Cri-Cri l'emmédaillé ou les hostilités du début d'année

A l'heure où les derniers (grands) retardataires fomentent en douce leur classement des meilleurs disques de l'année précédente, prétextant non sans raison que sortir un top à la mi-décembre répond certes à des impératifs, mais vous coupe en partie des sorties du dernier mois de l'année, le mois de janvier sera comme de coutume aller de pair avec sa pelletée de résolutions plus ou moins rancies ou jubilatoires (c'est selon).

Qui dit nouvelle année, dit éternel recommencement, nouvel embrayage. « C'est le grand cycle de la vie » s'époumona dans un dernier souffle le grand sage avant de succomber d'une christophemaéite aiguë. Christophe Maé ou l'un de nos nouveaux Chevaliers des Arts et des Lettres (1) récompensé pour sa création dans le domaine artistique, voire sa contribution apportée au rayonnement des Arts en France si on en croit les milieux concernés (''et dans le monde?'' me tance la petite fille du sage prompte à tacler les grognons. Ça reste encore à prouver, ma méconnaissance de l'aura francophone de notre néo-emmédaillé étant avérée, les plus altruistes pourront toujours souhaiter son exportation - lointaine - vers la Belle Province. Celle-ci nous a suffisamment refourgué par paquets de douze tant de talents émasculteurs, briseurs de gonades, que finalement pour service rendu, la France peut bien faire partager au Québec un peu de sa culture populaire... qui déborde).

Une breloque soulignant néanmoins un fait symbolique, comme aurait pu nous le rappeler un publicitaire mélomane « si à cinquante ans passés, la bise et la décoration du ministre te font défaut... ». Pouf, pouf... Restera surtout un symbole plus crispant, au risque d'enfoncer quelques portes ouvertes, le fait qu'on confonde popularité avec ventes de disques, création et innovation avec bilan comptable. Car pour l'anecdote, le chanteur de variétés fut épinglé lors du Marché international du disque et de l'édition musicale (MIDEM), haut lieu de l'art musical et synonyme de démarrage saisonnier de diverses remises de prix futiles et variés (2).

Dès lors, à défaut de résolutions pertinentes (tout du moins contraires au constat pessimiste précédent), telles que le fameux : « j'arrêterai de dire que c'était mieux avant (même si l'année 2010 n'a pas été des plus enthousiasmantes, alors pour 2011, ne m'attendez pas à sortir les cotillons...) », on pourra toujours s'amuser à regarder les petits camarades, pronostiqueurs dans l'âme, qui guettent les sorties annoncées en ce début d'année. Une saine activité contre-productive dont l'aspect jusqu'au-boutiste peut prendre la forme suivante: piaffer d'impatience le bousin prévu et repoussé depuis les calendes grecques, au risque de succomber devant cette montée et attente orgasmique, un trop plein d'émotion bien connu des amateurs d'Arlésienne tragi-comique (3)...

Allez, encore dix mois et demi à tenir...

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(1) Lors du Midem à Cannes... on y reviendra.

(2) Le 22 Janvier la première radio musicale de France (en terme de parts de marché) lança ses onzièmes prix populo-musicaux... Sinon outre-Atlantique au rayon nouvelles de la semaine, Angry World de Neil Young a gagné le Grammy de la meilleure chanson Rock... c'te bonne blague, c'est sans conteste la plus ridicule qu'ai enregistré le loner depuis belle lurette... quant à Muse qui récolte l'album Rock de l'année...

(3) Encore que depuis la sortie de Chinese Democracy des Guns N' Roses, les Arlésiennes d'un tel calibre se font bien rares... décidément, sale temps pour les hédonistes déviants.

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