Godspeed You Black Emperor! - Slow Riot

L'humeur sombre aidant, voici quelques news du front (bien barrées au passage, le décodeur étant en option, bon courage)... Les canards, non contents de représenter une certaine idée de la perfection chez David Lynch, auraient décidé après visionnage de Portés Disparus III de faire régner l'ordre et la discipline dans chaque plan d'eau... commander une gerboulade entre deux tranches de pain mou en Belgique peut s'avérer plus difficile qu'on ne le croit, si l'on ne parle pas couramment plus de trois langues vivantes... l'addiction supposée au Chou aurait des conséquences graves sur le système neurologique humain... est-ce que la découverte d'un nombre de Reynolds critique pour un corps d'Ahmed d'angle d'inclinaison de 25° peut influencer notablement les statistiques de l'ANPE?

Formé en 1994 à Montréal, le futur collectif canadien Godspeed You Black Emperor! (au départ on ne dénombrait en effet que Mauro Pezzente, Mike Moya et Efrim Menuck) sort la même année sur cassette leur démo All Lights on the Hairy Amp Drooling (on notera déjà leur goût pour des titres bien space), qui ne sera distribuée qu'à 33 exemplaires... Il faudra attendre 1997 pour que le collectif (on compte entre la période 95-96 le passage de pas moins de quatorze musiciens...) sort finalement son premier album F♯A♯∞, où l'influence d'un rock progressif se fait sentir quant à la construction des morceaux. Sur ce premier essai, qui connaîtra une réédition l'année suivante (agrémentée de deux titres et un album réarrangé pour l'occasion), on reconnaît déjà l'empreinte du groupe, à savoir une attirance pour les formats instrumentaux longs teintés de bruitisme et de lyrisme (qui a dit que ces deux là de toute façon étaient antagonistes? pas moi en tout cas!!) servis par les assauts saturés d'une guitare électrique et de l'apport de cordes (violon et violoncelle). L'admirateur de post-rock ou d'avant garde était ainsi désormais au courant qu'il se passait quelque chose à Montréal...

Fin 1998, le line-up se stabilise et neuf personnes font partie du noyau dur du collectif canadien anticapitaliste. Ces derniers en profitent pour enregistrer et sortir l'année suivante le EP Slow Riot for New Zero Kanada. Ce maxi, comprenant les deux titres Moya et Blaise Bailey Finnegan III, est en plus d'être considéré comme leur premier oeuvre marquante, va les faire sortir un peu plus de leur anonymat (John Peel, le fameux, leur ouvrant ses bras pour quelques sessions), et leur permet ainsi d'offrir au plus grand nombre durant leur tournée leur barnum multimédia.

Sur ce EP on retiendra le morceau Moya qui comme son nom l'indique porte le patronyme de Mike Moya qui quitta le collectif courant 1998. Définir le morceau en tant que tel est assez subjectif, on parlera de touches, d'impressions, tantôt sombre et mélancolique, tantôt lyrique et rageur. Bref les Sigur Ros, à l'écoute de leur (), ont du pas mal écouter et s'inspirer de ce EP selon moi.

En ce mardi, je vous propose une vidéo trouvée sur le net qui reprend en partie la dite chanson.




Joshua Shapira tribute

Pour les habitués de ce blog qui ne seraient pas encore touchés par Alzheimer, je me suis intéressé il y a quinze jours au film de David Lynch, Blue Velvet. Pour continuer sur ma lancée, aujourd'hui le billet aura pour thème un film sorti en 1995, couronné par le lion d'argent au festival de Venise, qui fut justement à l'époque présidé par le réalisateur d'Eraserhead. Ce film comme nous le montre l'affiche se nomme Little Odessa, premier long métrage d'un jeune cinéaste surdoué de 25 ans dénommé James Gray.

L'action du film, comme le laisse supposer le titre, se déroule à Little Odessa, quartier d'enfance du héros Joshua Shapira joué par Tim Roth, connu aussi pour être le quartier juif de la communauté russo-ukrainienne. Shapira, devenu tueur à gages, doit revenir à Brighton Beach (autre nom du quartier) exécuter une mission pour le moins délicate puisque des années auparavant ce dernier tua le fils du parrain local, Volkoff (alias Paul Guifoyle qu'on retrouva quelques années plus tard dans le rôle du Capt. Jim Brass dans CSI, pour les fans de série). Ces quelques lignes nous introduisent l'ambiance d'un film noir somme tout assez classique hormis l'aspect géographique et la particularité qu'il s'agit d'un des premiers films à dépeindre la mafia russe.

