Funky front covers III - Part 2

Comme promis, elles sont venues (un peu à la bourre je concède), elles sont toutes là. Qui donc? Mais les pochettes de la deuxième partie du Funky Front Covers III bien sûr. Une deuxième session plus sensuelle et évanescente où le charme le plus humide croise la fesse la plus ferme...


Quoi de mieux pour débuter ce second chapitre des aventures sexuées du disco/funk qu'un album signé par un quasi inconnu, recherché justement que des collectionneurs, et assoir un peu plus cet élitisme en toc que confère ce blog (1). C'est d'autant plus cruel pour le susnommé Jo Bisso qu'en dépit d'une pochette flashy, Love Somebody ne joue pas dans les futurs excès que ce billet a pour vocation (joie?) de dévoiler, lui préférant le trouble d'un léger décolleté et d'une demoiselle aux couleurs argentés et non amatrices de paillettes porno-kitsch. Une sensualité cela dit très artificielle face à celle non feinte des Impressions sur leur album de 1976, Loving Power. A défaut d'avoir retrouvé une inspiration des plus éveillés, l'ancien groupe de Curtis Mayfield, tente la carte de la pureté évanescente à base de kimono, d'un truc en plume et d'un décolleté délicatement timide.



Mais j'entends déjà une horde lubrique gratter à ma porte réclamant son dû, où est donc la chair concupiscente tant promise? La formation désormais oubliée Mystics Moods Orchestra contrairement à ce que pourrait laisser penser son patronyme ne se fait pas le chantre d'une musique méditative accompagnant les adeptes des ashrams de banlieue. Brad Miller en bon artisan du easy listening moite met un soin particulier à créer des ambiances musicales vaporeuses où la séduction et la romance seraient le fruit défendu issu des amours de Barry White et de la collection Audace d'Harlequin. Une musique d'ambiance funky qui à défaut de pouvoir exhaler des phéromones pour les couples en manque de passion attendant fébrilement leur petit quart d'heure d'extase minable, dégage un léger parfum faussement interdit, Miller orchestrant magnifiquement (?) sa musique cheapo-libidineuse par quelques inserts sonores: un orage, un râle, (une mouette?), etc. Et tandis que le Erogenous du Mystics Moods Orchestra nous convie aux préliminaires, James Gilstrap semble plus s'intéresser aux relations post-copulatoires avec la pochette de son Love Talk sorti en 1977. Une pochette ouvrant un nouvel espace de réflexion à la fameuse formule à base de cul et de tête malade. James ou Jim Gilstrap qui, pour la petite histoire, est avant tout un chanteur de session que l'on retrouve dès le début des années 70 sur l'album de Stevie Wonder, Talking Book ou sur Body Heat de Quincy Jones. La carrière solo de Gilstrap tournant court, ce dernier poursuivra avant tout une carrière vouée aux backing vocals tout le long des décennies, aussi à l'aise sur les disques comico-ratés tel que le Two Sides of the Moon de Keith Moon qu'avec des interprètes de stature internationale comme Michael Jackson ou Kelis voire même des artistes beaucoup moins mainstream tels que Dr John, Neil Young ou Leonard Cohen. Bref, un acteur de l'ombre au service de toutes les musiques (le référencement effectué par Allmusic sur l'onglet Credits est des plus impressionnants: ICI).



Photographier des couples c'est bien, mais se focaliser sur les parties charnues, c'est mieux, ont dû se dire les responsables des deux dernières pochettes. Passion ou un petit groupe de disco dans la lignée de ce que pouvait bâcler l'insipide Kool and the Gang des 80's, le tout produit par un des grands manitous de l'époque, Ray Martinez. Don't Stop My Love, unique album du groupe dont la chanson titre comme le souligne la pochette se veut avant tout un hommage aux amoureux des massages huileux où nombre de nœuds et de tensions de positionnent sur cette délicate zone postérieure. Le dossier Jack McDuff est quant à lui plus complexe, et rappellera sans doute aux plus fidèles des Funky front covers celui du guitariste de jazz O' Donel Levy et son Everything I Do Gonna Be Funky. Organiste de jazz vivant dans l'ombre du merveilleux (2) Jimmy Smith, celui à qui l'on doit d'avoir été l'un des premiers "patrons" du jeune et inconnu George Benson, connu comme son célèbre pair une période 70's délicate, le jazz délicieusement groovy laissant sa place aux cylindrées funk et rock plus populaires. Un album faussement intitulé Sophisticated Funk, titre et pochette en échos au célèbre Sophisticated Lady de Duke Ellington? Si tel était le cas, cette ceinture de chasteté post-moderne a de quoi laissé pantois... Au final, un album mineur, agréable sur le moment le temps d'un cocktail mais définitivement oubliable à l'image du titre ouvrant le LP, Dit Da Dit... alors que sa pochette... ouch!
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(1) D'où le but affiché de ramener, pardon, de convier des mélomanes, re:pardon, des internautes lubriques sur le dit blog.

(2) Je reprends l'adjectif qu'avait utilisé Miles Davis pour décrire ce célèbre joueur d'orgue Hammond.

19 commentaires:

  1. tout ça m'évoque une chanson du film Meet The Feebles, à vous de me dire laquelle.

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  2. Euh je donne ma langue au greffier là ^^

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  3. Moi je dis bravo pour le MYSTIC MOODS... les femmes lascives de Electric Ladyland censurées peuvent aller se rhabiller (c'est le cas de le dire)...

    SysT

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  4. Note SysT, qu'il parait qu'Hendrix lui-même n'aurait pas été hyper enthousiaste pour cette pochette (enfin c'est ce que j'ai lu selon certains).
    Après, c'est sûr, Mystic Moods a frappé un grand coup :-D

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  5. Pour vous rappelez qu'avant Lord of the Rings, Peter Jackson avait fait ça
    http://www.youtube.com/watch?v=ivHwoyIxCxU

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  6. @ Diane: ah oui, c'est très frais le thème de la chanson des Feebles... et alors toi mes pochettes te font penser à ça! Je suis outré!!!! :-D

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  7. ...Passion - Don't stop my Love...

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  8. La pochette de PASSION est également très... poignante, remarquez... ;-)

    SysT

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  9. @ SysT: oui la passion du massage des parties charnues :-D

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  10. C'est chaud comme une baraque a frites !

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  11. Docteur Furter, vous passerez dans mon bureau : j'ai quelques "Ouch !" à évoquer avec vous...

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  12. Dis donc, je dois avoir un fameux problème : je ne trouve pas ces photos très sensuelles... Pas du tout même.
    C'est grave, Doc ?

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  13. @ Jérémy: tout à fait! Encore que, ça manque un peu de gras ^^

    @ Dame Eolia: Oui faisons ça comme ça ;-)

    @ Miss Catherine: Pas sensuelles mes photos! Mais elle me fait quoi là? On cherche à faire planter mon plan comm'! Elles sont aussi sensuelles et fines qu'une californienne suitant le siliconne et le botox ^^

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  14. Ah oui, d'accord ! Fallait le dire comme ça :)

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  15. j'aurais dit fake brésilienne qui aurait forcé sur la feijoada mais bon

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  17. si ils ont l'intégrale du bis italien j'accepterais mais si c'est pour avoir une daube (quoique Tracy Lord en daube, je suis pour)

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  18. Bon cet article n'est absolument pas Safe For Work. Je me suis encore fait avoir :)

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  19. @ Benjamin: En même temps, avec un titre de post pareil, à qui tu veux faire croire que tu n'étais pas prévenu? :-D

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