Avant Hard: Alison avant Felt Mountain

J'avais promis de l'électro, certes, mais je n'avais point défini de quel genre, à savoir du roots de chez roots, de l'analogique!

Certaines personnes, moi le premier, sont assez irritées de constater le succès de certaines personnes qui pompent allègrement leurs aînés en misant sur l'inculture de leurs jeunes auditeurs. Ca fait pédant de dire ça? vieux con diront certains? C'est vrai, ceci dit s'inspirer de ses anciennes influences pour créer quelque chose de neuf est plus que louable, alors que si c'est pour nous servir du copier-coller, perso, j'ai du mal à avaler...

Et justement, aujourd'hui, le groupe ADD N' TO (X) va à l'encontre de cette idée (réactionnaire?). Comme je l'écrivais en préambule, ces derniers officient dans un genre qui rappelle les débuts de l'électro, à l'époque où d'ailleurs ce dernier n'avait encore point de nom, mais si l'époque du tout analogique, Robert Moog & co!

L'originalité de ADD N' TO (X) est justement de reprendre les bons vieux bidouillages de papa et donc les instruments de l'époque et d'accommoder le tout avec une vision musicale actuelle (entre le trip-hop et la dénomination fourre-tout post-rock). Le trio formé en 1994 par Barry Smith, Ann Shenton et Steven Claydon s'inspirent ainsi des expériences du rock libertaire allemand de la grande époque (Faust, Can, Neu! voire même Kraftwerk, de toute façon, difficile de faire l'impasse sur les géniteurs d'Autobahn) mais aussi bien des maîtres de la musique contemporaine comme Xenakis. Au final, on a droit à un mélange détonnant. La première fois que j'ai écouté le groupe, je fus relativement décontenancé, on frôle le kitch sans jamais y mettre la tête dedans, dans un sens, proche du côté néo-vieillot du duo Air, mais alors ce serait la version sous acide.

DJ Premier and Gifted Unlimited Rhymes Universal

Je note que mon post sur Cathedral n'a pas laissé indifférent, mouarf... promis je remettrais du metal velu prochainement...

D'ailleurs, en attendant de mettre un peu d'electro (passe que là aussi, ça fait un bail), un peu de rap, et ceux qui lisent ce blog ne seront guère étonnés, c'est encore du rap teinté de jazz.

La dernière fois je m'étais intéressé aux disciples de la Native Tongue, à savoir les cultissimes Tribe Called Quest, ceci dit à la même époque un autre groupe de NYC va faire parler de lui: le duo DJ Premier et Guru nommé Gangstarr...

Ils se forment fin 80's puis après quelques démos et autres maxis ces derniers sortent leur premier album en 89, No More Mr. Nice Guy. A noter que cette année fut assez exceptionnel dans le genre, car un autre album permis aussi d'ouvrir de nouvelle porte, le 3 Feet Highand Rising de De la Soul (en attendant le premier méfait des Tribe Called Quest People's Instinctive Travels and the Paths of Rhythm), à savoir offrir une nouvelle grammaire dans le rap. Ceci dit le premier album de Gangstarr à la différence des deux autres compères de la Native Tongue n'avait pas encore offert tout son potentiel, pour cela il faudra attendre les deux albums suivant Step In The Arena et Daily Operation sortis en 1991 et 1992. Les deux ans d'attente entre les deux premiers albums du duo furent ainsi profitables, Premier affinant ses samples jazz et Guru sa prose.

On notera qu'à partir de 94, Guru commença son projet solo Jazzmattaz où cette fois ci le MC invite désormais des jazzmen à taper le boeuf avec lui. A ce propos, les activités de Premier étant elles aussi diverses (production d'albums de KRS-One, Nas, Jay-Z, Notorious BIG...), on constate que Gangstarr deviendra au cours du temps plus un side-project pour le duo, dommage...

Cathedral: riffs de gastéropode sous sédatifs

Tiens ça faisait longtemps que j'avais pas posté de la musique de velus!

Cela dit, attention pour la furie sonore on repassera, on reste dans un registre lent de chez lent, et du lourd de chez lourd... du doom quoi!

