Hell Driver (Drive Angry) - Patrick Lussier (2011)

A quoi reconnait-on un grand acteur ? A sa capacité à surprendre ? Nicolas Cage, l'homme par qui le scandale capillaire arrive, celui qui ose maltraiter ses maigres cheveux pour mieux habiter ses rôles, nous livre de nouveau une performance poignante dans son nouveau film, que les distributeurs franchouillards ont eu le bon goût de renommer Hell Driver. De quoi nous faire patienter avant la suite des aventures du flamboyant Johnny Blaze ? On peut l'espérer.

John Milton (Nicolas Cage) est souffrance, John est douleur, mais Milton est surtout vengeance. Sa fille bien-aimée vient d'être assassinée par une secte satanique. Pire, sa petite-fille nouvellement née va devoir payer les errements de sa génitrice, ex-adepte et adoratrice du grand bouc. Être sacrifiée à la gloire d'une nouvelle ère, en voici un beau destin, mais qui n'est pas au goût de grand-papa... au détail prêt que Milton, futur bouffeur de satanistes en toc, devra s'évader de sa prison actuelle pour sauver la petite. Un pénitencier très chaleureux et en proie aux flammes : l'Enfer. Bref, Milton revient des morts et il est très en colère.

La chasse aux méchants satanistes rednecks est désormais ouverte avec un Milton à l'affût, prêt à bondir (et à tuer en sus) qui pourra lui donner des renseignements sur la cachette du gourou hypo-charismatique Jonah King (Billy Burke). Un seul but : la recherche frénétique du lieu où se tiendra l'infâme sacrifice. Au cours d'une halte méritée dans un relais routier, notre grand-père fouettard décoloré fait la connaissance d'une serveuse dénommée Piper (Amber Heard [1]). Une rencontre où le pragmatisme de l'amateur de grosses cylindrées fera des merveilles, celui-ci semble en effet plus intéressé par le bolide que par le short ultra court de sa propriétaire. Une équipe de choc, un ex-taulard revenu des morts et une roulure cocue par son ex-petit ami bedonnant, voilà un duo redresseur de torts à même de faire ravaler la morgue au premier sataniste d'opérette venu. Mais c'était sans compter l'apparition d'un nouvel invité, le comptable du pénitencier nommé Enfeeeeeeeeer. Un agent comptable (William Fichtner) digne de sa belle profession, propre sur lui, et appréciant modérément qu'un prisonnier se fasse la belle sans la permission du taulier cornu. S'en suit alors une course poursuite à plusieurs niveaux, trois hommes, une femme, plusieurs possibilités...

Un film réalisé par le canadien Patrick Lussier, à qui l'on doit déjà des chefs d'oeuvre tels que Dracula 2001 ou Meurtres à la St-Valentin, pouvait difficilement décevoir. Un talent rare qui avait poussé moult critiques à s'enthousiasmer devant tant de virtuosité virevoltante. Pouf pouf. Drive Angry enquille les scènes violentes à l'équilibre scabreux, jonglant entre le ringard et l'inutile. Seule scène "à sauver" de cette bouillie sur pellicule, celle où notre héros multitâche, lunette de soleil sur le nez, honore une serveuse à la fesse molle, ramassée à la volée, buvant d'une main sa bouteille de Jack Da, et de l'autre liquidant les vilains faisant irruption dans sa chambrée. Lorsque le shoot'em up crapoteux croise l'érotisme le plus grotesque (et inversement), l'expression "tirer son (ses) coup(s)" prend soudain une nouvelle dimension. Mémorable.

Il n'empêche, cette dernière livraison potagère de Nicolas Cage arrive à semer la confusion tant son propos annihile toute logique (cf. la scène précédente). Dès lors, les plus déviants tenteront de se convaincre de la malice des protagonistes, le premier degré du long-métrage apparaissant intenable. Drive Angry ou le nanar décomplexé ? Le bénéfice du doute est de mise tant son outrance et sa forme lourdingue le conduisent vers la meilleure des pochades pour amateurs de second degré [2].

Verdict du Nanarotron:




Drive Angry (Hell Driver) | 2011 | 104 min
Réalisation : Patrick Lussier
Scénario : Todd Farmer, Patrick Lussier
Avec : Nicolas Cage, Amber Heard, William Fichtner, Billy Burke, David Morse, Todd Farmer, Christa Campbell, Charlotte Ross
Musique : Michael Wandmacher
Directeur de la photographie : Brian Pearson
Montage : Devin C. Lussier, Patrick Lussier
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[1] Amber Heard qui aurait dû interpréter une nouvelle adaptation cinématographique de Red Sonya... après la mémorable prestation de Brigitte Nielsen au mitan des années 80.

