Walkin': le hard-bop selon moi...

Bon comme j'ai promis la semaine dernière à un tire-bouchon qui se fait le chantre de la résistance contre les oranges sanguines, je m'y colle... voici donc un léger aperçu de ce que fut la révolution hard-bop dans l'Histoire du jazz.

L'aube des années 40 a vu l'émergence d'une nouvelle grammaire jazz, le bebop, qui connut son explosion médiatique lors de l'arrêt de la seconde Grande Guerre... A noter qu'aux USA, le bebop fut essentiellement populaire sur la côte Est, la côte Ouest restant insensible à ce séisme créé par les Charlie Parker, Dizzie Gillespie, Bud Powell ou Thelonius Monk. L'onde sismique traversa ainsi l'Atlantique puisque les GI's exportèrent avec eux cette nouvelle musique (le film de Corneau Le nouveau monde en est un témoignage personnel). De même l'engouement du bebop provient sans nul doute des thèmes relativement enjoués et surtout dansants (enfin dans un premier temps)! Quoi de mieux au moment de la Libération pour la vieille Europe après ces années de plomb...

Au crépuscule des 40's, le cool jazz sous l'influence de musiciens prestigieux comme Miles Davis, Stan Getz ou Lester Young devient le nouveau style populaire. Un style fortement léché qui conviens mieux aux canons musicaux de la dite côte Ouest, le cool jazz devenant ainsi le West Coast jazz... Ceci dit, la côte pacifique eut beau jouer sa bêcheuse, traita comme un moins que rien Charlie Parker & co (le film d'Eastwood Bird transcrit cruellement l'incompréhension du public vis à vis du bebop... en avance sur son temps ce cher Charlie), mais céda finalement aux sirènes d'une nouvelle variation du bop, le hard-bop...

A la différence de son cousin plus ancien, le hard-bop qui ne se veut pas une réaction contre le cool jazz, ralentit son tempo et s'ouvre à d'autres genres musicaux comme le rhythm & blues, le gospel ou la musique latine. On note aussi une approche différente quant à la participation du pianiste ou du contrebassiste, la rythmique se voulant plus élastique. Par contre, les artistes gardent à l'esprit les expériences de leurs aînés du bop, à savoir la place et l'utilisation du solo (en particulier le souffleur) dans leur musique et aussi une plus grand place donnée à l'improvisation... moins de mélodie pour plus de fraîcheur et de folie en somme.

Le hard-bop connaît ainsi son apogée aussi bien populaire qu'artistique entre le milieu des années 50 jusqu'à la fin des années 60, où durant ces quinze années cette musique puisa bon nombre d'influence diverses (citées plus haut) et connu bon nombre d'adeptes prestigieux tel que Miles Davis, John Coltrane, Art Blakey, Horace Silver, Sonny Rollins, Dexter Gordon ou Charles Mingus (la liste est incroyablement longue en fait).

En ce jeudi, je vous propose la vidéo (en deux parties) de To Build a New World d'Art Blakey & the Jazz Messengers (sans doute le plus fidèle porte drapeau du hard-bop) jouée à Copenhague en 1968.




Art Blakey & the Jazz Messengers - To Build a New World pt1 & pt2

7 commentaires:

  1. Ouaaaa cooool !!! bon maintenant je lis et je te dis ce que j'en pense :D

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  2. 'tain il était à l'affut le tire-bouchon :p

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  3. C'est clair !!! et bah c'est cool, maintenant je sais mieux de quoi il s'agit, en tout cas ce style de musique a de quoi se défendre, c'est quand même un peu la classe !!! merci pour ces éclaircissements : )

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  4. Jojo avec le Jazz, il n'y a pas beaucoup de risque à prendre : Vu qu'il y a 95% de pros^^

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  5. "connu bon nombre d'adeptes prestigieux tel que Miles Davis, John Coltrane, Art Blakey, Horace Silver, Sonny Rollins, Dexter Gordon ou Charles Mingus (la liste est incroyablement longue en fait ^^')"

    Putain qu'elle en jette cette liste déjà !

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  6. oui c'est vrai qu'il y a du beau linge :p

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  7. Très bel article, Doc ;-)

    Bien joué!

    SysTooL

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