Fin '89, Lee Dorian, officiant comme brailleur chez Napalm Death, a envie de quitter son groupe de grindcore, marre du punk extrême et de la tournure death que prends le combo. En bon fan des groupes doom cultes des 70's et 80's (Black Sabbath, Trouble, St Vitus, Pentagram, Candlemass...), ce dernier voudrait bien à son tour continuer à creuser son sillon dans le genre. Sauf qu'à l'époque dans le metal underground, il était plus facile de monter un groupe death qu'un groupe doom... C'est ainsi qu'après un concert de Carcass, Lee rencontre un roadie du groupe de Bill Steer, et autour de quelques bières décident de former Cathedral. Après avoir trouvé la perle rare, Garry "Gaz" Jennings à savoir le soliste du combo, les affaires peuvent enfin commencer...

En 1990, les membres de Cathedral sortent ainsi leur démo autoproduite intitulée In Memorium, petit chef d'oeuvre en matière de doom extrême. Une batterie binaire, une guitare rampante et un chant plaintif, voici la marque du groupe. Et comme je le signalais dans le titre de ce post (cf Manuel Rabasse), pfiou, mon Dieu que c'est lent! Sacré Lee, après avoir chanté dans l'un des groupes les plus rapides qui soit, le voici désormais dans l'un des plus lents, lol. La démo leur permettra d'obtenir par la suite un deal avec le label anglais Earache pour leur premier LP, Forest of Equilibrium (encore un classique du genre), où Gaz montre désormais son penchant pour le rock progressif des 70's; le groupe abandonnant ainsi à partir du deuxième album le doom extrême pour quelque chose de plus stoner.

Rick James: Super freak!

Vendredi dernier j'avais écrit sur une figure du label Stax, aujourd'hui en voici une autre de l'autre label soul made in Detroit, la Motown évidement...

Rick James car c'est de lui dont il s'agit, aura attendu pas mal d'années avant de connaître le succès, les excès (qui vont avec d'ailleurs) et de porter le sobriquet the king of the punk-funk. Première chose à remarquer chez ce monsieur qui porte un look capillaire reconnaissable (genre canin, cousin du cocker), c'est son CV. En effet, le petit James Ambrose Johnson Junior a déjà un oncle célèbre, Melvin Franklin. Bon moi aussi au premier coup, ça m'a pas ébranlé, mais si je vous maintenant que c'est le bassiste des Temptations, déjà...

Pis son premier groupe à défaut d'être connu, The Mynah Birds, formé à l'âge de 17 ans en 1966, connaît en son sein quelques musiciens qui se feront connaître quelques années plus tard... comme des futurs membres des Buffalo Springfield... Neil Young (!!) et Bruce Palmer ainsi que Goldy McJohn des futurs Steppenwolf (Born to be wild pour les plus jeunes).

Ensuite le groupe signa chez Motown mais malheureusement aucun disque ne parut et les bandes semblent perdues... ou cachées quelque part... Ensuite sous le nom de Terry Johnson il travailla comme compositeur/producteur toujours pour la Motown en 1968 puis forma d'autres groupes divers jusqu'à la fin de la décennie punk. En effet à partir de 77, il revient de nouveau à la Motown toujours pour le même emploi, mais cette fois ci le bassiste va entamer une carrière solo qui débute véritablement en 1978 avec la sortie de son premier LP Come Get It et son single You and I (8 minutes quand même!). A noter aussi le single Mary-Jane qui, je vous fait pas un dessin, est un hommage aux fumigènes jamaïcains... A partir de ce moment là, Rick James commence à enfiler les hits ainsi que les rails de coke... Après un album décévant, Garden of Love, on le traitera même de vendu à l'occasion, James sort sans doute son album le plus abouti, le conceptuel Street Songs, qui collectionne les morceaux de bravoure funk Give it to me baby, Ghetto Life, la ballade Fire and Desire et surtout son titre le plus connu, samplé par MC Hammer (remember U can't touch this) ou par Jay-Z, l'énooooooorme Super Freak.

James collectionna encore quelques succès dans les charts durant les 80's mais ses problèmes addictifs auront raisons de lui à la fin de cette décennie, et fera ainsi plus les choux gras de la presse à scandale qu'autre chose... Encore une icône du funk brulée par les excès... Après deux années à Folsom (mais sans Johnny Cash), James sortira finalement un album solo en 1997, Urban Rapsody. L'homme mourut en 2004 dû à des problèmes pulmonaire et cardiaque (en général ça va de paire...).


Pochette de Street Songs ou Rick qui fait le trottoir (sympa les bottes!)

