Liquid hip-hop - DJ Cam (2004) : ça coule de source (1)

En attendant une prochaine chronique musicale à la gloire de la carne en boîte et une autre au bon souvenir du cinéma ultra bis hong-kongais des 80's, voici la critique sans prétention d'un album d'Abstract hip hop qui du reste est lui aussi sans prétention. Liquid hip hop soit le retour d'un bon vieux hip hop old school des familles (2), histoire de faire plaisir aux blogueurs trentenaires et autres quadras (3) nostalgiques du Golden Age.

En 2002, on avait laissé Laurent Daumail alias DJ Cam avec son album fortement teinté de soul jazz Soulshine qui lui valut un succès mondial avec le single Summer in Paris (à défaut de succès critiques, celles-ci étant plutôt mitigées). Mais Cam l'avait déjà montré par le passé, plus ce dernier s'éloigne de ses racines, plus il a besoin de s'y replonger. En 1998, Cam avait ainsi sorti The Beat Assassinated, le voici donc en 2004 avec Liquid hip hop.

US Go Home - Claire Denis (1994)

Après lui avoir offert une courte apparition dans un de ses précédents moyens métrages Keep It for Yourself (1991), Claire Denis proposa à Vincent Gallo en 1994 un rôle secondaire plus conséquent dans US Go Home produit par la chaîne Arte dans sa collection Tous les garçons et les filles de leur âge [1]. Comme peut le laisser supposer le titre de la collection citée précédemment, l'histoire de ce moyen-métrage cerne les affres de l'adolescence.
 
1965. Martine (Alice Houri) vit avec son frère et sa mère en banlieue non loin de Paris : "pour y aller c'est tout une expédition, alors on n'y va pas". A cet âge où l'idée d'être considérée comme une adulte prévaut, la jeune Martine n'a qu'une idée en tête : perdre sa virginité. Sa mère accepte que cette dernière aille à une soirée à la seule condition que son frère Alain (Grégoire Colin) l'accompagne. D'abord réticent, Alain accepte de servir de caution à Martine et à sa meilleure amie Marlène (Jessica Tharaud), leurs chemins se séparant en cours de route, chacun allant dans des soirées différentes. Déçues par leur soirée initiale (les parents étant présents), les filles, et en particulier Martine, décident de rejoindre Alain à sa soirée adulte : "ici on couche".
 

Depeche Mode ou les mikados multicolores

Il faut admettre qu'en général je ne suis pas du genre à attendre grand chose des nouveaux disques sortis par les groupes qui viennent de fêter leurs 30 ans d'existence (1). Le nouveau Cure, le nouveau U2? Un peu de sérieux. A moins d'avoir oublié tout sens du raisonnable, défendre mordicus des groupes qui ont perdu lentement (mais surement) toute crédibilité au cours de ces 15-20 dernières années (2) relève de la pathologie, tout du moins du sacerdoce voire du sacrifice, à vous faire passer pour la nouvelle Sainte Rita. Concernant Depeche Mode, je dois avouer que depuis la douche froide Exciter (3), je suis loin de jouer les midinettes en attendant le cœur serré les nouveaux râles de Dave Gahan. Dès lors, même si Playing the Angel m'avait réconcilié avec l'ancien groupe de garçons coiffeurs, contrairement à certains admirateurs encore nombreux, j'étais loin de piaffer en attendant la sortie de leur nouvelle offrande au titre faussement arrogant, Sounds of the Universe.

Comme je l'annonçais dans mon introduction et contrairement à ce qu'on serait tenté de penser dans mon entourage, la question de savoir si Depeche était encore capable de sortir un album valable me parait suffisamment louable, qui plus est après trois décennies dans les pattes. Leur avant-dernier album ayant été une bonne surprise, un album qui rassura en grande partie les fans, les qualités de songwriter de Martin Gore étant de retour (4). Néanmoins, ma nature méfiante restait tout de même sur ses gardes concernant le nouveau Sounds of the Universe. Gore pourrait-il maintenir le cap?

