Pyromaniac (Don't Go in the House) - Joseph Ellison (1980)

Don't Go in the House, premier long-métrage de Joseph Ellison, jouit depuis sa sortie en salles, au début de la décennie 80's, d'une certaine notoriété auprès des initié.e.s bissophiles (Quentin Tarantino le mentionnant comme l'un des films les plus perturbants qu'il ait pu voir [1]). Victime de la censure, subissant diverses coupes dans plusieurs pays [2] au cours de son exploitation au cinéma, puis en vidéo, cette série B fut réalisée, détail loin d'être anodin tant ces deux films se nourrissent des mêmes influences, quelques mois avant le culte Maniac. Enfin, pour ajouter un peu plus à la confusion, Don't Go in the House fut renommé en France sous le titre, Pyromaniac, une réinterprétation très libre cachant sans aucun doute le souhait des distributeurs hexagonaux de vouloir avant tout profiter, postérieurement, du succès ou de la controverse autour du premier long métrage de William Lustig.

Donny Kohler (Dan Grimaldi) travaille dans un centre d'incinération dans le New-Jersey. Obsédé par le feu, celui-ci reste tétanisé quand un de ses collègues, Ben (Charles Bonet), se fait surprendre par l'explosion d'un aérosol, devenant la proie des flammes. Perçu comme un fou par son responsable, Donny décline l'invitation de son ami Bobby (Robert Carnegie) d'aller boire un verre, prétextant qu'il doit s'occuper de sa mère malade. Maltraité durant son enfance par sa mère, qui lui infligeait des brûlures graves aux avants-bras, Donny découvre le soir même son décès. Désormais libre, en proie à d'étranges hallucinations auditives et visuelles, la vengeance de Donny, envers celles qui ont la malchance de croiser son chemin, peut débuter...

Phase IV - Saul Bass (1974)

Graphiste qui révolutionna l'art de réaliser les génériques (de Sueurs froides d'Alfred Hitchcock à Casino de Martin Scorsese) et de concevoir des affiches de films (au hasard L'Homme au bras d'or ou Autopsie d'un meurtre d'Otto Preminger) dans la deuxième moitié du XXème siècle, Saul Bass fut également l'auteur d'un seul et unique long-métrage de science-fiction nommé Phase IV, après trois courts-métrages remarqués mis en scène la décennie précédente [1]. Lauréat du Prix spécial du jury au Festival du film fantastique d'Avoriaz en 1975 [2], Phase IV s'avéra à sa sortie être un échec commercial [3], mettant un terme définitif à la carrière naissante de cinéaste de Bass (il réalisa par la suite trois autres courts-métrages entre 1978 et 1984). Réévalué depuis, le film gagna au fil des années ses galons de film culte, mais n'allons pas trop vite... 

Le biologiste anglais Ernest Hubbs (Nigel Davenport), professeur à l'Institut Coronado, fait une découverte alarmante. Il remarque que, suite à un mystérieux phénomène cosmologique, certaines espèces de fourmis agissent étrangement: elles s'unissent, ont éliminés leurs prédateurs et construisent des structures inhabituelles. Selon ses conclusions, si cette situation perdurait, elle mènerait fatalement à un accroissement de la population des fourmis, conduisant à une réelle la menace biologique. Associé à James Lesko (Michael Murphy), spécialiste du traitement des informations, le scientifique suggère d'installer un laboratoire en Arizona, lieu où les récents phénomènes se sont produits, afin d'étudier le comportement des fourmis...
 

Brain Damage - Frank Henenlotter (1988)

Cinéaste franc-tireur nourri aux films d'horreur des années 50-60, dont la production se situe à l'opposé du cinéma de genre produit en masse par les majors et autres grands studios (la franchise Vendredi 13 au hasard), Frank Henenlotter pourrait aisément être présenté comme le chaînon manquant 80's entre William Castle et John Waters. Proche de l'underground de par les maigres budgets alloués à ses films, le réalisateur revenait en 1988, six ans après son culte Basket Case avec sa nouvelle création, Brain Damage, relecture à peine voilée de son premier long métrage. De ses six longues années de frustration et de lutte contre une industrie ne lui proposant que des scénarios de sous-slashers, le déterminé new-yorkais marquait, de nouveau, de son empreinte le cinéma de genre avec un conte horrifique à l'humour très noir, et à la clef une seconde œuvre culte. 

Une nuit, Brian (Rick Hearst) se réveille et découvre qu'il est devenu l'hôte, bien malgré lui, d'un étrange parasite nommé Aylmer [1]. Accroché au cerveau du jeune homme, cette sangsue d'un autre genre prodigue à son bénéficiaire une drogue hallucinogène aussi puissante qu'addictive. Devenu dépendant dès sa première prise, sans en connaitre les néfastes conséquences, Brian apprend parallèlement le prix à payer : Aylmer doit se nourrir de cerveaux humains...
 