Bad Brains; Rastafari punk from DC

En général, si vous demandez à un connaisseur, Le groupe de hardcore en provenance de Washington DC, on vous répondra assurément le groupe culte de Ian McKaye, Minor Threat. Cela dit, faudrait pas non plus oublier un autre groupe issu de DC, qui ne fut pas à l'origine du mouvement straight-edge, mais du croisement entre la rage punk et de l'engagement politique issu du reggae. Alors oui, cette différence n'a pas eu lieu d'exister en UK, les scènes reggae et punk chez la perfide Albion ont toujours été plus ou moins liées (le meilleur exemple reste les Clash). Mais aux USA, tout restait à faire...

C'est ainsi qu'un guitariste de formation jazz fusion Dr Know décida de fonder un groupe où le hardcore et le reggae s'acoquineraient en 1979. Arrivent ainsi dans la formation le chanteur HR, le bassiste Darryl Aaron Jenifer et le batteur Earl Hudson. Après s'être fait une bonne réputation parmi la scène locale, le groupe devra attendre 3 années pour sortir plusieurs EP's et un album éponyme qui ne sorti que sur cassette. A vrai dire sur les deux premiers albums du combo, le mix entre les différentes composantes n'est pas encore optimal, les albums sont composés de brûlots punk, faisant la nique à n'importe quel groupe de petits blancs becs, et de morceaux dub/reggae excellemment inspirés. Il faudra attendre le troisième album et cultissime I against I pour que l'assimilation soit complète. Malheureusement les divisions au sein du quartet vont commencer à se sentir, Dr Know et Jenifer voulant continuer dans le virage grosse guitare alors que les deux autres étaient plus pour un retour au reggae. Leur dernier album sera ainsi Quickness qui montre une approche plus funk metal dans le sillage du groupe de Vernon Reid Living Color. Au final, bon album, plaisant, mais l'époque bénite est derrière eux... Les deux réfractaires quitteront ainsi le groupe, Dr Know et Jenifer trouveront d'autres remplaçants, mais plus rien d'intéressant...

Sauf que depuis quelques mois, une info a circulé, le retour du combo originel pour un nouvel album produit par l'un des Beastie Boys, Adam Yauch, Build a Nation qui sortira le 26 juin prochain... Alors on croise les doigts...

Black Moses of Soul

Honte sur moi, qu'on me conspue, qu'on me griffe, qu'on me fouette (par contre pour les crachats, chui pas cho je vous préviens), c'est la première fois que j'écris un post sur Isaac Hayes. D'ailleurs les prochains posts seront consacrés aussi à d'autres musiciens afro-américains...

N'empêche est ce moi, mais j'ai l'impression que l'influence de ce grand monsieur est totalement occulté! Dans le meilleurs des cas, on se souvient qu'il a composé la bande originale du film Shaft, et sinon...bah rien...ça me rend trop zaraf! Pourtant, en lisant le CV du bonhomme on reste sur les fesses. Né en 42 puis élevé par ses grands-parents, le gars apprendra tout seul comme un grand à jouer du piano, de l'orgue et du saxophone! Après avoir joué dans différents groupes et avoir été musicien de studio pour un certain Otis Redding par exemple, mr Hayes fit le bonheur du label Stax. Accompagné de David Porter, ces derniers prénommé the Soul Children vont écrire pour le label pas moins de 200 chansons! dont des énormes tubes comme Soul Man pour Sam & Dave.

A partir de 67, Isaac commence sa carrière solo en publiant le bien nommé Presenting Isaac Hayes, qui annonce déjà la patte du monsieur, à savoir un savoureux mélange de jazz, de soul et de blues. Mais il faudra attendre l'album suivant Hot Buttered Soul sorti deux ans plus tard pour connaitre le succès. Et pourtant sur la papier, ceci est loin d'être évident, l'album ne contenant que 4 longs titres. L'expérience du premier album a permis de perfectionner le propos, derrière le canevas de chanson pop, mr Hayes brode de longues plages instrumentales pleine de groove, de cuivre et de cordes, sans oublier la voix du monsieur (quand je pense aux atrophiés du bulbe qui se pâment devant un Barry White...).

