Funky Front Covers - Part XIV

Une décennie a passé, le préposé a cédé les clefs du RHCS cette année à sa collègue Miss Magenta, mais le rendez-vous annuel de la fin du mois de décembre, les Funky front covers ©, reste immuable, le meilleur du pire des pochettes les plus insolites, sexuées ou sexistes des musiques funk, disco et consorts des années 70 et 80 est toujours au rendez-vous. En vous souhaitant à toustes nos meilleurs vœux, chantons tous l'avènement de cette quatorzième saison. 

En guise de mise en bouche, et débuter ainsi en douceur cette nouvelle saison, offrons nous le meilleur du déguisement offert par la gent masculine :

  

Engagé par George Clinton à l'âge de dix-sept ans avec la lourde tâche de remplacer Eddie Hazel, le guitariste Michael Hampton forma le groupe Kiddo au début de la décennie 80, quand Clinton mit un terme à l'aventure croisée Funkadelic / Parliament. Avec Donnie Sterling au chant, qui se fit connaitre dans la galaxie P-Funk pour sa participation à l'album Invasion Of The Booty Snatchers de Parlet, formation féminine, créée par Clinton, composée des choristes Debbie Wright, Mallia Franklin et Jeanette Washington, Kiddo signa son premier album éponyme en 1983, accompagné des singles Try My Loving (Gimme Just Enough) et Give it Up. Il aura ainsi fallu plus de dix ans pour enfin faire apparaître la création disco de Jacques Morali, les Village People. Quatrième album de la formation en seulement trois années d'existence, Go West est resté dans les mémoires pour son single In the Navy, et pour sa chanson éponyme qui connut un regain d'intérêt au début de la décennie 90 par la reprise des Pet Shop Boys en 1993. Enfin, non des moindres, le disque marque en sus du déclin du disco, la fin d'une époque pour le groupe, Go West est ainsi le dernier album avec le chanteur emblématique Victor Willis, qui reviendra le temps d'un Fox on the Box trois ans plus tard, avant de s'éclipser de nouveau. Formé en 1973, Massada est un groupe néerlandais dont la majeure partie des membres sont originaires de l'archipel des Moluques en Indonésie. Fort de leur succès en 1978 avec leur premier album Astaganaga et du single Latin Dance, Massada et son chanteur percussionniste Johnny Manuhutu revenait l'année suivante, torse huileux et pose virils en sus, avec Pukul Tifa et le single Arumbai, disque où l'influence de Santana se fait encore plus prégnante (There's No Time To Return)

Quittons les oripeaux mâles pour un hommage aux diverses orchestres qui traversèrent cette époque bénite :

  

Chanteur pop dès la fin des 50's, chantre du easy-listening à la sauce british, et toutefois producteur des Kinks et des Troggs, Larry Page surfait de nouveau sur les succès du moment en s'offrant désormais un intermède disco avec Erotic soul, resucée de son Rampage sorti l'année précédente en 1976. Pour le reste, l'âme et l'érotisme sont aux abonnées absentes. Auteur d'un premier album en 1976, John Davis et son orchestre monstrueux signait l'année suivante le bien nommé Up Jumped the Devil. A l'instar dudit premier album Night & Day, le disque est marqué par la présence des cousines Barbara Ingram et Carla Benson, connues sous le nom The Sweethearts et autres The Philadelphia Angels, trio vocal composé également d'Evette Benton qui chantèrent dans nombre de formation originaire de Philadelphie de la fin des années 70 au début des années 80. Transition toute trouvée pour mieux se prendre les pieds, les oreilles, et le reste dans le tapis à la découverte de ce The classics in Philadelphia (1976) par The Classicodisco Orchestra (sorti également sous le titre Philadelphia Disco par The Philarmonics). Enregistré à Bruxelles, se cache derrière cet hybride musical le producteur belge Jean Kluger. Réarranger à la sauce disco des compositions provenant de la musique classique, en voici une bonne idée qui fleure bon le surréalisme, le tiroir-caisse et surtout l'opportunisme, Kluger reprenant ni plus ni moins ce qui fit le succès de A Fifth of Beethoven de Walter Murphy la même année. Les plus kamikazes ou celleux qui ont un compte à régler avec Beethoven ou Mozart apprécieront dès lors sans nul doute For Elise ou A la Turka

Dans la liste des fantasmes masculins sur pochette, les dames au sol semblent tenir le haut du pavé...

