Les maîtresses du Docteur Jekyll - Jess Frank (1964)

Sortie deux années après L'horrible Docteur Orlof, sa mémorable relecture du classique de Georges Franju, Jesús Franco convie de nouveau les amateurs d'horreur gothique avec cette supposée séquelle intitulée Les maîtresses du Docteur Jekyll... qui cache en fait la première relecture (non officielle) de son précédent film, soit l'une des vieilles marottes du réalisateur de La comtesse noire et Doriana Gray  [1].

Le docteur Orloff sur son lit de mort confie à son meilleur disciple le docteur Conrad Jekyll (Marcelo Arroita-Jáuregui) la formule secrète qui « fait bouger les êtres inanimées ». Peu de temps après, sa nièce Mélissa (Agnes Spaak), fille de son défunt frère, se présente à la propriété familiale pour passer les fêtes de Noël auprès de son oncle et sa tante. Mais ces derniers lui offrent un accueil des plus étranges : Jekyll est un homme froid et distant, trop occupé par ses secrètes expérimentations, et sa tante, femme délaissée et brisée, se noie dans l'alcool [2]. De ce triste constat et morne séjour en perspective, la jeune femme décide une nuit d'explorer les lieux et découvre Andros (Hugo Blanco), mort ambulant dont les traits évoquent mystérieusement ceux de son père disparu...

L'étrange créature du lac noir - Jack Arnold (1954)

La sortie en salles de L’Étrange Créature du lac noir dans une copie restaurée et en 3D par Carlotta, le 7 novembre, est un évènement à ne pas manquer pour les nostalgiques du cinéma de genre, mais aussi pour la nouvelle génération de spectateurs.

Alors que le téléchargement incite le public à déserter les salles de cinéma, la 3D [1] est peut-être la solution au retour des spectateurs, comme ce fut le cas dans les années 50.

A cette époque, les premières émissions télévisées en couleurs menacent la suprématie du grand écran américain, pourtant le public retourne dans les salles pour découvrir une étrange créature poisseuse aux larges mains griffues sortant de l'écran pour les attraper... Cette créature rejoignit par la suite le club très fermé des monstres les plus adulés du cinéma fantastique. Son nom ? L’Étrange Créature du lac noir, me répondrez-vous. Perdu, elle s'appelle Le Gillman (L’Homme branchie).

Hardware - Richard Stanley (1990)

Dans les souvenirs du préposé, Hardware pouvait se résumer à une jaquette VHS, synonyme de ses errements adolescents dans les rangées des vidéos clubs à l'orée des années 90 [1] : un crâne cybernétique menaçant, flanqué de la bannière étoilée, et ce ciel rougeoyant irradiant un monde post-apocalyptique. Auréolée de la mention "Prix des effets spéciaux" à l'époque où le festival d'Avoriaz faisait briller les yeux des jeunes amateurs de fantastique, il aura pourtant fallu attendre deux décennies au préposé avant de se jeter à l'eau, et découvrir cette honnête série B, autant connu des initiés pour sa bande-originale, que par son ambiance mixant allègrement Terminator, Blade Runner et Mad Max.

XXIème siècle, la surface de la Terre n'est plus qu'un immense désert au niveau de radioactivité mortellement dangereux. Les humains sont entassés dans des bidonvilles, où le chômage et la violence sont le lot quotidien des survivants. Seule porte de sortie offerte par le gouvernement en place : suivre la campagne de la stérilisation de rigueur. Dans ce monde « propice et fécond », Moses "Hard Mo" Baxter (Dylan McDermott), soldat en permission, achète à un nomade les restes d'un robot trouvé dans la zone interdite, pièces détachées robotiques faisant office de cadeau de noël pour sa petite amie Jill (Stacey Travis). De cette carcasse cybernétique, la jeune femme en crée une sculpture y incorporant divers éléments récupérés. Cependant, ce qui s'apparentait à un androïde hors d'usage, cache en fait une machine à tuer appelée Mark 13, tel le chapitre 13 de l'évangile du même nom : « nulle chair ne sera épargnée »...

Evil Toons - Fred Olen Ray (1992)

La déviance pour les nuls : chapitre 14.

[...] La déviance est un combat, une lutte, une quête de chaque instant. Néanmoins méfiez vous des faux semblants ; car derrière telle affiche ou telle accroche facile peuvent se cacher de cruelles déceptions. A charge pour l'initié de trier le mauvais grain sympathique de l'ivraie [...].

« En premier ils vous déshabillent. Puis ils vous possèdent ! ». Evil Toons avait tout pour séduire, plus ce démon-loup Tex-Averien à la langue bien pendue sur l'épaule de cette petite brune au look 80's. La présence aux commandes de Fred Olen Ray n'indiquait pas non plus mal qui vaille. Enfin presque. Certes le réalisateur-catcheur (ça ne s'invente pas) est un habitué des productions ultra cheap depuis les années 80, mais ce fétichiste du bikini [1] avait toutes les clefs en main pour offrir aux amateurs une comédie horrifique sexy. Las ?

Quatre jeunes femmes sont employées pour nettoyer une vieille maison avant l'arrivée des nouveaux propriétaires. Le soir même, un homme mystérieux (David Carradine) leur donne un colis, qui se trouve être un ancien livre d'incantations maléfiques. Par mégarde, elles ramènent à la vie sous la forme d'un toon un des démons du grimoire. Or celui-ci a besoin de sang frais s'il veut recouvrer une forme plus réelle...