Mais James Gray a tout sauf oublié ses classiques et en tout bon admirateur d'opéra et de théâtre antique, va tisser autour de cette histoire de règlement de compte une tragédie familiale qui n'est pas sans nous rappeler quelques drames antiques. Joshua revenant sur les traces de son passé, aura l'occasion de revoir son jeune frère Reuben (Edward Furlong) et de renouer avec un amour de jeunesse (Moira Kelly, qui joua auparavant dans Twin Peaks, Fire walk with me de Lynch). Pour les autres retrouvailles, cela se fera dans la douleur, le père reniant ce fils assassin et la mère mourante (Vanessa Redgrave) est atteinte d'un cancer.

Pour un jeunot de 25 ans, James Gray étonne par tant de maîtrise, ne jouant à aucun moment la carte du pathos, il filme crûment et sans artifice cette famille en voie de décomposition, vouée à un destin tragique. De même, on reste bluffer par la performance des acteurs, soulignant un peu plus les qualités de direction de Gray. Tim Roth est en effet loin de tout cabotinage, sobre, froid, tout en retenu comme son personnage. Edward Furlong représente quant à lui l'archétype du jeune homme naïf adulant ce grand frère qu'il n'a pas suffisamment connu; ce dernier ayant réaliser le vœux du cadet, à savoir quitter la maison familiale et par extension le joug paternel. Dans le rôle de la mère, la grande actrice Vanessa Redgrave marque à jamais ce long métrage en dépit d'une présence assez courte. Irina Shapira reste le dernier lien indéfectible entre les membres de la famille, aimée par ses deux fils, sa mort n'aura d'autre effet que de faire voler en éclat le destin des survivants.

Au final, un grand film qui compte bon nombre de scènes marquantes (la méchante rouste que prend le père Shapira par son fils ainé Joshua ou la dernière scène du film) et qui annonce le goût de Gray, dans son prochain film The Yards, pour les destinées tragiques du théâtre antique.
En bonus, voici la bande-annonce de Little Odessa.

Erykah Badu - Baduizm

Après un groupe de jeunes hollandais qui n'en veulent, voici le retour d'une musique plus sensuelle, surtout plus soul... et d'un chant des plus langoureux à l'occasion.

Le 30 Janvier dernier j'avais introduit la nu-soul par le premier album de D'Angelo, Brown Sugar, première pierre angulaire du mouvement datant de 1995. Aujourd'hui, place aux dames, avec un autre album tout aussi important de 1997, Baduizm, de la diva Erykah Badu. Repérée par le manager de D'Angelo, Kedar Massenburg, après avoir enregistrée une démo, la demoiselle se voit proposer la reprise de Precious Love en duo avec l'interprète de Shit, Damn, Motherfucker sur la bande originale du film Hign School High en 1996.

A partir de ce moment tout s'accélère puisque miss Badu va enregister dans la foulée son premier album et multiplier les participations chez des artistes aussi divers que Busta Rhymes, Outkast (faut dire qu'à l'époque elle était la compagne d'André 3000...), Common ou les Roots (sur le fameux You Got Me). Pour ce premier album, Erykah fut d'ailleurs plutôt bien entourée puisqu'on note la présence d'un certain Ron Carter (le mythique contrebassiste du second quintet de Miles qui comme son ancien leader garda un oeil sur la jeune garde dans les 90's, puisqu'il avait déjà collaboré avec les talentueux Tribe Called Quest) ou encore ?uestlove et les Roots à l'écriture et à la production. A cela, pour une fois, on constatera que le LP eu à la fois un succès critique et populaire (2ème au Billboard), ce qui ne gache rien...
Alors que reste t'il aujourd'hui de ce premier album, si l'on doit en garder quelque chose? Juste la découverte d'une chanteuse avec une forte personnalité qui a su créer un univers musical original... Ce qui caractérise aussi tout le bien fondé de ce premier album (et inégalé), c'est la capacité de la demoiselle à reprendre à son compte l'héritage soul des années 70 et hip-hop des 80's. On constate ainsi la présence de basses rondes, d'un groove typiquement urbain tout en restant organique mais aussi d'une sensualité qui n'est pas sans rappeler quelques chanteuses jazz d'antan.

