Funky Front Covers - Part XIII

Comme chaque année, depuis désormais une décennie, voici le rendez-vous annuel de la fin du mois de décembre où le RHCS convie les amateurs et amatrices de sensations fortes. Non content de vous souhaiter nos meilleurs vœux, chantons tous l'avènement de la treizième saison des Funky front covers ©, ou le meilleur du pire des pochettes les plus insolites ou sexuées des musiques funk, disco et consorts des années 70 et 80.

Classique parmi les classiques, afin de débuter en douceur cette nouvelle saison, avant de débrider par la suite nos sens, offrons nous une mise en bouche à base de déguisement :


Sesso nero - Joe D'Amato (1980)

Re : L'histoire est connue des initié.e.s. Après avoir donné ses lettres de noblesse déviante à la série Black Emmanuelle avec la belle métisse Laura Gemser entre 1976 et 1978, le réalisateur bis Joe D'Amato quittait les rives de la soft sexploitation, non sans en avoir redéfini les limites à grand renforts de provocation ultime, pour franchir de nouveaux seuils de tolérance au grand dam des censeurs du monde entier. Passé quelques Mondos bricolés à la va-vite (enfin plus qu'à l'accoutumée), Joe D'Amato faisait encore parler de lui dans les milieux concernés avec son premier long métrage 100 % gore, Blue Holocaust (1979), ou la romance nécrophile d'un jeune taxidermiste dans l'Italie du Nord. Mieux, le Romain avec l'aide de son comparse Luigi Montefiori, alias George Eastman, embarquait pour la République Dominicaine, où furent mis en scène plusieurs longs métrages qui marquèrent durablement le cinéma d'exploitation et la pornographie européenne : Hard Sensation, Exotic Love, Porno Holocaust, Orgasmo nero, La nuit fantastique des morts-vivants et enfin, celui qui nous intéresse Sesso nero [1]. Un étalon (moustachu), de jolies filles, une destination paradisiaque, tous les éléments étaient réunis pour faire de ce Sexe noir un modèle du genre. Et bien plus encore, car c'était sans compter la capacité de Joe D'Amato à sortir, faut-il encore le rappeler, des sentiers battus. Mais n'allons pas trop vite.

Atteint d'une hypertrophie de la prostate, Mark Lester (Mark Shannon), homme marié et coureur de jupons cynique, doit se résigner à une ablation qui le rendra impuissant. En accord avec son chirurgien, il décide de déplacer de quinze jours la date de l'opération afin de se réfugier à Saint-Domingue, là où il était tombé follement amoureux de la jeune Marja (Annj Goren). A son arrivée, Mark est persuadé de la voir à chaque coin de rue, tandis que Jacques (George Du Brien) lui annonce que Marja s'est suicidée après leur rupture. Entre ses crises de douleur et ses hallucinations, Mark commence à perdre la raison...