la seule qui compte à mes yeux et surtout à mes oreilles), est mort hier... le crabe a eu raison de lui...
Un grand merci à ce monsieur.
RIP.

Eyehategod: Sludge Metal from NOLA

Samedi dernier en lisant un post consacré à Fantômas, ça m'a fait penser aux Melvins, le groupe du guitariste de ces deux formations à savoir le touffu Buzz Osborne. Or mon cerveau vagabond a tout suite fait la corrélation avec un genre musical qui doit justement beaucoup au combo de King Buzzo...

En effet, il serait dommageable de résumer la musique rock provenant du Sud des USA par celle produite fin 60's-70's, avec comme fer de lance les excellents Allman Brothers band et les dispensables Lynyrd Skynyrd ou ZZ Top... Car fin 80's, de jeunes rednecks vont poindre leur nez et nous créer ce qui se fait de plus poisseux et rampant qui soit, le sludge, miam miam...

Alors quid de cette nouvelle étiquette musicale? Oh rien de bien très compliqué ma bonne dame, on pourrait résumer cette chimère par l'accouplement du doom metal pour la lenteur, la lourdeur et le désespoir, et le hardcore pour les vocaux criards et sa rugosité. Résultat des courses? Musique cynique, hautement misanthropique, voir totalement étouffante car chez certains, les traces d'humanité ont disparu depuis belle lurette...

Parmi les dignes représentants du style biberonné à Black Sabbath, Black Flag et les Melvins, on retiendra les gros bébés de Crowbar, Corrosion of Conformity et ceux qui nous intéressent aujourd'hui, l'un des plus extrêmes et torturés, Eyehategod.

Nos joyeux drilles se sont formés à la Nouvelle Orléans fin 80's avec comme assise le guitariste Jimmy Bower et le batteur Joey LaCaze. En 1990, nos 5 rednecks enregistrent la démo Lack of almost everything et signe en 1992 leur premier LP, le gentillet In the name of suffering. N'ayant eu qu'un budget minimal pour enregistrer leur première galette, le son est des plus crus... ce qui pourrait être des plus dommageables, un son primaire et abrasif, va finalement être un avantage pour leur style musical. Alors que doit on retenir de ce premier opus? Une saturation omniprésente, un style poisseux et maladif qui se voit transcendé par les vocaux torturés et les cris de notre bon Mickael Williams. On constate aussi à la différence de leurs récents albums plus stoner que le côté hardcore se veut plus présent par la présence de certaines accélérations bien senties. Bref, si vous êtes curieux, amateurs de crust, de doom ou de musique extrême en général, à écouter!

Et puis en attendant une prochaine chronique du combo, voici un clip tout aussi délicieux d'Anxiety Hangover de leur chef d'œuvre de 1996 Dopesick.


Let Love In: Nick Cave et la main droite

Méfions nous, je vous le dis, non pas de la main gauche sauvage et baladeuse mais de la droite plus perverse et toute rouge si l'on en croit le ténébreux Nick Cave...

Bref après un Henry's Dream lorgnant vers les bords d'un rock cabaret des plus insalubres, l'australien décide d'écrire un album débordant d'amour... Ouais enfin, on parle de Nick Cave précisément, donc ne vous attendez pas à la sensualité musicale d'un Julio Iglesias.

Alors quoi de neuf par rapport au précédent LP? Bah en fait, pas grand chose, hormis un côté encore plus léché (mais pas aseptisé!), il est vrai que cette fois-ci, l'évolution n'est pas flagrante. Ceci dit, ce stand-by artistique n'est pas une mauvaise chose en soi, car on a entre les mains l'un de ses meilleurs albums, et en tout cas l'un des plus accessibles, à conseiller fortement pour quelqu'un qui voudrait justement découvrir l'oeuvre du monsieur.

L'album s'ouvre et se clôt par un classique de Nick Cave, Do you love me? morceaux bouleversants s'il en est, avec une préférence nette pour la partie 2, plus épurée et mélancolique que jamais. On appréciera aussi au passage la qualité mélodique des morceaux joués au piano tel que Nobody's baby now ou la chanson qui donne son titre à l'album Let love in. Comme je le disais plus haut, Cave et sa bande nous offre surtout un florilège de leur savoir-faire, on a droit ainsi à quelques chansons rock bien relevées et crasseuses comme Jangling Jack ou Thirsty Dog. En parlant aussi précédement de non évolution, j'ai un peu menti car en fait le dramatique Ain’t gonna rain anymore nous annonce finalement l'ambiance du prochain album de Nick et de ses mauvaises graines, à savoir un recueil de balades macabres. Et puis comment ne pas oublier non plus l'hypnotique Red right hand où Cave nous narre une rencontre cauchemardesque et l'apocalyptique Loverman (qui sera repris plus tard par un certain Martin L. Gore et même Metallica).

En prime, deux clips celui de Loverman et celui de Do you love me? nous montrant qu'en plus de manier efficacement l'humour noir, Cave sait aussi jouer de l'auto dérision (ça me rappelle d'ailleurs le clip d'It's no good de DM dans un sens sorti en 1997 soit 3 ans après Let love in).