C'est ainsi que mr Hayes sorti bon nombre d'albums intemporels durant la première partie des 70's, avec la même recette, certes, mais que des classiques qui furent gentillement samplés par la prochaine génération (l'album To be continued le fut totalement par Massive Attack) sans compter aussi l'nfluence qu'il a pu avoir sur le phrasé rap... Comme je le soulignais plus haut, mr Hayes composa la bande originale du film Shaft en 1971 et gagna un oscar pour la meilleure BO par ailleurs. On oubliera pas non plus sa prestation lors du fameux festival Wattstax le 20 aout 1972 pour commémorer le 7ème anniversaire des émeutes à Watts. La photo du haut est d'ailleurs issue de ce concert, où l'on voit que Isaac porte finalement mieux les chaînes que le cuir ou la dentelle... Pis en prime l'affiche du documentaire sorti l'année suivante.

The World Is Saved - Stina Nordenstam

En matière de chanteuse, je suis loin d'être un fan des brameuses, la technique vocale est loin d'être une priorité selon moi. La preuve, ma chanteuse préférée de jazz (voire tout style confondu, encore que, j'oublie pas l'ange de la mort, Nico) reste et restera la sublime Billie Holiday. Et chez elle, tout passait par l'émotion, la souffrance dans son cas, il est vrai... Finalement, y'en a pour tout le monde, la puissance d'Ella Fitzgerald, la technique parfaite de Sarah Vaughan ou Billie... Dès lors, pas étonnant que je recherche des demoiselles qui soient dans le registre vocale de l'interprète immortelle de Strange Fruit.

Alors aujourd'hui, petit post consacré à une chanteuse suédoise qui mériterait un peu plus de reconnaissance (donc là vous avez compris que je parlerais pas de Lisa Ekdahl), Stina Nordenstam. Depuis le début des années 90, celle demoiselle brouille les pistes, à savoir créer son propre univers musical où se rencontre la pop, le jazz avant-gardiste, le trip-hop et la folk. En 1994 Stina commence à faire parler d'elle avec And She Closed Her Eyes enregistré sous la houlette du trompettiste Jon Hassel. Vue la nationalité de mademoiselle Nordenstam, il serait cliché de définir ses chansons comme froides, et pourtant... ceci dit, rien à voir avec l'interprète de Mütterlein, univers froid, certes, mais surtout intimiste aidé par cette voix mutine. En 1998 Stina décide de sortir un album de reprises, qui vont de Leonard Cohen, the Doors à Prince. Et justement, sa reprise de Purple Rain est tout simplement bluffante, tout en retenu, épurée à l'extrême, très loin de l'exubérante version originale du nain pourpre.

Son dernier album en date, The World Is Saved, sorti en 2004 nous montre son visage le plus abordable. Et pourtant, il s'agit à mon avis de son meilleur opus (comme quoi). Chaque titre ressemble à un conte chanté par la fée Stina. A la différence des albums précédents, Stina a gardé son univers mélancolique mais a poli les angles cette fois-ci, rendant l'objet plus facile d'accès à travers des mélodies plus pop, cachant à l'auditeur l'aspect complexe et sombre du propos. Seul regret, Stina ne s'est jamais produit en concert...

The end of a love affair
The world is born again
If things doesn't look the same
It's cause they constantly change

Boys next door's party

Comme je l'avais souligné dans un post précédent (en Octobre, y'a prescription...), avant de se faire connaître au sein de The Birthday Party, Nick Cave fit parti du groupe Boys Next Door. Finalement, entre les deux patronymes, il y eut peu de changement puisqu'en fait c'est le même groupe, avec les mêmes zicos (enfin au départ), le changement de nom intervient simplement quand ils décidèrent de quitter l'Australie pour le vieux continent.

En 1980 sort ainsi le premier album éponyme de the Birthday Party (ou le dernier de Boys Next Door, au choix). Au final, en plus de la prestation totalement allumé de Cave (à chaque fois qu'on lui demande des anecdotes de cette période, Nick botte toujours en touche, prétextant qu'il était toujours défoncé et qu'il ne se souvient donc de rien, info/intox?), on retiendra aussi les musiciens, les guitaristes Mick Harvey (futur Bad Seeds) et Rowland S. Howard, le bassiste Tracey Pew et le batteur Phillip Calvert, qui bien qu'étant aussi frappés que leur frontman font preuve d'une forte cohésion musicale.

Il faut dire que les cendres du punk ont permis à bon nombre de groupes d'émerger et développer encore un peu plus leur propre schizophrénie musical. Les australiens sont ainsi difficilement cataloguable, ces derniers nous offrent un cocktail poisseux où le blues, le rockabilly, le free jazz et le punk forniqueraient ensemble le tout dans le dernier des bastringues connus.

