Stoner le monde est stoner

On finit la semaine par un groupe de rock’n’roll (en même temps cette semaine y’en avait que pour le rock pourrait me rétorquer le jazz ou le rap fan) qui sent bon la bière (ou le whisky au choix) et les 70’s.

Oui encore un cliché...

Après avoir fait parti du groupe culte archi-culte (à savoir qui vend pas une galette mais qui va influencer une pléthore de groupes) Kyuss, le guitariste Josh Homme décide de former son groupe après la dissolution du dit groupe.

Alors quel nom choisir ? Bah ce brave gars voulait le nommer Gamma Ray, ne sachant pas que ce dernier était déjà pris par des teutons. Bon ça parait drôle sur le moment que le père Homme ne savait pas que c’était déjà pris, mais on lui en voudra pas, car bon, faut l’avouer, le groupe de Kai Hansen, à part les amateurs de Heavy speed (hein papy D.) qui s’en soucie ?

Donc il faut choisir un autre nom ! Et là, notre Homme se souvient de la réplique de son ancien producteur époque Kyuss, qui justement les avaient nommés les reines de l’âge de pierre, en rapport à leur musique très teintes 70’s. Ni une, ni deux, le groupe se nommera désormais Queens of the stone age !

Oui mais ça ressemble à quoi alors ce groupe ? C’est dans la continuité de ce que pouvait produire Kyuss mais en plus rock’n’roll encore, donc un revival heavy metal/rock 70’s avec un groove omniprésent. Du bon rock’n’roll des chaumières quoi !

Alors ils inventent rien, c’est sur, mais ça fait du bien. Et puis, chose appréciable, au niveau du chant, on est a cent lieux des chanteurs de heavy rock qui poussent dans les aigues à s’en faire péter les cordes vocales, encore un bon point. Car en ce qui concerne ce registre, le chanteur de heavy rock (ou de rock finalement) absolu reste Robert Plant, et bonjour le nombre de pécors qui tentèrent de l’imiter, insupportable...

Manchester via NYC

Vingt longues années il aura fallu attendre pour avoir une véritable filiation au Ian Curtis band. Morbleu ! Oui mais finalement ça a valu le coup d’attendre. Et puis, j’ai rien attendu du tout personnellement, puisque j’ai découvert Joy Division sur le tard, na !

Bon après ces quelques digressions infantiles, occupons nous donc du groupe Interpol. Ces derniers se sont formés en 98 à New York, et officie donc dans un rock indie teinté d’ambiances brumeuses made in England. C’est d’ailleurs étonnant que ça nous vienne de NYC, comme quoi, l’adage nul n’est prophète dans son pays... Faut dire qu’après quarante ans de beatlesmania la perfide Albion n’en est pas encore vaccinée, alors bon, qu’un groupe anglais s’intéresse véritablement au répertoire du GROUPE mancunien. On préfère toujours surfer sur le succès des fab four, soit... du coup aujourd’hui si on parle de Manchester, on pense à qui?... Oasis (voir les Stones Roses pour les plus vieux)! Tiens on retourne aux Beatles, étonnant, non ?

Et alors Interpol, me direz vous ? Ils ont eu l’intelligence d’avoir en point de mire Joy Division mais tout en allant de l’avant. De toute façon, à quoi bon rendre un copier coller avec un chanteur qui tenterait d’imiter Ian Curtis ? Le groupe suit donc une évolution qu’aurait pu suivre le groupe mancunien après Unknown Pleasure (le 1er Joy Division), à savoir un rock nerveux teinté de spleen.

James Murphy band

Est-ce parce que j’ai commencé à écouter des groupes qui n’étaient pas à la mode, voir conspués par les journaux plus ou moins branchés? Toujours est il, que les groupes ou artistes qui apparaissent comme par enchantement dans la presse et sont vite montés en épingle, je m’en méfie...au risque de passer pour un vieux con ? Alors je préférais qu’on me traite de con tout court car je l’étais déjà à l’adolescence ! Et puis faudrait alors définir la notion de vieux con : est-ce un jeune con qui a vieilli ou la connerie viendrait en vieillissant ? Ou un peu des deux...