Soriba, virtuose de la Kora

Ça fait quelques temps que ce blog ne s'est pas intéressé à la musique africaine, honte à moi... ça commençait à manquer d'éclectisme musical dites moi, à sentir le renfermé en somme... Je serais tenté de me faire griffer ou fouetter en guise de punition... mais pas certain que ma réaction soit en accord avec les attentes du tortionnaire.

Alors aujourd'hui, je vous présente un grand compositeur et joueur de Kora monsieur Soriba Kouyaté. Alors quid de la kora? Cet instrument traditionnel est joué principalement en Afrique de l'ouest (Sénégal, Mali, Gambie et Guinée), proche d'une harpe-luth à cordes pincées, ce dernier était réservé habituellement aux griots. Soriba comme la majorité des virtuoses a appris précocement à jouer de la Kora, à l'âge de 5 ans par son père, qui fut un temps griot du grand président sénégalais Léopold Sédar Senghor.

En suivant son père à travers le monde, Soriba s'imprègne de différentes sonorités et n'hésite pas à se frotter à différents styles musicaux plus ou moins éloignés de la tradition musicale propre à son instrument (blues, jazz, funk, reggae ou musique orientale). Ce virtuose se fit ainsi connaître parmi les plus grands musiciens de la scène mondiale, tel que Dizzy Gillespie, Salif Keita, Paolo Fresu ou Peter Gabriel, tout de même!

En 2003 sort son album live au célèbre festival de jazz de Montreux avec comme sidemen le trompettiste Matthieu Michel plus milesdavisien que jamais, le bassiste Linley Marthe et le percussioniste Jöel Allouche. Au cours de ce concert magique le quartet reprends différents thèmes issus de la musique traditionnelle de l'Afrique de l'ouest, deux compositions originales ainsi que deux standards Autumn Leaves (c'est à dire les feuilles mortes de Prévert/Kosma) et le célèbre All Blues de Miles Davis sorti sur l'ultime Kind of Blue.

En ce mardi, je vous propose comme extrait sonore le titre Bani qui clôt ce concert, chant traditionnel mandingue qui narre la guerre entre les Peulhs musulmans et le roi païen N'Kaabu à la fin du XIXeme siècle à travers la figure héroïque du roi Janké Wali (rien que ça ^^'). En cadeau, un extrait vidéo (bien trop court) d'un concert du maître avec Paolo Fresu lors du festival Rio Loco.


Bad Moon Rising - Sonic Youth


Après un Confusion is Sex bruitiste et radical à souhait, Sonic Youth sort son nouveau LP en 1985, et contrairement à ce que j'ai pu lire sur un site, ce nouveau disque est loin d'être anecdotique, ne verse pas dans le bruitisme primaire. A croire que les premières œuvres du groupe ne sont connues que grâce à leurs disques postérieurs plus pop. Remarquez j'ai souvenir d'un article de ces derniers datant début des 90's qui classaient la jeunesse sonique comme du heavy metal... Sic.

Bref, à la différence de Confusion is Sex ce nouvel album des Sonic Youth est moins opaque, mais ne croyez pas qu'on perd en radicalité, au contraire on gagne en subversion :p. De plus, le groupe montre son goût pour les textures, la saturation oui, mais au profit des ambiances hypnotiques (alors l'histoire du bruitisme primaire hein...). A ce propos, lors de la réédition Geffen eut l'idée de rajouter le EP Flower, on ne peut que les remercier vu la qualité du bébé... raaaaaah Satan is Boring... Mais pour cette chro, je me focaliserai seulement sur le LP original car Flower mérite une chronique à lui tout seul...

L'album s'ouvre par le morceau Intro... étonnant, non? Mais qui fait parfaitement le lien musicalement avec la chanson Brave Men Run et sa fausse mélodie pop avec au chant Kim Gordon avant de se terminer sous quelques larsens amenant le ténébreux Society is a Hole. On note que pour l'introduction du fabuleux I love her all the time la bande à Thurston Moore rend encore un hommage au groupe d'Iggy Pop, puisque cette fois ci, on a droit à un sample du Not Right du premier album des Stooges. Ce morceau montre aussi justement le savoir faire du groupe à installer des mélodies torturées sous couvert de saturation... d'autant plus qu'on s'attend à juste titre à une pluie de larsens durant les quelques breaks du morceau, alors qu'en fait, non... me sentirais presque frustré moi... si c'était pas si bien fait. Pour l'instant donc, le bruitisme primaire se fait toujours attendre.

Puis comme son nom l'indique, viens le fantomatique Ghost Bitch et sa longue plage instrumentale introductive, qui fait la part belle à un dark ambient joué par des guitares abrasives. La fin de l'album se veut légèrement différente avec un I'm Insane presque industriel et son final délicieusement saturé. L'album se clôt par le culte Death Valley '69 (Charles Manson n'étant pas si loin) avec en guest la non moins cultissime Lydia Lunch.