J-13

Dans mon dernier post consacré à Alain Bashung, on l’avait laissé à son firmament (artistique car commercialement, un bouillon…) en 1982 avec son fameux Play blessures. Et finalement à partir de là, ce fut le début d’un long tunnel… les années 80 en somme. C'est-à-dire qu’après la collaboration avec Gainsbourg, Bashung décide en 1983 de nouveau de changer de parolier, le jeune Pascal Jacquemain, pour l’album suivant Figure imposée et de continuer dans l’expérimentation musicale, à savoir un mélange de coldwave avec machines, bref ça sent l’EBM. Cela dit l’album en plus d’être de nouveau encore un four, est cette fois-ci relativement bancale (mais contient deux classiques du père Alain, Imbécile et What’s in a bird ?). En 1986, changement de cap, Bashung revient à une musique plus consensuelle et fait de nouveau appel au parolier Bergman. L’album qui naîtra Passé le Rio Grande obtiendra d’ailleurs une victoire de la musique l’année suivante et de nouveau un succès commercial. Et finalement c’est pas si étonnant que ça, l’album colle parfaitement avec l’époque, ce qui fait que forcément, ce dernier n’a pas passé l’épreuve du temps, au contraire… On retiendra quand même l’excellent titre SOS Amor.

A partir de là, il convient justement de constater que Bashung tentera toujours d’avoir la même dynamique, alterner album difficile, sombre, exigeant avec un autre plus facile, plus à l’écoute du public. Et cette tendance se confirmera fin 80 avec Novice produit par le leader du groupe culte Wire et avec parmi les musiciens un certain Blixa Bargeld (de Einstürzende Neubauten et des Bad Seeds de Nick Cave).

De nouveau en 1991, Bashung sortira donc un album moins sombre qui encore une fois (Novice ayant été loin de là un succès commercial) trouvera son public, Osez Joséphine (avec le fabuleux Madame rêve). Cette fois ci, à la différence de l’album de 1986 où Bashung rêvait d’Amérique, ce dernier y met franchement les pieds (une partie de l’album sera enregistré à Nashville), et ajoute du blues à sa musique ainsi que quelques reprises plus ou moins bien senties. En effet, parmi les reprises de l’album, celle de Dylan ou de Buddy Holly, me laisse franchement indifférent. Mais, celle qui clôture l’album est de toute beauté, à savoir celle des anglais the Moody Blues et leur tube Nights in white satin. Le brio de cette relecture est d’avoir laissé tombé tout le côté lyrique, un peu flonflon (ceci dit c’est l’époque qui voulait ça, vous savez la fin des sixties...) pour ne garder que l’aspect brut de décoffrage, dégraisser au maximum avec la voix d’un Bashung fatigué pour au final obtenir un blues de toute beauté.

1 commentaire:

  1. Je l'ai vu, à la télé ya 3 jours sur c+ : Il reprenait "Nights In White Satin" des Moody blues.

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