Malleus Maleficarum - Pestilence ou le marteau des sorcières

Depuis quelques semaines un des guitaristes les plus influents des 90's dans le petit monde fermé du death metal, Patrick Mameli, a fait un retour dans le music business avec la sortie du premier album de son nouveau projet C-187, qui permis à bon nombre de nostalgiques de se remémorer la glorieuses époques que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, à savoir l'histoire du groupe batave, Pestilence. Ceci dit, les vieux croulants ont dû être aussi surpris puisque le père Patrick s'éloigne fortement de ses racines musicales pour une musique qui s'est fortement hardcorisée...

Petit rappel des faits. Dans le milieu des années 80's, le metal extrême est en pleine ébullition. La révolution thrash fait parler d'elle depuis quelques années avec Slayer et Metallica, le black metal de Celtic Frost et Bathory sème ses mauvaises graines pour la génération future, et aux quatre coins du monde de jeunes formations de proto death metal apparaissent. Ainsi en 1986, une bande de jeunes bataves attirés par le tourbillon musical extrême, les guitaristes Patrick Mameli, Randy Meinhard et le batteur Marco Foddis, fondent Pestilence, rejoint rapidement par un certain Martin Van Drunen à la basse et au chant. A cette époque, le death metal en est encore à ses jeunes années, et même si désormais on peut mettre un nom sur ce genre depuis la sortie du EP de Possessed, Death Metal, il faudra attendre le premier album de Death, le fameux Scream Bloody Gore, pour obtenir une véritable pièce fondatrice du mouvement. La frontière entre death et thrash était encore suffisamment trouble, ce qui explique qu'à leur début bon nombre de formations de death ont débuté dans un thrash metal féroce annonciateur de quelque chose d'encore plus virulent.

Après deux démos et une participation à la compilation allemande Teutonic Invasion Part II, Pestilence se fait remarquer et signe sur le jeune label compatriote Roadrunner Records. Le groupe sort ainsi son premier méfait, Malleus Maleficarum, en 1988 et s'inscrit désormais comme une formation prometteuse. Plusieurs détails peuvent déjà attirer l'attention en dehors des quelques particularités inhérentes à la période d'enregistrement (1) soit une ambiance sombre tenu, la science du riff de Mameli (aussi habile sur un solo que pour la composition d'un rythme accrocheur). Bref, on sait déjà qu'il ne s'agit que d'un premier album, que le prochain risque de faire grand bruit. Et au passage un grand salut à celui qui aurait deviné les futures élans avant-gardistes de la formation batave en 1988.

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(1) Des vocaux encore sages qui rappellent ceux de Max Cavalera période Mordid Visions/Schizophrenia, une production qui se cherche encore, le rendu des instruments étant encore un peu trop étouffé.

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