[2] Sinon pourquoi autant maltraiter ce poète anglais créateur du Paradis perdu qui porte le même nom que notre héros à la mèche au vent.

13 commentaires:

  1. Donc c'est Amber Heard, son nom ? Merci pour l'info, ça fait des mois que son effigie photoshopée me nargue sur tous les murs de Paris [elle est pas un peu maigrichonne et plate pour remaker la grande Brigitte ? pfff, comme quoi les remakes, hein, c'est toujours moins bien et pas forcément à la hauteru niveau ni... budget ^^]

    Sinon Dracula 2001 s'appelle Dracula 2000, et on ne critique ce classique de mes soirées de fin d'études (certes, plus en raison du fait que ce soit la seule fois de ma vie que j'aie été au cinéma bourré plutôt qu'à cause du film lui-même, dont j'ai d'ailleurs tout oublié... mais qu'est-ce que c'était bien :D).

    Sinon (bis), j'ai pas vu le film. Mais bon, ça m'empêchera pas de causer, comme d'hab ^^

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  2. @ Thom: Oui Amber Heard comme nouvelle Red Sonya, après cette grande bringue de Brigitte, y'a pas à dire, les remakes c'est plus ce que c'était :-D

    Pour Dracula, d'après la bible IMDb, le film (?) est sorti en 2000, mais porte bien le nom Dracula 2001 Hé hé :-P

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  3. Si on parle bien du truc où ils avaient tellement axé la com' sur le fait que c'était produit par Wes Craven que j'étais persuadé que c'était son nouveau film, c'est possible. En fait je me souviens pas très bien, et j'ai tendance à confondre tous ces gros machins mainstreams avec des vampires et des poufs en tenues moulantes. C'est-à-dire tous :-)

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  4. @ Thom: tendance à confondre tous ces gros machins mainstreams avec des vampires et des poufs en tenues moulantes
    Je crois même que c'est un peu le but, nous refourguer toujours les mêmes clichetons ^^

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  5. Ca donne envie de retenir déjà son billet pour le prochain : Medallion.
    Le pitch : Un voleur professionnel doit retrouver en seulement quelques heures sa fille enlevée et séquestrée dans le coffre d’un taxi new-yorkais.
    Tout un programme !

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  6. @ la dame: tout un programme en effet! En espérant que notre Totophe national puisse faire parti du casting de Ghost Rider 2 :-P

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  7. Ah, Dracula 2001 (on a eu un an de retard sur la sortie francaise, d'où la différence avec le titre original). Sacré nanar... Comment Gerard Butler est devenu bankable après une performance comme seigneur des vampires aussi pitoyable reste un grand mystère...

    Je regrette vraiment de l'avoir raté en salle ce Hell Driver.

    Il FAUT absolument que Totophe soit dans Spirit of Vengeance !

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  8. @ Lyle: Ah oui, nous sommes tous d'accord, Totophe doit faire partie du casting! :-D
    En matière de personnages vampiriques au charisme diamétralement opposé à l'acteur qui l'incarne, je retiens les deux Dracula dans Blade III (joué par Dominic Purcell) et Van Helsing (joué par qui? euh...), un beau duo anémié (normal pour des vampires dans un sens)

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  9. C'est sûr que c'était des bons.

    Mais aucun vampire n'arrivera jamais à la cheville de celui joué par Triple H dans ce même Blade Trinity. Un sommet de bon gout...

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  10. Héhéhéhéh, je te retouve :)

    Elisabeth, aka, Divine_Naive, aka MsTeshi ...
    Je vois que tu es su twitte aussi :)

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  11. Ha non #fail ... c'est pas twitter que j'ai vu

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  12. la fameuse scène, tu l'as vue en 3D? ca doit piquer les yeux quand meme....

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  13. @ Ms Teshi: en fait je ne suis jamais parti... de blogger tout du moins

    @ Xavier: J'aime quand ça pique aux yeux! Par contre, le réal a eu la bonne idée d'ajouter des effets "3D" digne des Dents de la mer 3 avec sa 3D nazebroque quand le héros à la mèche blonde fait sauter une machoire par exemple ^^

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