The Glamorous Life of Sachiko Hanai - Mitsuru Meike (2003)

Première véritable incursion du RHCS dans le monde merveilleux du Pinku eiga, Hatsujô kateikyôshi : sensei no aijiru, titre original de l'anglophone The Glamorous Life of Sachiko Hanai, aura suscité et hérité depuis sa sortie d'un petit culte mérité chez les amateurs de déviance. Présenté dans plusieurs festivals internationaux, si ce film du réalisateur Mitsuru Meike appartient bien au genre popularisé par la belle Reiko Ike [1] dans les 70's, celui-ci s'en démarque néanmoins, et doit sa popularité à son univers foutraque décomplexé, ou un savant mélange d'irrévérence, de comédie surréaliste et d'une joyeuse dose d'érotisme oriental.

Sous-titré par un racoleur et explicite Horny Home Tutor : Teacher’s Love Juice, les pérégrinations de Sachiko Hanai annonçait de prime abord le scénario d'un quelconque film érotique ; impression confortée par la première scène du film : une call-girl, déguisée en enseignante, prodigue un cours très particulier de géographie à un homme avide de connaissance, et d'expériences... et qui saura remercier et honorer, en quantité, l'altruisme culturel de sa jeune professeure. Après cet enseignement quelque peu collant, Sachiko se dirige vers son nouveau rendez-vous où elle doit rencontrer son agent, son souteneur, son supérieur hiérarchique (rayez la ou les mentions inutiles).

Or ce dernier lui apprend par téléphone qu'elle s'est trompée de café, une erreur qui lui sera fatale : la jeune femme, prise à partie dans une fusillade entre un agent nord-coréen et son intermédiaire, reçoit une balle perdue en plein milieu du front... mais en réchappe miraculeusement ! Désormais détentrice de pouvoirs extrasensoriels et d'une intelligence hautement supérieure (la balle logée près du cerveau ayant réveillé un niveau de conscience supérieur ?!!), Sachiko ignore tout du danger qui la guette. A la recherche du bien qu'il convoitait, et que la demoiselle récupéra par mégarde en le confondant avec un tube de rouge à lèvres, l'espion communiste n'a plus qu'une seule mission : retrouver la copie du majeur de George W. Bush, sésame pour une future guerre thermo-nucléaire...


Interprétée par l'actrice Emi Kuroda, connue des milieux averties pour ses films érotiques et pornographiques durant la décennie 2000, l'héroïne est sans conteste l'élément surréaliste conducteur de cet insensé récit. Si Sachiko s'ouvre à la philosophie, à la dialectique et aux mystères de l'univers, elle n'en garde pas moins un goût et un appétit sexuel intact, ne manquant pas d'offrir aux spectateurs des scènes des plus burlesques, ou comment débattre sur la théorie des cordes et les écrits de Noam Chomsky peut émoustiller et éveiller les désirs et autres pulsions sexuelles d'une jeune femme omnisciente.

  C'est le doigt qui décide du destin du monde

Bien plus qu'une simple parodie softcore fauchée, The Glamorous Life of Sachiko Hanai revêt à la fois de la satire politique et du (grand) portnawak porté aux nues. Vision sarcastique et (sexy?!) d'un monde au bord de l'apocalypse [2], le film navigue en des eaux que le Docteur Folamour de Stanley Kubrick n'avait osé traverser : juxtaposition particulière et absurde du monde graphique du Hentai [3] et de la menace nucléaire. Car au-delà des délires du métrage, et l'intervention télévisuelle d'un Bush junior libidineux à la recherche d'ADM dans le corps de Sachiko, en utilisant le doigté expert de son majeur animé et sa fameuse « Bush Technique », le scénario pointe également du doigt (hum...) de manière provocante le soutien du gouvernement nippon aux interventions belliqueuses orchestrés par les Neo-Cons étasuniens en Iraq.

The Glamorous Life of Sachiko Hanai, long métrage nippon ouvertement barré, culte, qui n'a qu'un seul défaut, celui de s'essouffler (malheureusement) passée sa première moitié.

En bonus : quelques gifs supplémentaires sur notre tumblr.





The Glamorous Life of Sachiko Hanai (Hatsujô kateikyôshi : sensei no aijiru) | 2003 | 90 min
Réalisation : Mitsuru Meike
Scénario : Nakano Takao
Avec : Emi Kuroda, Ito Takeshi, Hotaru Yukijiro, Matsue Tetsuaki
Musique : Kishioka Taro
Directeur de la photographie : Ito Hiroshi
Montage : Kaneko Naoki
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[1] Souvenons-nous fébrilement de l'émoi qu'avait provoqué l'écoute et la vision du premier album chanté par la dame lors des Funky Front Covers Part 5.

[2] Sexe et apocalypse faisant souvent bon ménage, ou l'idée de départ du Luxure de Max Pécas avec Karine Gambier.

[3] Le film offrant aux initiés un panel des différents catégories du genre...

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