Cronico Ristretto : Assmonster - Bill Zebub (2006)

Le cas a déjà été examiné par le passé. Bill Zebub a débuté au mitan des années 2000 une filmographie des plus improbables, située entre la comédie dite transgressive, la sexploitation et le film d'horreur supra-fauché. Conjuguant musique métallique et obsession mammaire, les productions Zebub se plaisent, si on en croit le premier intéressé, à jouer avec l'intransigeance monomaniaque des puristes. Soit. Délaissant un temps l'horreur, après Jesus Christ: Serial Rapist et le bien nommé The Worst Horror Movie Ever Made, le metalfreak natif du New-Jersey réalisait en 2006 sa nouvelle comédie intitulée Assmonster. Présenté par Zebub comme son premier long métrage parodiant les productions indépendantes, le film, sous-titré The Making of a Horror Movie, s'inscrivait comme le nouvel avatar dégénéré du King of the B Movies (?!). Avis aux amateurs.

Rencontré dans un parc, Bill (Bill Zebub) fait la connaissance de Lou Siffer (Fred Barnes), qui se présente comme réalisateur de films d'horreur et lui donne le DVD de son dernier long métrage, Vampire Suck, dans l'espoir qu'il en fasse la chronique pour son magazine The Grimoire of Exalted Deeds. De retour chez lui, Bill invite ses amis à le regarder. Film amateur vendu dans les conventions horrifiques pour la somme de trente dollars, Vampire Suck n'a rien de professionnel et s'avère être finalement une arnaque. De ce constat, Bill décide de faire de même et se lance dans la réalisation d'un film d'horreur...
  
Supposée mise en abyme d'une production indie, Assmonster narre les tribulations comiques d'une équipe de tournage menée par sieur Zebub himself. Autofiction foutraque sous-titrée The Making of a Horror Movie, Assmonster s'illustre, sans surprise, par son amateurisme et son humour désolant. Rien ne nous sera épargné. Ou presque. De l'ignorance crasse du personnage Zebub découvrant sur le terrain les techniques de mise en scène à ses querelles avec ses amis de déroute, l'auteur de l'innommable Dickshark enquille les séquences pénibles, l'argument de départ, une production cheap se moquant des productions cheap, pouvant difficilement justifier l'indigence des situations.


Avec en guise d'accroche, la présence de la pornostar Gina Lynn [1], suivie de près par une poignée de jeunes femmes en lingerie plus ou moins dénudées, Assmonster, on l'aura compris, s'inscrit également comme l'un des premiers longs métrages obsessionnels de Zebub, deux ans avant le séminal Stereotypes don't just disappear into thin air (2004). Festival de gros plans fessiers et mammaires filmés à la truelle, ce direct-to-video n'est qu'un nouveau prétexte pour Zebub à tâter les attributs tarifés de ses interprètes féminins au son de sa musique préférée [2].

Assmonster est disponible en guise de bonus dans l'édition DVD du film de Bill Zebub, Antfarm Dickhole, qui, comme son nom l'indique, est l'histoire d'un homme dont le corps devient l'hôte d'une colonie de fourmis sud-américaine, son pénis devenant l'entrée de la fourmilière. Tout un programme.

Navrant. En attendant la suite...

Verdict du Nanarotron :





Assmonster : The Making of a Horror Movie | 2006 | 85 min | Couleurs
Réalisation : Bill Zebub
Production : Bill Zebub
Scénario : Bill Zebub
Avec : Bill Zebub, Fred Barnes, Ed Bowkey, Steve Nebesni, Parker Weller, George Fisher, Jennifer Ligierie, Gina Lynn, Kerri Taylor
Directeur de la photographie : Bill Zebub
Montage : Bill Zebub
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[1] Notons également la présence, moins glamour toutefois, de George Fisher, vocaliste de Cannibal Corpse en guise d'invité dans son propre rôle. 

[2] Soit Immolation, Sadist, Eisheilig, Necronomicon, Thy Serpent,  Rapture, Tristitia.

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