Cronico Ristretto : The Witch-hunt - Master (2013)

Apôtre d'un metal intemporel (et passéiste), le faisant aisément passer pour le dernier des mohicans du proto-death metal, Paul Speckmann et son groupe Master sont réapparus l'année dernière pour une double actualité. Délivrant à un rythme soutenu des disques depuis la stabilisation de son line-up slave [1], la formation originaire de Chicago, que nous avions affectueusement désigné comme le « corned-beef du death metal » lors de la chronique de leur premier album, fêtait, déjà, en 2013 son trentième anniversaire. Du souvenir de l'époque séminale où le metal extrême US poussait ses premiers cris primaux, tonton Speckmann sonnait de nouveau le tocsin, et le rappel des troupes nostalgiques, le 27 septembre dernier en les conviant à une chasse à la sorcière sur le nouvel album intitulé The Witch-hunt

Comme énoncé lors du précédent billet, la musique du trio composé désormais de Paul Speckmann au chant et à la basse, d'Alex Nejezchleba à la guitare et de Zdeneck Pradlovsky à la batterie, n'a pas vocation à se distinguer par son originalité. Figé au contraire à l'état originel, aux frontières du thrash metal et des premières velléités death-métalliques du milieu des années 1980, Master fait fi des évolutions des trois dernières décennies. Tel un Motörhead du death metal, la voix éraillée de Speckmann évoquant au passage celle du patriarche Lemmy, le trio envoie la sauce, pied au plancher et la tête dans le guidon. En somme, la recette ayant été maintes fois éprouvée, Master mise davantage sur l'efficacité de ses compositions que sur une quelconque ambition emphatique. Dont acte.

Welt am Draht / Le monde sur le fil - Rainer Werner Fassbinder (1973)

Téléfilm ayant pour sujet la réalité virtuelle et ses faux semblants, Le monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder aura attendu près de quatre décennies pour apparaitre en DVD (par Carlotta en France puis Criterion outre-Atlantique). Diffusée pour la première fois en 1973, cette adaptation du roman de Daniel F. Galouye [1], Simulacron 3, marque encore de nos jours les esprits par sa justesse et sa profondeur. Annonçant les longs métrages réalisés au cours des années 1990 et 2000, Matrix des Wachowsky en tête, le cinéaste allemand tisse une œuvre ambitieuse, où le monde rétro-futuriste décrit se révèle, tout autant visionnaire que cruellement familier.

Directeur technique de l'institut de recherche en cybernétique et futurologie, l'IKZ, Henry Vollmer (Adrian Hoven) est retrouvé mystérieusement mort dans la salle des ordinateurs. Créateur d'un programme de réalité virtuelle capable de simuler une petite ville d'environ dix milles unités identitaires, le professeur présentait depuis peu un comportement des plus étranges. Lors d'une soirée organisée par le directeur général de l'institut IKZ, Herbert Siskins (Karl Heinz Vosgerau), le docteur Fred Stiller (Klaus Löwitsch), promu à la tête du projet Simulacron, rencontre le chef de la sécurité Günter Lause (Ivan Desny). Celui-ci lui confie avoir des doutes sur la supposée mort accidentelle de son ex-collègue. Vollmer semblait très préoccupé ces derniers temps, et lui avait justement déclaré avoir fait une découverte grave peu avant son décès. Or durant cette conversation, Stiller constate la disparition de Lause. Pire, quand il raconte ce curieux événement à son entourage professionnel, Stiller s'aperçoit que personne ne connait Lause. Officiellement, le chef de la sécurité de l'IKF s'appelle Hans Edelkern (Joachim Hansen)...

Live report : Michael Gira à l'église Saint-Merry, Paris - 10 mars 2014

Un peu moins d'un an après son passage à Paris avec les Swans lors du festival Villette Sonique [1] et plus récemment le 22 janvier dernier à La Maroquinerie, leur leader était déjà de retour dans la capitale le lundi 10 mars pour un concert en solo et en acoustique.

En attendant la sortie prochaine de l'album des Swans, To be kind, le 12 mai prochain, Gira s'offre un petite tour de chauffe préliminaire de quelques grandes villes européennes. Un court intermède qui le voit parcourir l'Espagne, la France, le Royaume-Uni, ou la Norvège, en attendant le 14 mai, et le début d'une tournée d'une semaine aux États-Unis avec son groupe, puis dans la foulée une dizaine dates du 22 mai au 2 juin sur le sol britannique en support au nouveau disque [2].