Cronico Ristretto : Scream Bloody Gore - Death (1987)

Sorti le 25 mai 1987, Scream Bloody Gore marqua l'histoire du métal extrême comme le véritable premier album de death metal. Deux années après le dénommé Seven Churches de Possessed, qui s'inscrivait davantage comme un disque de transition proto-death metal [1], les californiens ayant toutefois la primeur de baptiser ce nouveau genre métallique du nom d'une de leur chanson rangée désormais parmi les classiques dudit genre, ce premier album de Death fit, on l'aura compris, beaucoup de bruit au sein de l'underground métallique. Possessed avait montré la voie, Death devenait l'incarnation même du genre.

Rappel des faits. 1983. Âgé de quinze ans, le guitariste Chuck Schuldiner fonda à Orlando en Floride, avec les non moins jeunes Rick Rozz à la guitare et Barney "Kam" Lee à la batterie, Mantas. Influencé par Venom et Slayer à leur début, le trio enregistra au cours de leurs trois premières années d'existence trois démos, Death By Metal (1983), Reign Of Terror (1984) puis Infernal Death (1985), qui firent rentrer la formation dans la légende du tape-trading comme l'un des groupes les plus extrêmes et brutaux de son époque. Suivirent pour le groupe, désormais nommé Death, plusieurs mois d'instabilités, Schuldiner cumulant les collaborations sans suite, dont une avec le batteur de D.R.I., Eric Brecht, avant que le guitariste ne rencontre finalement à San Francisco un autre batteur, Chris Reifert. Les deux musiciens enregistrèrent dans la foulée en avril 1986 une nouvelle démo trois titres, Mutilation, qui leur ouvrit la porte pour un contrat pour plusieurs albums avec le label Combat Records. L'histoire était en marche.

Enregistré à Los Angeles [2] et produit par Randy Burns, déjà responsable dudit Seven Churches, sans oublier l'année précédente le culte Peace Sells...But Who's Buying ? de Megadeth, Scream Bloody Gore poursuit l'évolution amorcée depuis le début de la décennie eu Europe par Venom, Bathory et Hellhammer. Plus rapide, plus fort, plus lourd, pour reprendre la devise des groupes de metal extrême des 80's, Schuldiner et Reifert [3] repoussent les limites de la brutalité musicale à grand renfort de vocaux hurlés, de riffs tranchants et de batterie tonitruante. De Infernal Death au titre éponyme, les dix chansons du disque établissent, rien de mois, une nouvelle grammaire musicale où la virtuosité de Schuldiner, âgé de seulement dix-neuf ans, répond aux assauts primaires du futur leader d'Autopsy. Mieux, inspirées par l'imagerie gore, la pochette signée Ed Repka [4] ne trompe guère, les paroles et l'ambiance de l'album plongent littéralement l'auditeur dans un univers horrifique des plus cinématographiques, du Evil Dead de Sam Raimi à la « Trilogie de l'Enfer » du maitre italien Lucio Fulci.

Un disque fondateur.

Titres : 
01. Infernal Death / 02. Zombie Ritual / 03. Denial of Life / 04. Sacrificial / 05. Mutilation / 06. Regurgitated Guts / 07. Baptized in Blood / 08. Torn to Pieces / 09. Evil Dead / 10 Scream Bloody Gore




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[1] A l'instar du premier véritable album de Master datant de 1985 qui fut finalement édité en 2003.

[2] Une première version du disque fut enregistrée en Floride avant que le label, insatisfait du mixage, envoie les deux musiciens au studio The Music Grinder en Californie.

[3] Bien que crédité sur la pochette le guitariste John Hand ne participa pas à l'enregistrement du disque.
 
[4] Auteur des pochettes des trois premiers albums de Death, Repka signa également celle de Peace Sells... But Who's Buying ?

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