Terreur extraterrestre (Without warning) - Greydon Clark (1980)

Toujours rester sur ses gardes et miser sur la méfiance aurait dû être le réflexe du préposé. Était-ce une grossière erreur de débutant que de faire confiance sans le moindre recul aux premiers échos positifs lu sur la toile? Après la découverte de la bande-annonce (française, détail important) au lendemain du malheureux visionnage, ce manque de discernement apparait révélateur d'une cruelle naïveté, ou disons d'un simple oubli des fondamentaux pour reprendre le vocabulaire en bois du sportif. De là à penser en avant propos que cette Terreur extraterrestre pouvait espérer gagner le titre de perle oubliée, le docteur n'en attendait pas autant, tout juste quelques bonnes idées et un casting intriguant. Ceci pouvait (aurait dû ?) suffire à classer cette Terreur parmi la catégorie des bons petits films. Las, la récolte fut loin d'atteindre les minima attendus... et alors finalement ?

De petites créatures volantes s'apparentant au croisement improbable entre un frisbee organique et une pizza carnivore provoquent une série d'attaques meurtrières en plein Mid-Ouest. Après avoir boulotté un père (Cameron Mitchell) et son fils venus chasser, ces adorables bestioles ajoutent à leur tableau... un chef scout (Larry Storch). Au même moment, Tom (David Caruso), Greg, Beth et Sandy décident, en dépit des avertissements du propriétaire de la station service du coin (Jack Palance) d'aller profiter du lac voisin (et plus si affinités). Mais Tom et Beth disparaissent mystérieusement après la baignade. Partis à leur recherche, Greg et Sandy découvrent une cabane isolée où se trouvent les cadavres de leurs compagnons. Sous le choc,  les deux jeunes gens s'échappent et se font attaquer sur la route par l'une de ces créatures (précision : finissant collée sur le pare-brise de leur van). Trouvant refuge dans un bar peuplé d'une faune locale des plus rustiques, seul le vétéran Fred 'Sarge' Dobbs (Martin Landau) à la santé mentale quelque peu défaillante croit en leur histoire...

L'assassin (L'assassino) - Elio Petri (1961)

A l'occasion ce mercredi de la ressortie dans les salles par les éditions Carlotta de L'assassin d'Elio Petri, intéressons nous au premier long-métrage d'un des maitres du cinéma politique transalpin. Film malicieusement interprété par Marcello Mastroianni (mais n'allons pas trop vite), son réalisateur a su y mêler de manière brillante atmosphère kafkaïenne et comédie de l'absurde. Car si les grinçants et contestataires Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970) ou La classe ouvrière va au paradis (1971) sont par voie de fait les œuvres de Petri les plus connues, les bases de son cinéma y sont déjà posées dans ce premier film où son analyse de la société italienne garde encore une certaine fraicheur, avant de se teinter d'une profonde amertume [1] la décennie suivante, au gré des sinistres années de plomb qui ensanglantèrent sa péninsule...

Alfredo Martelli (Marcello Mastroianni), jeune antiquaire romain, est arrêté à son domicile et emmené au poste de police sans aucune explication. Dans l'attente d'être interrogé, celui-ci croit dans un premier temps être accusé d'une simple plainte dans le cadre d'une vente frauduleuse. Or une fois reçu par le commissaire Palumbo (Salvo Randone), Martelli apprend l'impensable, son ancienne maitresse et ex-associée Adalgisa De Matteis (Micheline Presle) a été retrouvée morte au matin dans sa villa. Bouleversé et désigné désormais comme le suspect numéro un, l'homme se remémore son passé récent tout en tentant vainement de se disculper ; mais le poids de sa culpabilité ne fait aucun doute aux yeux de la police...

Crimes dans l'extase (Sie tötete in Ekstase) - Jess Franco (1970)

Dans la mesure où ces derniers temps, ce lieu de divagations culturelles tend à devenir le point de rencontres virtuelles des amateurs de la regrettée Susann Korda, plus connue sous son vrai patronyme Soledad Miranda, feuilletons de nouveau le livre de l'année 1970 avec Crimes dans l'extase, tourné dans le sillage de notre précédente chronique francienne, The Devil Came from Akasava

Le docteur Johnson (Fred Williams) est un jeune médecin attendant le verdict de ses pairs. Ceux-ci doivent lui accorder ou non la permission de poursuivre ses recherches et expériences sur les embryons humains. Mais l'ordre des médecins sous la voix du professeur Walker (Howard Vernon), le Dr Huston (Paul Muller), le Dr Crawford (Ewa Strömberg) et le Dr Donen (Jesus Franco) réfutent son travail, le considérant au mieux comme un charlatan, au pire comme un criminel blasphématoire en infraction avec le serment d'Hippocrate. Interdit à présent de pratiquer la médecine, humilié et banni, Johnson n'accepte pas ces récriminations et ces accusations. Hanté par les insultes lancés par ses anciens confrères, le jeune homme sombre rapidement dans la démence sous les yeux impuissants de son épouse (Soledad Miranda), au point de ne trouver qu'une seule alternative à son supplice : le suicide. Désormais, la jeune veuve n'aura qu'un seul but, se venger et faire payer le prix létal aux quatre médecins responsables selon elle de la mort son bien-aimé mari.