Facelift - Alice in Chains: Seattle 1990

Groupe issu de la fameuse scène de Seattle, si Alice in Chains ne fut pas le premier à sortir son premier album (Soundgarden ou Nirvana les ayant devancés), la bande à Jerry Cantrell furent néanmoins ceux qui connurent en premier une reconnaissance aussi bien publique que critique.

Après un contrat avec la major Columbia au cours de l'année 1989, les Alice in Chains signent en juillet 90 leur premier EP, We Die Young, dont la chanson éponyme écrite par Jerry Cantrell (comme la majeure partie des titres du répertoire du groupe) fut inspirée par des gamins désœuvrés d'une dizaine d’années dealers (le jeunisme touche tous les métiers ma bonne dame). Sur leur lancée (le label misant pas mal sur le combo) apparaît environ un mois plus tard leur premier album, Facelift, le 21 août 1990.

Le disque débute ainsi par la chanson qui ouvrait leur premier EP, We Die Young. Cette chanson délicieusement rampante tend à prouver en préambule qu'Alice in Chains est bien le seul groupe de Seattle à suivre les traces de Black Sabbath, Cantrell en profitant le temps du solo à faire son Iommi. Deux minutes trente plus tard, Man In The Box quant à elle permit à la formation de connaitre le succès publique, bien qu'étant tout sauf facile d'accès. Les ventes du LP démarrant doucement, 6 mois après sa sortie, seulement 40 000 copies ont trouvé preneur sur le territoire US, et voici que MTV s'entiche de cette chanson matraquant ainsi le clip sur son antenne... Résultat : 400 000 copies vendues (on ne sera pas trop critique mais ça en dit long tout de même sur le pouvoir de la chaîne musicale). Puis par ordre d'apparition, on retiendra les autres classiques du LP à savoir : Sea of SorrowBleed the Freak et Love, Hate, Love, les deux derniers titres prenant une dimension particulière en concert.

Comme bon nombre de premier album, celui-ci ne déroge pas à la règle : de bonnes intentions limitée par une production maladroite (un son sans relief) et des compositions qui n'ont pas encore atteint un niveau d'efficacité suffisante (au même titre que cette pochette, on est encore bien loin du toutou à trois pattes). Pourtant le groupe est déjà bien en place. La voix de Layne Staley est reconnaissable entre mille, les ambiances lourdes, poisseuses et maladives, marque de fabrique d'Alice in Chains, sont déjà présentes pour le plus grand bonheur (?!) des auditeurs sur bon nombre de plages.

De bonnes chansons qui finalement ne marquent pas suffisamment les consciences ? En quelque sorte. Cependant l'album contient tout de même cinq futurs classiques (sur 12 titres proposés, pour un premier essai, c'est plus qu'honorable). Dommage ces cinq chansons se suivent pratiquement... une fois passée la sixième piste, le dantesque Love, Hate, Love, on s'ennuie quelque peu.

A une époque où Layne Staley n'était pas encore handicapé par ses nocives addictions, le groupe tourna ainsi pour promouvoir ce premier jet, en première partie de l'Iguane Iggy Pop mais aussi et c'est suffisamment étrange pour être souligné, en première partie de Van Halen (allez passe encore), Poison ou Extreme ! Ceci dit dans un sens, on peut admettre que de tourner sur le territoire US avec Slayer, Anthrax et Megadeth lors du culte Clash Of The Titans (la version européenne ayant pour affiche Slayer, Megadeth, Testament et les Suicidal Tendencies) peut sembler aussi hors sujet pour certains (Alice parmi des groupes de thrash, drôle de mélange, n'est ce pas ?)

Toujours est-il, bien maligne la personne qui aurait devinée la nouvelle direction musicale d'Alice in Chains sur leur prochain EP Sap...


21 commentaires:

  1. J'avoue ne pas tout aimer chez ALICE IN CHAINS, mais je dois dire que c'est l'un des rares groupes de cette fameuse marée de Seattle qui a, disons, bien vieilli! Enfin, ça dépend pour la prod, en effet, mais musicalement, j'écoute encore ça avec plaisir, à la différence de certains autres dont je tairai les noms (indice, ils ont été cités dans ton article)

    SysT

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  2. Bien que ça puisse paraître étrange (vu mon âge), j'ai découvert Alice sur le tard.
    Mais ça reste désormais un de mes coups de coeur, en tout cas s'il ne doit en rester qu'un seul de la scène de Seattle, ce sera Alice et rien d'autre! Rien que pour la voix de Layne et leurs ambiances dépresso-malsaine (raaah "Grind" par exemple) :D

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  3. C'est vrai qu'Alice a bien vieilli. Par contre je vous trouve bien dur, tous les deux, avec "la marée Seattle" qui a révolutionné la musique des années 90 (je ne veux pas dire, mais la fin des années 80 c'était particulièrement craignos ! ^^).

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  4. bah quoi les Milli vanilli c'etait vachement bien! pis des vrais rockers dans l'ame, la preuve y'en a un qui est mort d'overdose je crois (faut dire qu'apres le scandale, la chute et l'oubli...)

    N'empeche, dire que "la marée Seattle" a révolutionné la musique des années 90, c'est un peu fort je trouve, ou d'un point de vue musique "mainstream", la ouais ca se tiens. Apres oui, ce fut revigorant, mais la scene alternative a pas attendu Seattle! Nirvana fut une parfaite tete de gondolle, synthetisant a merveille la musique de ses pairs. Mais compare a Sonic Youth ou les Melvins (voire les Pixies)...
    Et comme j'ai pas envie de tirer sur l'ambulance, je ne parlerai pas du Eddie Veder band...