Donc y’a quelques temps, Les Inrocks, mais d’autres aussi je pense, étaient tout émoustillés à l’écoute du groupe LCD Soundsystem (d’ailleurs il me semble qu’ils leur faillent pas grand-chose à ces derniers)? Pourquoi donc ? A vrai dire, à part rappeler les jeunes années de ces quarantenaires, on peut se demander...

J’exagère forcement, comme toujours, ce groupe est pas si mal que ça en fait, disons qu’il recycle pas mal de bonnes idées issues des années 80 (j’ai beau me gausser de cette décennie, y’a quand même quelques bons trucs...), à savoir le rock dansant genre Talking Heads ou New Order voir même le Brian Eno des années 70, le tout avec une production moderne. Bon maintenant, bien que ça reste plaisant à l’écoute, on peut pas s’empêcher de se demander si ça vaut tout ce pataquès ? Je vous laisse juge, après ça dépend aussi de la sensibilité de chacun, surtout en matière de recyclage musical, la subjectivité est de mise.

Shiny boots of leather (ou le Lou reed du mois)

Ah bah, on s’y attendait pas à celle la ! Evidemment après un « I wanna be your dog », fallait bien que je revienne à la source. Et donc, je m’occupe de l’un de mes morceaux préférés du Velvet. La première ode du sadomasochisme du rock ! Ah ça va sentir la sueur, le cuir et le fouet ! Ça a quand même plus de gueule que les ritournelles de Liverpool, « love me do... », pouah ! C’est pas non plus le même public qui est visé, je vous l’accorde, mais c’est la même époque, puisque cette comptine fut composée en ‘65 !

Ah, « kiss the boot of shiny, shiny leather », «Strike, dear mistress, and cure his heart», on comprend d’ou vient l’inspiration d’un “je veux être ton toutou”.

Comme je le soulignais mercredi, avec ce genre de propos, on fait parti des ovnis musicaux des années 60. En pleine période hippie, des blanc becs vêtus de noir, avec lunettes teintés portées en toute circonstance, ayant pour propos la dope (dure ça va s’en dire), le sadomasochisme, et qui passent pour des terroristes sonores (merci LaMonte Young au passage), on est à cent lieux de la scène de San Francisco.

Oh mais n’y voyez pas de condescendance de ma part pour cette scène non plus, mais le seul problème c’est que la scène de San Francisco n’a pas survécu, n’a pas su se renouveler et est morte avec le mouvement hippie. Or justement, le Velvet, n’étant affilié à aucun mouvement a réussi à insuffler quelque chose de nouveau à NY (qui paradoxalement était plutôt reconnu pour le free jazz (ça ok) mais aussi pour son folk ?!) et a été ainsi les instigateurs d’une nouvelle scène rock made in NYC.

Pour revenir au morceau, en plus de se faire les chantres du « vas y fouette moi maîtresse, j’ai été très très méchant... » au niveau des paroles, on notera qu’il en va de même pour le violon alto du gallois John cale, car apprécier les stridences de son instrument si c’est pas du sadomasochisme, qu’est ce donc ? Expérience cathartique, il me semble.

Sex, sex, sex!

Mike Patton… dire que c’est la première fois que j’en parle dans ce blog, fichtre!

On retiendra surtout son poste de chanteur dans le groupe de fusion Faith No More, et pourtant son premier véritable groupe fut Mr Bungle. Un groupe de doux dingues !

Le groupe est formé par une bande de lycéens en 1985, ces derniers officiant dans une espèce de thrash/death metal primaire mais déjà à la sauce second degré, voir le nom de leur 1ere demo de 86, Raging Wrath of the Easter Bunny, et des titres frais comme Anarchy Up Your Anus, tout un programme...