Azuma-San!!! (Sono Otoko, Kyobo Ni Tsuki)

Violent Cop, soit ma troisième rencontre cinématographique avec Takeshi Kitano mais chronologiquement sa première réalisation, ce long-métrage étant sorti au Japon il y a tout juste vingt ans. Cela dit, il aura fallu attendre la consécration du metteur en scène nippon lors de la Mostra de Venise en 1997 et son film Hana-Bi, récompensé par un Lion d'Or, pour qu'en Europe, et plus précisément en France, on daigne ENFIN distribuer ses films antérieurs. C'est-à-dire ceux datant d'avant son premier coup de poing cinématographique qui le fit connaitre hors de l'archipel japonais, Sonatine.

Azuma est un policier assez particulier: individualiste, jusqu'au-boutiste. Il use de méthodes peu orthodoxes et se laisse facilement envahir par des accès de rage incontrôlée. Au cours d'une enquête sur la mort d'un dealer sans envergure, Azuma découvre un trafic de drogue orchestré par la pègre dont la source proviendrait directement de la police (1).

C.O.C. : Animosity Against Conformity (1985)

Formé au début des 80's en Caroline du Nord, Corrosion of Conformity n'a pas toujours officié dans un registre metal sudiste. Bien au contraire. En 1983, à l'instar des Suicidal Tendencies ou des Dirty Rotten Imbeciles (D.R.I.), C.O.C. enregistrait son premier album Eye for an Eye avec comme line-up : Eric Eycke au chant, le bassiste Mike Dean, Woody Weatherman à la guitare et Reed Mullin à la batterie. Musicalement, l'album évoquait les débuts de D.R.I, un hardcore agressif conjuguant rapidité avec durée expéditive.

En 1985, le bien nommé Animosity montrait un Corrosion au rang serré, Dean se plaçant derrière le micro pour les vocaux, avec Mullin en appui, Eric Eycke ayant quitté la jeune formation. Désormais en trio, C.O.C. a paradoxalement étoffé sa musique, ou plutôt épaissi celle-ci. La nouvelle scène extrême de la côte ouest ni étant sans nul doute étrangère, Animosity surprend immédiatement par sa nouvelle approche sonique. Dès les premières secondes, l'influence d'un Kill'em All parait ainsi évidente. Or si le morceau d'ouverture Loss For Words rappelle le son abrasif du premier Metallica, C.O.C. restait ancré toutefois dans un hardcore des plus féroces, en somme un des meilleurs représentants du crossover naissant, loin des griefs habituels que laissent poindre ce sous-genre par définition bâtard (soit une formation masquant ses lacunes par un mur de guitares thrashy).

Dünyayı Kurtaran Adam - Çetin Inanç (1982)

Mettons les choses au clair, tout de suite, pourquoi tant d'amour pour le dénommé film Dünyayı Kurtaran Adam, littéralement en anglais The Man Who Saves the World, appelé plus communément Turkish Star Wars ? Avant de développer quelque peu mon propos, la réponse parait limpide, car on a rarement vu un film atteindre un tel niveau de n'importe quoi! Le genre de film où l'on en viendrait à émettre des doutes sur la santé mentale des protagonistes, à croire que l'équipe technique était totalement shootée au rakı, un film qu'on rapprocherait avant tout aux délires d'une bande de gamins de 7 ans fan de science-fiction. Sauf que...

Le scénario, écrit par la star turc Cüneyt Arkın qui s'offre pour l'occasion le premier rôle (on y reviendra car là aussi, il y a matière à discussion... et à critiques élogieusement nanars), recycle grossièrement une histoire à la gloire de la SF naïve post-Star Wars. Deux pilotes de vaisseaux spatiaux après une bataille de stock-shots intergalactiques contre les vils méchants de l'Empire se retrouvent perdus sur une planète (interdite ?) envahie de stock-shots de pyramides de Gizeh. Sur cette planète moyennement hospitalière (au bout de cinq minutes nos deux héros se font tout de même attaqués par des cavaliers squelettes en mousse), Murat et Ali se font capturés et découvrent le triste sort réservé par l'Empereur à la population locale. Mais grâce à leur bravoure, nos pilotes venant d'une autre galaxie terrassent les pleutres aux ordres de l'Empereur et sauvent ainsi cette population asservie. Ce qui n'empêchera pas malheureusement le meurtre d'un enfant par le cousin éloigné de Robby le robot (Forbidden Planet). A noter, on en est pas moins homme, pendant que nos deux mâles se font panser leurs blessures, notre héros Murat (Cüneyt Arkın) tombe sous le charme d'une blonde à très forte... personnalité.

