(No Fun) House

Comme laissait supposer le titre du précédent post, on embraye de nouveau pour un hommage posthume, cette fois ci encore avec un cran de retard. Avant d'apprendre un soir la mort du guitariste des Stooges, Ron Asheton, je m'enorgueillissais d'avoir trouvé numériquement le fameux coffret The Complete Fun House Sessions. Objet de collection (encore que vous allez me dire en format numérique on peut émettre quelques soupçons sur l'aspect collector de la chose...), ce coffret regroupe comme son nom l'indique l'intégralité des sessions d'un des plus fabuleux albums du siècle dernier : Fun House (j'assume de nouveau le superlatif, à la question grotesque : quels sont vos 5 albums fétiches, ce dernier en fait parti, haut la main !).

Avant de commencer à s'intéresser à l'objet du délit, quelques mots sur ce que j'ai pu lire dans les hommages "vibrants" quant à la mort de papy Asheton (ça sera relativement bref (donc pas vraiment en fait...), d'une utilité certes toute relative, mais il est bon de se rappeler qu'un blog reste un billet d'humeur assurément subjectif...). Ainsi lorsqu'on veut rendre hommage à Ron Asheton, il me parait assez difficile de ne retenir que Raw Power comme j'ai pu le voir ici ou là... sachant qu'à cette époque Iggy Pop n'était que le seul maître à bord (les Stooges étant déclarés cliniquement morts pour rappel), ce dernier décida de prendre comme guitariste un certain James Williamson, histoire de remettre la machine en route. Ron et Scott Asheton devaient ainsi prendre le train en marche, leur présence pour l'enregistrement de Raw Power sur les terres de la Perfide Albion sous la férule de David Bowie ne tenant qu'à un fil si l'on en croit les deux frangins...

Ron était dès lors relégué au rang de bassiste et n'avait plus droit de regard quant au songwriting du groupe (enfin le duo Pop/Williamson)... Ce qui explique sans doute pourquoi Ron martyrise tant sa basse sur l'album... Notez pour finir que pour Raw Power, le nom du groupe n'est plus the Stooges mais Iggy and the Stooges... CQFD. Ceci dit (et là je fais appel à ma magistrale mémoire... interview de Ron à l'époque où Iggy gavait les ondes avec sa sucrerie Candy, soit en 1990), on peut comprendre la rancoeur tout du moins la déception de Ron quant à l'Iguane et ses excès, la façon dont c'est terminé le groupe, la reconnaissance de Pop et l'anonymat des autres Stooges par la suite, etc. Maintenant s'il s'agit de faire passer Iggy Pop pour le grand méchant loup, le type qui a détruit les Stooges et retourné sa veste comme certains intégristes ont pu le prétendre... Bref, mieux vaut tard que jamais, et les Stooges auront connu un semblant d'happy end avec cette reformation inattendu. Dès lors, lire la tristesse de Pop quant à la mort de son "meilleur ami" en connaissant un peu l'histoire chaotique des Stooges pourrait paraître feinte, une amabilité postmortem de plus en somme... ou simplement la réaction d'un homme de 61 ans, qui un temps a revécu ses jeunes années (moins l'addiction à l'héroïne et ce qui va avec...), et voit ainsi ce mirage s'envoler après la mort d'un ami.

En 1999 le label Rhino se lance dans la masterisation de toutes les bandes des sessions de Fun House, offrant ainsi l'année suivante à quelques 3000 chanceux un coffret regroupant pas moins de sept CDs (en fait six, le septième disque ne contenant que les versions mono des versions singles de 1970 et Down On The Street). Nous voici donc avec un monstre contenant pas moins de 30 prises rien que pour le titre Loose... Je dois avouer que ma dévotion pour Fun House fut mise à rude épreuve, le premier CD étant le plus digeste, ce dernier incorporant plusieurs versions Down On The Street, Loose, 1970 et l'inédit Lost In The Future, quant aux autres... On a beau adorer Dirt ou TV Eye, écouter quinze versions de la même chanson à la suite... est tout sauf une sinécure. Certes, entre chaque chanson nous avons droit à quelques faux départs et autres dialogues potaches, mais de là à dire que ces petites attentions rendent l'écoute du monstre plus facile... Hormis ces réticences (ceci dit le CD5 ne comportant que des prises de 1970, Fun House et deux de Dirt me parait tout à fait digeste... écoutez cinq versions de Fun House ne me pose aucun soucis... en même temps quand on est capable d'écouter trois fois de suite Sister Ray du Velvet...), il est certain que tout bon fan die-hard de Fun House se doit de prêter l'oreille sur ce coffret au moins une fois. Après par soucis de cohésion, et pour faciliter une meilleure assimilation, on préférera le second CD de la réédition de Fun House qui correspond à un supposé best of de ces sessions.

Au final Fun House reste et restera ultime. RIP Ron.

12 commentaires:

  1. Si vous n'aimez pas ce disque, c'est que vous n'aimez pas le rock'n'roll... Fin de la discussion^^

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  2. 2° fois de suite qu'Andy me pique mon idée de commentaire... ça m'apprendra^à être toujours en retard^

    Sinon... pas si facile de décréter quel est le meilleur album des Stooges... les 3 sont indispansables... mon coeur a longtemps balancé entre le premier et Fun House, Raw Power un peu derrière... mais je crois qu'au bout du compte, je préfère aussi Fun House... même si We will fall et I wanna be your Dog sur le premier...

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  3. "indispansables", c'est bien sûr pas fait exprès, mais, au bout du compte, ça donne un truc intéressant et plutôt fin :-)

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  4. (oui, j'aime m'auto-congratuler et me féliciter de mes jeux de mots involontaires...)

    Et puis Fun House mérite bien plus de commentaires, même s'il faut en passer par le flood...^^

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  5. Mon album préféré des STOOGES... Full Stop.

    SysTooL

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  6. merci les gars pour ce soutien lol

    et t'as raison G.T., y'a pas de soucis à s'auto-congratuler! De la part d'une personne qui aime user de la première personne du pluriel... nous serions mal placés pour porter un jugement ^^

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  7. J'ai beau y préférer les deux autres (non, pas taper!) ca reste quand meme un monument. (Oui, j'ai bien dit les DEUX autres, 2.)
    Un monum'ent qui fait mal dans la gueule, mais qui reste dans les tout meilleurs disques que j'ai pu entendre, et franchement, ca faisait longtemps que j'avais pas été aussi touché par l'annonce d'un décès de musicien (oui, parce que si on parle de décès tout court, y a eu Derrick. Quand même. L'anti-Stooge par excellence.)

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  8. Nan mais je sais bien Guic', tu préfères le premier ou Raw Power... c'est bon j'ai fini par l'accepter :D

    Enfin vu le niveau d'exception des 3 des Stooges, on a le droit d'avoir ses préférés ;-)

    Quand à Horst Tappert... je viens à regretter de ne pas avoir suffisamment regardé Derrick... heureusement c'est pas les rediff' qui manquent ^^

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  9. j'ai eu la chance de voir Iggy Pop et les stooges en concert en 2008, et purée, ça déménage!
    je dois dire que je n'étais pas été déçu: vive le rock'n' roll!

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  10. Dans le même genre, tu as aussi le premier Guru Guru ou le tout premier Ash Ra Tempel, ça arrache aussi sa race et ça se pose là dans le genre bruitiste et post-hendrixien !

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  11. Vi je connais plutôt bien le premier Ash Ra Tempel ;-) une belle influence hendrixienne en effet :-)

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