Jack l'Éventreur - Jess Franco (1976)

Quatrième et dernière collaboration entre Klaus Kinski et Jesús Franco, ce Jack l'Éventreur mis en scène au milieu des années 1970 avait de quoi soulever moult interrogations. Réalisé sept années après leurs trois précédentes associations, Venus in Furs, Les nuits de Dracula et enfin Justine de Sade, où l'allemand incarnait le célèbre marquis, cette nouvelle adaptation des sinistres évènements qui ensanglantèrent le quartier londonien de Whitechapel se démarquait en premier lieu des productions franciennes de l'époque signées du suisse Erwin C. Dietrich. A l'orée de leur fructueuse contribution au genre Women In Prison, débutée l'année précédente par Frauengefängnis (Femmes en cage), et plus généralement à la sexploitation, Jack l'Éventreur faisait figure sinon d'élément discordant, du moins d'une volonté manifeste de vouloir toucher un plus large public. Avec dans le rôle principal un acteur aussi célèbre pour ses interprétations habitées que pour son comportement borderline, le réalisateur et le producteur s'offraient les moyens de leurs ambitions. D'une certaine manière. Mais n'allons pas trop vite...

Londres, fin du XIXème siècle. Un soir dans le quartier de Whitechapel, Sally Brown (Francine Custer) rejette les avances prononcées d'un client, semble t-il mal intentionné, avant de rejoindre ses pénates. Mais sur le chemin, la jeune prostituée croise la route du sinistre Jack l'éventreur (Klaus Kinski) qui emporte son cadavre dans un lieu tenu secret, un jardin botanique, où l'y attend son assistante Flora (Nikola Weisse). Au petit matin, il la charge de se débarrasser des restes de l'infortunée « poupée » dans la Tamise...

Live report : Bolt Thrower - Morgoth - Vallenfyre au Trabendo, Paris 30 septembre 2014

Non content d'avoir une affiche sonnant le grand retour des britanniques Bolt Thrower (en attendant un nouvel album studio qui se fait désirer depuis presque une décennie, leur dernier disque Those Once Loyal fêtant bientôt son neuvième anniversaire...), ce concert parisien s'annonçait mémorable, et cela bien avant la venue des trois formations mentionnées plus haut. Annoncé complet peu de temps après la mise en vente des places (dès fin juillet), le concert initialement prévu au Divan du Monde fut rapidement déplacé au Trabendo, soit une salle de plus grande capacité ayant l'avantage supplémentaire d'offrir aux retardataires l'opportunité d'acquérir leurs précieux sésames. Une soirée marquée comme il se doit par le sceau du death metal old school, et son lot de trentenaires et autres quadras venus en masse se rappeler au bon souvenir de leurs premiers émois deathmétalliques.

 
Vallenfyre : Greg Mackintosh (à gauche) et Hamish Glencross (à droite)

Live report : Swans - Pharmakon à La Maroquinerie, Paris 28 septembre 2014

Après son passage acoustique en mars dernier à l'église Saint Merry, Michael Gira accompagné cette fois-ci de son groupe les Swans faisait son escale parisienne annuelle à La Maroquinerie pour deux dates dans le cadre de la tournée mondiale en support à la sortie en mai dernier de l'album To Be Kind.

En guise de mise en bouche, Margaret Chardiet alias Pharmakon et son électro industriel avait la charge de faire patienter le public venu en masse. Responsable de deux albums, Abandon en 2013 et Bestial Burden qui devait sortir quinze jours plus tard (soit le 14 octobre 2014), la jeune femme fit étalage durant un court set de trente minutes de son savoir faire bruitiste, avec en sus promenade dans le public micro à la main. Boucles hypnotiques, rythmiques noisy, chant viscéral, la musique de Pharmakon marqua sinon les esprits, du moins donnait suffisamment envie au préposé de découvrir l'univers et les disques de cette new-yorkaise.

 

Carlos Santana & Buddy Miles! Live! - Carlos Santana and Buddy Miles (1972)

Le refrain n'a rien d'original et a déjà été évoqué par le passé ici-même : les albums de rock enregistrés en public sont par nature anecdotiques. L'assertion apparaît de prime abord gratuite, et mériterait un billet complet et justifié. Pourtant force est de constater que contrairement au jazz par exemple, le rock s'est initialement construit en studio, profitant souvent des nouveaux apports et autres avantages technologiques que pouvaient lui apporter ce dernier.

Produits à moindre coût [1], ces disques live sont au mieux le témoignage sonore à un instant « t » d'un artiste, au pire un prétexte contractuel entre l'artiste et son label [2] afin de faire patienter le public avant le prochain album studio, et/ou de profiter commercialement de la popularité dudit artiste pour distribuer une compilation déguisée. Certes, de nombreux contre-exemples tendent à infirmer ces propos (au hasard Live at the Fillmore East de The Allman Brothers Band ou In Case You Didn't Feel Like Showing Up de Ministry), mais avouons tout de même que cet arbre, qui peut prendre la forme d'un plaisir coupable, cache en réalité une forêt pétrifiée. Artistiquement stérile, l'album rock live n'a pas vocation à être synonyme avec prise de risque ou nouveauté. Or si le disque Carlos Santana & Buddy Miles! Live! peut difficilement prétendre à être en premier lieu un incontournable dans la discographie du guitariste moustachu, celui-ci a le mérite d'offrir une facette méconnue et une transition avant sa mue nommée Caravanaserai.