Nu Bop - Matthew Shipp (2002)

Longtemps réduit à la scène norvégienne avec comme figures de proue : Nils Petter Molvær, Bugge Wesseltoft, Eivind Aarset ou Audun Kleive,  le croisement jazz et musiques électroniques a toutefois trouvé d'autres émules au début du millénaire, à l'image du pianiste étasunien Matthew Shipp et son album Nu Bop. Annoncé comme le nouveau Cecil Taylor, du fait de son jeu dense au piano et percussif à ses débuts, le jazzman eut droit à une autre filiation à la sortie de ce Nu Bop en 2002 : Herbie Hancock.

Matthew Shipp décrit Nu Bop par ces mots: “Je sais qu’il existe un nouveau monde à explorer entre le free-jazz et les rythmes programmés qui semblaient deux choses impossibles à associer. Mais il s’agit du même contexte urbain“. Finalement comme ses aînés, Shipp s'inspire des musiques actuelles pour broder autour, tel Miles Davis en son temps. Cela dit, pour en revenir à Mr Hands, Nu Bop par certains aspects rappelle plus l'album expérimental d'Hancock Sextant que son hymne au jazz funk de 1973... car, expérimental, Nu Bop l'est assurément. Et Shipp s'en donne aussi les moyens. Entouré par des musiciens free-jazz ayant souvent joués ensemble, et indissociables de la scène new-yorkaise tels que William Parker à la contrebasse (compagnon de route de Cecil Taylor (finalement on y revient...) mais aussi de Shipp sur des précédents albums) et le souffleur (flûte & saxophone) Daniel Carter. A cela s'ajoute le batteur Guillermo E. Brown et un certain Flam aux synthétiseurs et à la programmation (qu'on retrouvera plus tard comme ingénieur du son pour DJ Spooky).

A la recherche de Fu Manchu

C'est pas pour dire mais s'entendre dire qu'on se complait volontairement dans une attitude snob du fait de son manque d'attrait pour la pop music, ça laisse dubitatif...

Forcément, il est de bon ton et surtout facile de se moquer ou conspuer l'œuvre entière de Coldplay ou la dernière offrande du plus grand groupe du monde... U2 (ce qui n’enlève en rien aux quelques critiques que j’ai pu lire fort constructives… rien à voir avec l’énorme blague publiée par les Inrocks sous la plume du très "objectif" Michka Assayas...). Au passage, y'a pas à dire, qu'ils s'agissent de ces irlandais ou d'un quelconque groupe remplissant les stades, j'adore les superlatifs de ce genre... C'est constructif et ça ne mange pas de pain ma bonne dame. Le genre de formule basique qu'on croirait tout droit sorti d'une chronique musicale d'un journal télévisé franchouille (ou faussement branchouille comme le Grand Journal...). Et qu'on ne me sorte pas encore l'argument post-attardé que tout vient d'un rejet de la musique commerciale (combien de fois j'ai pu l'entendre celle-là:"ah ouais t'aime pas les groupes commerciaux" sic...). Mais toute musique est en soit commerciale, hormis la parenthèse du téléchargement dit illégal, un disque n'est pas gratuit. Qu'un disque se vende à plusieurs millions d'exemplaires ne détermine ni ses qualités (argument souvent sorti par certains pour décrédibiliser les artistes qui vendent peu... un argument qu'on ne doit pas seulement aux fans de Toto ou de Dire Straits pour faire taire leurs contradicteurs, faut-il le rappeler) ni ses défauts ("ouais tu comprends coco, depuis qu'ils ont vendu leur dernier album par palette entière sont devenus des vendus, tu vois..."), au mieux les chiffres de vente donne une impression. Et un exemple qui me vient à l'esprit pour les fans de boursouflure, le groupe The Wallflowers mené par Jakob Dylan (fils de Bob) a vendu plus de disques sur le territoire US que son paternel. Pourtant, en laissant de côté les qualités de Wallflowers, il me semble que l'empreinte laissée par Dylan est d'un tout autre niveau...