Découvert sur le tard par le préposé lors de la sortie de son excellent album Qwotet, ou une relecture jazz de la musique créole (1), celui-ci garde également un souvenir mémorable de la prestation du monsieur lors de la tournée du dit album : charismatique, inspiré et maitre de son instrument sachant s'entourer de sidemen de qualité dont un jeune guitariste de 20 ans tout bonnement bluffant.
Jeune musicien précoce, David Murray le fut aussi. Débarquant à New-York à tout juste 20 ans, le saxophoniste fait rapidement parler de lui, aidé par l'agent de l'écrivain Stanley Crouch, son colocataire. Dans le sillage de ces illustres aînés, Archie Shepp et Albert Ayler, le jeune Murray évoque les mêmes qualités expressionnistes et le même pouvoir d'abstraction. A 21 ans, il enregistre ses deux premiers disques, Flowers for Albert (Ayler of course) et Low Class Conspiracy. De plus en plus prothéiforme, il intègre le prestigieux World Saxophone Quartet de Julius Hemphill, puis diverses formations à géométrie variable, du big-band à l'octet jusqu'au trio.