The Deadliest Prey - David A. Prior (2013)

Mike Danton. Un nom qui résonne dans toutes les têtes, enfin si vous aimez les hommes, les vrais, ceux qui peuvent décimer une armée (de bras cassés) à mains nues. Adepte du mulet et du short ultra court durant ses jeunes années post-Vietnam, cet ancien soldat (le meilleur) inspirait autant l'admiration que la défiance de la part de ses ex-camarades de régiment. Trop beau, trop fort, pour son ancien supérieur, le colonel John Hogan, pourrait-on résumer, ou les prémices d'une tragédie en trois actes nommée Ultime combat, écrit, réalisé par David A. Prior et interprété par son cadet, Ted. Disparu le 16 août 2015, le réalisateur étasunien, auteur de plus d'une vingtaine de bisseries, où se croisèrent tueur psychopathe, zombies vengeurs, et nombre de films de guerre fauchés, était revenu (enfin) aux affaires courantes en 2012 avec Night Claws et son histoire de Big Foot sanguinaire. Une année plus tard, peut-être inspirés par le succès des films d'action à l'ancienne porté par Stallone, de son John Rambo à la franchise The Expendables, ou tout simplement l'envie de revenir à leur film le plus emblématique, les Prior bros. signaient le retour inattendu, voire inespéré, de Mike Danton dans la séquelle The Deadliest Prey.

Vingt-sept ans après les sinistres événements survenus aux alentours de Los Angeles, ou la découverte des chasses à l'homme orchestrées par le colonel Hogan (David Campbell), et la réponse punitive de Mike Danton (Ted Prior) qui fut enlevé par mégarde, l'ex-commando vit désormais avec sa femme Allison (Cat Tomeny) et son fils Michael (Michael Charles Prior, fils de Ted). Or Hogan, cette figure du passé qui hante encore les rêves de Danton, recouvre finalement la liberté après avoir purgé sa longue peine de prison. Mais ce dernier n'a qu'un souhait: se venger. En grand stratège nostalgique, l'officier psychotique fait kidnapper de nouveau Danton de bon matin, lors de la sortie des ordures ménagères, en souvenir de leur précédente rencontre. Secondé par la vénale Sophia (Tara Kleinpeter) et soutenu par de nouveaux investisseurs [1], dont le but est diffuser cette chasse à l'homme sur internet (la forêt est truffée de caméras), Hogan et son groupe de mercenaires sont désormais prêts à réécrire le passé...
   
 

Tourné à Mobile, en Alabama, cette séquelle est, comme le présage le résumé précédent, davantage un remake de Deadly Prey, qu'une véritable suite, à l'instar des premières minutes du film qui reprennent exactement le début du métrage originel. Histoire et situations copiées à l'identique à quelques personnages près (en sus de la musique), Prior fait donc le strict minimum pour se démarquer du scénario d'Ultime combat. Des scènes entières sont ainsi intégralement reprises par la suite sans la moindre hésitation, pour la plus grande satisfaction coupable des admirateurs du premier volet, qui compteront à loisir le nombre de ces emprunts. Car au-delà de cette déception toute relative (qui s'attendait à mieux ou différent de la part du réalisateur ?), et du timide clin d'œil au fameux short de Danton, The Deadliest Prey n'avait de toute façon nullement vocation à s'inscrire dans la catégorie des films auto-référencés ou auto-parodiques. Dont acte.

 
D'une certaine manière plus réaliste, comprendre moins portnawak et doté d'un budget encore plus fauché que l'original (au détriment donc de la pyrotechnie et au profit d'effets spéciaux numériques bas de gamme et mal intégré), The Deadliest Prey ne brille guère par ses scènes d'action contractuelles à l'image de la prestation molle, fatiguée ou sage, de Ted Prior (gare tout de même au drone, pardon à l'hélicoptère, qui viendrait croiser le chemin de Danton). Si le poids des années se ressent sur la mise en scène ou l'interprétation du personnage principal, celle de David Campbell ne souffre, quant à elle, d'aucune contestation. Complètement à l'arrache, le colonel Hogan est la star de cette fausse séquelle, faisant passer sa précédente performance pour un sommet de sobriété. Quant au retour surprise de Fritz Matthews dans le rôle du frère jumeau (?!) de feu Thornton, celui-ci se justifie (évidemment) par son prévisible et tranchant affrontement final.
 

Toutefois, ne boudons pas notre plaisir, The Deadliest Prey offre tout de même son lot de consolation et de surprises (mesurées), en la présence première d'un trio de hakers nazebroques de choc venus prêter mains fortes à Danton (sans cependant se demander, après avoir trouvé la localisation de la forêt depuis leur cuisine, comment ils pourront lui venir en aide une fois sur place). A cela s'ajoute les interventions risibles des spectateurs (alcoolisés), jouissant du Danton show diffusé sur le net depuis leur bar préféré, et une conclusion qui fait l'éloge de la transmission guerrière paternelle (sic).

A l'heure du bilan, cet avant-dernier film de David A. Prior est, on l'aura compris, destiné avant tout aux fans de film original. Moins divertissant que Deadly Prey, le long métrage n'en demeure pas moins une sympathique entreprise. Filmé au premier degré, cet hommage (maladroit) au cinéma d'exploitation (fauché) d'antan ravira les nostalgiques d'authenticité nanar.

Verdict du Nanarotron :

En bonus : Quelques gifs du film sur notre tumblr.




The Deadliest Prey | 2013 | 81 min
Réalisation: David A. Prior
Scénario: David A. Prior
Avec: Ted Prior, David Campbell, Fritz Matthews, Tara Kleinpeter, Cat Tomeny, Art James
Musique: Tim Heintz, Tim James, Steve McClintock
Directeur de la photographie: Eric A. Wahl
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[1] Joués (euh... personnifiés serait peut-être plus juste) par les producteurs A. Wade Miller et Fabio Soldani.

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