Cronico Ristretto : Heads For The Dead - Serpent's Curse (2018)

Paru le 24 septembre 2018 sur le label Transcending Obscurity Records, le premier album des Heads For The Dead, Serpent's Curse, aura été sans aucun doute, du moins de notre point de vue, l'une des révélations deathmetalliques de l'année passée. Comptant dans ses rangs le vocaliste Ralf Hauber de la formation native d'Aalen en Allemagne Revel in Flesh, HFTD aurait pu se limiter à n'être que le nouveau des nombreux side-projects du genre du multi-instrumentiste Jonny Pettersson, déjà responsable des dénommés Wombbath, Just Before Dawn, Henry Kane ou Ursinne avec Dave Ingram, ex-Benediction. Or, il n'en est rien.

Inspirés par les vieux films d'horreur (les amateurs reconnaitront, dès les premières secondes du clip de la chanson éponyme Serpent's Curse la belle actrice francienne Britt Nichols dans le culte La révolte des morts-vivants d'Amando de Ossorio [1]), ce premier disque convoque autant l'esprit des grandes formations suédoises du siècle dernier (Entombed, Dismember, Unleashed) que l'efficacité rugueuse crust punk (l'album contient en guise conclusion une chanson du groupe Wolfbrigade).

Live report : Pestilence @ Gibus, Paris, 28 février 2019

2008 avait sonné le réveil de Pestilence, après la séparation du groupe, quatorze ans plus tôt, et la tournée de leur controversé album Spheres. Trois albums plus tard et le retour du guitariste originel Patrick Uterwijk et du bassiste Jeroen Paul Thesseling, le leader Patrick Mameli avait de nouveau mis en pause sa formation, avant un deuxième come-back, et la sortie du dernier album studio en date Hadeon en janvier de l'année dernière. Faisant suite à leur précédente tournée 2018 intitulée "Fight the Plague" [1], Mameli sacrifiait cette année à la mode des tournées hommages au glorieux passé, en conviant la troupe des nostalgiques et autres quadragénaires à fêter le trentième anniversaire du deuxième album du groupe.

Cinq ans après leur dernier passage au Gibus, les néerlandais revenaient sur Paris, avec cet unique concert français de leur tournée européenne "Reduced to Ashes" de 29 dates, débutée à Glasgow sept jours plus tôt [2]. Accompagné des nouveaux membres, Calin Paraschiv à la guitare, Septimiu Hărşan à la batterie, et Edward Negrea à la basse, Patrick Mameli investit la scène du Gibus en terrain conquis, fort de l'aura culte de sa formation et de l'album qui allait concentrer la majeure partie de la setlist du concert, le non moins culte Consuming Impulse.

Auteur d'un disque fondateur du death metal made in Europe, quelques mois avant le séminal Left Hand Path des scandinaves Entombed, Pestilence avait signé avec ce deuxième album en 1989 un opus du même calibre que les récents Slowly We Rot et Altars of Madness de leurs pairs étasuniens Obituary et Morbid Angel, sans, détail notable, jouer les imitateurs. Produit par Harris Johns (Kreator, Sodom), Consuming Impulse se distinguait enfin pour être le dernier disque avec Martin Van Drunen au chant et à la basse, Mameli se chargeant par la suite (bon an, mal an) des vocaux.

Black Emanuelle en Orient - Joe D'Amato (1976)

Première séquelle officielle du long métrage Black Emanuelle [1] mis en scène une année plus tôt par le transalpin Bitto Albertini, Black Emanuelle en Orient fut le premier volet de la série réalisé par celui qui allait lui donner ses lettres de noblesse supra-déviante, Joe D'Amato. Produit dans la foulée de Voluptueuse Laura, Laura Gemser y reprenait son rôle de journaliste hédoniste, concluant par la même occasion pour la seule année 1976, sa troisième collaboration avec l'auteur des quatre futurs autres épisodes [2] (Black Emanuelle en Amérique, Black Emanuelle autour du monde, Emanuelle chez les cannibales ou Emanuelle et les filles de Madame Claude). Mieux, et comme pouvait le laisser supposer les deux précédents longs métrages réalisés par Aristide Massaccesi, de son vrai nom, ces nouvelles aventures sensuelles de la belle Emanuelle noire allaient recevoir les félicitations des censeurs du monde entier. Mais n'allons pas trop vite.

Quittant Venise, Emanuelle (Laura Gemser), accompagnée de son ami et archéologue Roberto (Gabriele Tinti), se rend à Bangkok, en Thaïlande, dans le but d'interviewer et de photographier le Roi. Sur place, elle rencontre le Prince Sanit (Ivan Rassimov), cousin du Roi, qui l'initie au plaisir de la relaxation orientale. Devenu amie avec sa masseuse Gee, Emanuelle fait la connaissance par l'intermédiaire de Roberto d'un couple d'américains, Jimmy (Giacomo Rossi Stuart) et Frances (Ely Galleani). Tandis que son ami quitte l'Asie pour de nouvelles fouilles près de Casablanca, Emanuelle reçoit des nouvelles du Prince qui lui a arrangé un rendez-vous avec la première maîtresse du Roi qui vit désormais dans un temple abandonné...