Amiens, le 80, en force !

Il y a quelque temps, je vous disais que pour moi le free jazz, avant de se faire l’apôtre de la déconstruction, se voulait avant tout un retour aux racines africaines. C’est pourquoi, évidemment, les instigateurs du mouvement en sont les afro-américains. D’autant plus, quand on connaît encore aujourd’hui la politique culturelle am2ricaine, a savoir minimiser la culture africaine de cette communauté.

Ca me fait penser à une anecdote, à propos du film de Michael Mann, Ali, avec Will Smith. Ce dernier, en tout bon américain (remarquez les français sont pas mal non plus, mais bon…) s’intéressait peu à la politique internationale (au sens large du terme). Et là, je veux bien croire son choc quand il est allé en Afrique (je ne me rappelle plus dans quel pays où ils ont tourne le film, en tout cas, c’est pas l’ex-Zaire…). Le décalage ! A force d’être désinformé ou pas informé du tout (les USA sont champions pour ça, merci mr Murdock par exemple, mais avec mr Le Lay on y vient aussi...), le Smith a reçu un dur retour à la réalité. Ils venaient de découvrir ses racines le gaillard, le continent oublié ! Dès lors, il en voulait justement aux médias US de ne pas transcrire ce qui se passe, et la richesse de ce peuple. En même temps pour asservir une population, rien de mieux que de leur faire oublier leur passé, et de leur faire croire qu’ils ne sont rien… sont pas anciens esclavagistes pour rien les yankees (mais en France aussi on a les mains sales...)

Or justement, aujourd’hui, ce sont des français qui se sont frottés à l’Afrique. Prenez donc un clarinettiste, un pianiste et un batteur, qu’ils hument les parfums du continent noir, et vous obtenez un album qui garde à l’esprit le fond du free jazz, sans en être totalement. J’ai lu sur quelques commentaires que certains trouvaient horripilant les écarts de Scalvis, soit, mais on écoute pas du Dolphy non plus... encore des personnes qui ont trop écouté du Benny Goodman, sans doute...

Au final un bel album, Suite Africaine, sur le label amiénois, le label bleu. A noter que l’album était accompagné de très belles photos prises par Guy Le Querrec.

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