Kamaal the Abstract - Q-Tip (2009)

Quoi de mieux pour terminer l'année passée que... d'attirer l'attention sur un des albums oubliés de 2009. Au choix : une négligence ou une faute de goût. Réparons donc une injustice, tout en se drapant de cette suffisance que tout bon justicier à la chemise légère se doit de présenter en guise de faire-valoir, quand il s'agit de défendre un album négligé par la plèbe indie ou les classements de fin d'année proposés par quelques amateurs apparemment éclairés.

Q-Tip et sa formation A Tribe Called Quest, deux noms qui sonnent et résonnent encore dans la tête de nombreux trentenaires nostalgiques comme l'un des MCs et groupes de hip-hop les plus imaginatifs et aventureux qui marquèrent tant d'esprits durant la première moitié des 90's. Chantre d'un style, la Native Tongue, faisant certes peu d'émules, comparé aux enfants du gangsta ou du rap West-Coast mais qui ouvrit la voie aux non moins talentueux The Roots et autres artistes de hip-hop souhaitant se démarquer d'avantage des poncifs véhiculés par le genre au fil des années 90, et disons le tout de suite, artistes plus soucieux du fond que de la forme, proposant ainsi aux plus sceptiques et contradicteurs primaires une alternative crédible aux deux genres populaires cités plus haut.

Station to Station - David Bowie (1976)

Écrire la critique d'un de ses albums préférés est en général un exercice des plus périlleux, comprendre autant un art délicat qu'une acrobatie hasardeuse. Pour clore cette session finale du David Bowie Blog Tour 2009, le hasard aura encore joué un très joli tour au préposé, après le classique de 1977 Low, il eut droit de sortir du chapeau SON disque de David Bowie : Station to Station.

Comme l'a remontré ce judicieux Blog Tour, aussi bien pour les stagiaires en rock'n'roll attitude que pour les mécréants ne retenant comme passage à vide que l'après Scary Monsters, sa seigneurie David Jones a connu également un ventre mou au mitan des années 70. Dès 1973, après un album de reprises que l'on nommera poliment de dispensable et un dernier coup de collier glam rock synonyme de coup dans l'eau (tiède), Bowie traverse l'Atlantique pour débuter "sa période américaine" et enfin en terminer définitivement avec le style musical qui l'a porté aux nues. L'artiste protéiforme signe dès lors un nouveau virage et fait rare dans la musique, ce tournant ne coïncide pas avec la sortie d'un nouveau disque, fruit de nouvelles expériences studio, mais lors de la tournée promotionnelle à son nouvel album intitulé Diamond Dogs.
  

Funky front covers III

Pour terminer en apothéose cette sinistre année 2009, à l'heure où les cuistres vont de leur bilan comptable onaniste et en attendant une fin d'année qui me fera sans aucune mesure oublier les douze derniers mois passés, ouvrons un nouveau chapitre du désormais fameux (1) Funky front covers annuel ou en d'autres termes, remémorons-nous au bon souvenir des pochettes oubliées de la musique funk et disco des 70's et 80's. Un nouvel éclairage en somme pour des groupes et artistes qui à quelques exceptions près ne vivent que pour le regard déviant sinon lubrique de quelques collectionneurs avides de sensations... moites et phéromonées. En préambule, et en suivant les bons conseils de l'influent Jean-Pierre Morignard, cet article sera scindé en deux partie au vu du nombre de pochettes sexy présentées lors de cette nouvelle session.
 

subHuman - Recoil (2007)

Comme le faisait remarquer judicieusement un médecin de garde helvétique de la blogosphère, je cite: "le hip hop est issu du blues et de la soul, et pourtant rares auront été les tentatives de mêler ces genres musicaux". Et un constat sinon amer, en tout cas regrettable, qui s'applique finalement pour d'autres courants musicaux. "S'éloigner de ses racines, c'est un peu comme tuer son père" me confiait un verre de Muscadet à la main et le coude vissé au comptoir, un des nombreux piliers de bar que compte la même blogosphère d'obédience éthylo-rock'n'rollesque. "En musique, c'est presque vital de toute façon, [...], et encore, j'te cause pas des paternels qui te foutent la honte, mais seulement des jeunes qui veulent se démarquer de leurs glorieux ancêtres" lança t-il d'un geste de la main majestueux en guise de conclusion. Sur l'avant-dernier point, notre musicophile, certes bourru mais néanmoins généreux [1], avait loin d'avoir tort. C'est sans doute même l'un des points essentiels concernant l'un des sous-genres du rock de la première moitié des 70's à savoir le rock progressif. Si on doit au moins remercier ces monuments de finesse que sont Emerson, Lake & Palmer ou Yes, c'est bien d'avoir, non pas engendrés des générations de mélomanes eugénistes jouant les victimes au gré des sarcasmes de la plèbe rock, mais celui, d'avoir été l'une des causes de la réaction do it yourself par la génération punk et tous ses turbulents avatars. Bref, mettons de côté ces digressions futiles, et revenons à la première citation. A la question existe t-il des tentatives afin de faire marier cette fois-ci deux styles opposés, sans filiation aucune, à savoir le le blues et l'électro, subHuman de Recoil se pose en parfait exemple.
     

Sept morceaux qui tournent en ce moment

En attendant des nouvelles fraîches, et pour répondre à la requête de DJ Duclock, Sept morceaux qui tournent sur ma platine (et PC passe que hein bon quoi...)

Brazilia - John Coltrane (1965)

Tiré de l'album du mystique saxophoniste The John Coltrane Quartet Plays, album surtout connu pour sa reprise de Chim Chim Cheree issu de la bande originale de Mary Poppins. Album quelque peu minoré du fait d'être coincé entre les deux monstres que sont A Love Supreme et Ascension, mais qui reste un excellent album à la croisée des fulgurances coltraniennes et de ses précédents albums de jazz modal.


Etrange été - Alain Bashung (1989)

Bashung sort un manifeste new-wave intitulé Novice... en 1989, quelle drôle d'idée. Accompagné par un casting de luxe allant de Colin Newman de Wire à Blixa Bargeld d'Einstürzende Neubauten, Bashung compose son dernier album avec Boris Bergman et son premier avec son futur compagnon d'écriture Jean Fauque dont Etrange été est l'une des premières créations du duo. Album à la production certes datée mais à l'atmosphère lourde, tendue, noire.