Preuve en est, la dernière chanson du premier album de the Birthday Party, Happy Birthday. Attention, on est loin de la chanson mielleuse et casse bonbon qu'on doit supporter d'un sourire crispé lors de toute bonne vieille fête de famille qui se respecte. Je vous rappelle qu'il s'agit d'un groupe de méchants garçons! Donc chanson à conseiller pour tout anniversaire, mais dédicacée avant tout à tous les frappés, les hystériques, en résumé les inadaptés.
Bref, j'adoooooooore.

Kat Onoma: sensualité fantômatique

Après quelques jours (semaines?) de déprime plus ou moins intense, une petite chanson qui à défaut d'être joyeuse (faut pas trop m'en demander quand même), éveille les sens (en tout cas les miens...), une véritable ode à la sensualité, recommandée comme fond sonore lors de jeux érotiques...

Dire qu'il aura fallu attendre 6 ans pour attendre un nouvel album de Kat Onoma, après l'excellent Far from the pictures... Cela dit le chanteur Rodolphe Burger fut pas mal occupé avec ses projets parallèles (disque solo Meteor Show avec au manettes Doctor L, collaboration avec un autre alsacien pour un mémorable Samuel Hall, premier disque avec Olivier Cadot On n'est pas des indiens, c'est dommage, a travaillé avec Françoise Hardy, etc... bref il a pas chômé...) et pour le guitariste Philippe Poirier pareil, à droite et à gauche... du coup 6 ans d'attente...

Bon mais, et alors me direz vous? Et bien l'attente fut profitable au groupe alsacien. Le fait d'avoir pas expérimenté de son côté et d'avoir plus ou moins créer le concept de blues électro sur Meteor Show, a permis à Burger d'amener des machines dans le son de Kat Onoma. Seconde évolution, le groupe a ajouté des orchestrations nouvelles, à savoir un quatuor à cordes et aussi une chorale Gospel. Avec tout ces changements, on pourrait avoir quelques craintes, ce disque ne risque t'il pas de devenir un dessert indigérable?

La réponse, vous vous en doutez est négative. Cela dit, par moment, le disque manque peut être un peu d'unité. Mais ça doit venir du fait de mon admiration pour leur concept-album Billy the Kid (d'après les textes du poète US Jack Spicer) qui reste leur meilleur album à mon avis. Par contre au niveau du son, on tient entre ses mains leur disque le plus abouti, le travail sur la guitare est tout bonnement phénoménal, en particulier sur le titre La scie électrique. En même temps, quand on demande à Ian Caple de produire son disque, on peut fermer les yeux à l'écoute du boulot accompli pour les Tindersticks (oui passe que y'a pas que Flood dans la vie...). Burger fera d'ailleurs appel encore à lui pour mixer le premier album de Jeanne Balibar...

Eraser: human behavior

Y'a quelques temps, lorsque j'avais proposé Closer de NIN en écoute, j'avais écrit que le père Trent Reznor avait le sens de la formule en matière de parole sexuée. Cela dit, les fans des clous de 9 pouces savent parfaitement que Reznor est encore plus doué quand il choisit pour thème l'autodestruction ou plus généralement, les rapports humains.

Alors en accord avec ma santé mentale, voici donc non pas la plus connue des chansons du fameux album The downward spiral mais en tout cas, ma préférée en matière de parole, Eraser. Musicalement, c'est du classique, batterie marteau pilon, voix et guitare saturées, du rock industriel en somme. On remerciera d'ailleurs au passage l'apport de Flood sur le son, ce dernier sonne plus brut et live que chez les autres collègues adeptes du bruit industriel.

En 1995, dans la grande tradition des groupes industriels, chacun allant de son album de remix, Reznor édite Further down the spiral. Cela dit autant l'album de remix Fixed du EP culte Broken me paraissait indissociable de l'original, autant là, à part quelques remixes bien sentis comme ceux de Mr self destruct, le tout ressemble assez à un pétard mouillé... pour fan perdu en pleine subjectivité ou collectionneur selon moi.

En cadeau les paroles de Eraser, vous noterez que ça résume parfaitement l'idée du couple chez les WASP...
Need you
Dream you
Find you
Taste you
Fuck you
Use you
Scar you
Break you
Lose me
Hate me
Smash me
Erase me

Un samedi soir...

Quand certaines personnes passent leur temps à siroter du breuvage rouge en attendant que leur pote le DJ daigne passer "What's your name", d'autres rejoignent leur pote Al Bundy et vont au fameux "nibard bar"...

