Death Spa - Michael Fischa (1989)

Dans la série film d'horreur 80's oublié, dont on ne sait pour quelles raisons un éditeur fou (MPI / Gorgon Video pour ne pas le nommer) a décidé un jour de 2014 de sortir la chose en DVD et Blu-Ray [1], Death Spa s'impose de nos jours comme un modèle du genre à (re)découvrir. Rare long métrage dont l'action se déroule dans un club de remise en forme, Death Spa s'éloigne de son glorieux (?) aîné Perfect (1985), avec John Travolta et Jamie Lee Curtis, jadis flingué par la critique et boudé par le public, pour mieux aborder comme il se doit, un autre thème à la mode durant les années 80, celui du mystérieux tueur psychotique, ou l'union audacieuse du sang et de la sueur dans un lieu propice à toutes les promiscuités (hum...), à l'instar de son proche cousin Killer Workout (a.k.a Aerobicide) de feu David A. Prior (Ultime combat) qui mettait en scène la vengeance meurtrière d'une dénommée Rhonda dans un salon de bronzage, suite à la mort par brulure de sa chère jumelle. Mais différence notable, le récit de Death Spa lorgne davantage vers le fantastique...

Le Starbody Health Spa, géré par Michael Evans (William Bumiller), est le lieu depuis peu d'étranges accidents dont sont victimes les clientes de ce club de remise en forme high-tech, la première d'une longue liste étant son actuelle petite amie, Laura Danders (Brenda Bakke), brûlée par des vapeurs toxiques dans le spa. Club entièrement informatisé par le beau-frère de Michael, David Avery (Merritt Butrick) est vite suspecté par la police comme le présumé coupable de ce supposé accident, qui sera lui-même rapidement suivi par le sabotage du plongeoir de la piscine. Car David a en effet un mobile, il ne s'est jamais remis du suicide de sa sœur, alors mariée à Michael. Or le soir du premier incident, David soutient aux enquêteurs qu'il était chez lui...

Post Pop Depression - Iggy Pop (2016)

Autofinancé et enregistré dans le secret, Post Pop Depression, sorti le 18 mars dernier, serait selon les dires de son auteur son album final. Dont acte. L'avenir nous dira s'il s'agit d'une nouvelle pirouette de la part de cet iguane, grand habitué des retournements de situation (opportuniste ou non). Présenté dans la presse comme l'un, sinon le dernier des mohicans rock (sic), depuis la disparition quasi concomitante de Lemmy Kilmister et de David Bowie (dixit les propos de Josh Homme), Iggy Pop a décidé avec le leader des Queens of the Stone Age de rendre un hommage appuyé à ses années berlinoises. Un coup dans le rétroviseur loin d'être inattendu, dans le prolongement d'une trajectoire prise par le chanteur des Stooges depuis plus d'une décennie. Mais n'allons pas trop vite.

Rappel des faits et retour vers l'année 2003. Sympathique, quoique survendu, Skull Ring est paradoxalement un album charnière derrière ses divers oripeaux tapageurs (et ses nombreuses collaborations plus ou moins prestigieuses ou bankables, de son actuel backing band The Trolls, à Green Day en passant par Peaches et Sum 41). Plus intriguant, le disque fait suite à ses divers échecs commerciaux, après le très moyen mais lucratif Brick by Brick (1990) et le solide American Caesar (1993) qui lui ouvre les portes de l'auditoire grunge [1]. Plan calculé par son label ou par lui-même, qu'importe, le fourre-tout Skull Ring permet à Pop une nouvelle couverture médiatique idéale pour le retour inespéré des Stooges et de la fratrie Asheton (quatre chansons dont le titre éponyme leur sont créditées).
   

Kikobook - Gérard Kikoïne (2016)

Livre de souvenirs d'une époque à jamais révolue, quand la liberté sexuelle post-soixante-huit ouvrit la voie à l'âge d'or du cinéma pornographique français, le Kikobook de Gérard Kikoïne poursuit avec humour, et un brin de nostalgie, la précédente et glorieuse entreprise compilatoire menée par Christophe Bier et son indispensable Dictionnaire des longs métrages français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm. Petit rappel des faits. Acteur et spectateur privilégié « des dessus et des dessous » de cette période dorée, Gérard Kikoïne, « Kiko » pour les intimes, lançait début mars 2015 son projet culte sur la plate-forme de financement participatif Ulule, afin de pouvoir payer l'impression des premiers exemplaires. Près d'une année passée, le réalisateur de Parties fines sortait le jour de la Saint Valentin, son tant attendu « livre d'Amour » de ses « films d'Amour » aux Éditions de l'œil.

Livre appelé à devenir, n'en doutons pas, un précieux témoignage des débuts hexagonaux du genre, le Kikobook est autant, donc, un livre de souvenirs personnels où se croisent nombre de joyeuses anecdotes, qu'un inventaire des secrets de production et de réalisation des films signés Kiko durant sa brève carrière dans le X entre 1977 et 1982. Richement doté d'une collection de photographies de tournage parcourant ces six années, dont plus d'une cinquantaine in-situ inédites, celles-ci apportent, en sus des divers confidences qui closent le Kikobook, un regard éclairant sur cet artisanat (disparu) de la fesse (rieuse) sur pellicule, dont Kikoïne fut l'un des dignes représentants. Culte on vous a dit. Mais n'allons pas trop vite.

L'année du Dragon - Michael Cimino (1985)

Dans le cadre de leur nouvelle collection des coffrets Ultra Collector [1], et après la version intégrale du précédent long métrage de Michael Cimino, La porte du Paradis, Carlotta poursuit son hommage au réalisateur new-yorkais avec la sortie en version restaurée de son quatrième film, L'année du dragon, le 9 mars 2016 [2]. Cinq ans après son controversé western révisionniste, le cinéaste retourne aux affaires, avec l'aide du producteur italien Dino De Laurentiis. Or loin d'être assagi, Cimino délivre, sous la forme d'un polar situé en plein cœur du Chinatown new-yorkais, une nouvelle « métaphore des États-Unis », ou le dernier volet, du propre aveu du réalisateur, d'une trilogie initiée sept ans plus tôt avec Voyage au bout de l'enfer [3].

Vétéran du Vietnam, le capitaine Stanley White (Mickey Rourke) est muté dans le quartier de Chinatown à New-York, suite à l'assassinat de Jackie Wong, représentant de la communauté chinoise, et feu à la tête d'une Triade secrète. Déterminé, revanchard et traumatisé par l'échec américain au Vietnam, l'officier de police part en guerre contre la corruption et le crime organisé, malgré les mises en garde de ses supérieurs hiérarchiques, dont son ami Louis Bukowski (Raymond J. Barry), qui nient l'existence d'une telle organisation au sein de Chinatown. Désormais parti en croisade, brisant la fragile trêve qui existait entre les Triades et les forces de l'ordre, et tandis que la guerre des gangs fait rage dans le quartier, Stanley White met tout en œuvre pour faire tomber Joey Tai (John Lone), le nouveau chef de la mafia chinoise.