Pizzaiolo et Mozzarel: Aldo et l'amour de la pizza



Ainsi vendredi dernier, j'ai eu l'insigne privilège de regarder le film de Christian Gion, Pizzaiolo et Mozzarel avec l'une des mes anciennes idoles, Aldo "la classe" Maccione. Autant vous dire tout de suite, pour celui ou celle qui serait un peu lent à la détente, NRJ 12 ne m'a pas gratifié d'un des "meilleurs" Aldo, au contraire, ce film de 1985 sentait le sapin à plein nez...

Pour commencer, petit résumé (c'est vite dit...) de cette farce... attention dès le début ça attaque les neurones! C'est l'histoire de deux frères, des demi-frères pour être exact, bon en général on peut considérer ceci comme un détail, sauf que l'un est blanc et l'autre noir... Pourquoi pas me direz vous? Certes, certes, sauf que le premier est joué par Aldo et le second par Sidney! Mais qui est Sidney tentera l'insolente jeune personne (pour rappel, 21 ans et moins...)? Mais Sidney c'est l'émission H.I.P. H.O.P.!!! diffusée sur TF1 qui permis de faire découvrir à la jeunesse le smurf et toute la nouvelle culture urbaine en provenance des USA... bref émission culte, pour nostalgiques avertis... Mais je m'égare, donc nos deux gus sont frangins, par quelle pirouette scénaristique? Notre mamma, interprétée par Marthe Villalonga (toute en nuance, comme d'hab' quoi) fut mariée au départ par un italien pur jus, et naquit ainsi de cette tendre union le beau Carlo, et puis à la mort de son défunt mari, notre mamma plus pied-noir que napolitaine, fit la rencontre durant un Paris/Dakar (oui déjà là au niveau des dates, ça vaut son pesant de cacahuètes, vu que la compétition créée par Thierry Sabine date de la fin des 70's, enfin bon, vu ce qui suit, on peut fermer les yeux sur cet écart...) du futur papa de Mozzarel (no comment). Avant d'aller plus loin, petite déception au niveau des accents, autant notre délicieuse Marthe tente de camoufler son accent pied-noir avec un simili accent italien bâtard, autant Sidney ne fait pas d'effort! Pfffffffff...

Ainsi nos charmants garçons travaillent sur une plage dans la pizzeria tenue par la délicieuse Maria (jouée finement par Valentina Gras... on fera pas de jeu de mot sur son patronyme, mais tout de même, vu le niveau de vulgarité de la dame, elle le porte bien son nom...). Mais qui est Maria? Disons que cette dernière se dit fiancée à notre bel étalon, ce qui n'est point réciproque, je rassure tout de suite les fans d'Aldo. Effectivement, entre deux séances de gym (durant cette scène, le quota plan mammaire est évidemment respecté), car Carlo est prof de remise en forme mais aussi Mitch Buchannon transalpin du pauvre, notre pizzaiolo n'oublie pas de besogner vaillement toutes les demoiselles qui en font plus ou moins la demande... Quelle tombeur ce Carlo...

Sauf que notre brave Carlo a un but dans la vie (ça fait partie des différences entre lui et moi), et ô combien facilement réalisable... rencontrer et se faire entretenir par une belle et jeune milliardaire! Fastoche! Pour le commun des mortels, je l'avoue, même avec un karma sans malus, c'est loin d'être gagné... oui mais on parle d'Aldo la classe là! Bref, notre étalon va faire la rencontre justement de la belle Edwige (hommage à la troublante Edwige Fenech? partenaire d'Aldo dans Tais toi quand tu parles), qui correspond à ses critères... (quand même, y'en a un qui a du bol!) Sans aller trop loin, je ne voudrais point vous gâcher ce plaisir, cette rencontre était tout sauf le fruit du hasard (oui, c'est dur, je sais... mais rassurez vous, y'aura tout de même un happy end). En effet, notre brave Carlo est le sosie parfait du dictateur du Malaguena, enfin général-président à vie Gonzales y Ramirez pour être exact. Et Face à l'infâme Jérôme, le grand chancelier, Carlo devra prendre la place du véritable général-président, pour permettre l'accession au pouvoir du méchant... Quelle histoire! Quel suspense! Merci monsieur Wolinski!