Comment parler de N.E.R.D. sans mentionner le duo de producteurs The Neptunes? Cherchez pas, on peut pas... Fin 90's en provenance de Virginia Beach, un certain Pharrell Williams et Chad Hugo vont apporter un peu de sang neuf dans l'industrie du rap US, avec dans leur CV des inconnus (?!) comme Ol' Dirty Bastard ou Jay-Z. Pis forcément, le succès aidant, ces derniers sont appelés à la rescousse pour s'occuper des produits formatés issus de la pop US. Encore une fois, même si les noms des têtes de gondole (Britney, Usher... sic!) donne envie de vomir, on ne peut que s'incliner devant le talent des producteurs. Car qu'on le veuille ou non, être en charge d'emballer une bonne bouse demande un talent certain...

Ca me rappelle une anecdote à propos des Stooges... Car en matière de producteur, chez la bande à Iggy, on retient surtout John Cale pour le premier et Bowie pour le troisième... Pourtant comment ne pas avoir aussi une pensée pour celui de Fun House. Faut savoir que Don Gallucci n'était pas connu avant 1970 pour avoir produit du rock garage! Au contraire, Elektra l'avait choisi en espérant qu'il puisse lisser le propos des p'tits gars de Ann Arbor... Sauf que le père Don en voyant la furie en live, a très vite compris qu'il fallait absolument retranscrire cette folie en studio... Un grand pas pour l'histoire du Rock, mais un petit pour les ventes de l'album...

Donc revenons à nos moutons. Après être devenus les producteurs les plus hype du moment (à faire pâlir un Dr. Dre ou un Timbaland), le duo s'adjoint les services de leur pote d'enfance Shay pour former N.E.R.D. (No One Ever Really Dies). Et finalement, musicalement on retrouve le même éclectisme que chez les Neptunes, sauf que là... on joue plus du tout dans la même catégorie...

En 2002 sort ainsi leur premier et meilleur album In search of... qui connut une particularité. Au départ celui-ci ne fut en effet que distribué en Europe, puis fut ré-enregristré complétement en live avec des musiciens pour une distribution mondiale. Alors que vaut cet album? Comme je le disais plus haut, les gars écoutent de tout, et ça se ressent forcément sur disque, bref c'est un formidable mix, entre la soul, le rap, le rock, pour moi un album essentiel de cette décennie (avis subjectif assumé).

Moi, disciple du grand Chuck N.

J'aurais du attendre un peu avant d'écrire un nouveau post, mais hier on a fait saigner mon petit cœur, et c'est donc avec ce cœur meurtri que je vous écrit ce billet. Mais qu'est il arrivé au docteur chômeur que je suis pour être dans un tel état?

Hier soir, quelqu'un a osé émettre des soupçons sur les qualités du loner... Alors après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai crié vengeance! passe que comme dirait mon moustachu préféré (enfin pas tout à fait passe que j'oublie pas non plus Thomas Magnum) spécialiste du side-kick en santiags, faut pas me baver sur les rouleaux!

Bref, en ce vendredi, j'ai décidé de m'atteler à un artiste folk plus connu des critiques que du grand public, et qui devrait clouer le bec à cette personne insolente qui osa mettre en doute les qualités de la musique folk. Pour se faire, j'ai décidé de vous causer un peu du grand Nick Drake et de son fabuleux premier album Five Leaves Left sorti en 1969. La première particularité qui me vient à l'esprit chez Drake c'est sa capacité à installer des ambiances intimistes. On pourrait dans un sens le rapprocher d'un Van Morrison ou d'un Neil Young mais sans le coté bluesy du premier et country du second. Pis pour coller à la thématique des derniers posts, à l'écoute des chansons de Nick Drake, ne pas oublier ses anti-dépresseurs passe que bon, intimistes certes mais aussi bouleversantes et mélancoliques sont ses chansons. A la différence aussi d'un Neil Young, le spleen du garçon n'est pas mis en exergue par sa voix mais bien par la richesse de l'instrumentation (et forcément par sa qualité d'écriture).

En matière de richesse musicale, Nick Drake est en effet accompagné par un quatuor à cordes et par Rocky Dzidzornu (qu'on retrouvera la même année chez les Stones pour le classique Let It Bleed) aux percussions et aux congas. A lire ça, on pourrait à juste penser que le rendu risque d'être au combien indigeste et pompeux, et bien non! Bref, c'est du velours!