  

Formé du trio transalpin Renato Posani, Riccardo Persi et Stefano Previsti, alias Ricky, René D.J. et Roxy, Big Ben Tribe est comme le laisse planer la nationalité des protagonistes une énième et fugace formation d'italo-disco des années 80, dont Tarzan Loves The Summer Nights (1983) fut leur troisième et dernier single. Autre trio, autre décennie, Overdrive nous provient d'Allemagne. Composé des dénommé.e.s David Hanselmann, Elke Köllen, Jeanette MacLeod, le trio évoque par ses chœurs un énième ersatz d'Abba. Unique album à leur actif, Electric Overdrive, s'inscrit comme l'un des nombreux essais de Hanselmann dans la musique, après un premier single Hei-di-ho Princess en 1977, et avant de tenter de percer (en vain) dans le rock progressif avec son complice Chris Evans avec Stonhenge (1980). Provenant de Kansas City, Bloodstone est une formation de soul/funk dont le plus grand succès est la chanson éponyme tirée de leur deuxième album, Natural High (1973). Trois ans plus tard, Willis Draffen Jr, Charles McCormick, Harry Williams et Charles Love signait avec Do You Wanna Do A Thing ? leur sixième album produit par l'anglais Mike Vernon, dont la pochette en laissera plus d'une dubitative et sans voix...

L'heure est arrivée, faisons monter la température d'un cran...

  

Meneuse de revue aux Folies bergères de la fin des années 70 au début des années 80, Laurence Darpy enregistra en 1979 cet unique single Have A Good Time, produit par la paire Gilbert Di Nino / Leo Carrier (responsable la même année de la création du trio New Paradise évoquée l'année dernière lors des FFC part XIII). Désormais professeure de chant et de comédie musicale, la belle joua également pour l'anecdote dans le premier long métrage de Jean-Jacques Beineix, Diva. Premier album éponyme de Nightlife Unlimited (1979), se cache en fait derrière cette amazone blonde quatre musiciens canadiens à forte consonance latine : Tony Bentivegna, Johnny D'Orazio, Luis Toteda et Peter Sciascia. Pour le marché étasunien, le label Casablanca choisit de mettre davantage en valeur le mannequin Jeff Aquilon accompagné de deux autres donzelles. Soit. Munich Machine pourrait ne laisse planer aucun doute sur la nationalité de ou des protagonistes, et pourtant, il s'agit en fait d'une des nombreuses créations (créatures ?) de Giorgio Moroder exilé à Munich à la fin des années 70. Troisième album crédité entièrement à Munich Machine, Body Shine (1979) marquait la nouvelle participation de la protégée de l'italien, la chanteuse étasunienne Chris Bennett (le duo enregistra l'année précédente le single Love's In You »Love's In Me«). 

The last but not the least, clôturons ce panorama par le meilleur du pire de l'objectification...

  


Quatrième et avant-dernier album des Detroit Emeralds, Feel the Need marque la dernière période, et annonce le début de la fin de cette formation originaire de Little Rock (le préfixe Detroit fut ajouté après le déménagement des frères Tilmon et de James Mitchell en 1970 et leur signature avec le label Westbound Records). Auteur d'un unique album éponyme en 1976, profitant de leur succès I'm on Fire l'année précédente, les britanniques 5000 Volts eurent droit (?!) aux honneurs d'une compilation uniquement sortie sur le sol japonais avec pochette moite et sexiste en sus. Subete ni kansha shimasu. Album de l'organiste soul/jazz Don Patterson, Why Not... (1978) évoque enfin les errements des labels jazz durant la décennie 70 qui franchirent plus d'une fois la limite pour « vendre leurs produits ». Triste, à l'image de Patterson, qui signait ici son dernier disque, usé par ses nocives addictions.

En vous donnant déjà rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle saison des Funky front covers © !


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