Bilan de fin d'année d'un Doomster - Part One

A l'heure où les classements de toutes sortes commencent à fleurir sur la toile (1) et dans la presse, comme il fut convenu il y a quelque temps lors d'un échange avec Diane Cairn, voici la première partie de mon classement sans ordre (d'où le terme bilan) des albums doom et apparenté sortis en 2010 autres que le Eve des italiens d'Ufommamut (album metal de l'année), le Satan Worshipping Doom de Bongripper ou encore le dernier Monster Magnet. Une première partie consacrée à de jeunes formations où le psychédélisme aura le maître mot...


Death Demonic Judge: Sans conteste l'une des trois révélations de ce bilan avec ce premier album intitulé Kneel. Une recette éprouvée, soit un sludge bien gras (proche des débuts d'Ufomammut) qui a l'avantage de varier les ambiances aidé par quelques arrangements mélodiques et psychédéliques sous un déluge de riffs hypercaloriques, le tout ficelé par une voix gutturalement éraillée au bon souvenir d'un Eyehategod (en moins désespéré et nihiliste évidemment)... soit un délice vocal pour l'amateur de gorge se gargarisant aux fils barbelés. Une sortie qui ne révolutionne en rien le genre mais qui prouve néanmoins que l'uniformisation du duo son/composition que traverse ces derniers temps le style sludge/post hardcore (le dernier Isis avant leur split ou le dernier Kylesa pour rester dans les sorties psyché-sludge de cette année) n'est pas une fatalité, surtout lorsque celle-ci nous vient de Finlande et non pas de Savannah en Géorgie. Pour conclure, bien qu'anecdotique, on saluera la reprise "rafraîchissante" du classique du III de Led Zeppelin, Immigrant Song, titre caché en toute fin d'album, prouvant une fois encore que les bonnes vieilles marmites d'antan restent en 2010 pertinentes, avec ou sans ripolin sludge.

Album en écoute sur leur page Myspace.


Bamboo Diet: Le genre de patronyme à vous faire craindre un groupe de hardcore végétalien tendance straight-edge... Pourtant se cache derrière ce régime à base de pousses, la seconde surprise de 2010 en matière de rock énervé, barré, etc. Bamboo Diet ou la synthèse de deux des groupes les plus cultes de la scène alternative des 90's, soit les enfants de Jesus Lizard qui auraient trop écouté les Melvins du père Buzzo avec les restes d'un psychédélisme tordu. Un autre premier album en provenance du Québec cette fois-ci (Montréal), DSM-VI est scindé en deux parties distinctes, dont une face A écorchée et expressive à l'image de son vocaliste et des rythmes concassés joués par la formation canadienne. Des chansons brutes, déstructurées, proche d'un Meshuggah sec et débarrassé de ses travers metal lourdingue. A l'opposé, la chanson A Lesson in Cold Condition occupant intégralement la face B permet au groupe de développer davantage sa musicalité (ô le vilain mot!). Si cette césure pourrait faire craindre à l'auditeur, en plus de le surprendre, une trop grande disparité entre les deux faces ou pire l'apparition d'une boursouflure hommage au pire du rock prog, il n'en est rien. L'épique A Lesson n'a d'autre ambition que de reprendre les caractéristiques précédentes à la différence près que celles-ci deviennent l'instrument d'une rage plus équilibrée et construite, tout en restant lourd, hargneux et rugueux. A découvrir.

Album en écoute ICI.


Black Bombaim: Il aurait été dommage de terminer ce tiercé dans le désordre en omettant un groupe chantre d'un stoner instrumental des plus hallucinogènes en provenance qui plus est d'un pays exotique... comprendre dont les sorties rock ne dépassent que très rarement ses propres frontières: le Portugal. Un groove imparable voici ce que propose ce trio avec ce premier album nommé Saturdays And Space Travels. Deux faces de vingt minutes où les lusitaniens réveillent et appellent avec conviction les fantômes d'un passé acid rock à base de fuzz et autres rythmes orgiaques pour le passionné de jam sessions torrides. Le power trio étant sans conteste la formation la plus exigeante musicalement, on ne peut qu'applaudir devant un tel résultat, les trois musiciens, en premier lieu le guitariste, véritable chef d'orchestre sous acide 70's, transcende un genre somme tout assez paradoxal, fait à la fois de lourdeurs telluriques et de volutes soniques. Un premier disque savamment réfléchi (2), une musique d'un autre temps reprenant les bases d'un Kyuss instrumental qui aurait un peu trop abusé de substances désinhibantes versant dès lors dans de longues jams sessions endiablées.

Album en écoute ICI.

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(1) Tel le Top Album des Blogueurs auquel le préposé à la chronique ici présent participa... quand bien même aucun groupe de doom, stoner and co n'y figure, reste tout de même la seconde place non négligeable du dernier Swans.

(2) Sauf erreur le groupe existe depuis 2006.

8 commentaires:

  1. Ah...

    ...

    Mais, euh... tu n'as pas écouté de musique cette année ?

    Hm ?

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  2. @ Christophe: nan mais croyez-vous que je vais me casser le c** à faire comme tout le monde? :-P
    Balancer un classement où la pop, le néo-folk et l'indie auront le maître mot! :-D
    ... et ne soyez pas trop impatient, les funky front covers de fin d'année viendront à qui sait attendre ^^

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  3. ah, les doom front covers ont également leur charme, je dis pas ^^

    Bon, je vais quand même écouter ta sélection sludgeo-stonerienne qui ne devrait pas trop me décevoir je crois.

    Enfin j'espère !

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  4. surtout qu'on peut se demander ce que ça veut dire Indie ? Musique d'obédience anglo-saxonne pas chez Universal ? Et néo folk : musique où on entend une guitare pas électrique ou musique qui met de la batterie dans le folk ?
    Efficace les Death Demonic Judge (je préfère ne pas chercher à traduire les paroles... Quelqu'un s'y est collé ?). M'enfin je tiens pas très longtemps, sûrement que je vieillie ou que je préfère écouter Earth. Bamboo Diet, bon, c'est clair c'est plus pour mes oreilles. Pour Black Bombaim, je me demande ce que ça donne pas en mp3 sur la platine, ça doit être tout à fait écoutable et vivable, ça peut même me plaire ça ! Y a un côté psychédélique pas chiant là dedans qui me titille l'oreille (mon côté QuickSilver Messenger Service et Roland C. Wagner). Ho ho, ouais, les Black Bombaim, j'adhère.

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  5. @ DJ Duclock: oui les deux premiers sont assez rugueux (en attendant la suite :-D). Pour les portugais de Black Bombaim, ça doit en effet bien donné en vinyle :-)

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  6. On va s'écouter ça alors!
    Meilleurs voeux, docteur...

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  7. @ Mmarsu: oui et en attendant le tiens, de bilan ;-)

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  8. Je ne m'en rends compte que maintenant, mais le lien vers le blog de diane cairn n'est pas correct... mais bon avec tous nos blogs, ça peut prêter à confusion !

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