Pterodactyl Woman from Beverly Hills - Philippe Mora (1997)

Riche d'une filmographie des plus portnawak dans les années 80, l'homme est par exemple responsable (et coupable) au mitan de ladite décennie des navrants épisodes deux et trois de la franchise Hurlements [1], le réalisateur Philippe Mora marquait un retour sinon remarqué, du moins prolifique, durant la décennie suivante après une pause de cinq années. Entre 1994 et 1999, le réalisateur de Mad Dog Morgan [2] signait ainsi pas moins de huit long métrages, dont trois pour la seule année 1997, et en particulier celui qui nous intéresse, l'énigmatique (?) Pterodactyl Woman from Beverly Hills

Dernier film de Philippe Mora pour l'année 1997, après un Back in Business avec l'ancien footballeur US, qui était promis à faire carrière à Hollywood et qui fit un gros flop, Brian Bosworth [3], et la comédie (déjà) foutraque Snide and Prejudice (un psychiatre juif s'occupe de patients persuadés d'être de hauts dignitaires du troisième Reich), Pterodactyl Woman from Beverly Hills s'inscrit, on l'aura vite compris, dans la même veine, celle des productions fauchées flirtant allègrement avec la série Z, sans jamais y tomber à grand renfort d'autodérision. Pas étonnant donc que le film ait été par la suite distribué par le sémillant Lloyd Kaufman et sa société Troma. Mais n'allons pas trop vite... 
 
Dick Chandler (Brad Wilson), paléontologiste, accompagné de son collègue Janensch, découvre sur un ancien site sacré amérindien des fossiles uniques de ptérodactyles. Mis en garde par un mystérieux shaman, les deux hommes ne prennent nullement au sérieux la menace brandie par ce dénommé Salvador Dali (Brion James), avant que Janensch ne soit changé en lézard. Implorant vainement le pardon du sorcier, Dick apprend que son épouse, Pixie (Beverly D'Angelo), est désormais maudite, et va se transformer en ptérodactyle...
 
 
S'ouvrant sur une croquignolette scène semblant nous montrer le Beverly Hills d'il y a deux millions d'années avec dinosaures en motion capture suranné (images tirées du déjà bien gratiné Planet of Dinosaurs de 1977), Pterodactyl Woman from Beverly Hills annonce la couleur dès son préambule. Pourrait-il en être autrement avec un tel titre ? Évidemment non. L'apparition bien barrée d'un Brion James peinturluré allant finalement dans le même sens. Mieux, l'interprète culte de Leon Kowalski dans Blade Runner, et acteur fétiche de Philippe Mora depuis son retour 90's [4], en profite pour jouer un second personnage, Sam, avatar d'un gourou new-age, tout aussi allumé. 


Produit par ses deux acteurs principaux, en qualité de producteurs associés, Pterodactyl Woman accorde à Beverly D'Angelo un rôle à la mesure de sa fantaisie. Osons même l'écrire, rarement l'amateur de déviance cinématographique aura pu apprécier une telle interprétation habitée de la part de quelqu'un qui doit jouer un dinosaure ! De sa rencontre avec une carpe dans le supermarché voisin, à l'éveil de son instinct reproductif, en passant par ses cris et autres battements de bras ou sa chanson dédiée au Blue Martini, miss D'Angelo fait corps avec son personnage. En roue libre, sans peur du ridicule, le génie comique de l'actrice marque les esprits.


Animé des meilleures intentions déviantes, si le long métrage cultive crânement sa part d'humour foutraque et potache (au hasard les jeux de mots avec le prénom Dick), celui-ci prend également le risque de se retrouver rapidement sans filet quand le scénario subit de sérieux coups de mou. D'un réalisateur comptant davantage sur l'abattage de ses comédiens (avec en prime la triple apparition de Barry Humphries dont Dame Edna au détour d'un rayon de ladite supérette) que sur son script, bancal, devenu prétexte à broder une histoire autour de ce titre prometteur, Pterodactyl Woman from Beverly Hills n'est pas le faux nanar tant espéré. Dommage. Reste la performance mémorable de Beverly D'Angelo et une des dernières apparitions de Brian James, dans un registre comique bien éloigné de ses récurrents rôles de gros bras patibulaires (Le scorpion rouge par exemple).

En bonus : Quelques gifs du film sur notre tumblr.





Pterodactyl Woman from Beverly Hills | 1997 | 97 min
Réalisation : Philippe Mora
Scénario : Philippe Mora
Avec : Beverly D'Angelo, Aron Eisenberg, Brion James, Brad Wilson, Stephen McHattie, Barry Humphries   
Musique : Roy Hay
Directeur de la photographie : Walter Bal
Montage : Ross Guidici
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[1] Initialement mis en scène faut-il le rappeler par Joe Dante.

[2] Film sorti en 1976 retraçant la vie du hors la loi Dan Morgan avec dans le rôle titre Dennis Hopper ; métrage qui ouvrit à Mora les portes d'Hollywood six ans plus tard avec son premier film d'horreur, The Beast Within (1982).

[3] Souvenons nous (ou pas) de Stone Cold (1991), son premier film post-Foot US, qui devait lui permettre de jouer les nouveaux venus dans la catégorie gros bras. Au final, un plantage mémorable.

[4] Mora et James se sont rencontrés sur Une race à part (A Breed Apart) sorti en 1984, avec Rutger Hauer, Powers Boothe, Kathleen Turner et Donald Pleasence, avant d'entamer la décennie suivante une collaboration accrue (dans le susmentionné Snide and Prejudice il incarnait une imitation d'Hermann Goering) jusqu'à la disparition de l'acteur en 1999.  

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