Les producteurs - Mel Brooks (1967)

Premier long-métrage de Mel Brooks, le film Les Producteurs a fêté l'année dernière son cinquantième anniversaire. Lauréat de l'Oscar du meilleur scénario original en 1968, devant Stanley Kubrick et John Cassavettes, respectivement pour 2001, l'Odyssée de l'espace et Faces, Mel Brooks frappait un grand coup, tant sur le fond que sur la forme. Inspirée de son expérience passée dans le monde du spectacle, cette satire marquait un tournant dans l'univers comique étasunien. A l'éternelle question "peut-on rire de tout ?", Brooks répondait par l'affirmative repoussant à l'envie les limites du bon goût et du politiquement correct. À découvrir grâce à Carlotta dans sa nouvelle version restaurée au cinéma depuis le 22 août.

Jadis célèbre producteur à Broadway, Max Bialystock (Zero Mostel) est désormais contraint de soutirer de l'argent à de riches octogénaires libidineuses en faisant le gigolo. Un jour débarque le timide et névrosé Leo Bloom (Gene Wilder), chargé de vérifier ses comptes. Constatant certaines irrégularités, le comptable fait remarquer qu'il y aurait beaucoup d'argent à se faire en montant un spectacle qui s'avérerait être un flop immédiat. Les deux comparses décident de s'associer et tombent sur le projet parfait : une comédie musicale intitulée Le Printemps d'Hitler, écrite par un certain Franz Liebkind (Kenneth Mars), faisant l'apologie du Troisième Reich...
   

The Intruder - Roger Corman (1962)

Auteur du livre en 1990 intitulé How I Made a Hundred Movies in Hollywood and Never Lost a Dime [1], le cinéaste et producteur indépendant Roger Corman se rappelait au bon souvenir des classiques de la série B qu'il mit en scène, ou finança à moindre frais, pendant près de quatre décennies. Or un intrus, justement, se glisse dans cette liste qui compte L'attaque des crabes géants, La petite boutique des horreurs, The Trip ou Bloody Mama, un long métrage considéré aujourd'hui comme son meilleur film, et paradoxalement son seul revers commercial, The Intruder. Sorti la même année que L'enterré vivant, et un an avant le classique Le corbeau, nouvelle adaptation d'Edgar Allan Poe avec son acteur fétiche Vincent Price, Roger Corman s'écartait pour la première et dernière fois du film de genre, et tournait un film engagé, ancré dans son époque, évoquant la lutte pour les droits civiques. Autofinancé, The Intruder récolta d'excellentes critiques, en dépit d'un succès d'estime qui poussa Corman à revenir aux films d'exploitation. Pour la première fois dans les salles françaises en version restaurée le 15 août.

À Caxton, petite ville du sud des États-Unis, une loi vient de passer autorisant un quota d'élèves noirs à intégrer un lycée fréquenté par des Blancs. Arrivé par le bus, membre de l'organisation Patrick Henry, le dénommé Adam Cramer (William Shatner) enquête auprès des habitants afin de savoir ce qu'ils pensent de cette réforme controversée. Charismatique, beau parleur et dangereusement séducteur, Cramer sème rapidement le trouble dans la ville…
   

Cronico Ristretto : Dead - Obituary (1998)

Unique disque live d'Obituary, le bien, et ironiquement, nommé Dead s'inscrivait lors de sa sortie, de prime abord, comme le témoignage sonore tardif d'une formation réputée depuis ses débuts pour la qualité de ses prestations scéniques. D'un public parti vers d'autres horizons plus noirs depuis le mitan de la décennie, à un groupe dont certains membres ne cachaient plus leur lassitude, la mention dudit album tendait à indiquer paradoxalement que les floridiens n'étaient finalement pas encore totalement décédés. Auteurs d'un récent et (toutefois) convaincant Back from the Dead qui présentait, bon an mal an, une formation portée à bout de bras par le guitariste Trevor Peres, Obituary débutait quelques semaines avant la sortie officielle de ce cinquième album studio leur nouvelle tournée européenne par l'Allemagne, suivie quatre mois plus tard par son pendant nord-américain. Deux ans après Entangled in Chaos [1] de Morbid Angel, et six mois avant la sortie de When Satan Lives de Deicide, Dead se présentait en somme comme un nouveau testament live d'un des groupes majeurs de la scène death metal US du début de la décennie 90.