Difficile en effet de faire l'impasse sur la voix fragile de miss Badu. On serait ainsi tenter de faire le raccourci Erykah Badu, la Billie Holiday soul des 90's? En plus d'être au final un peu trop facile et surtout réducteur, ce serait surtout maladroit... Les thèmes abordées par la demoiselle sont loin d'être aussi torturés que ceux chantés par Lady Day, on noterait au contraire cette fois ci l'influence d'une autre grande dame du jazz, Nina Simone, ou comment faire le lien entre le jazz et la musique populaire. Et puis à l'écoute de Baduizm, on reste dans un climat suffisament léger... alors qu'après Strange Fruit on est à la recherche d'anti-dépresseurs...

En ce mercredi, voici deux vidéos extraites d'un concert donné par la belle à Rome en 2001 (les deux chansons faisant parties du LP de '97).



Erykah Badu - Other side of the game (live Rome 2001)




Erykah Badu - On & On (live Rome 2001)

Malleus Maleficarum - Pestilence ou le marteau des sorcières

Depuis quelques semaines un des guitaristes les plus influents des 90's dans le petit monde fermé du death metal, Patrick Mameli, a fait un retour dans le music business avec la sortie du premier album de son nouveau projet C-187, qui permis à bon nombre de nostalgiques de se remémorer la glorieuses époques que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, à savoir l'histoire du groupe batave, Pestilence. Ceci dit, les vieux croulants ont dû être aussi surpris puisque le père Patrick s'éloigne fortement de ses racines musicales pour une musique qui s'est fortement hardcorisée...

Petit rappel des faits. Dans le milieu des années 80's, le metal extrême est en pleine ébullition. La révolution thrash fait parler d'elle depuis quelques années avec Slayer et Metallica, le black metal de Celtic Frost et Bathory sème ses mauvaises graines pour la génération future, et aux quatre coins du monde de jeunes formations de proto death metal apparaissent. Ainsi en 1986, une bande de jeunes bataves attirés par le tourbillon musical extrême, les guitaristes Patrick Mameli, Randy Meinhard et le batteur Marco Foddis, fondent Pestilence, rejoint rapidement par un certain Martin Van Drunen à la basse et au chant. A cette époque, le death metal en est encore à ses jeunes années, et même si désormais on peut mettre un nom sur ce genre depuis la sortie du EP de Possessed, Death Metal, il faudra attendre le premier album de Death, le fameux Scream Bloody Gore, pour obtenir une véritable pièce fondatrice du mouvement. La frontière entre death et thrash était encore suffisamment trouble, ce qui explique qu'à leur début bon nombre de formations de death ont débuté dans un thrash metal féroce annonciateur de quelque chose d'encore plus virulent.

Zeit: ça plane pour moi...

Avant de revenir la semaine prochaine avec quelque chose de sans doute plus péchu, on va débuter le week-end par ma première rencontre avec le groupe d'Edgar Froese, Tangerine Dream, à savoir l'album Zeit.
On a plus ou moins à juste titre conspuée la musique de ce trio germanique... l'archétype de la space music, les instigateurs de la musique new age, pourtant à l'époque où Peter Baumann faisait encore parti du combo et que Froese ne se prenait pas pour Roger Waters (la deadline étant la sortie de Stratosfear en 1976 pour les curieux), leurs albums m'ont toujours touchés... Par contre pour les 80's, on pourra passer son chemin personnellement...
Ainsi en 1972 sort leur troisième album avec désormais un line-up stabilisé en la présence d'Edgar Froese, Peter Baumaunn et Chris Franke. Au passage pour l'anecdote, le premier album, Electronic Meditation, des Tangerine Dream ne s'inscrit pas dans une approche planante, au contraire, on se rapproche des expérimentations rock de leurs compatriotes issus de la scène dite krautrock. Alors on pourrait résumer facilement cet album, Zeit, par la place occupée des chansons sur chaque face de ce double LP... c'est à dire un titre par face, soit au final: 4 titres pour 74 minutes de musique... Ça annonce déjà la couleur ^^'. Mais c'est pas non plus une nouveauté puisque deux années plus tôt, je vous rappelle que Soft Machine sortait son chef d'oeuvre Third...
L'album est intéressant à plusieurs titres, premièrement sous des structures relativement classique, le trio (accompagné par Florian Fricke, Steve Schroyder et un quartet de violoncelles) se plonge sans retenu dans l'expérimentation sonore. C'est vrai qu'à cette époque, au regard des instruments utilisés, le bidouillage était de mise... Ainsi les musiciens décident de multiplier les touches sonores, de privilégier les ambiances (l'utilisation par Froese de la guitare électrique sur Nebulous Dawn) et ainsi se rapprocher le plus possible d'une certaine abstraction.
En parlant d'ambiance plus haut, je constate aussi qu'il s'agit de leur album avec Rubycon le plus opaque, sombre qu'il soit... Bien sûr la bande n'a jamais joué dans la même catégorie qu'un Jean-Jacques Perrey, par exemple à l'écoute de Phaedra, l'envie de tourner les serviettes ne devrait pas traverser les esprits... mais Zeit se démarque du lot tout de même. La chanson qui ouvre ce LP, Birth of the Liquid Plejades, est un modèle du genre, les cordes apportent un côté perturbant voire malsain des plus savoureux tout comme les textures aquatiques (ou battements, ça reste à déterminer :p) et autres ambiances fantomatiques sur Origin of Supernatural Probabilities. Cela dit dans ces cas là, encore faut il être réceptif à cet art contemplatif et ne pas conseiller l'écoute de cette oeuvre à quelqu'un qui décide de prendre le volant ^^'.
En conclusion pour ce week-end, je vous propose en écoute le morceau éponyme de l'album, Zeit, 17 minutes d'ambiance sépulcrale et promis la semaine prochaine on fera péter les BPM.