Le Casanova de Fellini - Federico Fellini (1976)

Disponible en Blu-ray et DVD le 11 octobre 2017 dans une nouvelle édition, dans le cadre de la Collection cinéma italien éditée par Carlotta, Le Casanova de Fellini s'inscrit désormais comme une œuvre majeure du réalisateur romain. Adaptation toute personnelle des Mémoires du Don Juan vénitien, le long métrage renouait visuellement avec le baroque flamboyant de Satyricon (1969), en gardant une structure narrative proche de ses deux précédents films, Fellini Roma (1972) et Amarcord (1973). Quintessence de l'art Fellinien, offrant à l'acteur canadien Donald Sutherland un rôle-titre à contre-emploi, cette réinterprétation de la vie de Casanova surprend encore plus aujourd'hui par sa férocité, et par cette entreprise de démythification en règle envers cette figure historique italienne. Mais n'allons pas trop vite.  

Venise au XVIIIème siècle. Giacomo Casanova (Donald Sutherland), habillé en Pierrot, assiste au traditionnel carnaval. Il reçoit l'invitation d'une religieuse qui désire faire plus ample connaissance sur la rive de San Bartolo. Sur place, il apprend non sans satisfaction que leurs futurs ébats seront observés pour plaire au voyeurisme de l'amant de la nonne, l'abbé de Bernis, ambassadeur de France auprès de la République de Venise. De l'espoir de faire valoir ses valeurs, auprès du roi de France, dans les Sciences, les Lettres ou la Politique, au constat que Bernis n'était finalement intéressé que par ses prouesses sexuelles, Casanova est finalement arrêté à son retour par l'Inquisition, accusé d'être coupable d'exercice de magie noire et d'être l'auteur d'écrits hérétiques...

Black Christmas - Bob Clark (1974)

Dernier volet de la trilogie initiée deux ans plus tôt avec Le Mort-vivant (1972), Black Christmas de Bob Clark, à l'instar des mésaventures post-mortem du jeune soldat Andy Brooks, a gagné au fil des années un statut culte mérité. Dont acte. D'un scénario original inspiré par la légende urbaine étasunienne "The Babysitter and the Man Upstairs" [1], ou l'histoire d'une jeune femme qui reçoit plusieurs coups de téléphone d'un maniaque caché à l'étage, le long métrage eut droit, comme tant d'autres, en guise d'hommage raté à un remake en 2006. Mais n'allons pas trop vite.

Vacances de Noël, dans une résidence étudiante de filles, un inconnu rentre par effraction dans le grenier de la maison, tandis que les pensionnaires organisent une fête. Lors de la soirée, les filles reçoivent plusieurs appels téléphoniques anonymes de la part d'un homme qui les provoquent en tenant des propos obscènes. Nullement impressionnée par ce harcèlement, Barb (Margot Kidder) provoque l'inconnu contre l'avis de son amie Jess (Olivia Hussey). Alors qu'elle devait rejoindre sa famille, Clare (Lynne Griffin) disparait mystérieusement, tandis que le corps d'une adolescente est retrouvé non loin de là par la police...

Live report : All Them Witches - Trabendo, Paris, 29 septembre 2017

Auteurs en 2015 de l'excellent Dying Surfer Meets His Maker, les All Them Witches revenaient en février de cette année avec un quatrième album, le dénommé Sleeping Through the War. Moins bluesy que leur précédent essai, le disque produit par Dave Cobb, spécialisé dans la country et l'americana [1], ouvrait une nouvelle voie, sinon plus consensuelle, du moins plus mélodieuse (démarche convaincant dès lors timidement le préposé à la chronique...). En concert outre-Atlantique depuis le 3 mars dernier jusqu'au 17 juin, en attendant une seconde vague à partir du 3 novembre, les quatre musiciens en provenance de Nashville entamaient leur tournée sur le sol européen le 7 juillet dernier aux Eurockéennes de Belfort. Quasiment une année après leur précédent concert parisien à La Maroquinerie le 10 octobre 2016, les All Them Witches débarquaient cette fois-ci au Trabendo, dans l'espoir non feint pour le préposé, que le concert du soir fasse taire les quelques doutes nés d'un dernier album à la production un peu trop propre.

En première partie de la formation étasunienne depuis le 20 septembre, le duo texan The Ghost Wolves, ouvrit la soirée. Formé d'une chanteuse/guitariste et d'un batteur, le groupe a sorti cette année un deuxième album TEXA$ PLATINUM en avril dernier. Adepte d'un rock nourri à l'urgence, The Ghost Wolves convainc, sans surprise, davantage en live que sur disque. Mieux, la prestation brute prit un virage bien plus mordant et saignant quand la dame à la voix fluette changea sa six cordes pour une guitare monocorde.