
Longtemps inédit en DVD (le Blu-Ray sort aux USA le 13 octobre prochain), Ultime combat est sans conteste le film le plus marquant de la fratrie Prior, ce dernier ayant même droit, vingt-cinq ans plus tard, à une séquelle toujours signée par Prior, nommée Deadliest Prey, avec de nouveau la paire Ted Prior et David Campbell dans leur rôle respectif (l'année 2013 sonnant son grand retour après une timide réapparition dans les années 2000). A l'instar de Strike Commando mis en scène par l’inénarrable Bruno Mattei, et sorti la même année avec le sémillant Reb Brown, Ultime combat puise son inspiration du côté de la franchise Rambo, tout en y apportant une once d'originalité (osons le l'écrire), le scénario lorgnant également vers le classique des années 30, La chasse du comte Zaroff (1), ou quand un Rambo blond devient la proie de méchants mercenaires commandés par un colonel tout aussi sinistre. Mais n'allons pas trop vite.
A 75 miles au Sud-Est de Los Angeles, le colonel John Hogan (David Campbell) dirige de mains de fer un mystérieux camp de mercenaires financé par un certain Don Michaelson (Troy Donahue). Cet ancien gradé, remercié par les cuistres ronds de cuir de l'armée étasunienne qui ne croyaient pas en ses méthodes, rassemble des soldats perdus dans un seul but, en faire "les mercenaires les meilleurs du monde", avant de les envoyer vers de lucratifs théâtres d'opération dans diverses dictatures sud-américaines. Secondé par le lieutenant Thornton (Fritz Matthews), Hogan a mis au point une méthode unique en guise d'entrainement : la chasse à l'homme, ou enlever un inconnu et le lâcher en pleine forêt avec une dizaine d'hommes armés à ses trousses.
Or le procédé est quelque peu hasardeux, et dépend en premier lieu des qualités athlétiques de la victime, non consentante faut-il le rappeler. On peut ainsi s'interroger sur la pertinence des proies choisies à l'instar du comptable/banquier look-a-like à forte corpulence, qui jugera certes rapidement la situation inextricable dans laquelle il est plongé "Fils de pute, i'vont m'tuer", sans cependant pouvoir contrecarrer les plans de Hogan & co "T'es un homme mort, gras double". Las de tomber à chaque fois sur de piètres proies, Hogan ordonne à son lieutenant de faire mieux, d'autant plus que Thornton élimine dans son dos à mesure les soldats qui ne donnent pas satisfaction : "Il (gras double) m'a pris en traite" "je sais. Pan! ". Bref comme l'indique amèrement Hogan : "Et merde, on est tombé sur une équipe de gonzesses, ma parole. Réunis quelques hommes et trouve une proie, et coriace cette fois". Car n'oublions pas la devise Hogan que le colonel aime à formuler devant chaque nouvelle recrue : "Quand on s'entraîne, c'est pour de bon".
Mike Danton était le meilleur au Vietnam. Il l'est encore. Véritable machine à tuer au sang-froid reptilien, l'homme conjugue l'ingéniosité des castors juniors et de Mac Gyver (le mulet de notre héros n'est pas là par hasard) à des performances et des connaissances dignes des meilleurs commandos en matière de camouflage. Tuer avec une brindille, surgir de l'eau tel un crocodile, manger des lombrics, ou parsemer la forêt de pièges redoutables, plus rien n'arrête Mike Danton, au grand dam de Hogan ? Ce serait oublier que le colonel sait exactement ce que Danton pense "c'est moi qui lui ai appris". Le colonel décide alors d'user de méthodes plus psychologiques pour faire plier son ancien élève : kidnapper sa femme Jaimy (Suzanne Tara) et la violer en sus. En l'apprenant, Mike est désormais très très énervé !
Relation très tendue entre Mike et Sybil, adjointe et copine du colonel
"Halte. Ami ou ennemi ?"
"Ami !"
"Tu es un menteur… Pan!"
En bonus : Quelques gifs du film sur notre tumblr.
Verdict du Nanarotron :
Deadly Prey résumé en 6'46" !
Réalisation : David A. Prior
Scénario : David A. Prior
Avec : Ted Prior, Cameron Mitchell, Troy Donahue, Fritz Matthews, David Campbell, Dawn Abraham, William Zipp
Musique : Tim Heintz, Tim James, Steve McClintock
Directeur de la photographie : Stephen Ashley Blake
Montage : Brian Evans
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(1) A noter que ce modèle dantesque (et fauché) évoque le film Que la chasse commence! (Surviving the Game) de 1994 avec le trio Ice-T, Rutger Hauer et Gary Busey.
(2) Tels les deux vieux has been, cachetonnant bon an mal an, Cameron Mitchell et Troy Donahue.
(3) Et l'âge tout autant improbable : le personnage est trentenaire et est pourtant un ancien soldat d'élite ayant participé à la guerre du Vietnam. L'US Army enrôlait des mineurs ?!
Mon Dieu, ce film a l'air d'être un pilier du genre !
RépondreSupprimerJ'ai adoré certains détails... Ce film démontre notamment :
- que les phrases misogynes sont de la poésie moderne mais incomprise,
- qu'un baton est plus fort qu'un lance roquette, car l'important n'a jamais été la taille
- que se mettre du maquillage "camouflage" n'est pas si ridicule que ça quand on est accompagné d'une fille en shorty rose fluo
- qu'on peut se faire très mal avec son propre bras.
Génialissime !! :D
il est vrai que la scène où notre héros matraque le méchant avec l'avant bras arraché de ce dernier (et pas une goutte de sang!!!) est un modèle du genre :D
RépondreSupprimerDu nanar de première bourre !
RépondreSupprimerVu quand j'étais gamin sur l'ex-Cinq. Fan de Rambo, j'avais adoré à l'époque. Pas revu depuis : je tiens à garder ma madeleine de Proust intacte. C'est aussi pour ça que je ne reverrai jamais Bruce contre-attaque...
RépondreSupprimerAllez chère Mady, laissez vous tenter au moins par le résumé tout en images ;-)
SupprimerAh enfin un blog qui relate les réjouissances de ce nanar hors norme ! Quand Stallone se retrouve transfiguré en Dolph Lundgren. Une sorte de Dolph Stallone en fin de compte, à la sauce moisie évidemment ! Miam miam !
RépondreSupprimerMerci pour l'enthousiasme ! :-D
SupprimerEn fait, il s'agit de la refonte d'un ancien article écrit il y a très longtemps.
Je pense faire de même prochainement avec la chronique de Yor, le chasseur du futur...