Undisputed Attitude - Slayer : in punk we trust

Auteur du cultissime Reign in Blood, pierre angulaire du thrash metal, ou en 1986 l'un des albums les plus virulents jamais sortis, Slayer conclut cette mémorable décennie par les disques South of Heaven et Seasons in the Abyss, les trois albums précités complétant une trilogie thrash tout aussi culte.

1994, leur nouvel album prénommé Divine Intervention, avec pour la première fois en studio le batteur Paul Bostaph (intronisé durant leur concert au festival Monsters of Rock à Donington deux ans plus tôt), confirmait l'imperméabilité des quatre californiens en cette première moitié des années 90. Loin des appels du pied au grand public de leurs pairs Metallica et Megadeth, avec en sus de la part du guitariste Kerry King quelques propos plein de compassion et de gratitude envers Lars Ulrich ou Dave Mustaine, Slayer gardait le cap d'un thrash sans compromis.

La faute à une production brouillonne et quelques titres dispensables, Divine Intervention n'atteignait toutefois pas le niveau des disques précédents. Qu'importe. Au -delà de cette demi-déception, Slayer restait égal à lui-même. Mieux, la formation affichait, par moment, une forme évoquant la concision du hardcore early 80's à l'instar de l'excellent Dittohead. Transition toute trouvée pour amorcer, dès lors, quand un groupe semble en panne d'inspiration, de revenir à la musique qui vous a influencé et marqué. Bien qu'à l'origine ce projet devait présenter un éventail plus large (dont le Burn de Deep Purple ?!), leur futur Undisputed Attitude se focaliserait seulement sur des reprises punk. A charge pour Slayer, en quelque sorte, de remettre dans le droit chemin la jeunesse 90's biberonnée au punk pop, et pour le groupe de profiter d'une cure de jouvence salutaire.

Flashback hargneux où se croisaient Minor Threat, DRI, Dr Know, Verbal Abuse, etc., Slayer se réappropriait totalement ces standards du hardcore US, les agrémentant au besoin de nouveaux solos. En laissant de côté l'anecdotique et incongrue reprise des Stooges, renommée pour l'occasion I wanna be your god, Kerry King ayant quelques difficultés à comprendre les joies que peuvent apporter le sadomasochisme (étonnant, non ?), Jeff Hanneman nous gratifiait au passage de deux morceaux inédits datant de 1984/1985, les non moins excellents Can't stand you et Ddamn, ne dépareillant nullement avec le reste de l'album. Enfin, en guise de bonus, Undisputed Attitude se concluait par le lourd et menaçant Gemini, chanson initialement prévue sur Divine Intervention.

Détonant.






12 commentaires:

  1. Finalement, il est pas si mal ce groupe...

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  2. Comment il chambre avec Bad Religion ! Allez, pour te faire plaisir, je te propose un hit d'Ignite, groupe méconnu mais pourtant valeureux, avec une voix inimitable dans le hardcore.

    http://www.youtube.com/watch?v=f6CZpcK88WU

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  3. Un des meilleurs albums de reprises que j'aie jamais entendu ! Slayer réinvente totalement ses morceaux tout en montrant à quel point l'influence punk et (surtout) hardcore est marquée dans sa musique...remarquable. Pour moi c'est un album de Slayer à part entière. Et un des meilleurs. D'ailleurs, je ne sais pas si beaucoup de gens l'ont relevé, mais les deux disques suivants ("Diabolus..." et "God hates us all") étaient beaucoup plus axés hardcore que par le passé, comme si ça les avait revigorés...

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  4. tout à fait d'accord avec toi Thom!!! Ca leur a donné un bon coup de pied au derche, "Diabolus" se voulant plus groovy et sombre (la patte Hanneman? puisqu'il a composé essentiellement l'album) tandis que GHUA se voulait plus cru (la patte King?)... raaaah "Disciple" et Bostaph à la batterie...
    Meme si ces deux albums s'émoussaient un peu à la longue, au moins ils allaient de l'avant les bougres... car je suis loin d'être fan du dernier... bien au contraire :(

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  5. Effectivement il dépote cet album! Par contre, "GHUA" est une vulgaire daube selon moi, avec des solos copiés-collés, bref une honte de s'auto-plagier comme ça! Et puis je ne parle même pas du dernier qui enfonce le clou...

    Vlad

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  6. ah slayer...les groupes rock angevins en rafolent!

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  7. ah bon dieu, ca fait du bien. ca faisait longtemps que je ne l avais pas écouté. c'est le dernier album de slayer que j'ai vraiment aimé.
    Le petit dernier est pas mal mais pas au niveau de la sainte trilogie.
    De toute façon, gros respect pour ce groupe qui n'a jamais essayé de ratisser plus large, contrairement à beaucoup

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  8. Je suis d'accord ! le dernier recule un peu, on dirait le dernier volet d'une trilogie entammée avec "RIB" et "SITA"..."GHUA", s'émoussant ? Hum...ça fait longtemps que je ne l'ai plus écouté à vrai dire, mais je crois que ça reste un de me préféré avec "RIB" et "SOH"...

    (les gens qui ne connaissent pas Slayer vont s'amuser avec nos abréviations ;)

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  9. désolé... je n'ai jamais pu saquer ce groupe...
    Ado, j'avais acheté le double live, decade of agression: je trouve qu'il n'y aucune mélodie et je trouve aussi le chant insupportable.

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  10. justement j'ai découvert Slayer avec ce live et ce fut une claque.
    Un vrai chant proche du punk en plus grave et non pas un castrat brailleur comme Belladona d'Anthrax lol. Note que sur "South of Heaven" l'ami Araya chante presque lol

    quant à l'absence supposée de mélodie, c'est pour ma part un avis subjectif ou de la part de qqn qui supporte pas une musique plus agressive que d'autres... pas bien grave donc. Au contraire, trop de mélodie tue la mélodie selon moi, une des raisons qui fait que j'ai tant de mal avec la pop donc bon...

    De toute façon, on peut vivre facilement sans jamais avoir écouter du grindcore, du death metal ou du free jazz si on te suit sur le défaut d'absence de mélodie (qui se veut au profit d'un travail sur les rythmes).

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  11. C'est vrai que c'est quand même assez hermétique Slayer, j'ai toujours pas réussi à saisir leur musique non plus d'ailleurs (pas faute d'aimer le thrash ou d'autres genres musicaux violents). Mais plutôt que de continuer de m'acharner avec Reign In Blood, la prochaine fois j'essayerai celui-là, pour changer.

    Choune

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