Funky front covers - Part XII

Chantons tous son avènement ! Depuis plus de dix ans, chaque année, nous attendons cet heureux temps, celui des Funky front covers ©. Ouvrons dès lors ensemble leur douzième édition, ou le meilleur du pire des pochettes les plus insolites ou sexuées des musiques funk, disco et consorts des années 70 et 80.

Depuis leur création en 2008, l'attentat dit capillaire est devenu au fil du temps un passage obligé, du moins un hors d'œuvre pictural à consommer sans modération :


Après un premier album, In Black & White (1983), déjà marqué par une certaine audace capillaire saluée par les milieux dits capilicoles, la chanteuse Jenny Burton signait, trois ans plus tard, un troisième disque intitulé Souvenirs. Dernier album avant un hiatus de près de deux décennies, Souvenirs fut coproduit et composé en partie par la fratrie Glass, Alan et Preston, ce dernier ayant collaboré au cours de sa carrière avec des artistes aussi variés et divers que le rapper Ice T, le jazzman George Benson ou l'endive permanentée Michael Bolton. Dernier album de Phyllis Hyman sorti de son vivant [1], Prime of My Life (1991) comporte l'unique tube de la chanteuse originaire de Philadelphie, Don't Wanna Change the World. Coproduit par Kenneth Gamble, membre du duo Gamble and Huff avec Leon A. Huff, créateur du Philly sound durant la décennie 70, ce huitième album fut, on l'aura compris, le plus populaire de miss Hyman. Appelé plus communément par leurs initiales The B.B. & Q. Band, The Brooklyn, Bronx & Queens Band fut formé en 1981 sous la houlette d'une autre paire de producteurs, spécialisée à l'origine dans le disco, le guadeloupéen Jacques Fred Petrus et l'italien Mauro Malavasi. Troisième et avant-dernier album de la formation new-yorkaise, Six Millions Times (1983) s'inscrit pleinement dans le funk 80's de ces années.


Troisième album du flutiste Dave Valentin, Land Of The Third Eye (1980) délaissait momentanément les portraits du moustachu latino originaire du South Bronx. Une pochette sexy aux textures tigrée et reptilienne qui annonçait, on l'aura vite deviné, un virage funky en sus de cette persistance rétinienne fluorescente. Le néonesque foudroyant Lightning (1979) fut produit quant à lui par la paire Lewis Merenstein et Ralph Moss. Premier et dernier album de cette éphémère formation, Lightning ravira les amateurs de devinette en connaissant le CV desdits producteurs, le disque incarnant rien de moins que le point de convergence entre le culte Astral Weeks, le Rock 'n' Roll Animal de Lou Reed et le mythique roller disco, Merenstein ayant produit le disque culte de Van Morrison tandis que Moss fut ingénieur du son pour le non moins culte premier témoignage live de l'ancien leader du VU. Deuxième album de Southroad Connection et premier disque du groupe, formé par le producteur Lionel Job, signé sur la major et filiale musicale de United Artists, Ain't No Time To Sit Down (1979), en dépit de sa pochette colorée invitant à la danse, ne recueillit contrairement à leur premier album, Sweet Ride, qu'un succès d'estime, précipitant l'arrêt du groupe à l'orée de la nouvelle décennie, leur troisième disque Positive Energy connaissant également le même sort.



Originaire de Madrid et formé autour du batteur Fernando Arbex au début de la décennie 70, Barrabas amorça avec leur cinquième album, Watch Out (1976), un virage disco, délaissant le rock latino originel au profit d'une musique plus légère et dansante, et la présence de l'ex-playmate Ellen Michaels en guise de gorgone sexy. Attention, artiste culte. Gravitant dans les années 60 dans le cercle des jeunes groupes de rock français, des Flâneurs aux Francs-Garçons, Bernard Fèvre débuta une carrière solo à partir de 1974 avec son disque d'illustration musicale, The Strange World of Bernard Fèvre. Découvrant les possibilités qu'offraient les prémices de la musique électronique, Fèvre enregistra en 1978 un disque qui fera bien des années plus tard de nombreux émules (les Chemical Brothers et Aphex Twin), Black Devil Disco Club. Formé par les frères Gregg et Godfrey Diamond, Bionic Boogie sortit en 1978 son deuxième album, Hot Butterfly. En sus du mutant mi-femme mi-papillon qui orne la pochette, la chanson éponyme put compter sur la participation du jeune Luther Vandross en qualité d'interprète principal, trois ans avant son premier album solo Never Too Much.


Bassiste de la légendaire formation Sly & the Family Stone, de 1967 à 1973, Larry Graham entama une carrière de leader à partir de 1974 avec son groupe Graham Central Station, puis en son nom en 1980 avec son disque One in a Million You. Produit par George Duke, son troisième album solo, Sooner Or Later (1982), ne dépareille pas des productions de l'époque, offrant un style plus décontracté, avec relevé de col et bagouzes en sus. Après avoir fait ses gammes auprès des figures tutélaires nommées Art Blakey, Roy Haynes ou Sam Rivers, le guitariste Kevin Eubanks enregistrait son premier album intitulé sobrement Guitarist en 1982. Cinq ans plus tard, le jeune jazzman prend la pose avec t-shirt mouillé et muscles bandants pour The Heat of Heat. Musique FM pour ascenseur en mal de sensation jazzy, le disque peut toutefois compter sur la participation amicale du grand Ron Carter sur trois titres, dont le standard de Miles Davis, Nardis. Dernier album 80's de Kool & the Gang, Sweat, en dépit de ces doigts délicats effleurant ces abdominaux ciselés (en attendant de caresser hypothétiquement ces pectoraux humides) poursuit la descente vers les limbes du gang de Robert Bell. Dix-huitième album, Sweat est sans conteste l'un de leurs pires opus, la formation subissant coup sur coup le départ de leur chanteur James "J.T." Taylor et celui, momentané, d'un des membres fondateurs, le saxophoniste et frère de Kool, Ronald "Khalis" Bell.


Obscur groupe allemand, Intercity Sound Association sortait en 1976 un Phillysound pompant allégrement les productions de la paire pré-citée Gamble and Huff, entre easy-listening et "funk au mètre". Édité sur le label allemand Intercord, le disque a été réédité depuis par Sonorama. Déjà évoqué par le passé par leur premier album éponyme, Love & Kisses en 1977, Alec R. Costandinos revenait l'année suivante avec le ronflant How Much, How Much I Love You, dont l'auteur de la pochette n'est autre que Ron Slenzak, qui signa en 1982 la fameuse pochette de Throwin' Down de Rick James. The last but not the least, le septette The Headquarters provient d'Afrique du Sud. Unique album à leur actif, la pochette Sweetie (1977) évoquera aux plus connaisseurs celles des Ohio Players, à l'instar d'Angel sorti la même année.

En vous donnant déjà rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle saison des Funky front covers © !
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[1] I Refuse to Be Lonely (1995) est sorti cinq mois après le suicide de la chanteuse, tandis que Forever with You, dixième et dernier album de Phyllis Hyman prenait la forme d'une compilation d'inédits enregistrés au cours des dix dernières années.

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