Black Moses is dead

Bon alors j’étais parti pour lancer une fumeuse et hypocrite diatribe envers la gent féminine, rappelez vous, celle qui vous pousse à boire lorsque vous avez du vague à l’âme, profitant ainsi d’un de vos rares accès de faiblesse (et je ne vous parle pas de celle qui préfère les fish & chips au chou…). Et puis ce matin, entre une médaille totalitaro-sino-olympique et un bombardement russe, j’apprends que le Black Moses nous a quitté à l’âge de 65 ans.

Elevé par ses grands-parents, Isaac apprends en autodidacte à jouer du piano, de l’orgue et du saxophone, puis part pour Memphis jouer dans différents clubs de la capitale de la country. Ceci dit Memphis est aussi connu à l’époque (tout du moins des afro-américains) pour avoir en son sein le fameux label Stax Records. Il est à noter que Hayes passa nombres d’auditions pour le label avec diverses formations, passant du doo-wop au Rhythm & Blues… et échoua à chaque fois, avant de lui proposer un contrat en tant que musicien de studio (offre difficile à refuser à 20 ans…). Durant ces années, Isaac Hayes accompagné de David Porter, ces derniers prénommés the Soul Children pour l’occasion, vont écrire pour Stax pas moins de 200 chansons, et non des moindres tel que le tube Soul Man pour le duo Sam & Dave.

En 1967, Hayes débute sa carrière solo en publiant le bien nommé Presenting Isaac Hayes, annonçant déjà le style Hayes, à savoir un savoureux mélange de jazz, de soul baroque et de blues. Entre temps le 4 avril 1968, Martin Luther King se fait assassiné à Memphis, évènement tragique qui aura pour conséquence de plonger l’inspiration de Hayes au niveau zéro. Il faudra ainsi attendre 1969 pour avoir un nouvel enregistrement d’Isaac Hayes, et pas n’importe lequel, Hot Buttered Soul. Album atypique, ne contenant que 4 titres où derrière le canevas de chanson pop, Hayes brode de longues plages instrumentales gorgées de groove, de cuivre et de cordes, le tout magnifié par la voix grave du monsieur. Album dont la pochette montre aussi les nouveaux codes vestimentaires d’Isaac, chaîne en or et lunette noire.

Dès lors c’est la consécration, le succès, Hayes sortant encore quelques albums marquants tels que To be continued ou The Isaac Hayes Movement en attendant la célèbre bande originale du film Shaft en 1971, gagnant un oscar pour la meilleure BO au passage; la popularité d'Isaac Hayes atteignant son paroxysme lors du fameux Wattstax le 20 aout 1972, festival ayant pour but de commémorer le 7ème anniversaire des émeutes à Watts.




Isaac Hayes - Walk on by (version single pour un show tv)

9 commentaires:

  1. Pas très drôle en ce moment l'actualité...

    J'ai toujours été contre la Mort.

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  2. Au risque de passer pour le cynique de service, la mort c'est comme la misere, quand c'est bien fait, ca a de la gueule... :S

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  3. J'comprend pas, avec JP Pernaut l'actualité est toujours joyeuse!

    Contre la mort pfff, c'est pas possible. Par exemple moi j'suis pour la mort du travail, la mort des jean à bouton, la mort à delle...

    Little bird

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  4. juste pour dire qqch et faire mon vieux con... il était pas surnommé "black moses" plutot que "back moses" ? Et sinon, je me rappelle plus très bien mais il me semble qu'il est effectivement "revenu" dans les charts il y a une dizaine d'année...

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  5. ah j'ai tape trop vite ce matin, merci, je viens de corriger le titre ;)

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  6. Mince! Je me suis faite supplanter par Isaac Hayes :( Ca craint la mort!
    RIP

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  7. oh mais je te rassure la RX, maintenant que tu es revenue de vacances, tu n'échapperas pas à mes nouvelles diatribes (ouais je suis vachement crédible, je sais...)

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  8. Chapeau bas, ta note hommage est vraiment bien faite :) Je ferais moi aussi, un p'tit truc sur Mr Shaft d'ici 2 jours...

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  9. oh ben oui alors, j'avais pô vu ton article ....
    Très bon article en plus !

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