Pour ceux qui sont encore restés à lire ce post, qui risque d'être plus long qu'à l'accoutumé, je dois vous avouer que le reste est à l'avenant, la réalisation et le jeu des mmmh... je vais être indulgent, des acteurs, est aussi marquant. Hormis Speed qui, si mes souvenirs sont exacts, voue une certaine admiration pour Les diplômés du dernier rang, difficile de reconnaître à Christian Gion une once de talent... n'est pas Max Pecas ou Philippe Clair qui veut! Peu de folie dans ce film, les plans nichons se font rares, et la vulgarité est loin d'atteindre des niveaux acceptables... Que reste t'il alors? Et bien j'y viens! Le jeu, ou plutôt le non-jeu des acteurs et les gags que ces derniers s'évertuent à produire, car dans ce domaine, si vous êtes comme moi, fan de Jean-Michel Pasdechute, vous risquez la crise d'apoplexie à chaque instant. Attention les gags foireux sont de mises, à cela vous ajoutez un Aldo en roue libre (à un tel point qu'on en vient à louer les talents de directeur d'acteurs de Philippe Clair, c'est dire...), qu'on atteint un niveau délicieux de portnawak!

A cela, il convient d'émettre une réticence au jeu d'Aldo, tout de même... En effet, notre brave général-président à vie Gonzales y Ramirez a la particularité de ne point avoir d'attirance pour la gente féminine... dès lors, on serait tenter d'espérer un jeu tout en finesse de notre Aldo, comme dans Tais toi quand tu parles (au passage Wolinski ne s'est pas foulé, il reprend le gag du sosie pédéraste... un classique, hum hum hum...), et bien non, la déception fut grande pour moi. Au moins chez Philippe Clair, Aldo nous gratifiait d'une Zaza Napoli croisée James Bond, alors que dans Pizzaillo et Mozzarel, le jeu reste suffisamment superficiel... une grande frustration pour ma part... sauf que dans ce long-métrage Aldo joue un dictateur... Ouais bah là aussi, y'a pas de miracle et même avec une casquette de SS sur la tête (c'est plutôt rassurant finalement)... Notre pauvre Aldo cabotine à tout va, et s'essouffle surtout, la fin est proche mes amis je vous le dis... snif... Pour les nostalgiques, on notera aussi la présence d'anciens camarades de jeu d'Aldo dans les 70's, les Tontos, mais pour en rajouter une couche, ces derniers aussi sont sous-employés... la fin d'une époque donc...

Au final, Christian Gion et Aldo Maccione nous servent un nanar assez navrant, qui manque cruellement de souffle (ou de vulgarité à voir)... à vous demander comment vous avez pu accrocher à tel truc durant vos jeunes années... Ça vaut pas un Philippe Clair ma bonne dame! Donc si vous cherchez un film où Aldo est en tête d'affiche, piochez plutôt dans la filmo du pied-noir fou, y'a matière... rien que Plus beau que moi tu meurs ou Tais toi quand tu parles, vous en reviendrez pas...

9 commentaires:

  1. De David à Aldo,il fallait oser!!

    Vlad

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  2. Une grande période du cinéma français.

    L'honneur est sauf, je vois que tu as cité Max Pecas, autre réalisateur de génie tout comme Cronenberg...!

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  3. Ouah ! Génial !

    A quand une chronique spéciale sur Max Pécas et son talent ? ;-)

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  4. merci merci, je suis ému et vu l'accueil de ce post, je vous promet que ce dernier ne sera point unique ;)

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  5. Sacrée chronique... quel plaisir à toujours parler des grands classiques, hein? Pourquoi pas de bons gros nanards, de temps en temps?

    SysTooL

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  6. Génial cette note je suis bien poilé^^ PS : Pour moi le chef d'oeuvre d'aldo c'est "L'avenure c'est l'aventure".

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  7. Ma kécécé je m’absente quelques jours (merci Bill. G….) et que vois-je? un mot sur le Corbier et un article sur Aldo!
    hum l’esprits du 1D20 hante ce blog, vivement les articles sur Hervé, les orfèvres.....

    Little bird

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  8. Fructiferas coproducciones comicas francoitalianas

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  9. Merci Dr FrankNfurter pour cet article.

    J'en fait un post
    http://mypizzaplaycom.blogspot.com/2008/05/aldo-maccione-pizzaiolo-lo-et-mazzarel.html

    @+
    My Pizza Play

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