Orgasmo nero - Joe D'Amato (1980)

Énième rappel des faits. A la fin de la décennie 70, Aristide Massaccesi, dit Joe D'Amato, accompagné de ses fidèles complices, en premier lieu le géant génois Luigi Montefiori, dit George Eastman, embarquait pour Saint-Domingue en République Dominicaine. Durant cette escale caribéenne, le réalisateur romain mit en scène plusieurs longs métrages qui marquèrent durablement le cinéma d'exploitation italien : Sesso neroHard Sensation, Exotic Love, Porno Holocaust, La nuit fantastique des morts-vivants et enfin, celui qui nous intéresse Orgasmo nero. Loin de l'image habituelle que l'on veut bien donner au cinéma Bis, et au premier intéressé, Joe D'Amato se démarquait de ses compères tant sur la forme que sur le fond. Adepte de la méthode forte, le réalisateur de Voluptueuse Laura savait mieux que quiconque que la provocation est la meilleure des publicités pour un film produit dans ce type de circuit, quitte à franchir les limites du bon goût et de la bienséance, au risque de devenir persona non grata auprès des censeurs du monde entier. Orgasmo Nero conforte ainsi, une fois encore, comme cité plus haut, la place unique de Joe D'Amato dans le paysage d'un cinéma d'exploitation européen qui connaissait ses dernières heures de gloire. Mieux, Orgasmo Nero constitue la preuve qu'Aristide Massaccesi, à son corps défendant [1], est un auteur, ce nouveau film constituant une nouvelle pierre dans l'édifice misandre de sa filmographie depuis le séminal Emmanuelle et Françoise (1975).

Anthropologue, Paul (Richard Harrison) étudie les coutumes d'une tribu qui peuplent une île des Caraïbes. Rejoint par son épouse, Helen (Nieves Navarro), Paul vit mal à l'incapacité du couple à pouvoir avoir un enfant. Sur l'île, Helen se rapproche de la jeune autochtone Haini (Lucia Ramirez), leur amitié naissante cédant la place rapidement à une idylle entre les deux femmes. Occupé par ses recherches, Paul, qui ignore tout de la relation saphique de son épouse, propose à Helen d'inviter Haini dans leur résidence à Saint-Domingue...