Au fil des années, le groupe va développer leur concept de musique à la fois barrée et à la fois comique, rappelant fortement que ces petits gars ont du pas mal écouter Franck Zappa (tiens lui aussi, je m’en suis pas encore occupé ! va falloir que je me penche dessus...). Mais à la différence du génial moustachu, Mr Bungle garde des racines metal, même si ces dernières s’estomperont au fil du temps (leur dernier album California).

En 1991, sort donc leur premier album éponyme produit par un autre siphonné du bocal, John Zorn. A vrai dire, là aussi, c’est un sacre ovni musical...on passe d’un thrash à de la musique de cirque, limite fanfare, des vocaux rap...et tout ça dans un même morceau, des cinglés donc.

A noter qu’il serait dommage de résumer Mr Bungle à la seule présence du génial vocaliste, car Trey Spruance (guitare), Trevor Dunn (basse) et Danny Heifetz (batterie) ont autant une place importante dans le processus créatif du groupe. D’ailleurs, parallèlement à l’aventure, Patton étant décidément trop dispersé (un nombre de projets...), ces derniers formèrent Secret Chiefs 3.

Trane et Rashied

Ah bah y’avait longtemps que j’avais écrit quelque chose sur Trane ! C’est vrai que dans le jazz, les duos sont pas légions, aussi nombreux que le nombre de doigts d’un lépreux manchot. Mais cette musique s’accorde difficilement aussi avec cet exercice.

Cependant le mystique JC, rien ne l’arrêtait dans sa course effrénée vers sa quête mystico-musicale. Interstellar Space fut donc enregistré quelques mois avant sa mort avec son batteur de l’époque Rashied Ali en 1967. Oui car, en 1965, Elvin a quitté le navire, à la fois ne supportant pas d’être secondé par un autre batteur (l’album Meditation de Trane comporte deux batteurs !), et commençant à être aussi gentiment largué, comprenant de moins en moins la quête de JC. Il faut dire que le jeu d’Elvin était encore teinté d’un certain « académisme » jazz, à savoir le swing. Chez Ali, on est au delà de la polyrythmie cher à Elvin, son jeu est plus dispersé, irrégulier collant parfaitement avec le jusqu’au boutisme de son leader.

Alors, et cet album ! Comme les derniers Trane, c’est une expérience sonore ! A la fois abstrait et intense. A l’origine, les 4 titres proposés sont les noms de planètes du système solaire, et c’est vrai qu’on va très loin ! Trane montre une fois de plus ses qualités techniques et son génie d’improvisateur, un être UNIQUE.

Alisson et Will Gregory

Apres un sujet polémique, passons à quelque chose de plus léger, et plus dansant, ce qui change sur ce blog !

Je pouvais mettre un morceau du premier album, qui paradoxalement fut le moins populaire, mais qui collerait le mieux avec l’ambiance de ce site. En effet, Felt Mountain, sorti en 2000 est un savant mélange entre un Portishead et une bande originale de film servie par Ennio Morricone ou John Barry. De plus à la différence de Beth Gibbons, Alisson Goldfrapp n’a pas du tout le même timbre de voix, à la fois plus grave, pas jazzy et par moment lorgnant vers une Lisa Gerrard (en moins guindée).

Oui mais en préambule, j’ai parle de musique dansante ? J’y viens. Justement, à part un succès d’estime au près des critiques, le duo décide de changer de style et de virer plus électro et moins trip-hop sur Black Cherry. Oh la ! Ils ont cédé à la facilité, au sirène de la musique pop !! Vendus, salauds ! Oui certains le pensent, moi pas. Effectivement, la musique est plus facile d’accès, mais delà à parler de musique putassière, faut pas exagérer ; d’autant plus qu’ils n’ont pas totalement tiré un trait sur les caractéristiques de leur premier album. Plus dansant oui, mais aussi plus provocant, et plus accrocheur donc.