Présenté à « Un certain regard » lors du festival de Cannes 2011, Hors Satan de Bruno Dumont n'est pas le cri d'un prêtre exorciste mais la profession de foi sur pellicule d'un homme de cinéma... à 24 images par seconde.
Un gars, un ermite priant au milieu de la nature, un mystique ? La mer, des paysages, une lumière. L'homme, sans domicile, erre dans la campagne. Il dort à travers les dunes, vit de la générosité des habitants du village voisin. Exorciste, il chasse le démon du corps des jeunes filles et des femmes trop entreprenantes. Ange exterminateur, il tue, rosse les hommes dangereux et la protège. Elle, lui donne à manger, prie avec lui, le suit, avant que tout ne bascule...
Déjà à l'esprit du cinéaste lors de son premier long métrage, La vie de Jésus, cette étrange histoire d'ermite, continue de s'inscrire, bien qu'assumée timidement par son auteur, dans une filiation post-Bressonienne [1], comme pouvait l'être son précédent film, Hadewijch. Ainsi comme d'autres par le passé, Dumont s'éloigne du Christianisme et d'un quelconque prosélytisme pour se focaliser sur le sacré, un mysticisme athée, aux portes du fantastique.