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  5. Aucunes compétences pour pouvoir parler d'ALICE IN CHAINS ; vu que j'ai entendu qu'un disque eux...

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  6. Cher Docteur,

    tu me cites les Pixies, Sonic Youth (que j'adore), mais toujours est-il que la scène "mainstream" (comme tu dis) de la fin des années 80 était particulièrement naze ! Après je suis d'accord avec toi en ce qui concerne la richesse de la "scène underground" même si je déteste quelque peu ces étiquettes (ça me rappelle "l'underground black metal", l'escroquerie du siècle...)... Enfin bon, vive Alice in chains ^^.

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  7. ah mais c'est bien ce que je dis, le merite de la scene de Seattle a ete de remettre en selle le rock (enfin un temps comme d'hab) et de surtout virer tous les artifices qui polluaient la scene maintream!
    (enfin ca a pas dure longtemps puisque comme leur ancien, ils ont ete recupere par le systeme (a leur depend bien sur!). Me souviens que c'etait vachement In de porter des fringues delabrees limite moisies, "tu vois coco comme ca t'es grunge!"... enfin bon y'en a bien qui ce sont amuses avec des epingles a nourrice pour paraitre punk...)

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  8. C'est marrant que tu parles de grunge, ça me rappelle un été 1993 passé en Angleterre quand j'avais 16 ans : je suis avec un ami, on rencontre des anglais crades qui puent, mal fringués, les ongles noirs...

    - pourquoi ils puent comme ? je demande
    - Ben tu vois pas que ce sont des grunges ? réplique mon camarade.

    Souvenir... :)

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  9. vu de la france ruraledébut 90's la marée de seattle se résumait à nirvana, black hole sun de soudgarden qui passait à la radio et aussi pearl jam un peu.
    comme toi j'ai découvert alice in chains sur le tard, tout comme les excellents mudhoney. pareil un coup de coeur pour "la voix de Layne et leurs ambiances dépresso-malsaine ". mais si la musique à globalement bien vieillie, on peut pas en dire autant du look, voir les clips de alice et de pearl jam ...

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  10. ah mais mon cher klak, tout pareil!!
    Durant mon adolescence, en plein boom grunge, ça se résumait aux trois groupes cités, encore que Pearl Jam, j'ai trouvé qu'on en bouffait vachement à la radio!
    alors qu'Alice... rien du tout!

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  11. Quand j'entends parler de Grunge, je pense directement à Neil Young!
    Old school!

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  12. @ la queen: hey hey... et que dire de son hommage et au passage son dernier incontournable, le magnifique "Sleep with angels" :D

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  13. j'ai décidé que maintenant je critiquerai (un peu) les pochettes des albums que tu présentes ... et ben celle là elle fait un peu peur je trouve, même si un effort est fait au niveau des couleurs pour la rendre joyeuse :D

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  14. mmmmh t'as pas tord mon Jojo! (tu noteras que j'ai longtemps resiste mais tu fais parti de mes liens desormais tsssssss)
    Clair que si elle n'etait pas aussi coloree, c'est a dire qu'avec du N et B, ca pourrait etre bien flippant.
    On appelle ca faire diversion finalement en matiere d'emballage :P

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  15. Alors moi... je trouve qu'Alice In Chains a bien vieilli SAUF sur ce disque terriblement marqué par "le son SubPop" (même si Alice est un des seuls de la vague grunge à ne jamais avoir fait ses armes chez les indépendants). Néanmoins je suis complètement d'accord avec ta conclusion : un album très réussi et plein de bonnes chansons qui n'ont finalement pas marqué beaucoup de mémoires (car si "Love, Hate, Love" est un classique... il ne l'est que pour les fans du groupe, la plupart des "simples amateurs" qui l'ont découvert avec les disques suivants ne connaissent même pas ce morceau). J'ajouterai tout de même "Sunshine", qui était déjà ma favorite à l'époque... peut-être parce qu'elle annonce "Dirt" ?

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  16. Je suis un grand fan d'alice iun chains et le premier titre de ce 1er disque annonçait déjà la couleur: prémonitoire?
    En tout cas, voilà un groupe de rock qui possédait une classe absolue et que je place au dessus de Nirvana.
    Mon album préféré reste l'éponyme (celui du chien à 3 pattes). En allant sur mon blog ds la catégorie clip, tu pourras voir que j'ai consacré quelques billets à ce groupe.

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  17. La seule chose qu'on ne peut pas reprocher à Nirvana c'est d'avoir calculé son succès et de sonner le glas toutes les productions typées 80's.
    Ensuite, sur le long terme, autant l'oeuvre d'Alice in Chains tient encore la route, et haut la main! auant celle de Nirvana...

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  18. je ne cesserai de le répéter: même si je trouve l'unplugged de Nirvana très bon, celui d'alice in chains me paraît bien plus émouvant. Ensuite, je pense que c'est ce groupe qui aurait dû porter le mouvement grunge.

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  19. On est d'accord quand à la qualité d'Alice ;-)
    Par contre, l'appellation "mouvement grunge" m'a toujours laissé dubitatif. Scène de Seattle me parait plus juste, mais c'est juste un avis.

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  20. je suis d'accord avec toi. En soi, le terme grunge ne veut pas dire grand chose...
    Sinon, je susi un grand fan de pearl jam, l'un des rares groupes survivants de ce mouvement.

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  21. un peu de provo facile (je préfère prévenir avant): ah vi Pearl Jam, le groupe d'Eddie Vedder, le chanteur au charisme atrophié et à la voix de chiotte?
    hi hi hi...

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