Walkin': le hard-bop selon moi...

Bon comme j'ai promis la semaine dernière à un tire-bouchon qui se fait le chantre de la résistance contre les oranges sanguines, je m'y colle... voici donc un léger aperçu de ce que fut la révolution hard-bop dans l'Histoire du jazz.

L'aube des années 40 a vu l'émergence d'une nouvelle grammaire jazz, le bebop, qui connut son explosion médiatique lors de l'arrêt de la seconde Grande Guerre... A noter qu'aux USA, le bebop fut essentiellement populaire sur la côte Est, la côte Ouest restant insensible à ce séisme créé par les Charlie Parker, Dizzie Gillespie, Bud Powell ou Thelonius Monk. L'onde sismique traversa ainsi l'Atlantique puisque les GI's exportèrent avec eux cette nouvelle musique (le film de Corneau Le nouveau monde en est un témoignage personnel). De même l'engouement du bebop provient sans nul doute des thèmes relativement enjoués et surtout dansants (enfin dans un premier temps)! Quoi de mieux au moment de la Libération pour la vieille Europe après ces années de plomb...

Au crépuscule des 40's, le cool jazz sous l'influence de musiciens prestigieux comme Miles Davis, Stan Getz ou Lester Young devient le nouveau style populaire. Un style fortement léché qui conviens mieux aux canons musicaux de la dite côte Ouest, le cool jazz devenant ainsi le West Coast jazz... Ceci dit, la côte pacifique eut beau jouer sa bêcheuse, traita comme un moins que rien Charlie Parker & co (le film d'Eastwood Bird transcrit cruellement l'incompréhension du public vis à vis du bebop... en avance sur son temps ce cher Charlie), mais céda finalement aux sirènes d'une nouvelle variation du bop, le hard-bop...

A la différence de son cousin plus ancien, le hard-bop qui ne se veut pas une réaction contre le cool jazz, ralentit son tempo et s'ouvre à d'autres genres musicaux comme le rhythm & blues, le gospel ou la musique latine. On note aussi une approche différente quant à la participation du pianiste ou du contrebassiste, la rythmique se voulant plus élastique. Par contre, les artistes gardent à l'esprit les expériences de leurs aînés du bop, à savoir la place et l'utilisation du solo (en particulier le souffleur) dans leur musique et aussi une plus grand place donnée à l'improvisation... moins de mélodie pour plus de fraîcheur et de folie en somme.

Le hard-bop connaît ainsi son apogée aussi bien populaire qu'artistique entre le milieu des années 50 jusqu'à la fin des années 60, où durant ces quinze années cette musique puisa bon nombre d'influence diverses (citées plus haut) et connu bon nombre d'adeptes prestigieux tel que Miles Davis, John Coltrane, Art Blakey, Horace Silver, Sonny Rollins, Dexter Gordon ou Charles Mingus (la liste est incroyablement longue en fait).

En ce jeudi, je vous propose la vidéo (en deux parties) de To Build a New World d'Art Blakey & the Jazz Messengers (sans doute le plus fidèle porte drapeau du hard-bop) jouée à Copenhague en 1968.




Art Blakey & the Jazz Messengers - To Build a New World pt1 & pt2

Cole Porter cover - Joe Henderson

J'étais parti cette semaine pour faire une petite thématique spéciale cover avec Undisputed Attitude de Slayer pour débuter, puis avec l'âge, les neurones et en particulier la mémoire en prennent pour leur grade... du coup hier, me souvenais plus ce que je voulais poster (suppose que le coup de fil en provenance de Laval a dû joué aussi...). Bref aujourd'hui, ça m'est revenu, je me souviens de cette fameuse cover du standard de Cole Porter, et ainsi vous faire découvrir ou tout du moins vous rappeler au bon souvenir d'un souffleur talentueux, monsieur Joe Henderson.

A vrai dire la première fois que j'ai entendu le souffle généreux d'Henderson, ce fut non pas sur un de ses nombreux disques en tant que leader mais comme sideman... ceci dit il ne s'agissait pas d'un LP mineur, au contraire! Le premier album d'Herbie Hancock signé chez Warner, à savoir Fat Albert Rotunda (avec Joe au sax ténor et à la flûte alto). Oui bon, ça fait élitiste de ma part, sauf que je suis pas le seul à être en admiration pour la fameuse trilogie d'Herbie sorti chez Warner d'abord! Là aussi au passage je n'ai encore point écrit de billet sur ces 3 chefs d'œuvre... Remarquez Joe avait déjà collaboré sur le précédent LP cette fois ci signé sur Blue Note The Prisoner, mais bon là justement, c'est le moins bon d'Herbie sorti sur ce label, alors on peut passer son chemin les enfants.

Il faut dire que Joe Henderson avant d'embrasser une carrière en tant que leader, et comme tout jazzmen qui se respecte a fait ses gammes parmi des leaders renommés durant les 60's. Ainsi en plus d'enregistrer pour bons nombres de sessions pour Blue Note, ce dernier joua pour Kenny Dorham entre '62 et '63 (cf Abbey is blue), mais aussi Horace Silver entre '64 et '66. D'autre part dans les 50's, Joe étudia à la Wayne State University où il côtoya et non des moindres un certain Yusef Lateef et Donald Byrd.

Parmi les grandes influences, Lester Young (l'ami de Lady Day), Stan Getz et Charlie Parker eurent une grande importance durant ces premières années... puis vint la révolution Trane... A ce propos, au niveau du jeu on retrouve effectivement la même rondeur et la chaleur qu'on peut retrouver chez un Sonny Rollins ou un Stan Getz.

En 1967, Joe Henderson enregistre son deuxième LP, Tetragon, pour le label Milestone en compagnie de deux quartets, à savoir Kenny Baron ou Don Friedman au piano, l'inamovible Ron Carter (il a dû jouer sur la moitié des disques de jazz sortis dans les 60's, il est partout celui-là lol) et Louis Hayes ou Jack DeJohnette à la batterie. Avec cette formation, Joe nous gratifie d'un solide LP de post-Bop propre à cette période (fin des 60's) où l'on retiendra comme moment fort le titre éponyme, I've got you under my skin, ainsi que le morceau qui ouvre cet album, Invitation (standard repris plus tard par Jaco Pastorius avec son big-band le Word of Mouth).

Aujourd'hui je vous propose donc la reprise du standard de Cole Porter I've got you under my skin ainsi que la vidéo d'un morceau légendaire du jazz , Cantaloupe Island, composé par Herbie Hancock avec parmi les musiciens durant ce concert, Herbie au piano, Joe et Ron Carter, Freddie Hubbard à la trompette (très en verve) et Tony Williams derrière les fûts... soit le fameux VSOP sans Wayne Shorter... de l'ambroisie donc... Enjoy!



Undisputed Attitude - Slayer : in punk we trust

Auteur du cultissime Reign in Blood, pierre angulaire du thrash metal, ou en 1986 l'un des albums les plus virulents jamais sortis, Slayer conclut cette mémorable décennie par les disques South of Heaven et Seasons in the Abyss, les trois albums précités complétant une trilogie thrash tout aussi culte.

1994, leur nouvel album prénommé Divine Intervention, avec pour la première fois en studio le batteur Paul Bostaph (intronisé durant leur concert au festival Monsters of Rock à Donington deux ans plus tôt), confirmait l'imperméabilité des quatre californiens en cette première moitié des années 90. Loin des appels du pied au grand public de leurs pairs Metallica et Megadeth, avec en sus de la part du guitariste Kerry King quelques propos plein de compassion et de gratitude envers Lars Ulrich ou Dave Mustaine, Slayer gardait le cap d'un thrash sans compromis.